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« Chansons des royaumes du “Livre des vers” »

dans « La Nouvelle Revue française », nº 7, p. 5-14 ; nº 8, p. 130-136 ; nº 9, p. 195-204

dans «La Re­vue fran­çaise», nº 7, p. 5-14; nº 8, p. 130-136; nº 9, p. 195-204

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Shi Jing» 1, ou «Le Livre des vers». Le ca­rac­tère «shi» si­gni­fie «vers, pièce de vers, poème», parce qu’en ef­fet tout ce livre ne contient que des , com­po­sées entre le XIe et le VIe siècle av. J.-C. On y voit dé­crites les plus an­ciennes cou­tumes des , leurs aux an­cêtres, au , aux autres pou­voirs, leurs rites mil­lé­naires par­ti­ci­pant au des sai­sons. Confu­cius fai­sait grand cas de ces odes et as­su­rait que la doc­trine en était très pure et très sainte : «As-tu tra­vaillé la pre­mière et la se­conde par­tie du “Shi Jing”?», dit-il 2. «Qui vou­drait faire son mé­tier d’ sans tra­vailler la pre­mière et la se­conde par­tie du “Shi Jing” res­tera comme planté le nez contre un mur.» Et en­core : «Mes , pour­quoi au­cun de vous n’étudie-t-il le “Shi Jing”? Le “Shi Jing” per­met de sti­mu­ler, per­met d’observer, per­met de com­mu­nier, per­met de pro­tes­ter. En , il vous ai­dera à ser­vir votre père; dans le , il vous ai­dera à ser­vir votre sou­ve­rain. Et vous y ap­pren­drez les de beau­coup d’, bêtes, et » 3. En même , le phi­lo­sophe pre­nait le parti de dé­cou­vrir dans ces odes une in­ten­tion , un but que per­sonne n’eût soup­çon­nés : «Une seule phrase peut ré­su­mer les trois cents odes du “Shi Jing”, et c’est “pen­ser » 4. Les com­men­ta­teurs chi­nois ont suivi cette d’ du grand ; ils l’ont même lar­ge­ment dé­pas­sée. Ils ont ri­va­lisé d’ingéniosité et en­vi­ronné le «Shi Jing» d’un amas d’exégèse qui a fini par en obs­cur­cir le sens pri­mi­tif.

  1. En chi­nois «詩經». Par­fois trans­crit «Cheu King», «Che’-king», «She King», «Shih Ching», «Schi-king», «Shi King», «Xi Kim», «Chi-kin» ou «Chi King». Icône Haut
  2. «Les En­tre­tiens de Confu­cius; tra­duit du chi­nois par Pierre Ry­ck­mans», XVII, 10. Icône Haut
  1. id. XVII, 9. Icône Haut
  2. id. II, 2. Icône Haut

Xu Shangying, « Les Vingt-Quatre Saveurs du “qin” »

dans « L’Art du “qin” : deux textes d’esthétique musicale chinoise » (éd. Institut belge des hautes études chinoises, coll. Mélanges chinois et bouddhiques, Bruxelles), p. 47-157

dans «L’Art du “qin” : deux textes d’ mu­si­cale chi­noise» (éd. Ins­ti­tut des hautes études chi­noises, coll. Mé­langes et boud­dhiques, Bruxelles), p. 47-157

Il s’agit des «Vingt-Quatre Sa­veurs de la ci­thare», ou lit­té­ra­le­ment «Sa­veurs de la ci­thare par monts et ruis­seaux» («Xi­shan qin­kuang» 1), chi­nois d’esthétique mu­si­cale. Ré­digé vers 1641 par le grand maître Xu Shan­gying 2 après des dé­cen­nies de pra­tique, ce traité est en même l’aboutissement d’une longue tra­di­tion de ré­flexion sur l’art de la ci­thare, qui avait trouvé avec Ji Kang ses pre­mières lettres de . Il met en re­lief vingt-quatre «sa­veurs» («qua­li­tés es­sen­tielles, ca­nons es­thé­tiques, cri­tères») per­met­tant aussi bien d’exécuter que de goû­ter le jeu ins­tru­men­tal : 1º l’harmonie, 2º le si­lence, 3º la lim­pi­dité, 4º la dis­tance, 5º l’, 6º la dis­cré­tion, 7º la , 8º la , 9º l’élégance, 10º la beauté, 11º la lu­mière, 12º la , 13º la pu­reté, 14º l’onctuosité, 15º la ron­deur, 16º la fer­meté, 17º l’ampleur, 18º la fi­nesse, 19º la flui­dité, 20º la vi­gueur, 21º la lé­gè­reté, 22º le poids, 23º la len­teur, 24º la ra­pi­dité. La ci­thare, se­lon Xu Shan­gying, exige le re­cueille­ment. Sa éle­vée et contem­pla­tive ne se mêle pas à celle des autres ins­tru­ments. Elle évoque un so­li­taire de mon­tagne et d’shan­shui» 3), une source lim­pide sur des cailloux blancs, une de vent dans le feuillage, une vague qui dé­ferle. L’esprit de ce­lui qui l’écoute va­ga­bonde au loin, et dans son ra­vis­se­ment, ou­blie où il s’est rendu. Lorsque le ci­tha­riste est en­touré de la dou­ceur de l’air, du calme pro­fond de la , et qu’une brise pure glisse entre les cordes de son ins­tru­ment, sa ré­so­nance est lé­gère, se­reine, chaque note est par­faite, chaque mé­lo­die — vraie. L’exemple de Bo Ya 4, le plus grand ci­tha­riste de l’Antiquité, illustre par­fai­te­ment ces no­tions prin­ci­pales et sert de conclu­sion au traité de Xu Shan­gying. Bo Ya étu­diait la ci­thare au­près de son maître Cheng Lian 5. Au bout de trois ans, il avait ac­quis un cer­tain mé­tier. Mais pour ce qui est de la in­té­rieure, de l’attitude spi­ri­tuelle et de la spon­ta­néité, il était en­core loin du compte. Cheng Lian lui dit : «Mon [propre] maître ré­side dans la . Il a le pou­voir de mé­ta­mor­pho­ser les hu­maines». Sur quoi, il em­mena Bo Ya sur l’île de Im­mor­tels et lui dit : «Vous, res­tez ici, je vais cher­cher mon maître». Et pous­sant sa barque, il s’en fut. Mais dix jours après, il n’était tou­jours pas de re­tour. Bo Ya avait beau scru­ter l’, il n’entendait que le pro­fond ru­gis­se­ment des flots et les cris déses­pé­rants des goé­lands qui tour­noyaient au-des­sus de lui. Il s’écria : «Maître, vous êtes sur le point de me trans­for­mer!» Il prit alors son ins­tru­ment et joua sous l’ des monts et des eaux de cette île dé­so­lée. À peine eut-il ter­miné, que Cheng Lian s’en re­vint dans sa barque. Dès lors, Bo Ya de­vint un mu­si­cien hors pair adulé par ses contem­po­rains.

