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su­jet

l’abbé Barthélemy, « Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du IVe siècle avant l’ère vulgaire. Tome III »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « Voyage du jeune Ana­char­sis en Grèce » de l’abbé Jean-Jacques Bar­thé­lemy, ro­man pu­blié en 1788, et qui re­groupe, dans un ré­sumé ac­ces­sible, tou­jours élé­gant, quel­que­fois su­blime, l’ensemble des connais­sances ac­quises jusque-là sur la Grèce an­tique. Son au­teur fut non seule­ment un abbé mon­dain et fort agréable, mais aussi un nu­mis­mate de pre­mier ordre, qui sa­vait les langues an­ciennes — le grec, le la­tin, l’arabe, l’hébreu, le chal­déen —, qui créa les études du phé­ni­cien, et que plu­sieurs Aca­dé­mies comp­taient parmi leurs membres. Il vint au monde à Cas­sis, pe­tite ville et port peu éloi­gnés de Mar­seille. Il eut, tout jeune, le mal­heur de perdre sa mère. Chaque ma­tin et soir, son père in­con­so­lable le pre­nait par la main et le me­nait dans un en­droit so­li­taire ; là il le fai­sait as­seoir au­près de lui, fon­dait en larmes et l’exhortait à pleu­rer la plus ai­mable des mères. « Ces scènes at­ten­dris­santes », dit Bar­thé­lemy, qui nous les rap­porte dans ses « Mé­moires », « firent sur mon cœur une im­pres­sion pro­fonde, qui ne s’en est ja­mais ef­fa­cée. » Aussi est-il lé­gi­time de pen­ser que la sen­si­bi­lité ré­pan­due par­tout dans l’« Ana­char­sis », et dont l’excès pour­rait sem­bler dû à une af­fec­ta­tion ou à une in­fluence lit­té­raire, trouve son ori­gine dans ses im­pres­sions per­son­nelles et ses pre­mières ex­pé­riences. Tou­jours est-il que Bar­thé­lemy en­tra dans le clergé par obéis­sance pour son père ; mais quand il fut ques­tion d’exercer un mi­nis­tère, il dé­cida de ne prendre conseil que de son cœur ; et mal­gré les pers­pec­tives les plus brillantes, mal­gré les qua­li­tés les plus ap­pro­priées à ce genre de vie, il n’osa pas s’engager, « quoique pé­né­tré des sen­ti­ments de la re­li­gion », dit-il. Re­mer­cions-le d’avoir cédé à son goût de la li­berté et des études pro­fanes ; l’« Ana­char­sis » nous prouve que c’était là sa vé­ri­table vo­ca­tion. Dé­sor­mais libre, sans si­tua­tion, l’abbé vint à Pa­ris, où il pas­sait la plus grande par­tie de ses jour­nées dans les bi­blio­thèques et les mu­sées, s’intéressant à tout ce qui tou­chait à l’archéologie, et ac­qué­rant cette mer­veilleuse connais­sance des choses an­ciennes qui, plus tard, fit dire de lui « que sa mé­moire te­nait toute l’Antiquité »1. Par un de ces ha­sards qui cachent la main de la Pro­vi­dence, il fut d’abord adressé à Claude Gros de Boze, garde du Ca­bi­net des mé­dailles. La froi­deur gla­ciale de l’un, la ti­mi­dité em­bar­ras­sée de l’autre firent bien­tôt place à la plus étroite ami­tié ; et le sa­vant Gros de Boze, en de­man­dant l’abbé pour suc­ces­seur, mon­tra qu’il n’était pas moins connais­seur en hommes qu’en mé­dailles.

