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Rimbaud, «Œuvres : des Ardennes au désert»

éd. Pocket, coll. Pocket classiques, Paris

éd. Po­cket, coll. Po­cket clas­siques, Pa­ris

Il s’agit d’Arthur Rim­baud, poète fran­çais (XIXe siècle). Les bê­tises se sont ac­cu­mu­lées sur le compte de Rim­baud, mais peut-être qu’il est cou­pable de les avoir per­mises, et de ne pas avoir rendu im­pos­sibles cer­taines in­ter­pré­ta­tions ex­tra­va­gantes, en se plai­sant, dans la se­conde par­tie de son œuvre, à faire des phrases sans suite, des phrases d’un es­prit fou, dé­tra­qué, dé­ré­glé, des phrases dont il se ré­ser­vait la tra­duc­tion, et dont il di­sait : «Ça dit ce que ça dit, lit­té­ra­le­ment et dans tous les sens» 1; «Je no­tais l’inexprimable, je fixais des ver­tiges» 2; «J’ai seul la clef de cette pa­rade sau­vage» 3; etc. Mais nous n’avons pas en­vie de nous dé­cou­ra­ger d’avance. Nous avons en­vie, au contraire, de sa­voir, très dé­ci­dé­ment, à quoi nous en te­nir sur cette se­conde par­tie si contro­ver­sée. La bonne mé­thode est d’aller pas à pas, com­men­çant par le viol de Rim­baud. Et d’abord, qu’est-ce qui per­met de par­ler de viol? Un de ses poèmes le per­met, qui porte le titre du «Cœur v[i]olé», et qui re­pro­duit, avec des mots qui ne s’inventent pas, les scènes abo­mi­nables aux­quelles Rim­baud a été obligé de se sou­mettre sous la vio­lence des ignobles in­di­vi­dus au mi­lieu des­quels il s’est trouvé en pleine Com­mune de Pa­ris (mai 1871), lui si jeune :

«Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur cou­vert de ca­po­ral :
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe :
Sous les quo­li­bets de la troupe
Qui pousse un rire gé­né­ral,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur cou­vert de ca­po­ral!
Ithy­phal­liques et piou­piesques,
Leurs quo­li­bets l’ont dé­pravé!
», etc.

  1. À sa mère, à pro­pos d’«Une Sai­son en en­fer». Haut
  2. «Al­chi­mie du Verbe». Haut
  1. «Pa­rade». Haut

«Man-yôshû. Livres VII, VIII et IX»

éd. UNESCO-Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Poètes du Japon, Paris-Aurillac

éd. UNESCO-Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Poètes du Ja­pon, Pa­ris-Au­rillac

Il s’agit du «Man-yô-shû» 1Re­cueil d’une my­riade de feuilles» 2), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le «Man-yô-shû» et le «Ko­kin-shû» peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. «La poé­sie du Ya­mato 3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles», dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au «Ko­kin-shû», qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. «Le temps a beau al­ler ses étapes; les choses pas­ser; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent 4; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais]».

  1. En ja­po­nais «万葉集». Par­fois trans­crit «Man­jóšú», «Ma­nyôśû», «Man-yô-siû», «Man-yo-siou», «Ma­nyo­schu», «Ma­nyô­shou», «Ma­nyo­shiu», «Man­nyo­shu» ou «Man­nyo­chou». Haut
  2. Titre obs­cur. «» () veut dire «feuille» ou «gé­né­ra­tion»; de sorte qu’on peut en­tendre soit «Re­cueil de feuilles in­nom­brables», comme celles d’un grand arbre ou d’un grand livre, soit «Re­cueil de toutes les gé­né­ra­tions». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut

«Man-yôshû. Livres IV, V et VI»

éd. UNESCO-Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Poètes du Japon, Paris-Cergy

éd. UNESCO-Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Poètes du Ja­pon, Pa­ris-Cergy

Il s’agit du «Man-yô-shû» 1Re­cueil d’une my­riade de feuilles» 2), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le «Man-yô-shû» et le «Ko­kin-shû» peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. «La poé­sie du Ya­mato 3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles», dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au «Ko­kin-shû», qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. «Le temps a beau al­ler ses étapes; les choses pas­ser; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent 4; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais]».

  1. En ja­po­nais «万葉集». Par­fois trans­crit «Man­jóšú», «Ma­nyôśû», «Man-yô-siû», «Man-yo-siou», «Ma­nyo­schu», «Ma­nyô­shou», «Ma­nyo­shiu», «Man­nyo­shu» ou «Man­nyo­chou». Haut
  2. Titre obs­cur. «» () veut dire «feuille» ou «gé­né­ra­tion»; de sorte qu’on peut en­tendre soit «Re­cueil de feuilles in­nom­brables», comme celles d’un grand arbre ou d’un grand livre, soit «Re­cueil de toutes les gé­né­ra­tions». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut

«Le Monument poétique de Heian : le “Kokinshû”. Tome II. Chefs-d’œuvre»

éd. P. Geuthner, coll. Yoshino, Paris

éd. P. Geuth­ner, coll. Yo­shino, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Ko­kin-waka-shû» 1Re­cueil de poé­sies de ja­dis et na­guère»), plus connu sous le titre abrégé de «Ko­kin-shû» 2Re­cueil de ja­dis et na­guère»), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le «Ko­kin-shû» et le «Man-yô-shû» peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. «La poé­sie du Ya­mato 3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles», dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au «Ko­kin-shû», qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. «Le temps a beau al­ler ses étapes; les choses pas­ser; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent 4; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais]».

  1. En ja­po­nais «古今和歌集». Au­tre­fois trans­crit «Ko­kinn Ouaka Chou». Haut
  2. En ja­po­nais «古今集». Au­tre­fois trans­crit «Ko­kinn­chou» ou «Ko­kin­ciou». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut

«Le Monument poétique de Heian : le “Kokinshû”. Tome I. Préface de Ki no Tsurayuki»

éd. P. Geuthner, coll. Yoshino, Paris

éd. P. Geuth­ner, coll. Yo­shino, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Ko­kin-waka-shû» 1Re­cueil de poé­sies de ja­dis et na­guère»), plus connu sous le titre abrégé de «Ko­kin-shû» 2Re­cueil de ja­dis et na­guère»), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le «Ko­kin-shû» et le «Man-yô-shû» peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. «La poé­sie du Ya­mato 3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles», dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au «Ko­kin-shû», qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. «Le temps a beau al­ler ses étapes; les choses pas­ser; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent 4; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais]».

  1. En ja­po­nais «古今和歌集». Au­tre­fois trans­crit «Ko­kinn Ouaka Chou». Haut
  2. En ja­po­nais «古今集». Au­tre­fois trans­crit «Ko­kinn­chou» ou «Ko­kin­ciou». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut