Mot-clefcopte

pays, gen­tilé ou langue

Jean de Nikiou, «Chronique»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la Chro­nique de l’évêque Jean de Ni­kiou 1, his­toire uni­ver­selle qui com­mence à Adam et Ève pour al­ler jusqu’au VIIe siècle apr. J.-C., où elle fut écrite. Comme on s’y at­ten­drait, l’étendue des cha­pitres et leur in­té­rêt vont crois­sant à me­sure qu’on ap­proche de l’époque de l’auteur et culminent avec la conquête de l’Égypte par les mu­sul­mans, dont la Chro­nique offre un té­moi­gnage ocu­laire de pre­mière im­por­tance. L’original copte fut, à une époque in­cer­taine, tra­duit en arabe, et de l’arabe en éthio­pien. Nous n’avons plus que cette der­nière ver­sion (XVIIe siècle apr. J.-C.). Elle est due à un diacre égyp­tien (nommé Ga­briel) émi­gré en Éthio­pie et qui de­vait sa­voir mal la langue in­di­gène, car il a vu sa co­pie ré­vi­sée par un let­tré éthio­pien (nommé Mĕḫĕrkā Dĕngĕl 2). Nous sa­vons peu de choses sur l’auteur ori­gi­nal (Jean) qui s’est mo­des­te­ment abs­tenu de par­ler de lui-même. La ville dont il était l’évêque s’appelait Ni­kious ou Ni­kiou 3, et ses ruines se si­tuent près de l’actuelle ville de Me­nouf, au Nord de l’Égypte. Dans la pré­face pla­cée au com­men­ce­ment du livre par le tra­duc­teur arabe et re­pro­duite dans la ver­sion éthio­pienne, le nom de Jean est ac­com­pa­gné du titre de «mu­dab­bar» 4 ou «mu­dabbĕr» 5, du mot arabe «mu­dab­bir» 6ad­mi­nis­tra­teur»), qui dé­signe ici un «rec­teur des cou­vents». Or, l’évêque Sé­vère, dans son «His­toire des pa­triarches d’Alexandrie», dit que ce titre de «mu­dab­bir» avait été conféré à Jean par le pa­triarche Si­mon, mais qu’il en fut dé­chu sous ce même pa­triarche dans les cir­cons­tances que voici : Il ar­riva que quelques moines en­le­vèrent une jeune re­li­gieuse, l’amenèrent dans la val­lée de Ha­bib et la vio­lèrent. Sur l’ordre de Jean, les au­teurs du mé­fait su­birent une pu­ni­tion si sé­vère, que l’un d’eux en mou­rut dix jours après. Alors, les autres évêques de la contrée se réunirent; et Jean, pour avoir ex­cédé les li­mites du châ­ti­ment cor­po­rel per­mis, fut privé de son titre de «mu­dab­bir», in­ter­dit des fonc­tions épis­co­pales et ré­duit à la condi­tion d’un simple moine. On peut donc pré­su­mer qu’il écri­vit sa Chro­nique peu avant sa des­ti­tu­tion, entre les an­nées 692 et 700.

  1. Par­fois trans­crit Jean de Ni­kiu. Haut
  2. En éthio­pien ምኅርካ ፡ ድንግል ፡. Haut
  3. En grec Νικίους ou Νικίου. Haut
  1. En éthio­pien ሙደበር ፡. Au­tre­fois trans­crit «mou­dab­bar». Haut
  2. En éthio­pien ሙደብር ፡. Au­tre­fois trans­crit «mou­dab­ber». Haut
  3. En arabe مدبّر. Au­tre­fois trans­crit «mou­dab­bir». Haut