Mot-clefAuguste (Empereur romain)

su­jet

Nicolas de Damas, «Histoires • Recueil de coutumes • Vie d’Auguste • Autobiographie»

éd. Les Belles Lettres, coll. Fragments, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Frag­ments, Pa­ris

Il s’agit de «Vie d’Auguste» et autres œuvres de Ni­co­las de Da­mas 1, phi­lo­sophe et his­to­rien sy­rien d’expression grecque. Il na­quit à Da­mas, l’an 64 av. J.-C., et ja­mais il ne ju­gea né­ces­saire de se dire autre chose que Da­mas­cène. Il se mo­quait même des so­phistes de son époque, qui ache­taient à grands frais le titre d’Athénien ou Rho­dien, parce qu’ils avaient honte de l’obscurité de leur pa­trie. Cer­tains d’entre eux écri­vaient des livres en­tiers pour dé­cla­rer qu’ils n’étaient pas na­tifs d’Apamée ou de Da­mas, mais de quelque ville re­nom­mée de la Grèce; il es­ti­mait ces gens-là «sem­blables à ceux qui ont honte de leurs propres pa­rents» 2. Ni­co­las de Da­mas fut élevé avec beau­coup de soin. Il ai­mait les lettres et il y fit de grands pro­grès qui, dès sa plus tendre jeu­nesse, lui don­nèrent de la ré­pu­ta­tion. Il eut un pen­chant dé­cidé pour la doc­trine d’Aris­tote, charmé qu’il fut par la va­riété pro­di­gieuse des connais­sances dé­ployées dans les ou­vrages de ce phi­lo­sophe. Son com­men­taire sur les re­cherches aris­to­té­li­ciennes sur les plantes le ren­dit bien­tôt cé­lèbre. Par son ca­rac­tère ai­mable, non moins que par ses ta­lents d’érudit, Ni­co­las sut ga­gner l’affection du roi juif Hé­rode et l’estime de l’Empereur ro­main Au­guste. Ce fut pour com­plaire au pre­mier qu’il en­tre­prit d’écrire les «His­toires» («His­to­riai» 3) des grands Em­pires d’Orient. Ce fut pour ho­no­rer la mé­moire du se­cond qu’il ré­di­gea la «Vie d’Auguste» («Bios Kai­sa­ros» 4), ou «Sur la vie de Cé­sar Au­guste et sur son édu­ca­tion». Cette der­nière bio­gra­phie contient la page si­non la plus com­plète, du moins la plus ap­pro­chant de la réa­lité, que l’Antiquité nous ait lais­sée sur l’assassinat de Cé­sar, père d’Auguste. Voici com­ment Ni­co­las s’exprime sur cet évé­ne­ment d’une gra­vité mé­mo­rable : «En cette oc­ca­sion, la di­vi­nité mon­tra quel est le cours des af­faires hu­maines, toutes in­stables et sou­mises au des­tin, en condui­sant Cé­sar sur le ter­rain de l’ennemi, de­vant la sta­tue du­quel il al­lait res­ter étendu mort; [car] du vi­vant de Pom­pée, Cé­sar avait battu [ce der­nier], mais, après sa mort, il se fit tuer au pied [même] de sa sta­tue» 5. Quant à l’«Au­to­bio­gra­phie» de Ni­co­las, qui nous est éga­le­ment par­ve­nue, on a lieu de dou­ter qu’elle soit son ou­vrage, étant écrite à la troi­sième per­sonne.

  1. En grec Νικόλαος Δαμασκηνός. Haut
  2. p. 316. Haut
  3. En grec «Ἱστορίαι». Haut
  1. En grec «Βίος Καίσαρος». Haut
  2. p. 258. Haut