  1. En chi­nois «溪山琴況». Par­fois trans­crit «Hsi-shan ch’in-k’uang». Icône Haut
  2. En chi­nois 徐上瀛. Par­fois trans­crit Hsü Shang-ying. Icône Haut
  3. En chi­nois 山水. Icône Haut
  1. En chi­nois 伯牙. Au­tre­fois trans­crit Po Ya. Icône Haut
  2. En chi­nois 成連. Au­tre­fois trans­crit Tch’eng Lien. Icône Haut

Sun Bin, « Le Traité militaire »

éd. Institut de stratégie comparée-Economica, coll. Bibliothèque stratégique, Paris

éd. Ins­ti­tut de com­pa­rée-Eco­no­mica, coll. Bi­blio­thèque stra­té­gique, Pa­ris

Il s’agit des «Sept Trai­tés de la » 1Wu jing qi shu» 2), où se concentre l’essence de la stra­té­gique de la an­cienne : 1º «Art de la guerre de Sun zi [ou Sun tzu]» 3Sun zi bing fa» 4); 2º «Art de la guerre de Wu zi» 5Wu zi bing fa» 6); 3º «Art des ma­ré­chaux» 7Si ma fa» 8); 4º «Maître Wei Liao» 9Wei Liao zi» 10); 5º «Stra­té­gie en trois cha­pitres» 11San Lüe» 12); 6º «Six Four­reaux» 13Liu » 14); 7º « avec Li, duc de Wei» 15Li Wei gong wen dui» 16). On pour­rait y ajou­ter l’«Art de la guerre de Sun Bin» («Sun Bin bing fa» 17), ou­vrage long­temps perdu, puis re­dé­cou­vert ré­cem­ment dans une tombe à Yin­que­shan. En comme en Chine, c’est le pre­mier des «Sept Trai­tés», et le plus an­cien (Ve siècle av. J.-C.), qui est resté le plus fa­meux : «Art de la guerre de Sun tzu». Gé­né­ral du roi de Wu 18, Sun tzu au­rait ob­tenu ce poste à la suite d’un fort bel ex­ploit : il au­rait créé un d’élite fé­mi­nin, un ré­gi­ment com­posé des cent quatre-vingts les plus dé­li­cates du , que le roi lui au­rait confiées pour éprou­ver ses dons de stra­tège. «Les Sept Trai­tés de la guerre» sont una­nimes à re­gar­der la guerre comme une ca­la­mité. On ne l’entreprend que contraint et forcé. La guerre est pour le pays ce qu’une vio­lente ma­la­die est pour le corps. La en est la . La né­ces­sité seule doit nous pous­ser au com­bat. En­core faut-il épui­ser au­pa­ra­vant toutes les res­sources de la et de la mé­dia­tion. Quant au com­bat lui-même, la consiste à le me­ner avec grande re­te­nue, avec «», et à y mettre fin le plus tôt qu’il se peut. Le pre­mier cha­pitre de l’«Art des ma­ré­chaux» est in­ti­tulé jus­te­ment «La cha­rité pour fon­de­ment». Il adresse les re­com­man­da­tions sui­vantes à l’armée qui s’apprêterait à com­battre : «Lorsque vous en­tre­rez sur le ter­ri­toire du cou­pable, vous ne de­vez ni pro­fa­ner ses … ni dé­truire ses ou­vrages d’art, ni brû­ler ses mai­sons, ni abattre ses fo­rêts, ni faire main basse sur ses trou­peaux, ses ré­coltes et ses ou­tils. Vous lais­se­rez al­ler les et les vieillards sans les mo­les­ter; vous ne por­te­rez pas la main sur les hommes va­lides que vous croi­se­rez en che­min, à moins qu’ils ne fassent mine de ré­sis­ter». Sun tzu le dit aussi en ses propres termes : «Il est pré­fé­rable de pré­ser­ver un pays [que de] le dé­truire… Être vic­to­rieux dans tous les com­bats n’est pas le fin du fin. Sou­mettre l’ennemi sans en­san­glan­ter la lame, voilà le fin du fin».

  1. Par­fois tra­duit «Sept Clas­siques de l’art de la guerre» ou «Les Sept Clas­siques mi­li­taires». Icône Haut
  2. En «武經七書». Au­tre­fois trans­crit «Wu-ching ch’i-shu». Icône Haut
  3. Par­fois tra­duit «L’Art de la guerre se­lon maître Sun», «Les Treize Ar­ticles sur l’art mi­li­taire par Sun-tsée», « stra­té­gique de maître Sun», «Règles de l’art mi­li­taire par Sun-tse», «L’Art mi­li­taire de Souen tseu», «Art de faire la guerre du maître Sun» ou «L’Art de la guerre de maître Sun ou Sun-tzu». Icône Haut
  4. En chi­nois «孫子兵法». Par­fois trans­crit «Sun-tse-ping-fa», «Sun tze ping fa», «Sun tzu ping fa» ou «Souen-tseu ping-fa». Icône Haut
  5. Au­tre­fois tra­duit «Le mi­li­taire de Wu», «Les Six Ar­ticles sur l’art mi­li­taire par Ou-tse» ou «Le Traité mi­li­taire de maître Wou ou Wou-tseu». Icône Haut
  6. En chi­nois «吳子兵法». Au­tre­fois trans­crit «Ou-tse-ping-fa» ou «Wu tzu ping fa». Icône Haut
  7. Par­fois tra­duit «Les Quatre Ar­ticles sur l’art mi­li­taire par Se-ma», «Les Prin­cipes du Sema», «Le Code mi­li­taire du grand ma­ré­chal» ou «Les Règles stra­té­giques du grand ma­ré­chal». Icône Haut
  8. En chi­nois «司馬法». Par­fois trans­crit «Se-ma-fa», «Sse-ma-fa» ou «Ssu-ma fa». Icône Haut
  9. Par­fois tra­duit «Art du com­man­de­ment de Liao» ou «L’Art du com­man­de­ment du com­man­dant Leao». Icône Haut
  1. En chi­nois «尉繚子». Au­tre­fois trans­crit «Goei-Leao-tse», «Wei Liao tzu» ou «Wei-Leao-tseu». Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Les Trois Stra­té­gies» ou «Trois Ordres stra­té­giques». Icône Haut
  3. En chi­nois «三略». Par­fois trans­crit «San-lio», «San lüeh» ou «San-liue». Icône Haut
  4. Au­tre­fois tra­duit «Les Six Ar­canes stra­té­giques». Icône Haut
  5. En chi­nois «六韜». Par­fois trans­crit «Liu Thao», «Lou-tao» ou «Lieou T’ao». Icône Haut
  6. Au­tre­fois tra­duit «Ques­tions de l’Empereur des T’ang au gé­né­ral Li Wei-kong», «Les Ques­tions de l’Empereur Tai­zong des Tang au gé­né­ral Li Jing» ou «Ques­tions et Ré­ponses entre Li Wei-kong et l’Empereur des T’ang». Icône Haut
  7. En chi­nois «李衛公問對». Par­fois trans­crit «Li Wei-kong wen-touei» ou «Li Wei kung wên tui». Éga­le­ment connu sous les titres de «Tang Li wen dui» («唐李問對»), c’est-à-dire «Dia­logue entre Tang et Li», et «Tang Tai zong Li Jing wen dui» («唐太宗李靖問對»), c’est-à-dire «Dia­logue entre Tai zong des Tang et Li Jing». Par­fois trans­crit «T’ang Li wen-touei». Icône Haut
  8. En chi­nois «孫臏兵法». Au­tre­fois trans­crit «Sun Pin ping-fa». Icône Haut
  9. Le roi Helu (闔廬). Icône Haut

Sun tzu et autres stratèges, « Les Sept Traités de la guerre »

