Mot-clefyuefu

su­jet

Bao Zhao, « Sur les berges du fleuve »

éd. La Différence, coll. Orphée, Paris

éd. La Dif­fé­rence, coll. Or­phée, Pa­ris

Il s’agit de Bao Zhao1, poète chi­nois (Ve siècle apr. J.-C.). Il était un vé­ri­table maître du « yuefu »2 (« poème chanté »), au­quel il re­donna une vi­gueur nou­velle en y ré­in­tro­dui­sant le ton de la langue po­pu­laire. Ses dix-neuf « yuefu » sur le thème de « La route est dif­fi­cile »3 (« Xing lu nan »4) passent pour des mo­dèles ache­vés de ce genre poé­tique ; ils ne traitent pas seule­ment de la dif­fi­culté des voyages so­li­taires, mais aussi des peines de la vie, en par­ti­cu­lier de la mé­lan­co­lie de l’âme. Plus tard, sous les Tang5, Li Po s’en ins­pira et Tu Fu les ad­mira. Des autres œuvres de Bao Zhao, je re­tiens sur­tout sa longue rhap­so­die in­ti­tu­lée « Chant de la ville dé­vas­tée »6 (« Wu cheng fu »7). C’est une re­mar­quable mé­di­ta­tion sur la va­nité des gran­deurs hu­maines, dont voici les pre­miers vers : « Au­tre­fois, au temps de gran­deur, les es­sieux des chars se tou­chaient, les hommes étaient ser­rés épaule contre épaule le long de ces routes. La plaine était cou­verte de vil­lages et de fermes, les cris et les chants em­plis­saient la voûte cé­leste. On ex­ploi­tait les ter­rains de sel, on creu­sait les mon­tagnes pour en ex­traire du cuivre. Les hommes étaient forts et pleins de ta­lents… Aussi se sont-ils per­mis d’enfreindre les lois, de né­gli­ger les pré­ceptes royaux ; ils ont dressé de hautes for­te­resses, creusé de pro­fonds ré­ser­voirs d’eau, ils ont pro­jeté de rendre leur des­tin brillant et de de­ve­nir les pre­miers de leur temps. Voici pour­quoi ils ont élevé des bâ­ti­ments et des mu­railles si grands, pour­quoi ils ont mul­ti­plié [les] pa­villons et [les] tours d’observation ; leurs édi­fices s’élevaient comme les bords es­car­pés d’un tor­rent »

  1. En chi­nois 鮑照. Au­tre­fois trans­crit Pao Tchao ou Pao Chao. Haut
  2. En chi­nois 樂府. Au­tre­fois trans­crit « yo-fou » ou « yüeh-fu ». Haut
  3. Par­fois tra­duit « Les Peines du voyage », « Dif­fi­cul­tés de la route » ou « Ah ! que dure est la route ! ». Haut
  4. En chi­nois « 行路難 » Au­tre­fois trans­crit « Hsing lu nan ». Haut
  1. De l’an 618 à l’an 907. Haut
  2. Par­fois tra­duit « La Ville aban­don­née : “fou” » ou « Rhap­so­die de la ville en ruines ». Haut
  3. En chi­nois « 蕪城賦 ». Au­tre­fois trans­crit « Wou tch’eng fou » ou « Wu-ch’eng fu ». Haut