Homère, « Odyssée »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de « L’Odyssée »1 d’Homère2. « Le chantre des ex­ploits hé­roïques, l’interprète des dieux, le se­cond so­leil dont s’éclairait la Grèce, la lu­mière des muses, la voix tou­jours jeune du monde en­tier, Ho­mère, il est là, étran­ger, sous le sable de ce ri­vage », dit une épi­gramme fu­né­raire3. On sait qu’Alexandre de Ma­cé­doine por­tait tou­jours avec lui une co­pie des chants d’Homère, et qu’il consa­crait à la garde de ce tré­sor une cas­sette pré­cieuse, en­ri­chie d’or et de pier­re­ries, trou­vée parmi les ef­fets du roi Da­rius. Alexandre mou­rut ; l’immense Em­pire qu’il avait ras­sem­blé pour un ins­tant tomba en ruines ; mais par­tout où avaient volé les se­mences de la culture grecque, les chants d’Homère avaient fait le voyage mys­té­rieux. Par­tout, sur les bords de la Mé­di­ter­ra­née, on par­lait grec, on écri­vait avec les lettres grecques, et nulle part da­van­tage que dans cette ville à l’embouchure du Nil, qui por­tait le nom de son fon­da­teur : Alexan­drie. « C’est là que se fai­saient les pré­cieuses co­pies des chants, là que s’écrivaient ces sa­vants com­men­taires, dont la plu­part ont péri six ou sept siècles plus tard avec la fa­meuse bi­blio­thèque d’Alexandrie, que fit brû­ler le ca­life Omar, ce bien­fai­teur des éco­liers », dit Frie­drich Spiel­ha­gen4. Les Ro­mains re­cueillirent, au­tant qu’il était pos­sible à un peuple guer­rier et igno­rant, l’héritage du gé­nie grec. Et c’était Ho­mère qu’on met­tait entre les mains du jeune Ro­main comme élé­ment de son édu­ca­tion, et dont il conti­nuait plus tard l’étude dans les hautes écoles d’Athènes. Si Es­chyle dit que ses tra­gé­dies ne sont que « les re­liefs des grands fes­tins d’Homère »5, on peut le dire avec en­core plus de rai­son des Ro­mains, qui s’invitent chez Ho­mère et re­viennent avec quelque croûte à gru­ger, un mor­ceau de car­ti­lage des mets qu’on a ser­vis.

« Il n’y a point d’écrivain dont les ou­vrages aient tant oc­cupé la pos­té­rité »

Parmi les scènes de « L’Iliade » et de « L’Odyssée », il y en a sans nombre dont la concep­tion nous frappe, dont la pen­sée nous reste, avec ce pin­ce­ment au cœur que pro­voque la confron­ta­tion avec un chef-d’œuvre au-des­sus de l’esprit hu­main. Je me sou­viens de celle, su­blime et pa­thé­tique, où Priam, les che­veux souillés de cendres, seul au mi­lieu de la nuit, pé­nètre dans le camp en­nemi. En­tou­rant de ses bras les ge­noux de l’impitoyable Achille, bai­sant les mains « ter­ribles et meur­trières qui lui avaient tué tant de fils », il de­mande le corps de son fils Hec­tor : « Sou­viens-toi de ton père, ô Achille égal aux dieux ! Il est de mon âge et sur le seuil fa­tal de la vieillesse… » Achille, tout à l’heure guer­rier in­trai­table et fé­roce, de­vient doux comme une fille, au seul nom de son père : « Toutes les sources de son cœur s’ouvrent tout à coup. Il pleure ce père qu’il ne re­verra pas, son ami qu’il a perdu. Et — on ne peut l’écrire sans émo­tion — il a des larmes pour ce mal­heu­reux vieillard pros­terné à ses pieds. “Plein de pi­tié pour cette tête et cette barbe blanches”, il le re­lève et le console… Ici, les contrastes ne sont pas des contra­dic­tions… Une âme comme celle d’Achille, sans par­ler de tant d’autres si vi­vantes, par exemple celles d’Andromaque, d’Hector… d’Ulysse, sup­pose une ima­gi­na­tion poé­tique douée du don su­prême, le don de créer des âmes, le don de la vie. Très peu d’écrivains — même parmi les plus grands — ont eu en plé­ni­tude ce haut pri­vi­lège », ex­plique très bien Georges Le Bi­dois6.