éd. Pluriel, Paris

éd. Plu­riel, Pa­ris

Il s’agit des «Sept Trai­tés de la » 1Wu jing qi shu» 2), où se concentre l’essence de la stra­té­gique de la an­cienne : 1º «Art de la guerre de Sun zi [ou Sun tzu]» 3Sun zi bing fa» 4); 2º «Art de la guerre de Wu zi» 5Wu zi bing fa» 6); 3º «Art des ma­ré­chaux» 7Si ma fa» 8); 4º «Maître Wei Liao» 9Wei Liao zi» 10); 5º « en trois cha­pitres» 11San Lüe» 12); 6º «Six Four­reaux» 13Liu » 14); 7º « avec Li, duc de Wei» 15Li Wei gong wen dui» 16). On pour­rait y ajou­ter l’«Art de la guerre de Sun Bin» («Sun Bin bing fa» 17), ou­vrage long­temps perdu, puis re­dé­cou­vert ré­cem­ment dans une tombe à Yin­que­shan. En comme en Chine, c’est le pre­mier des «Sept Trai­tés», et le plus an­cien (Ve siècle av. J.-C.), qui est resté le plus fa­meux : «Art de la guerre de Sun tzu». Gé­né­ral du roi de Wu 18, Sun tzu au­rait ob­tenu ce poste à la suite d’un fort bel ex­ploit : il au­rait créé un d’élite fé­mi­nin, un ré­gi­ment com­posé des cent quatre-vingts les plus dé­li­cates du , que le roi lui au­rait confiées pour éprou­ver ses dons de stra­tège. «Les Sept Trai­tés de la guerre» sont una­nimes à re­gar­der la guerre comme une ca­la­mité. On ne l’entreprend que contraint et forcé. La guerre est pour le pays ce qu’une vio­lente ma­la­die est pour le corps. La en est la . La né­ces­sité seule doit nous pous­ser au com­bat. En­core faut-il épui­ser au­pa­ra­vant toutes les res­sources de la et de la mé­dia­tion. Quant au com­bat lui-même, la consiste à le me­ner avec grande re­te­nue, avec «», et à y mettre fin le plus tôt qu’il se peut. Le pre­mier cha­pitre de l’«Art des ma­ré­chaux» est in­ti­tulé jus­te­ment «La cha­rité pour fon­de­ment». Il adresse les re­com­man­da­tions sui­vantes à l’armée qui s’apprêterait à com­battre : «Lorsque vous en­tre­rez sur le ter­ri­toire du cou­pable, vous ne de­vez ni pro­fa­ner ses … ni dé­truire ses ou­vrages d’art, ni brû­ler ses mai­sons, ni abattre ses fo­rêts, ni faire main basse sur ses trou­peaux, ses ré­coltes et ses ou­tils. Vous lais­se­rez al­ler les et les vieillards sans les mo­les­ter; vous ne por­te­rez pas la main sur les hommes va­lides que vous croi­se­rez en che­min, à moins qu’ils ne fassent mine de ré­sis­ter». Sun tzu le dit aussi en ses propres termes : «Il est pré­fé­rable de pré­ser­ver un pays [que de] le dé­truire… Être vic­to­rieux dans tous les com­bats n’est pas le fin du fin. Sou­mettre l’ennemi sans en­san­glan­ter la lame, voilà le fin du fin».

  1. Par­fois tra­duit «Sept Clas­siques de l’art de la guerre» ou «Les Sept Clas­siques mi­li­taires». Icône Haut
  2. En «武經七書». Au­tre­fois trans­crit «Wu-ching ch’i-shu». Icône Haut
  3. Par­fois tra­duit «L’Art de la guerre se­lon maître Sun», «Les Treize Ar­ticles sur l’art mi­li­taire par Sun-tsée», « stra­té­gique de maître Sun», «Règles de l’art mi­li­taire par Sun-tse», «L’Art mi­li­taire de Souen tseu», «Art de faire la guerre du maître Sun» ou «L’Art de la guerre de maître Sun ou Sun-tzu». Icône Haut
  4. En chi­nois «孫子兵法». Par­fois trans­crit «Sun-tse-ping-fa», «Sun tze ping fa», «Sun tzu ping fa» ou «Souen-tseu ping-fa». Icône Haut
  5. Au­tre­fois tra­duit «Le mi­li­taire de Wu», «Les Six Ar­ticles sur l’art mi­li­taire par Ou-tse» ou «Le Traité mi­li­taire de maître Wou ou Wou-tseu». Icône Haut
  6. En chi­nois «吳子兵法». Au­tre­fois trans­crit «Ou-tse-ping-fa» ou «Wu tzu ping fa». Icône Haut
  7. Par­fois tra­duit «Les Quatre Ar­ticles sur l’art mi­li­taire par Se-ma», «Les Prin­cipes du Sema», «Le Code mi­li­taire du grand ma­ré­chal» ou «Les Règles stra­té­giques du grand ma­ré­chal». Icône Haut
  8. En chi­nois «司馬法». Par­fois trans­crit «Se-ma-fa», «Sse-ma-fa» ou «Ssu-ma fa». Icône Haut
  9. Par­fois tra­duit «Art du com­man­de­ment de Liao» ou «L’Art du com­man­de­ment du com­man­dant Leao». Icône Haut
  1. En chi­nois «尉繚子». Au­tre­fois trans­crit «Goei-Leao-tse», «Wei Liao tzu» ou «Wei-Leao-tseu». Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Les Trois Stra­té­gies» ou «Trois Ordres stra­té­giques». Icône Haut
  3. En chi­nois «三略». Par­fois trans­crit «San-lio», «San lüeh» ou «San-liue». Icône Haut
  4. Au­tre­fois tra­duit «Les Six Ar­canes stra­té­giques». Icône Haut
  5. En chi­nois «六韜». Par­fois trans­crit «Liu Thao», «Lou-tao» ou «Lieou T’ao». Icône Haut
  6. Au­tre­fois tra­duit «Ques­tions de l’Empereur des T’ang au gé­né­ral Li Wei-kong», «Les Ques­tions de l’Empereur Tai­zong des Tang au gé­né­ral Li Jing» ou «Ques­tions et Ré­ponses entre Li Wei-kong et l’Empereur des T’ang». Icône Haut
  7. En chi­nois «李衛公問對». Par­fois trans­crit «Li Wei-kong wen-touei» ou «Li Wei kung wên tui». Éga­le­ment connu sous les titres de «Tang Li wen dui» («唐李問對»), c’est-à-dire «Dia­logue entre Tang et Li», et «Tang Tai zong Li Jing wen dui» («唐太宗李靖問對»), c’est-à-dire «Dia­logue entre Tai zong des Tang et Li Jing». Par­fois trans­crit «T’ang Li wen-touei». Icône Haut
  8. En chi­nois «孫臏兵法». Au­tre­fois trans­crit «Sun Pin ping-fa». Icône Haut
  9. Le roi Helu (闔廬). Icône Haut

« “Sijiu fu”, En pensant à mes vieux amis »

dans « Esthétique de la musique en Chine médiévale : idéologies, débats et pratiques chez Ruan Ji et Ji Kang » (éd. électronique)

dans « de la en mé­dié­vale : idéo­lo­gies, dé­bats et pra­tiques chez Ruan Ji et » (éd. élec­tro­nique)

