
dans Gilberte Hla-Dorge, « Une Poétesse japonaise au XVIIIe siècle : Kaga no Tchiyo-jo » (éd. G.-P. Maisonneuve, Paris), p. 59-63
Il s’agit d’Ogawa Aki 1, poétesse japonaise (XVIIe-XVIIIe siècle), plus connue sous le surnom de Shûshiki-jo 2 (« Mademoiselle-couleur-d’automne »). On raconte qu’au jour de sa treizième année, invitée par la voix des oiseaux et accompagnée par son père, Ogawa Aki s’en fut contempler les cerisiers en fleurs à Ueno 3. Au temple Fumon-in, derrière le sanctuaire de la déesse Kwannon, il y avait un vieux cerisier aux branches pendantes, tout près d’un puits. Sous ses frais ombrages, des promeneurs circulaient, chacun avec une gourde de saké à la ceinture. Le père, qui savait sa fille habile à composer des haïkus, lui dit : « N’as-tu pas encore composé une poésie ? — Si, mon père », lui répondit-elle 4, « mais ce n’est qu’une modeste phrase qui vient de naître en mon cœur. — Parfait ! Écris-la donc sans tarder ». La fillette écrivit son haïku sur une bande de papier qu’elle suspendit, selon la coutume, à l’une des branches de l’arbre. Elle y disait :
« Ah ! quel danger court
Le cerisier voisin du puits.
L’ivresse du saké »