  1. Sa­muel Ro­che­blave, « Es­sai sur le comte de Cay­lus : l’homme • l’artiste • l’antiquaire ». Haut

l’abbé Barthélemy, « Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du IVe siècle avant l’ère vulgaire. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « Voyage du jeune Ana­char­sis en Grèce » de l’abbé Jean-Jacques Bar­thé­lemy, ro­man pu­blié en 1788, et qui re­groupe, dans un ré­sumé ac­ces­sible, tou­jours élé­gant, quel­que­fois su­blime, l’ensemble des connais­sances ac­quises jusque-là sur la Grèce an­tique. Son au­teur fut non seule­ment un abbé mon­dain et fort agréable, mais aussi un nu­mis­mate de pre­mier ordre, qui sa­vait les langues an­ciennes — le grec, le la­tin, l’arabe, l’hébreu, le chal­déen —, qui créa les études du phé­ni­cien, et que plu­sieurs Aca­dé­mies comp­taient parmi leurs membres. Il vint au monde à Cas­sis, pe­tite ville et port peu éloi­gnés de Mar­seille. Il eut, tout jeune, le mal­heur de perdre sa mère. Chaque ma­tin et soir, son père in­con­so­lable le pre­nait par la main et le me­nait dans un en­droit so­li­taire ; là il le fai­sait as­seoir au­près de lui, fon­dait en larmes et l’exhortait à pleu­rer la plus ai­mable des mères. « Ces scènes at­ten­dris­santes », dit Bar­thé­lemy, qui nous les rap­porte dans ses « Mé­moires », « firent sur mon cœur une im­pres­sion pro­fonde, qui ne s’en est ja­mais ef­fa­cée. » Aussi est-il lé­gi­time de pen­ser que la sen­si­bi­lité ré­pan­due par­tout dans l’« Ana­char­sis », et dont l’excès pour­rait sem­bler dû à une af­fec­ta­tion ou à une in­fluence lit­té­raire, trouve son ori­gine dans ses im­pres­sions per­son­nelles et ses pre­mières ex­pé­riences. Tou­jours est-il que Bar­thé­lemy en­tra dans le clergé par obéis­sance pour son père ; mais quand il fut ques­tion d’exercer un mi­nis­tère, il dé­cida de ne prendre conseil que de son cœur ; et mal­gré les pers­pec­tives les plus brillantes, mal­gré les qua­li­tés les plus ap­pro­priées à ce genre de vie, il n’osa pas s’engager, « quoique pé­né­tré des sen­ti­ments de la re­li­gion », dit-il. Re­mer­cions-le d’avoir cédé à son goût de la li­berté et des études pro­fanes ; l’« Ana­char­sis » nous prouve que c’était là sa vé­ri­table vo­ca­tion. Dé­sor­mais libre, sans si­tua­tion, l’abbé vint à Pa­ris, où il pas­sait la plus grande par­tie de ses jour­nées dans les bi­blio­thèques et les mu­sées, s’intéressant à tout ce qui tou­chait à l’archéologie, et ac­qué­rant cette mer­veilleuse connais­sance des choses an­ciennes qui, plus tard, fit dire de lui « que sa mé­moire te­nait toute l’Antiquité »1. Par un de ces ha­sards qui cachent la main de la Pro­vi­dence, il fut d’abord adressé à Claude Gros de Boze, garde du Ca­bi­net des mé­dailles. La froi­deur gla­ciale de l’un, la ti­mi­dité em­bar­ras­sée de l’autre firent bien­tôt place à la plus étroite ami­tié ; et le sa­vant Gros de Boze, en de­man­dant l’abbé pour suc­ces­seur, mon­tra qu’il n’était pas moins connais­seur en hommes qu’en mé­dailles.