Il s’agit d’«En pen­sant à mes vieux amis» 1Si­jiu » 2) et autres œuvres des «Sept du bos­quet de bam­bous» 3Zhu­lin qi xian» 4), un cé­nacle de sept an­ti­con­for­mistes , hip­pies avant la lettre, qu’un même dé­goût des conven­tions et un même de «la spon­ta­néité na­tu­relle» («zi­ran» 5) réunis­saient vers 260 apr. J.-C. Ji Kang et Ruan Ji 6 ar­ri­vaient en tête de ce groupe d’amis in­sé­pa­rables; sui­vaient Shan , Ruan Xian, Wang Rong, Liu Ling et Xiang Xiu 7. Ils par­cou­raient le bos­quet de Sha­nyang 8 en s’éloignant de l’embarras des af­faires. Ados­sés à de vieux , ils en goû­taient l’ombrage. Au bord d’un ruis­seau, ils com­po­saient des poèmes. Égayés par le va-et-vient de la faune et par la splen­deur de la flore, ils jouaient des mé­lo­dies cé­lestes, sur le point de s’envoler en dan­sant dans les airs. De­man­dant à l’ivresse l’oubli de la tris­tesse, ils au­raient pu avoir pour de­vise : «Quand mon verre est plein, je le vide; quand il est vide, je le plains». Un jour que Ruan Ji, l’un des sept, était à jouer aux échecs, on vint lui ap­prendre la de sa mère; son ad­ver­saire vou­lut aus­si­tôt in­ter­rompre la par­tie, mais Ruan Ji, oc­cupé de son jeu, vou­lut conti­nuer. Il se fit même ap­por­ter deux vases de , qu’il vida, et sor­tit si saoul qu’il fal­lut le por­ter chez lui. Un contem­po­rain, Pei Kai 9, alla lui of­frir ses condo­léances et le vit fai­sant cuire de la de porc et sif­flant 10; il com­menta : «Ruan Ji est un au-delà de la mo­ra­lité or­di­naire; c’est pour­quoi il ne res­pecte pas les cé­ré­mo­nies ri­tuelles. Des gens comme vous et ap­par­te­nons [au contraire] au do­maine de la cou­tume…» 11 Ji Kang ren­dit alors vi­site à Ruan Ji en ap­por­tant sa ci­thare et du vin. Telle fut la pre­mière ren­contre entre ces er­mites hors des règles so­ciales, à l’origine du cé­nacle «du bos­quet de bam­bous». Pour­tant, l’attitude des sept à l’égard de la bois­son semble avoir été plus es­thé­tique que char­nelle. En voici une preuve : Le voi­sin de Ruan Ji avait une fort jo­lie femme. Elle ven­dait du vin, et Ruan Ji et Wang Rong al­laient boire chez elle; quel­que­fois, lorsque Ruan Ji était ivre, il s’endormait à côté d’elle. Au dé­but, na­tu­rel­le­ment, le mari de la jeune femme se mé­fiait beau­coup; puis, ayant ob­servé at­ten­ti­ve­ment ce qui se pas­sait, «il se ren­dit compte que Ruan Ji n’avait pas d’autre in­ten­tion»

  1. Par­fois tra­duit «Pen­sées sur mes an­ciens amis», « sur les an­ciens amis» ou «En des an­ciens». Icône Haut
  2. En chi­nois «思舊賦». Par­fois trans­crit «Sseu kieou fou». Icône Haut
  3. Au­tre­fois tra­duit «Sept Amis de la fo­rêt de bam­bou», «Sept Hommes ver­tueux de la fo­rêt de bam­bous», «Sept Sages de la bam­bou­se­raie» ou «Sept Sages de Tchou-lin». Icône Haut
  4. En chi­nois 竹林七賢. Au­tre­fois trans­crit «Tchou-lin ts’i-hien» ou «Chu-lin ch’i-hsien». Icône Haut
  5. En chi­nois 自然. Icône Haut
  6. En chi­nois 阮籍. Au­tre­fois trans­crit Yuan Tsi ou Jouan Tsi. Icône Haut
  1. En chi­nois 山濤, 阮咸, 王戎, 劉伶 et 向秀 (res­pec­ti­ve­ment). Par­fois trans­crit Shan T’ao, Yüan Hsien, Wang Jung, Liu Ling et Hsiang Hsiu; ou Chan T’ao, Yuan Hien, Wang Jong, Lieou Ling et Hiang Sieou (res­pec­ti­ve­ment). Icône Haut
  2. En chi­nois 山陽. Icône Haut
  3. En chi­nois 裴楷. Icône Haut
  4. Ce qui était ri­gou­reu­se­ment pros­crit dans les rites de confu­céens. Icône Haut
  5. Dans «Es­thé­tique de la mu­sique en Chine mé­dié­vale», p. 576. Icône Haut

« “Méditations poétiques” de Jouan Tsi [ou Ruan Ji] »

dans « Anthologie de la poésie chinoise classique » (éd. Gallimard-UNESCO, coll. Connaissance de l’Orient, Paris)

dans « de la chi­noise clas­sique» (éd. Gal­li­mard-UNESCO, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris)

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des « poé­tiques” de Ruan Ji» 1Ruan Ji “Yong­huai­shi”» 2) et autres œuvres des «Sept du bos­quet de bam­bous» 3Zhu­lin qi xian» 4), un cé­nacle de sept an­ti­con­for­mistes , hip­pies avant la lettre, qu’un même dé­goût des conven­tions et un même de «la spon­ta­néité na­tu­relle» («zi­ran» 5) réunis­saient vers 260 apr. J.-C. Ji Kang et Ruan Ji 6 ar­ri­vaient en tête de ce groupe d’amis in­sé­pa­rables; sui­vaient Shan , Ruan Xian, Wang Rong, Liu Ling et Xiang Xiu 7. Ils par­cou­raient le bos­quet de Sha­nyang 8 en s’éloignant de l’embarras des af­faires. Ados­sés à de vieux , ils en goû­taient l’ombrage. Au bord d’un ruis­seau, ils com­po­saient des poèmes. Égayés par le va-et-vient de la faune et par la splen­deur de la flore, ils jouaient des mé­lo­dies cé­lestes, sur le point de s’envoler en dan­sant dans les airs. De­man­dant à l’ivresse l’oubli de la tris­tesse, ils au­raient pu avoir pour de­vise : «Quand mon verre est plein, je le vide; quand il est vide, je le plains». Un jour que Ruan Ji, l’un des sept, était à jouer aux échecs, on vint lui ap­prendre la de sa mère; son ad­ver­saire vou­lut aus­si­tôt in­ter­rompre la par­tie, mais Ruan Ji, oc­cupé de son jeu, vou­lut conti­nuer. Il se fit même ap­por­ter deux vases de , qu’il vida, et sor­tit si saoul qu’il fal­lut le por­ter chez lui. Un contem­po­rain, Pei Kai 9, alla lui of­frir ses condo­léances et le vit fai­sant cuire de la de porc et sif­flant 10; il com­menta : «Ruan Ji est un au-delà de la mo­ra­lité or­di­naire; c’est pour­quoi il ne res­pecte pas les cé­ré­mo­nies ri­tuelles. Des gens comme vous et ap­par­te­nons [au contraire] au do­maine de la cou­tume…» 11 ren­dit alors vi­site à Ruan Ji en ap­por­tant sa ci­thare et du vin. Telle fut la pre­mière ren­contre entre ces er­mites hors des règles so­ciales, à l’origine du cé­nacle «du bos­quet de bam­bous». Pour­tant, l’attitude des sept à l’égard de la bois­son semble avoir été plus que char­nelle. En voici une preuve : Le voi­sin de Ruan Ji avait une fort jo­lie femme. Elle ven­dait du vin, et Ruan Ji et Wang Rong al­laient boire chez elle; quel­que­fois, lorsque Ruan Ji était ivre, il s’endormait à côté d’elle. Au dé­but, na­tu­rel­le­ment, le mari de la jeune femme se mé­fiait beau­coup; puis, ayant ob­servé at­ten­ti­ve­ment ce qui se pas­sait, «il se ren­dit compte que Ruan Ji n’avait pas d’autre in­ten­tion»

