Mot-cleflittérature européenne

su­jet

le comte de Maistre, «Correspondance diplomatique (1811-1817). Tome II»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1811 à 1817» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Correspondance diplomatique (1811-1817). Tome I»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1811 à 1817» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

«Petites Sagas islandaises»

éd. Les Belles Lettres, coll. Vérité des mythes-Sources, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Vé­rité des mythes-Sources, Pa­ris

Il s’agit du «Dit de Gun­narr meur­trier de Þið­randi» («Gun­nars þáttr Þið­ran­da­bana») et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur style ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’héroïsme et d’exemples de vertu, comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «saga» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; sué­dois, «säga»; al­le­mand, «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; an­glais, «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la Scan­di­na­vie en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment is­lan­dais. Il faut avouer que l’Islande est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi-bar­bares ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille langue de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un pa­ra­doxe. Mais es­sayons de ré­ta­blir la vé­rité! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une ré­pu­blique aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 1, trop lasses de sa do­mi­na­tion ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la vie de Ke­till», dit une saga 2, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre homme d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez soi”». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse «terre de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de fa­mille pou­vait ré­gner en li­berté dans sa de­meure, sans avoir peur du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du sau­mon et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de temps si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Haut

le comte de Maistre, «Mémoires politiques et Correspondance diplomatique»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome XIV. Correspondance, part. 6 (1817-1821)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome XIII. Correspondance, part. 5 (1815-1816)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome XII. Correspondance, part. 4 (1811-1814)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome XI. Correspondance, part. 3 (1808-1810)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome X. Correspondance, part. 2 (1806-1807)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome IX. Correspondance, part. 1 (20 février 1786-30 décembre 1805)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome VIII. Observations critiques sur une édition des lettres de Mme de Sévigné • Réflexions sur le protestantisme • etc.»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«Ob­ser­va­tions cri­tiques sur une édi­tion des lettres de Mme de Sé­vi­gné» et autres œuvres du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome VII. Le Caractère extérieur du magistrat • Lettres d’un royaliste savoisien • etc.»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Ca­rac­tère ex­té­rieur du ma­gis­trat» et autres œuvres du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut

le comte de Maistre, «Œuvres complètes. Tome VI. Examen de la philosophie de Bacon (ouvrage posthume)»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«Exa­men de la phi­lo­so­phie de Ba­con» du comte Jo­seph de Maistre. Es­prit tou­jours en éveil, tou­jours pré­oc­cupé de phi­lo­so­pher, Maistre est pour­tant resté en de­hors des grands hé­ri­tiers du XVIIIe siècle dont on re­com­mande la lec­ture aux élèves. On a parlé de lui ou pour le com­battre ou pour l’encenser; et on a bien fait en un sens. Il mé­rite d’être com­battu en tant que pen­seur du ca­tho­li­cisme le plus obs­cu­ran­tiste et le moins ré­for­mable; mais en­censé en tant que cau­seur vif et écla­tant et gé­nie de la pro­vo­ca­tion. Le sys­tème de pen­sée de Maistre, comme la plu­part des faux sys­tèmes, peut se ré­su­mer en un mot : l’unité ab­so­lue. Cette unité ne peut être at­teinte par les hommes que si un pou­voir tout aussi ab­solu les réunit. Le re­pré­sen­tant de ce pou­voir, d’après Maistre, est le pape dans le do­maine spi­ri­tuel, le roi dans le do­maine tem­po­rel, qui lui donnent son ca­rac­tère su­prême, in­dé­fec­tible et sa­cré : «L’un et l’autre», dit-il 1, «ex­priment cette haute puis­sance qui les do­mine toutes… qui gou­verne et n’est pas gou­ver­née, qui juge et n’est pas ju­gée». Voilà l’autorité consti­tuée : au­to­rité re­li­gieuse d’une part, au­to­rité ci­vile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux aca­dé­mi­ciens et aux sa­vants; et à plus forte rai­son au bas peuple. L’anarchie me­nace dès que l’insolente cri­tique du pou­voir est pos­sible : «Il fau­drait avoir perdu l’esprit», s’exclame Maistre 2, «pour croire que Dieu ait chargé les aca­dé­mies de nous ap­prendre ce qu’Il est et ce que nous Lui de­vons; il ap­par­tient aux pré­lats, aux nobles… d’être les dé­po­si­taires et les gar­diens des vé­ri­tés conser­va­trices, d’apprendre aux na­tions… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre mo­ral et spi­ri­tuel. Les autres n’ont pas droit de rai­son­ner sur ces sortes de ma­tières!» Ce n’est pas à la masse aveugle qu’il ap­par­tient de ré­flé­chir sur les prin­cipes obs­curs et in­faillibles aux­quels elle est as­su­jet­tie, car «il y a des choses qu’on dé­truit en les mon­trant» 3. L’autorité est sans ap­pel et peut se pas­ser d’obéissance éclai­rée. Maistre va bien plus loin. Dans ses «Lettres sur l’Inquisition», il fait l’éloge d’une ins­ti­tu­tion ca­tho­lique qui a fait cou­ler des flots de sang. C’est à elle qu’il at­tri­bue le main­tien en Es­pagne de la foi et de la mo­nar­chie contre les­quelles est ve­nue s’user la puis­sance de Na­po­léon. Si la France avait eu le bon­heur de jouir de l’Inquisition, les dé­sastres de la Ré­vo­lu­tion fran­çaise au­raient été évi­tés. De là à croire que «les abus valent in­fi­ni­ment mieux que les ré­vo­lu­tions» 4 il n’y a qu’un pas. Maistre le fran­chit! Il est si dé­rai­son­nable, si ré­ac­tion­naire qu’il semble avoir été in­venté pour nous aga­cer : «Il brave, il dé­fie, il in­vec­tive, il ir­rite…; il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au sup­plice… Que se­rait un au­tel en­touré de po­tences? Est-ce là de la théo­lo­gie per­sua­sive? N’est-ce pas plu­tôt une pro­vo­ca­tion à toute âme in­dé­pen­dante qui veut ado­rer et non trem­bler?», écrira La­mar­tine dans son «Cours fa­mi­lier de lit­té­ra­ture».

  1. «Tome II», p. 2. Haut
  2. «Tome V», p. 108. Haut
  1. «Tome VII», p. 38. Haut
  2. «Cor­res­pon­dance di­plo­ma­tique de 1803 à 1810». Haut