« Il n’y a point d’écrivain dont les ou­vrages aient tant oc­cupé la pos­té­rité ; il n’y en a point dont la per­sonne soit moins connue. Un ado­ra­teur d’Homère pour­rait dire que ce poète res­semble à la di­vi­nité, que l’on ne connaît que par ses œuvres », dit La Harpe7. On ne sait pas bien pré­ci­sé­ment où Ho­mère est né, ni même s’il a existé. L’encyclopédie Souda fait mon­ter à vingt le nombre des villes qui se dis­pu­taient l’honneur d’être sa pa­trie. Des sa­vants ont écrit là-des­sus de gros vo­lumes qui ne nous ont rien ap­pris. Et qu’importe, après tout, quelle terre puisse se van­ter d’avoir pro­duit cet homme qui, par la date au­tant que par le gé­nie, est le tout pre­mier des poètes uni­ver­sels. Comme dit Soh­rab Se­pehri :

« Écoute, le plus loin­tain oi­seau du monde chante.
La nuit est fluide, une, béante…
Écoute, de loin le sen­tier hèle tes pas…
Des­sille tes pau­pières, chausse-toi et viens.
Et viens jusqu’à ce lieu…
Où le temps s’assiéra près de toi sur une motte de terre,
Où la nuit [ab­sor­bera en elle] ta sil­houette comme un frag­ment de chant
 »8.

Il n’existe pas moins de vingt-quatre tra­duc­tions fran­çaises de « L’Odyssée », mais s’il fal­lait n’en choi­sir qu’une seule, je choi­si­rais celle de Charles-Ma­rie Le­conte de Lisle.

« Σμερδαλέος δ’ αὐτῇσι φάνη κεκακωμένος ἅλμῃ,
Τρέσσαν δ’ ἄλλυδις ἄλλη ἐπ’ ἠϊόνας προὐχούσας.
Οἴη δ’ Ἀλκινόου θυγάτηρ μένε· τῇ γὰρ Ἀθήνη
Θάρσος ἐνὶ φρεσὶ θῆκε καὶ ἐκ δέος εἵλετο γυίων.
Στῆ δ’ ἄντα σχομένη· ὁ δὲ μερμήριξεν Ὀδυσσεύς,
Ἢ γούνων λίσσοιτο λαϐὼν εὐώπιδα κούρην,
Ἦ αὔτως ἐπέεσσιν ἀποσταδὰ μειλιχίοισι
Λίσσοιτ’, εἰ δείξειε πόλιν καὶ εἵματα δοίη.
 »
— Pas­sage dans la langue ori­gi­nale

« Et il leur ap­pa­rut hor­rible et souillé par l’écume de la mer, et elles s’enfuirent, çà et là, sur les hau­teurs du ri­vage. Et seule la fille d’Alkinoos resta, car Athènè avait mis l’audace dans son cœur et chassé la crainte de ses membres. Elle resta donc seule en face d’Odysseus.

