Mot-clefMinamoto no Yoritomo

su­jet

« Le Dit des Heiké : le cycle épique des Taïra et des Minamoto »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Les Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. Les Œuvres ca­pi­tales de la lit­té­ra­ture ja­po­naise, Pa­ris

Il s’agit du « Dit des Heiké » (« Heike mo­no­ga­tari »1). Au XIIe siècle apr. J.-C., le Ja­pon fut le théâtre de luttes in­tes­tines et de guerres achar­nées qui culmi­nèrent avec la ba­taille d’Ichi-no-Tani2, dans la­quelle les Taira, pro­tec­teurs du jeune Em­pe­reur et maîtres de Kyôto et du Ja­pon de l’Ouest, furent vain­cus par les Mi­na­moto, te­nants du Ja­pon orien­tal. L’incidence de ce branle-bas fut sen­sible dans le do­maine lit­té­raire. Alors que l’époque pré­cé­dente, re­la­ti­ve­ment pai­sible, avait vu se dé­ve­lop­per le genre des dits cour­tois, ce furent les dits guer­riers ou « gunki mo­no­ga­tari »3 qui vinrent à éclo­sion dans ces an­nées trou­blées. Ré­di­gés d’après des tra­di­tions orales, ces dits guer­riers furent ré­ci­tés sur les mar­chés et les places pu­bliques, aux abords des ponts, aux croi­se­ments des che­mins par des « biwa-hô­shi »4 — des aveugles qui por­taient l’habit des moines (« hô­shi ») et qui jouaient d’un luth à quatre cordes (« biwa »5). Ces aveugles por­taient la robe mo­na­cale, parce qu’ils étaient sans doute sous la pro­tec­tion des temples et des grandes bon­ze­ries. Du reste, la chro­nique qu’ils ré­ci­taient avait pour but non pas tant de conser­ver le sou­ve­nir des hé­ros, comme l’épopée eu­ro­péenne, mais d’exprimer la va­nité des splen­deurs ter­restres et le néant de la gloire ; et au lieu de chan­ter « les armes et l’homme », elle rap­pe­lait dès la pre­mière ligne « l’impermanence de toutes choses ». « [Cette chro­nique a] pu jouer une fonc­tion ri­tuelle, celle d’apaiser les âmes [de ceux] ayant péri dans les com­bats. Mais il s’agit aussi de cher­cher un sens aux évé­ne­ments chao­tiques qui ont mis fin à l’ordre an­cien », disent des orien­ta­listes

  1. En ja­po­nais « 平家物語 ». Haut
  2. En ja­po­nais 一ノ谷の戦い. Haut
  3. En ja­po­nais 軍記物語. Haut
  1. En ja­po­nais 琵琶法師. Haut
  2. « Né dans le royaume de Perse et ses ré­gions li­mi­trophes, le “biwa” s’est dif­fusé en Asie orien­tale le long de la Route de la soie. Per­fec­tionné en Chine, il est par­venu dans l’archipel ja­po­nais vers le VIIIe siècle apr. J.-C. », dit M. Hyôdô Hi­romi (dans « De l’épopée au Ja­pon », p. 55-56). Haut

« Le Dit de Hôgen • Le Dit de Heiji : le cycle épique des Taïra et des Minamoto »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Les Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. Les Œuvres ca­pi­tales de la lit­té­ra­ture ja­po­naise, Pa­ris

Il s’agit du « Dit de Hô­gen » (« Hô­gen mo­no­ga­tari »1) et du « Dit de Heiji » (« Heiji mo­no­ga­tari »2). Au XIIe siècle apr. J.-C., le Ja­pon fut le théâtre de luttes in­tes­tines et de guerres achar­nées qui culmi­nèrent avec la ba­taille d’Ichi-no-Tani3, dans la­quelle les Taira, pro­tec­teurs du jeune Em­pe­reur et maîtres de Kyôto et du Ja­pon de l’Ouest, furent vain­cus par les Mi­na­moto, te­nants du Ja­pon orien­tal. L’incidence de ce branle-bas fut sen­sible dans le do­maine lit­té­raire. Alors que l’époque pré­cé­dente, re­la­ti­ve­ment pai­sible, avait vu se dé­ve­lop­per le genre des dits cour­tois, ce furent les dits guer­riers ou « gunki mo­no­ga­tari »4 qui vinrent à éclo­sion dans ces an­nées trou­blées. Ré­di­gés d’après des tra­di­tions orales, ces dits guer­riers furent ré­ci­tés sur les mar­chés et les places pu­bliques, aux abords des ponts, aux croi­se­ments des che­mins par des « biwa-hô­shi »5 — des aveugles qui por­taient l’habit des moines (« hô­shi ») et qui jouaient d’un luth à quatre cordes (« biwa »6). Ces aveugles por­taient la robe mo­na­cale, parce qu’ils étaient sans doute sous la pro­tec­tion des temples et des grandes bon­ze­ries. Du reste, la chro­nique qu’ils ré­ci­taient avait pour but non pas tant de conser­ver le sou­ve­nir des hé­ros, comme l’épopée eu­ro­péenne, mais d’exprimer la va­nité des splen­deurs ter­restres et le néant de la gloire ; et au lieu de chan­ter « les armes et l’homme », elle rap­pe­lait dès la pre­mière ligne « l’impermanence de toutes choses ». « [Cette chro­nique a] pu jouer une fonc­tion ri­tuelle, celle d’apaiser les âmes [de ceux] ayant péri dans les com­bats. Mais il s’agit aussi de cher­cher un sens aux évé­ne­ments chao­tiques qui ont mis fin à l’ordre an­cien », disent des orien­ta­listes

  1. En ja­po­nais « 保元物語 ». Au­tre­fois trans­crit « Hô­ghenn mo­no­ga­tari ». Haut
  2. En ja­po­nais « 平治物語 ». Au­tre­fois trans­crit « Heïdji mo­no­ga­tari ». Haut
  3. En ja­po­nais 一ノ谷の戦い. Haut
  1. En ja­po­nais 軍記物語. Haut
  2. En ja­po­nais 琵琶法師. Haut
  3. « Né dans le royaume de Perse et ses ré­gions li­mi­trophes, le “biwa” s’est dif­fusé en Asie orien­tale le long de la Route de la soie. Per­fec­tionné en Chine, il est par­venu dans l’archipel ja­po­nais vers le VIIIe siècle apr. J.-C. », dit M. Hyôdô Hi­romi (dans « De l’épopée au Ja­pon », p. 55-56). Haut