  1. Par­fois tra­duit «En ex­po­sant mes », «Ce que j’ai au cœur», «Chants des pro­fondes pen­sées», «En ex­pri­mant ce que je res­sens», «Mes Pen­sées in­times», «Poèmes chan­tant le fond de mon cœur» ou «Poèmes in­times». Icône Haut
  2. En chi­nois «阮籍詠懷詩». Icône Haut
  3. Au­tre­fois tra­duit «Sept Amis de la fo­rêt de bam­bou», «Sept Hommes ver­tueux de la fo­rêt de bam­bous», «Sept Sages de la bam­bou­se­raie» ou «Sept Sages de Tchou-lin». Icône Haut
  4. En chi­nois 竹林七賢. Au­tre­fois trans­crit «Tchou-lin ts’i-hien» ou «Chu-lin ch’i-hsien». Icône Haut
  5. En chi­nois 自然. Icône Haut
  6. En chi­nois 阮籍. Au­tre­fois trans­crit Yuan Tsi ou Jouan Tsi. Icône Haut
  1. En chi­nois 山濤, 阮咸, 王戎, 劉伶 et 向秀 (res­pec­ti­ve­ment). Par­fois trans­crit Shan T’ao, Yüan Hsien, Wang Jung, Liu Ling et Hsiang Hsiu; ou Chan T’ao, Yuan Hien, Wang Jong, Lieou Ling et Hiang Sieou (res­pec­ti­ve­ment). Icône Haut
  2. En chi­nois 山陽. Icône Haut
  3. En chi­nois 裴楷. Icône Haut
  4. Ce qui était ri­gou­reu­se­ment pros­crit dans les rites de confu­céens. Icône Haut
  5. Dans «Es­thé­tique de la en mé­dié­vale», p. 576. Icône Haut

« Le Poète Jouan Tsi [ou Ruan Ji] (210-263) »

dans « Chine ancienne : actes du XXIXᵉ Congrès international des orientalistes » (éd. L’Asiathèque, Paris)

dans « an­cienne : actes du XXIXe Congrès in­ter­na­tio­nal des » (éd. L’Asiathèque, Pa­ris)

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des « poé­tiques” de Ruan Ji» 1Ruan Ji “Yong­huai­shi”» 2) et autres œuvres des «Sept du bos­quet de bam­bous» 3Zhu­lin qi xian» 4), un cé­nacle de sept an­ti­con­for­mistes , hip­pies avant la lettre, qu’un même dé­goût des conven­tions et un même de «la spon­ta­néité na­tu­relle» («zi­ran» 5) réunis­saient vers 260 apr. J.-C. Ji Kang et Ruan Ji 6 ar­ri­vaient en tête de ce groupe d’amis in­sé­pa­rables; sui­vaient Shan , Ruan Xian, Wang Rong, Liu Ling et Xiang Xiu 7. Ils par­cou­raient le bos­quet de Sha­nyang 8 en s’éloignant de l’embarras des af­faires. Ados­sés à de vieux , ils en goû­taient l’ombrage. Au bord d’un ruis­seau, ils com­po­saient des poèmes. Égayés par le va-et-vient de la faune et par la splen­deur de la flore, ils jouaient des mé­lo­dies cé­lestes, sur le point de s’envoler en dan­sant dans les airs. De­man­dant à l’ivresse l’oubli de la tris­tesse, ils au­raient pu avoir pour de­vise : «Quand mon verre est plein, je le vide; quand il est vide, je le plains». Un jour que Ruan Ji, l’un des sept, était à jouer aux échecs, on vint lui ap­prendre la de sa mère; son ad­ver­saire vou­lut aus­si­tôt in­ter­rompre la par­tie, mais Ruan Ji, oc­cupé de son jeu, vou­lut conti­nuer. Il se fit même ap­por­ter deux vases de , qu’il vida, et sor­tit si saoul qu’il fal­lut le por­ter chez lui. Un contem­po­rain, Pei Kai 9, alla lui of­frir ses condo­léances et le vit fai­sant cuire de la de porc et sif­flant 10; il com­menta : «Ruan Ji est un au-delà de la mo­ra­lité or­di­naire; c’est pour­quoi il ne res­pecte pas les cé­ré­mo­nies ri­tuelles. Des gens comme vous et ap­par­te­nons [au contraire] au do­maine de la cou­tume…» 11 ren­dit alors vi­site à Ruan Ji en ap­por­tant sa ci­thare et du vin. Telle fut la pre­mière ren­contre entre ces er­mites hors des règles so­ciales, à l’origine du cé­nacle «du bos­quet de bam­bous». Pour­tant, l’attitude des sept à l’égard de la bois­son semble avoir été plus que char­nelle. En voici une preuve : Le voi­sin de Ruan Ji avait une fort jo­lie femme. Elle ven­dait du vin, et Ruan Ji et Wang Rong al­laient boire chez elle; quel­que­fois, lorsque Ruan Ji était ivre, il s’endormait à côté d’elle. Au dé­but, na­tu­rel­le­ment, le mari de la jeune femme se mé­fiait beau­coup; puis, ayant ob­servé at­ten­ti­ve­ment ce qui se pas­sait, «il se ren­dit compte que Ruan Ji n’avait pas d’autre in­ten­tion»

  1. Par­fois tra­duit «En ex­po­sant mes », «Ce que j’ai au cœur», «Chants des pro­fondes pen­sées», «En ex­pri­mant ce que je res­sens», «Mes Pen­sées in­times», «Poèmes chan­tant le fond de mon cœur» ou «Poèmes in­times». Icône Haut
  2. En chi­nois «阮籍詠懷詩». Icône Haut
  3. Au­tre­fois tra­duit «Sept Amis de la fo­rêt de bam­bou», «Sept Hommes ver­tueux de la fo­rêt de bam­bous», «Sept Sages de la bam­bou­se­raie» ou «Sept Sages de Tchou-lin». Icône Haut
  4. En chi­nois 竹林七賢. Au­tre­fois trans­crit «Tchou-lin ts’i-hien» ou «Chu-lin ch’i-hsien». Icône Haut
  5. En chi­nois 自然. Icône Haut
  6. En chi­nois 阮籍. Au­tre­fois trans­crit Yuan Tsi ou Jouan Tsi. Icône Haut
  1. En chi­nois 山濤, 阮咸, 王戎, 劉伶 et 向秀 (res­pec­ti­ve­ment). Par­fois trans­crit Shan T’ao, Yüan Hsien, Wang Jung, Liu Ling et Hsiang Hsiu; ou Chan T’ao, Yuan Hien, Wang Jong, Lieou Ling et Hiang Sieou (res­pec­ti­ve­ment). Icône Haut
  2. En chi­nois 山陽. Icône Haut
  3. En chi­nois 裴楷. Icône Haut
  4. Ce qui était ri­gou­reu­se­ment pros­crit dans les rites de confu­céens. Icône Haut
  5. Dans «Es­thé­tique de la en Chine mé­dié­vale», p. 576. Icône Haut

« Le Poète Xi Kang [ou Ji Kang] et le Club des “Sept Sages de la forêt de bambous” »

dans « Le Taoïsme et les Religions chinoises » (éd. Gallimard, coll. Bibliothèque des histoires, Paris), p. 331-340

dans «Le ïsme et les Re­li­gions chi­noises» (éd. Gal­li­mard, coll. Bi­blio­thèque des his­toires, Pa­ris), p. 331-340

