Roland Holst, « Par-delà les chemins : poèmes »

éd. Seghers, coll. Autour du monde, Paris

éd. Se­ghers, coll. Au­tour du monde, Pa­ris

Il s’agit d’Adriaan Ro­land Holst1 (XIXe-XXe siècle), sur­nommé par ses contem­po­rains « le prince des poètes néer­lan­dais ». Dans ses qua­rante-deux re­cueils — « Poé­sies » (« Ver­zen »), « La Confes­sion du si­lence » (« De Be­li­j­de­nis van de stilte »), « Par-delà les che­mins » (« Voor­bij de we­gen »), « La Cime sau­vage » (« De Wilde Kim »), « Un Hi­ver au bord de la mer » (« Een Win­ter aan zee »), « En route » (« On­der­weg »), « Sous les nuages froids » (« On­der koude wol­ken »), etc. — Ro­land Holst se sent ap­pelé à par­ler sans cesse d’un pa­ra­dis perdu, pour en in­di­quer le che­min à ceux qui per­pé­tuel­le­ment exi­lés, « désar­més et vides comme la mer meur­trie, sau­vages comme l’écume qui va vers l’horizon »2, gardent la nos­tal­gie d’un bon­heur ori­gi­nel. So­li­taire par fa­ta­lité plus que par sen­ti­ment, il est le poète de la mer, de l’errance et du froid, le poète des ho­ri­zons re­dou­tables de­vant les­quels la pen­sée s’arrête et s’étonne. « Qu’elle soit obs­cure et ra­mas­sée comme les forces pri­mi­tives de la na­ture, ou lim­pide et fré­mis­sante comme la ligne lu­mi­neuse des eaux et des terres, sa poé­sie, toute vi­suelle, reste bien dans la tra­di­tion ly­rique », disent les cri­tiques3. « À tra­vers elle, s’inscrit la quête d’une île “au-delà des vents, au-delà des vagues” et qui se­rait celle de la béa­ti­tude. De là, les grands élans com­man­dés par le dé­sir de com­mu­nion avec les élé­ments, et le sen­ti­ment nos­tal­gique à l’égard d’une gran­deur per­due que le poète croit éga­rée pour l’homme. » Ses poèmes, d’une ima­gi­na­tion un peu trop sym­bo­lique, ont l’inconvénient de ne pas être as­sez ac­ces­sibles au pu­blic, sauf peut-être « Le La­bou­reur » (« De Ploe­ger »), un de ses rares poèmes de­ve­nus po­pu­laires :

« S’il ne m’est pas donné de voir les épis mûrs
Ni à mes mains de les lier par pleines gerbes,
Du moins faites-moi croire aux mois­sons que je laisse.
Afin que jusqu’au bout de mon der­nier sillon
Je me sache l’élu de votre vo­lonté :
La­bou­reur sur vos champs d’une beauté fu­ture,
Seul contre le so­leil cou­chant de son amour,
Avec en contre­bas, au car­re­four des routes,
La chau­mière où s’abrite son humble exis­tence
Et la lampe où l’attend une mort ré­si­gnée
 »4.

So­li­taire par fa­ta­lité plus que par sen­ti­ment

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Consultez cette bibliographie succincte en langue française

  • Ro­bert Laf­font et Va­len­tino Bom­piani, « Par-delà les che­mins » dans « Dic­tion­naire des œuvres de tous les temps et de tous les pays » (éd. R. Laf­font, coll. Bou­quins, Pa­ris)
  • Cées Mer­tens, « La Vie, la Mort : chants pré­caires » (éd. Beau­chesne, coll. Es­sais, Pa­ris)
  • Diew Schou­ten-Sche­pel, « Au pays de Rem­brandt : Adriaan Ro­land Holst » dans « Le Bayou », no 88, p. 133-147.
  1. Par­fois trans­crit Adria­nus Ro­land Holst. Haut
  2. p. 26. Haut
  1. MM. Ro­bert Laf­font et Va­len­tino Bom­piani. Haut
  2. p. 50-51. Haut