Manilius, «Astronomicon. Tome II»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de Mar­cus Ma­ni­lius, au­teur la­tin (Ier siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C.), au­tant poète qu’astronome ou as­tro­logue, et dont l’œuvre dé­crit le monde comme une im­mense ma­chine dont Dieu est la Rai­son su­prême et le grand hor­lo­ger. La vie de Ma­ni­lius pa­raît avoir été celle d’un sa­vant en­thou­siaste, mais re­tiré, parce qu’aucune source an­tique ne nous parle de lui. Quin­tillien, qui men­tionne un grand nombre d’écrivains, ne dit rien sur notre sa­vant, qui leur est pour­tant su­pé­rieur. On a pré­tendu, d’après quelques tour­nures in­so­lites qu’on ne trouve pas ai­sé­ment chez des au­teurs du même siècle, qu’il était un étran­ger. Ce­pen­dant faut-il s’étonner que, trai­tant un su­jet neuf et in­ha­bi­tuel, il ait em­ployé des formes éga­le­ment in­ha­bi­tuelles? Ma­ni­lius le sen­tait lui-même et il s’en ex­cuse dès les pre­mières lignes de son poème : «Je se­rai», dit-il, «le pre­mier des Ro­mains qui fe­rai en­tendre sur l’Hélicon ces nou­veaux concerts». Il vi­vait, en tout cas, sous le règne d’Auguste, parce qu’il s’adresse à cet Em­pe­reur comme à un per­son­nage contem­po­rain. Et puis, dans un pas­sage du livre I 1, il fait al­lu­sion à la dé­faite de Va­rus 2 comme à un évé­ne­ment tout ré­cent. Or, elle sur­vint en 9 apr. J.-C. Ma­ni­lius a laissé à la pos­té­rité un unique poème in­ti­tulé «As­tro­no­miques» («As­tro­no­mi­con» 3) et qui est in­té­res­sant à plus d’un titre. Il touche, à vrai dire, bien plus à l’astrologie qu’à l’astronomie, parce que, des cinq livres qu’il contient, le pre­mier seule­ment se rap­porte à la sphé­ri­cité de la Terre, à la di­vi­sion du ciel, aux co­mètes; les quatre autres sont pu­re­ment as­tro­lo­giques et sont une sorte de traité com­plet de l’horoscope.

  1. v. 898-901. Haut
  2. À Teu­to­bourg, en Ger­ma­nie. Haut
  1. Cal­qué sur le grec «As­tro­no­mi­kôn» («Ἀστρονομικῶν»). Haut

Manilius, «Astronomicon. Tome I»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de Mar­cus Ma­ni­lius, au­teur la­tin (Ier siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C.), au­tant poète qu’astronome ou as­tro­logue, et dont l’œuvre dé­crit le monde comme une im­mense ma­chine dont Dieu est la Rai­son su­prême et le grand hor­lo­ger. La vie de Ma­ni­lius pa­raît avoir été celle d’un sa­vant en­thou­siaste, mais re­tiré, parce qu’aucune source an­tique ne nous parle de lui. Quin­tillien, qui men­tionne un grand nombre d’écrivains, ne dit rien sur notre sa­vant, qui leur est pour­tant su­pé­rieur. On a pré­tendu, d’après quelques tour­nures in­so­lites qu’on ne trouve pas ai­sé­ment chez des au­teurs du même siècle, qu’il était un étran­ger. Ce­pen­dant faut-il s’étonner que, trai­tant un su­jet neuf et in­ha­bi­tuel, il ait em­ployé des formes éga­le­ment in­ha­bi­tuelles? Ma­ni­lius le sen­tait lui-même et il s’en ex­cuse dès les pre­mières lignes de son poème : «Je se­rai», dit-il, «le pre­mier des Ro­mains qui fe­rai en­tendre sur l’Hélicon ces nou­veaux concerts». Il vi­vait, en tout cas, sous le règne d’Auguste, parce qu’il s’adresse à cet Em­pe­reur comme à un per­son­nage contem­po­rain. Et puis, dans un pas­sage du livre I 1, il fait al­lu­sion à la dé­faite de Va­rus 2 comme à un évé­ne­ment tout ré­cent. Or, elle sur­vint en 9 apr. J.-C. Ma­ni­lius a laissé à la pos­té­rité un unique poème in­ti­tulé «As­tro­no­miques» («As­tro­no­mi­con» 3) et qui est in­té­res­sant à plus d’un titre. Il touche, à vrai dire, bien plus à l’astrologie qu’à l’astronomie, parce que, des cinq livres qu’il contient, le pre­mier seule­ment se rap­porte à la sphé­ri­cité de la Terre, à la di­vi­sion du ciel, aux co­mètes; les quatre autres sont pu­re­ment as­tro­lo­giques et sont une sorte de traité com­plet de l’horoscope.

  1. v. 898-901. Haut
  2. À Teu­to­bourg, en Ger­ma­nie. Haut
  1. Cal­qué sur le grec «As­tro­no­mi­kôn» («Ἀστρονομικῶν»). Haut