  1. Sa­muel Ro­che­blave, « Es­sai sur le comte de Cay­lus : l’homme • l’artiste • l’antiquaire ». Haut

l’abbé Barthélemy, « Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du IVe siècle avant l’ère vulgaire. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « Voyage du jeune Ana­char­sis en Grèce » de l’abbé Jean-Jacques Bar­thé­lemy, ro­man pu­blié en 1788, et qui re­groupe, dans un ré­sumé ac­ces­sible, tou­jours élé­gant, quel­que­fois su­blime, l’ensemble des connais­sances ac­quises jusque-là sur la Grèce an­tique. Son au­teur fut non seule­ment un abbé mon­dain et fort agréable, mais aussi un nu­mis­mate de pre­mier ordre, qui sa­vait les langues an­ciennes — le grec, le la­tin, l’arabe, l’hébreu, le chal­déen —, qui créa les études du phé­ni­cien, et que plu­sieurs Aca­dé­mies comp­taient parmi leurs membres. Il vint au monde à Cas­sis, pe­tite ville et port peu éloi­gnés de Mar­seille. Il eut, tout jeune, le mal­heur de perdre sa mère. Chaque ma­tin et soir, son père in­con­so­lable le pre­nait par la main et le me­nait dans un en­droit so­li­taire ; là il le fai­sait as­seoir au­près de lui, fon­dait en larmes et l’exhortait à pleu­rer la plus ai­mable des mères. « Ces scènes at­ten­dris­santes », dit Bar­thé­lemy, qui nous les rap­porte dans ses « Mé­moires », « firent sur mon cœur une im­pres­sion pro­fonde, qui ne s’en est ja­mais ef­fa­cée. » Aussi est-il lé­gi­time de pen­ser que la sen­si­bi­lité ré­pan­due par­tout dans l’« Ana­char­sis », et dont l’excès pour­rait sem­bler dû à une af­fec­ta­tion ou à une in­fluence lit­té­raire, trouve son ori­gine dans ses im­pres­sions per­son­nelles et ses pre­mières ex­pé­riences. Tou­jours est-il que Bar­thé­lemy en­tra dans le clergé par obéis­sance pour son père ; mais quand il fut ques­tion d’exercer un mi­nis­tère, il dé­cida de ne prendre conseil que de son cœur ; et mal­gré les pers­pec­tives les plus brillantes, mal­gré les qua­li­tés les plus ap­pro­priées à ce genre de vie, il n’osa pas s’engager, « quoique pé­né­tré des sen­ti­ments de la re­li­gion », dit-il. Re­mer­cions-le d’avoir cédé à son goût de la li­berté et des études pro­fanes ; l’« Ana­char­sis » nous prouve que c’était là sa vé­ri­table vo­ca­tion. Dé­sor­mais libre, sans si­tua­tion, l’abbé vint à Pa­ris, où il pas­sait la plus grande par­tie de ses jour­nées dans les bi­blio­thèques et les mu­sées, s’intéressant à tout ce qui tou­chait à l’archéologie, et ac­qué­rant cette mer­veilleuse connais­sance des choses an­ciennes qui, plus tard, fit dire de lui « que sa mé­moire te­nait toute l’Antiquité »1. Par un de ces ha­sards qui cachent la main de la Pro­vi­dence, il fut d’abord adressé à Claude Gros de Boze, garde du Ca­bi­net des mé­dailles. La froi­deur gla­ciale de l’un, la ti­mi­dité em­bar­ras­sée de l’autre firent bien­tôt place à la plus étroite ami­tié ; et le sa­vant Gros de Boze, en de­man­dant l’abbé pour suc­ces­seur, mon­tra qu’il n’était pas moins connais­seur en hommes qu’en mé­dailles.

  1. Sa­muel Ro­che­blave, « Es­sai sur le comte de Cay­lus : l’homme • l’artiste • l’antiquaire ». Haut

Homère, « Odyssée »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de « L’Odyssée »1 d’Homère2. « Le chantre des ex­ploits hé­roïques, l’interprète des dieux, le se­cond so­leil dont s’éclairait la Grèce, la lu­mière des muses, la voix tou­jours jeune du monde en­tier, Ho­mère, il est là, étran­ger, sous le sable de ce ri­vage », dit une épi­gramme fu­né­raire3. On sait qu’Alexandre de Ma­cé­doine por­tait tou­jours avec lui une co­pie des chants d’Homère, et qu’il consa­crait à la garde de ce tré­sor une cas­sette pré­cieuse, en­ri­chie d’or et de pier­re­ries, trou­vée parmi les ef­fets du roi Da­rius. Alexandre mou­rut ; l’immense Em­pire qu’il avait ras­sem­blé pour un ins­tant tomba en ruines ; mais par­tout où avaient volé les se­mences de la culture grecque, les chants d’Homère avaient fait le voyage mys­té­rieux. Par­tout, sur les bords de la Mé­di­ter­ra­née, on par­lait grec, on écri­vait avec les lettres grecques, et nulle part da­van­tage que dans cette ville à l’embouchure du Nil, qui por­tait le nom de son fon­da­teur : Alexan­drie. « C’est là que se fai­saient les pré­cieuses co­pies des chants, là que s’écrivaient ces sa­vants com­men­taires, dont la plu­part ont péri six ou sept siècles plus tard avec la fa­meuse bi­blio­thèque d’Alexandrie, que fit brû­ler le ca­life Omar, ce bien­fai­teur des éco­liers », dit Frie­drich Spiel­ha­gen4. Les Ro­mains re­cueillirent, au­tant qu’il était pos­sible à un peuple guer­rier et igno­rant, l’héritage du gé­nie grec. Et c’était Ho­mère qu’on met­tait entre les mains du jeune Ro­main comme élé­ment de son édu­ca­tion, et dont il conti­nuait plus tard l’étude dans les hautes écoles d’Athènes. Si Es­chyle dit que ses tra­gé­dies ne sont que « les re­liefs des grands fes­tins d’Homère »5, on peut le dire avec en­core plus de rai­son des Ro­mains, qui s’invitent chez Ho­mère et re­viennent avec quelque croûte à gru­ger, un mor­ceau de car­ti­lage des mets qu’on a ser­vis.