Il s’agit de la «Chan­son de la du » 1Jiude song» 2) et autres œuvres des «Sept du bos­quet de bam­bous» 3Zhu­lin qi xian» 4), un cé­nacle de sept an­ti­con­for­mistes , hip­pies avant la lettre, qu’un même dé­goût des conven­tions et un même de «la spon­ta­néité na­tu­relle» («zi­ran» 5) réunis­saient vers 260 apr. J.-C. Ji Kang et Ruan Ji 6 ar­ri­vaient en tête de ce groupe d’amis in­sé­pa­rables; sui­vaient Shan Tao, Ruan Xian, Wang Rong, Liu Ling et Xiang Xiu 7. Ils par­cou­raient le bos­quet de Sha­nyang 8 en s’éloignant de l’embarras des af­faires. Ados­sés à de vieux , ils en goû­taient l’ombrage. Au bord d’un ruis­seau, ils com­po­saient des poèmes. Égayés par le va-et-vient de la faune et par la splen­deur de la flore, ils jouaient des mé­lo­dies cé­lestes, sur le point de s’envoler en dan­sant dans les airs. De­man­dant à l’ivresse l’oubli de la tris­tesse, ils au­raient pu avoir pour de­vise : «Quand mon verre est plein, je le vide; quand il est vide, je le plains». Un jour que Ruan Ji, l’un des sept, était à jouer aux échecs, on vint lui ap­prendre la de sa mère; son ad­ver­saire vou­lut aus­si­tôt in­ter­rompre la par­tie, mais Ruan Ji, oc­cupé de son jeu, vou­lut conti­nuer. Il se fit même ap­por­ter deux vases de vin, qu’il vida, et sor­tit si saoul qu’il fal­lut le por­ter chez lui. Un contem­po­rain, Pei Kai 9, alla lui of­frir ses condo­léances et le vit fai­sant cuire de la de porc et sif­flant 10; il com­menta : «Ruan Ji est un au-delà de la mo­ra­lité or­di­naire; c’est pour­quoi il ne res­pecte pas les cé­ré­mo­nies ri­tuelles. Des gens comme vous et ap­par­te­nons [au contraire] au do­maine de la cou­tume…» 11 ren­dit alors vi­site à Ruan Ji en ap­por­tant sa ci­thare et du vin. Telle fut la pre­mière ren­contre entre ces er­mites hors des règles so­ciales, à l’origine du cé­nacle «du bos­quet de bam­bous». Pour­tant, l’attitude des sept à l’égard de la bois­son semble avoir été plus que char­nelle. En voici une preuve : Le voi­sin de Ruan Ji avait une fort jo­lie femme. Elle ven­dait du vin, et Ruan Ji et Wang Rong al­laient boire chez elle; quel­que­fois, lorsque Ruan Ji était ivre, il s’endormait à côté d’elle. Au dé­but, na­tu­rel­le­ment, le mari de la jeune femme se mé­fiait beau­coup; puis, ayant ob­servé at­ten­ti­ve­ment ce qui se pas­sait, «il se ren­dit compte que Ruan Ji n’avait pas d’autre in­ten­tion»

  1. Par­fois tra­duit «Éloge de la vertu du vin» ou «Hom­mage au mé­rite du vin». Icône Haut
  2. En chi­nois «酒德頌». Au­tre­fois trans­crit «Tsieou tö hiong», «Tsieou-tö song» ou «Chiu-te sung». Icône Haut
  3. Au­tre­fois tra­duit «Sept Amis de la fo­rêt de bam­bou», «Sept Hommes ver­tueux de la fo­rêt de bam­bous», «Sept Sages de la bam­bou­se­raie» ou «Sept Sages de Tchou-lin». Icône Haut
  4. En chi­nois 竹林七賢. Au­tre­fois trans­crit «Tchou-lin ts’i-hien» ou «Chu-lin ch’i-hsien». Icône Haut
  5. En chi­nois 自然. Icône Haut
  6. En chi­nois 阮籍. Au­tre­fois trans­crit Yuan Tsi ou Jouan Tsi. Icône Haut
  1. En chi­nois 山濤, 阮咸, 王戎, 劉伶 et 向秀 (res­pec­ti­ve­ment). Par­fois trans­crit Shan T’ao, Yüan Hsien, Wang Jung, Liu Ling et Hsiang Hsiu; ou Chan T’ao, Yuan Hien, Wang Jong, Lieou Ling et Hiang Sieou (res­pec­ti­ve­ment). Icône Haut
  2. En chi­nois 山陽. Icône Haut
  3. En chi­nois 裴楷. Icône Haut
  4. Ce qui était ri­gou­reu­se­ment pros­crit dans les rites de confu­céens. Icône Haut
  5. Dans «Es­thé­tique de la en mé­dié­vale», p. 576. Icône Haut

Ji Kang, « Le “Sheng wu aile lun”, [ou] Discussion sur l’absence de joie et de tristesse en musique »

dans « Esthétique de la musique en Chine médiévale : idéologies, débats et pratiques chez Ruan Ji et Ji Kang » (éd. électronique)

dans « de la en mé­dié­vale : idéo­lo­gies, dé­bats et pra­tiques chez Ruan Ji et » (éd. élec­tro­nique)

Il s’agit d’«Il n’est ni ni tris­tesse qui tienne en mu­sique» 1Sheng wu aile lun» 2) de Ji Kang 3, vir­tuose de la ci­thare, fervent ïste, poète at­ta­chant par ses opi­nions et ses ma­nières de voir au­tant que par son ta­lent, chef de file des «Sept Sages du bos­quet de bam­bous» (fa­meux cé­nacle dont je par­le­rai ailleurs). Fier, in­dé­pen­dant, Ji Kang était un de la haute , époux d’une prin­cesse, mais al­liant un , presque re­li­gieux, de la et un pro­fond dé­goût pour les règles et les idées re­çues. Il pro­cla­mait haut et fort, seize siècles avant Flau­bert dans sa «Cor­res­pon­dance» 4, que «les hon­neurs désho­norent; le titre dé­grade; la fonc­tion abru­tit». Dans sa «Lettre de rup­ture avec Shan Tao», il confiait que l’ li­ber­taire qu’il a re­çue dans son en­fance a fait de lui «un cerf sau­vage» qui de­vient comme fou à la vue des liens ri­gides que porte au cou tout fonc­tion­naire en poste : «Un cerf sau­vage se pliera à ce qu’on lui a in­cul­qué, pourvu qu’on l’ait cap­turé et pris en main en­core jeune. Mais qu’on lui passe la bride, une fois adulte, et il se dé­bat­tra comme un dé­ment, pour faire vo­ler ses liens, quitte à ruer dans les flammes ou l’ bouillante». Ji Kang se ju­geait, en somme, to­ta­le­ment in­apte au ser­vice man­da­ri­nal. Aux yeux de ses contem­po­rains, pour un homme de sa classe et de sa condi­tion, c’était un vé­ri­table crime de ne pas être fonc­tion­naire — un crime non seule­ment contre la tra­di­tion, mais contre les as­sises mêmes de l’autorité confu­cia­niste. Ji Kang s’en ren­dait compte, mais son es­prit ex­cen­trique et re­belle l’entraînait ir­ré­sis­ti­ble­ment vers la , la mu­sique cé­leste, les ébats dans la na­ture, les pro­me­nades heu­reuses au cours des­quelles il se per­dait au point d’oublier le re­tour. La lé­gende se plaît à le re­pré­sen­ter va­ga­bon­dant dans le bos­quet de bam­bous de Sha­nyang où il réunis­sait ses amis, tous plus bi­zarres les uns que les autres, re­cher­chant des dont il pré­pa­rait des d’, et «se nour­ris­sant des va­peurs roses de l’aurore» («can xia» 5).

  1. Par­fois tra­duit «Dis­cus­sion sur l’absence de joie et de tris­tesse en mu­sique», « sur une mu­sique sans joie ni tris­tesse», «Le son n’a ni tris­tesse ni joie» ou «La mu­sique n’a ni joie ni tris­tesse». Icône Haut
  2. En «聲無哀樂論». Au­tre­fois trans­crit «Cheng wou ngai lo louen». Icône Haut
  3. En chi­nois 嵇康. Par­fois trans­crit Xi Kang, Ki Kang, Chi K’ang, Tsi K’ang, Hsi K’ang, Hi K’ang ou Si K’ang. Icône Haut
  1. À Léo­nie Brainne, 10 ou 11.XII.1878; à Guy de Mau­pas­sant, 15.I.1879; à sa nièce Ca­ro­line, 28.II.1880. Icône Haut
  2. En chi­nois 餐霞. L’une des ap­ti­tudes des im­mor­tels. Icône Haut