Et ce­lui-ci dé­li­bé­rait, ne sa­chant s’il sup­plie­rait la vierge aux beaux yeux, en sai­sis­sant ses ge­noux, ou s’il la prie­rait de loin, avec des pa­roles flat­teuses, de lui don­ner des vê­te­ments et de lui mon­trer la ville.9 »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Le­conte de Lisle

« En voyant l’horreur de ce corps abîmé par la mer,
Elles s’enfuirent en tous sens jusqu’au bord du ri­vage,
Ex­cepté la fille d’Alkinoos, car Athéna
Lui don­nait du cou­rage et chas­sait la peur de ses membres.
Elle s’arrêta de­vant lui. Ulysse était per­plexe :
Al­lait-il im­plo­rer la belle en pres­sant ses ge­noux,
Ou res­ter à dis­tance et la prier, en mots bien doux,
De lui mon­trer la ville et de lui don­ner des ha­bits ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de M. Fré­dé­ric Mu­gler (éd. Actes Sud, coll. Ba­bel, Arles)

« Dans cet état, tout cou­vert de la fange de la mer, il leur pa­raît af­freux. Elles s’effraient, elles courent éper­dues ; la fille d’Alcinoüs reste seule : Mi­nerve lui a donné une noble as­su­rance et a banni la crainte de son cœur ; elle fixe sur lui ses re­gards et l’attend im­mo­bile.

Ulysse ba­lance s’il ira em­bras­ser ses ge­noux, ou si, de loin, dans une at­ti­tude res­pec­tueuse, il lui adres­sera son hom­mage, la conju­rera de lui en­sei­gner la ville où est le siège du pou­voir su­prême, et de lui don­ner des vê­te­ments pour cou­vrir sa mi­sère. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion du prince Charles-Fran­çois Le Brun (XVIIIe siècle)

« Il leur pa­raît hor­rible, tant son corps est souillé d’écume ! Elles fuient toutes trem­blantes et se cachent dans les ro­chers du ri­vage. La seule fille d’Alcinoos reste im­mo­bile ; Mi­nerve lui a ins­piré une noble har­diesse et l’a dé­li­vrée de la crainte ; elle s’arrête et re­garde le hé­ros. Ce­pen­dant, Ulysse dé­li­bère s’il im­plo­rera la belle vierge en em­bras­sant ses ge­noux, ou si de loin il la sup­pliera dou­ce­ment de lui mon­trer la ville et de lui don­ner des vê­te­ments. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Pierre Gi­guet (XIXe siècle)

« Il pa­rut à leurs yeux, ef­frayant, ra­vagé par l’eau sa­lée. Elles s’enfuirent, trem­blantes, en di­vers sens, sur les saillies du ri­vage. Seule, la fille d’Alcinoos resta. Athéna lui avait mis dans l’esprit l’assurance et lui avait ôté la peur des membres. Elle s’arrêta de­bout, en face d’Ulysse, et lui se mit à ré­flé­chir : de­vait-il prier la jeune fille au beau vi­sage en lui pre­nant les ge­noux ; ou la prier comme cela, de­bout, à dis­tance, avec d’apaisantes pa­roles, de lui in­di­quer la ville et de lui don­ner des vê­te­ments ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de M. Louis Bar­dol­let (éd. R. Laf­font, coll. Bou­quins, Pa­ris)

« Dès qu’il se montre dé­fi­guré comme il est par l’écume de la mer, il leur pa­raît si épou­van­table, qu’elles prennent toutes la fuite pour al­ler se ca­cher l’une d’un côté, l’autre d’un autre der­rière des ro­chers dont le ri­vage est bordé. La seule fille d’Alcinoüs at­tend sans s’étonner, car la Déesse Mi­nerve ban­nit de son âme la frayeur et lui ins­pira la fer­meté et le cou­rage. Elle de­meure donc sans s’ébranler, et Ulysse dé­li­béra en son cœur s’il irait em­bras­ser les ge­noux de cette belle nymphe, ou s’il se conten­te­rait de lui adres­ser la pa­role de loin, et de la prier dans les termes les plus tou­chants de lui don­ner des ha­bits et de lui en­sei­gner la ville la plus pro­chaine. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion d’Anne Le­febvre Da­cier (XVIIIe siècle)