  1. En grec « Ὀδύσσεια ». Haut
  2. En grec Ὅμηρος. Haut
  3. En grec « Ἡρώων κάρυκ’ ἀρετᾶς, μακάρων δὲ προφήταν, Ἑλλάνων βιοτᾷ δεύτερον ἀέλιον, Μουσῶν φέγγος Ὅμηρον, ἀγήραντον στόμα κόσμου παντός, ἁλιρροθία, ξεῖνε, κέκευθε κόνις ». An­ti­pa­ter de Si­don dans « An­tho­lo­gie grecque, d’après le ma­nus­crit pa­la­tin ». Haut
  1. « Ho­mère », p. 513. Haut
  2. En grec « τεμάχη τῶν Ὁμήρου μεγάλων δείπνων ». Athé­née, « Ban­quet des sa­vants ». Haut

Homère, « Iliade »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de « L’Iliade »1 d’Homère2. « Le chantre des ex­ploits hé­roïques, l’interprète des dieux, le se­cond so­leil dont s’éclairait la Grèce, la lu­mière des muses, la voix tou­jours jeune du monde en­tier, Ho­mère, il est là, étran­ger, sous le sable de ce ri­vage », dit une épi­gramme fu­né­raire3. On sait qu’Alexandre de Ma­cé­doine por­tait tou­jours avec lui une co­pie des chants d’Homère, et qu’il consa­crait à la garde de ce tré­sor une cas­sette pré­cieuse, en­ri­chie d’or et de pier­re­ries, trou­vée parmi les ef­fets du roi Da­rius. Alexandre mou­rut ; l’immense Em­pire qu’il avait ras­sem­blé pour un ins­tant tomba en ruines ; mais par­tout où avaient volé les se­mences de la culture grecque, les chants d’Homère avaient fait le voyage mys­té­rieux. Par­tout, sur les bords de la Mé­di­ter­ra­née, on par­lait grec, on écri­vait avec les lettres grecques, et nulle part da­van­tage que dans cette ville à l’embouchure du Nil, qui por­tait le nom de son fon­da­teur : Alexan­drie. « C’est là que se fai­saient les pré­cieuses co­pies des chants, là que s’écrivaient ces sa­vants com­men­taires, dont la plu­part ont péri six ou sept siècles plus tard avec la fa­meuse bi­blio­thèque d’Alexandrie, que fit brû­ler le ca­life Omar, ce bien­fai­teur des éco­liers », dit Frie­drich Spiel­ha­gen4. Les Ro­mains re­cueillirent, au­tant qu’il était pos­sible à un peuple guer­rier et igno­rant, l’héritage du gé­nie grec. Et c’était Ho­mère qu’on met­tait entre les mains du jeune Ro­main comme élé­ment de son édu­ca­tion, et dont il conti­nuait plus tard l’étude dans les hautes écoles d’Athènes. Si Es­chyle dit que ses tra­gé­dies ne sont que « les re­liefs des grands fes­tins d’Homère »5, on peut le dire avec en­core plus de rai­son des Ro­mains, qui s’invitent chez Ho­mère et re­viennent avec quelque croûte à gru­ger, un mor­ceau de car­ti­lage des mets qu’on a ser­vis.

  1. En grec « Ἰλιάς ». Haut
  2. En grec Ὅμηρος. Haut
  3. En grec « Ἡρώων κάρυκ’ ἀρετᾶς, μακάρων δὲ προφήταν, Ἑλλάνων βιοτᾷ δεύτερον ἀέλιον, Μουσῶν φέγγος Ὅμηρον, ἀγήραντον στόμα κόσμου παντός, ἁλιρροθία, ξεῖνε, κέκευθε κόνις ». An­ti­pa­ter de Si­don dans « An­tho­lo­gie grecque, d’après le ma­nus­crit pa­la­tin ». Haut
  1. « Ho­mère », p. 513. Haut
  2. En grec « τεμάχη τῶν Ὁμήρου μεγάλων δείπνων ». Athé­née, « Ban­quet des sa­vants ». Haut