Ji Kang, « La Description poétique du “qin” »

dans « L’Art du “qin” : deux textes d’esthétique musicale chinoise » (éd. Institut belge des hautes études chinoises, coll. Mélanges chinois et bouddhiques, Bruxelles), p. 19-46

dans «L’Art du “qin” : deux textes d’ mu­si­cale chi­noise» (éd. Ins­ti­tut des hautes études chi­noises, coll. Mé­langes et boud­dhiques, Bruxelles), p. 19-46

Il s’agit de «La de la ci­thare» 1Qinfu» 2) de  3, vir­tuose de la ci­thare, fervent ïste, poète at­ta­chant par ses opi­nions et ses ma­nières de voir au­tant que par son ta­lent, chef de file des «Sept Sages du bos­quet de bam­bous» (fa­meux cé­nacle dont je par­le­rai ailleurs). Fier, in­dé­pen­dant, Ji Kang était un de la haute , époux d’une prin­cesse, mais al­liant un , presque re­li­gieux, de la et un pro­fond dé­goût pour les règles et les idées re­çues. Il pro­cla­mait haut et fort, seize siècles avant Flau­bert dans sa «Cor­res­pon­dance» 4, que «les hon­neurs désho­norent; le titre dé­grade; la fonc­tion abru­tit». Dans sa «Lettre de rup­ture avec Shan Tao», il confiait que l’ li­ber­taire qu’il a re­çue dans son en­fance a fait de lui «un cerf sau­vage» qui de­vient comme fou à la vue des liens ri­gides que porte au cou tout fonc­tion­naire en poste : «Un cerf sau­vage se pliera à ce qu’on lui a in­cul­qué, pourvu qu’on l’ait cap­turé et pris en main en­core jeune. Mais qu’on lui passe la bride, une fois adulte, et il se dé­bat­tra comme un dé­ment, pour faire vo­ler ses liens, quitte à ruer dans les flammes ou l’ bouillante». Ji Kang se ju­geait, en somme, to­ta­le­ment in­apte au ser­vice man­da­ri­nal. Aux yeux de ses contem­po­rains, pour un homme de sa classe et de sa condi­tion, c’était un vé­ri­table crime de ne pas être fonc­tion­naire — un crime non seule­ment contre la tra­di­tion, mais contre les as­sises mêmes de l’autorité confu­cia­niste. Ji Kang s’en ren­dait compte, mais son es­prit ex­cen­trique et re­belle l’entraînait ir­ré­sis­ti­ble­ment vers la , la cé­leste, les ébats dans la na­ture, les pro­me­nades heu­reuses au cours des­quelles il se per­dait au point d’oublier le re­tour. La lé­gende se plaît à le re­pré­sen­ter va­ga­bon­dant dans le bos­quet de bam­bous de Sha­nyang où il réunis­sait ses amis, tous plus bi­zarres les uns que les autres, re­cher­chant des dont il pré­pa­rait des d’, et «se nour­ris­sant des va­peurs roses de l’aurore» («can xia» 5).

  1. Par­fois tra­duit «La Des­crip­tion poé­tique du “qin”», «Rhap­so­die sur la ci­thare», «sur la ci­thare», «“Fou” du luth» ou «Éloge du luth». Icône Haut
  2. En chi­nois «琴賦». Au­tre­fois trans­crit «K’in-fou». Icône Haut
  3. En chi­nois 嵇康. Par­fois trans­crit Xi Kang, Ki Kang, Chi K’ang, Tsi K’ang, Hsi K’ang, Hi K’ang ou Si K’ang. Icône Haut
  1. À Léo­nie Brainne, 10 ou 11.XII.1878; à Guy de Mau­pas­sant, 15.I.1879; à sa nièce Ca­ro­line, 28.II.1880. Icône Haut
  2. En chi­nois 餐霞. L’une des ap­ti­tudes des im­mor­tels. Icône Haut

Ji Kang, « Se délivrer des sentiments personnels »

dans « La Vie et la Pensée de Hi K’ang [ou Ji Kang] (223-262 apr. J.-C.) », éd. E. J. Brill, Leyde, p. 122-130

dans «La et la de Hi K’ang [ou ] (223-262 apr. J.-C.)», éd. E. J. Brill, Leyde, p. 122-130

Il s’agit de «Se dé­li­vrer des per­son­nels» 1Shisi lun» 2) de Ji Kang 3, vir­tuose de la ci­thare, fervent ïste, poète at­ta­chant par ses opi­nions et ses ma­nières de voir au­tant que par son ta­lent, chef de file des «Sept Sages du bos­quet de bam­bous» (fa­meux cé­nacle dont je par­le­rai ailleurs). Fier, in­dé­pen­dant, Ji Kang était un de la haute , époux d’une prin­cesse, mais al­liant un , presque re­li­gieux, de la et un pro­fond dé­goût pour les règles et les idées re­çues. Il pro­cla­mait haut et fort, seize siècles avant Flau­bert dans sa «Cor­res­pon­dance» 4, que «les hon­neurs désho­norent; le titre dé­grade; la fonc­tion abru­tit». Dans sa «Lettre de rup­ture avec Shan Tao», il confiait que l’ li­ber­taire qu’il a re­çue dans son en­fance a fait de lui «un cerf sau­vage» qui de­vient comme fou à la vue des liens ri­gides que porte au cou tout fonc­tion­naire en poste : «Un cerf sau­vage se pliera à ce qu’on lui a in­cul­qué, pourvu qu’on l’ait cap­turé et pris en main en­core jeune. Mais qu’on lui passe la bride, une fois adulte, et il se dé­bat­tra comme un dé­ment, pour faire vo­ler ses liens, quitte à ruer dans les flammes ou l’ bouillante». Ji Kang se ju­geait, en somme, to­ta­le­ment in­apte au ser­vice man­da­ri­nal. Aux yeux de ses contem­po­rains, pour un homme de sa classe et de sa condi­tion, c’était un vé­ri­table crime de ne pas être fonc­tion­naire — un crime non seule­ment contre la tra­di­tion, mais contre les as­sises mêmes de l’autorité confu­cia­niste. Ji Kang s’en ren­dait compte, mais son es­prit ex­cen­trique et re­belle l’entraînait ir­ré­sis­ti­ble­ment vers la , la cé­leste, les ébats dans la na­ture, les pro­me­nades heu­reuses au cours des­quelles il se per­dait au point d’oublier le re­tour. La lé­gende se plaît à le re­pré­sen­ter va­ga­bon­dant dans le bos­quet de bam­bous de Sha­nyang où il réunis­sait ses amis, tous plus bi­zarres les uns que les autres, re­cher­chant des dont il pré­pa­rait des d’, et «se nour­ris­sant des va­peurs roses de l’aurore» («can xia» 5).

  1. Par­fois tra­duit «Es­sai sur la dé­prise de l’ego», « sur la dé­prise du » ou «Se dé­li­vrer du moi». Icône Haut
  2. En «釋私論». Au­tre­fois trans­crit «Shih-ssû-lun», «Shih-tzu-lun» ou «Che sseu louen». Icône Haut
  3. En chi­nois 嵇康. Par­fois trans­crit Xi Kang, Ki Kang, Chi K’ang, Tsi K’ang, Hsi K’ang, Hi K’ang ou Si K’ang. Icône Haut
  1. À Léo­nie Brainne, 10 ou 11.XII.1878; à Guy de Mau­pas­sant, 15.I.1879; à sa nièce Ca­ro­line, 28.II.1880. Icône Haut
  2. En chi­nois 餐霞. L’une des ap­ti­tudes des im­mor­tels. Icône Haut

« Réponse de Hsi K’ang [ou Ji Kang] à la réfutation par Hsiang Tseu-ts’i [ou Xiang Ziqi] de son essai sur l’art de nourrir le principe vital »

dans « Éloge de l’anarchie par deux excentriques chinois : polémiques du IIIᵉ siècle » (éd. de l’Encyclopédie des nuisances, Paris), p. 75-92

dans «Éloge de l’anarchie par deux ex­cen­triques  : po­lé­miques du IIIe siècle» (éd. de l’Encyclopédie des nui­sances, Pa­ris), p. 75-92

