Mot-clefFumi Yosano

tra­duc­teur ou tra­duc­trice

Izumi-shikibu, «Poèmes de Cour»

éd. La Différence, coll. Orphée, Paris

éd. La Dif­fé­rence, coll. Or­phée, Pa­ris

Il s’agit d’Izumi-shikibu 1, femme sen­suelle, aussi vo­lage que belle, et qui avait mé­prisé les conve­nances de la Cour ja­po­naise, au point de cho­quer un en­tou­rage qui pour­tant, en fait de li­ber­ti­nage, n’avait pas beau­coup à ap­prendre (Xe-XIe siècle). Nom­breux étaient les contem­po­rains qui la te­naient pour le meilleur poète du temps; la mé­moire de la pos­té­rité, elle, n’a re­tenu que la liste de ses es­clandres amou­reux. Le poème qui suit, le plus cé­lèbre de tout le «Re­cueil d’Izumi-shikibu» («Izumi-shi­kibu shû» 2), n’a pas peu contri­bué à éta­blir la fâ­cheuse ré­pu­ta­tion de son au­teur par la vio­lence de la pas­sion qu’il tra­hit :

«Lorsque je pleu­rais
In­dif­fé­rente au désordre
De mes noirs che­veux
Ce­lui qui les dé­mê­lait
Ah! com­bien je l’ai aimé
» 3.

Ce­pen­dant, il n’y a dans le «Re­cueil d’Izumi-shikibu» ni or­dure ni obs­cé­nité, non plus que, d’une fa­çon gé­né­rale, dans la lit­té­ra­ture de l’époque de Heian. La langue est presque in­va­ria­ble­ment dé­cente, voire raf­fi­née, et on y ren­con­tre­rait dif­fi­ci­le­ment un vers propre à faire mon­ter le rouge au front d’une jeune fille. «L’égale de Mu­ra­saki et de Sei-shô­na­gon par la science et le ta­lent, Izumi est de plus une ar­dente, une pas­sion­née; elle n’écrit pas seule­ment pour mé­dire ou pour conter, mais pour cal­mer son an­goisse, dis­traire sa pas­sion et conser­ver le sou­ve­nir d’un trop court bon­heur», dit le mar­quis An­toine de La Ma­ze­lière

  1. En ja­po­nais 和泉式部. Au­tre­fois trans­crit Izoumi Shi­ki­bou, Id­zoumi Si­ki­bou ou Izumi Ši­kibu. Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部集». Au­tre­fois trans­crit «Izumi Ši­kubu šú». Haut
  1. «Poèmes; tra­duit du ja­po­nais par René Sief­fert», p. 111. Haut