Il s’agit de la «Ré­ponse à la ré­fu­ta­tion (par Xiang Ziqi) de l’essai sur l’art de nour­rir le prin­cipe vi­tal» 1Da (Xiang Ziqi) nan yang­sheng lun» 2) de  3, vir­tuose de la ci­thare, fervent ïste, poète at­ta­chant par ses opi­nions et ses ma­nières de voir au­tant que par son ta­lent, chef de file des «Sept Sages du bos­quet de bam­bous» (fa­meux cé­nacle dont je par­le­rai ailleurs). Fier, in­dé­pen­dant, Ji Kang était un de la haute , époux d’une prin­cesse, mais al­liant un , presque re­li­gieux, de la et un pro­fond dé­goût pour les règles et les idées re­çues. Il pro­cla­mait haut et fort, seize siècles avant Flau­bert dans sa «Cor­res­pon­dance» 4, que «les hon­neurs désho­norent; le titre dé­grade; la fonc­tion abru­tit». Dans sa «Lettre de rup­ture avec Shan Tao», il confiait que l’ li­ber­taire qu’il a re­çue dans son en­fance a fait de lui «un cerf sau­vage» qui de­vient comme fou à la vue des liens ri­gides que porte au cou tout fonc­tion­naire en poste : «Un cerf sau­vage se pliera à ce qu’on lui a in­cul­qué, pourvu qu’on l’ait cap­turé et pris en main en­core jeune. Mais qu’on lui passe la bride, une fois adulte, et il se dé­bat­tra comme un dé­ment, pour faire vo­ler ses liens, quitte à ruer dans les flammes ou l’ bouillante». Ji Kang se ju­geait, en somme, to­ta­le­ment in­apte au ser­vice man­da­ri­nal. Aux yeux de ses contem­po­rains, pour un homme de sa classe et de sa condi­tion, c’était un vé­ri­table crime de ne pas être fonc­tion­naire — un crime non seule­ment contre la tra­di­tion, mais contre les as­sises mêmes de l’autorité confu­cia­niste. Ji Kang s’en ren­dait compte, mais son es­prit ex­cen­trique et re­belle l’entraînait ir­ré­sis­ti­ble­ment vers la , la cé­leste, les ébats dans la na­ture, les pro­me­nades heu­reuses au cours des­quelles il se per­dait au point d’oublier le re­tour. La lé­gende se plaît à le re­pré­sen­ter va­ga­bon­dant dans le bos­quet de bam­bous de Sha­nyang où il réunis­sait ses amis, tous plus bi­zarres les uns que les autres, re­cher­chant des dont il pré­pa­rait des d’, et «se nour­ris­sant des va­peurs roses de l’aurore» («can xia» 5).

  1. Par­fois tra­duit «Ré­ponse à la ré­fu­ta­tion du sur l’entretien du prin­cipe vi­tal», «Ré­ponse à la ré­fu­ta­tion du traité sur l’art de nour­rir sa », «Ré­ponse à la de l’essai “Nour­rir la vie”» ou «Ré­ponse à la cri­tique du “Nour­rir la vie”». Icône Haut
  2. En chi­nois «答(向子期)難養生論». Au­tre­fois trans­crit «Ta nan yang cheng louen». Icône Haut
  3. En chi­nois 嵇康. Par­fois trans­crit Xi Kang, Ki Kang, Chi K’ang, Tsi K’ang, Hsi K’ang, Hi K’ang ou Si K’ang. Icône Haut
  1. À Léo­nie Brainne, 10 ou 11.XII.1878; à Guy de Mau­pas­sant, 15.I.1879; à sa nièce Ca­ro­line, 28.II.1880. Icône Haut
  2. En chi­nois 餐霞. L’une des ap­ti­tudes des im­mor­tels. Icône Haut

Ji Kang, « Essai sur l’art de nourrir le principe vital »

dans « Éloge de l’anarchie par deux excentriques chinois : polémiques du IIIᵉ siècle » (éd. de l’Encyclopédie des nuisances, Paris), p. 65-70

dans «Éloge de l’anarchie par deux ex­cen­triques  : po­lé­miques du IIIe siècle» (éd. de l’Encyclopédie des nui­sances, Pa­ris), p. 65-70

Il s’agit de l’«Es­sai sur l’art de nour­rir le prin­cipe vi­tal» 1Yang­sheng lun» 2) de  3, vir­tuose de la ci­thare, fervent ïste, poète at­ta­chant par ses opi­nions et ses ma­nières de voir au­tant que par son ta­lent, chef de file des «Sept Sages du bos­quet de bam­bous» (fa­meux cé­nacle dont je par­le­rai ailleurs). Fier, in­dé­pen­dant, Ji Kang était un de la haute , époux d’une prin­cesse, mais al­liant un , presque re­li­gieux, de la et un pro­fond dé­goût pour les règles et les idées re­çues. Il pro­cla­mait haut et fort, seize siècles avant Flau­bert dans sa «Cor­res­pon­dance» 4, que «les hon­neurs désho­norent; le titre dé­grade; la fonc­tion abru­tit». Dans sa «Lettre de rup­ture avec Shan Tao», il confiait que l’ li­ber­taire qu’il a re­çue dans son en­fance a fait de lui «un cerf sau­vage» qui de­vient comme fou à la vue des liens ri­gides que porte au cou tout fonc­tion­naire en poste : «Un cerf sau­vage se pliera à ce qu’on lui a in­cul­qué, pourvu qu’on l’ait cap­turé et pris en main en­core jeune. Mais qu’on lui passe la bride, une fois adulte, et il se dé­bat­tra comme un dé­ment, pour faire vo­ler ses liens, quitte à ruer dans les flammes ou l’ bouillante». Ji Kang se ju­geait, en somme, to­ta­le­ment in­apte au ser­vice man­da­ri­nal. Aux yeux de ses contem­po­rains, pour un homme de sa classe et de sa condi­tion, c’était un vé­ri­table crime de ne pas être fonc­tion­naire — un crime non seule­ment contre la tra­di­tion, mais contre les as­sises mêmes de l’autorité confu­cia­niste. Ji Kang s’en ren­dait compte, mais son es­prit ex­cen­trique et re­belle l’entraînait ir­ré­sis­ti­ble­ment vers la , la cé­leste, les ébats dans la na­ture, les pro­me­nades heu­reuses au cours des­quelles il se per­dait au point d’oublier le re­tour. La lé­gende se plaît à le re­pré­sen­ter va­ga­bon­dant dans le bos­quet de bam­bous de Sha­nyang où il réunis­sait ses amis, tous plus bi­zarres les uns que les autres, re­cher­chant des dont il pré­pa­rait des d’, et «se nour­ris­sant des va­peurs roses de l’aurore» («can xia» 5).

  1. Par­fois tra­duit « sur l’entretien du prin­cipe vi­tal», «Traité sur l’art de nour­rir sa », «Nour­rir la vie» ou «Nour­rir le prin­cipe vi­tal». Icône Haut
  2. En chi­nois «養生論». Au­tre­fois trans­crit «Yang cheng louen». Icône Haut
  3. En chi­nois 嵇康. Par­fois trans­crit Xi Kang, Ki Kang, Chi K’ang, Tsi K’ang, Hsi K’ang, Hi K’ang ou Si K’ang. Icône Haut
  1. À Léo­nie Brainne, 10 ou 11.XII.1878; à Guy de Mau­pas­sant, 15.I.1879; à sa nièce Ca­ro­line, 28.II.1880. Icône Haut
  2. En chi­nois 餐霞. L’une des ap­ti­tudes des im­mor­tels. Icône Haut