« Ef­froyable il pa­rut, dé­fi­guré par la sau­mure,
Et toutes s’égaillèrent vers l’extrême pointe des grèves.
Seule resta l’enfant d’Alcinoos ; car Athéna
Lui don­nait du cou­rage et chas­sait la peur de ses membres.
Elle était im­mo­bile ; en face d’elle, il hé­si­tait
S’il pren­drait aux ge­noux la jeune fille au beau vi­sage
Ou di­rait à dis­tance des mots doux comme le miel
Pour l’implorer de le vê­tir et conduire à la ville. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de M. Phi­lippe Jac­cot­tet (éd. Le Club fran­çais du livre, Pa­ris)

« Il leur ap­pa­rut, hor­rible et dé­fi­guré par l’onde amère ; et elles s’enfuirent, épou­van­tées, dans toutes les di­rec­tions, sur les rives éle­vées. La fille d’Alcinoüs de­meura seule : car Mi­nerve avait mis la force dans son cœur et banni la frayeur de ses membres. Elle resta donc, im­mo­bile ; et Ulysse dé­li­béra s’il sup­plie­rait la jeune fille aux beaux yeux, en lui pre­nant les ge­noux, ou s’il lui adres­se­rait, à dis­tance et sans ap­pro­cher, de douces pa­roles, pour la prier de lui in­di­quer la ville et de lui don­ner des vê­te­ments. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion d’Émile Pes­son­neaux (XIXe siècle)

« Quoique sans vê­te­ment, tel Ulysse, ex­cité
Par l’ardent ai­guillon de la né­ces­sité,
Aux vierges qu’embellit leur longue che­ve­lure
Se pré­sente souillé par une fange im­pure,
Leur ap­pa­raît hor­rible, et l’essaim de­vant lui
Sur ces bords es­car­pés au ha­sard s’est en­fui.
Seule, d’Alcinoüs la noble fille reste ;
Pal­las lui com­mu­nique une force cé­leste ;
Elle at­tend sans fré­mir. Ulysse ne sait pas
Si vers la belle nymphe il doit por­ter ses pas,
Ou de­man­der de loin et tou­jours im­mo­bile
Le don d’un vê­te­ment, le che­min de la ville. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion d’Anne Bi­gnan (XIXe siècle)

« Il leur ap­pa­rut comme un être ef­frayant, dé­fi­guré par le sel de la mer. Elles s’enfuirent cha­cune de son côté, sur les saillies des berges. Seule resta la fille d’Alkinoos, car Athéna avait mis l’assurance en son cœur et banni la frayeur de ses membres. Elle resta de­bout, face à face avec lui. Ulysse hé­si­tait : al­lait-il sup­plier, en lui pre­nant les ge­noux, cette vierge aux beaux yeux, ou la prier à dis­tance par de douces pa­roles de lui in­di­quer le che­min de la ville et de lui don­ner de quoi se vê­tir ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Ma­rio Meu­nier (éd. A. Mi­chel, Pa­ris)

« Elles firent un grand cri, et la crainte leur ôtant tout le soin qu’elles de­vaient avoir de la prin­cesse, elles s’écartent en fuyant le plus loin qu’il leur fut pos­sible.

Nau­si­caa ne se laissa point em­por­ter à cette frayeur. Elle s’arrêta et at­ten­dit que ce fan­tôme s’approchât d’elle ; il était im­pos­sible de dé­mê­ler ce que ce pou­vait être. Il était cou­vert de l’écume de la mer, dont son corps était sali. La ver­dure des feuilles, dont il était re­vêtu, jointe à l’état où il était ré­duit, le ren­dait la chose la plus sur­pre­nante du monde.

Ulysse ne sa­vait s’il de­vait s’approcher en cette mi­sé­rable fi­gure, pour em­bras­ser les ge­noux de cette prin­cesse. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de l’abbé de La Val­te­rie (XVIIe siècle)

« Quand l’horreur de ce corps tout gâté par la mer leur ap­pa­rut, ce fut une fuite éper­due jusqu’aux franges des grèves. Il ne resta que la fille d’Alkinoos : Athéna lui met­tait dans le cœur cette au­dace et ne per­met­tait pas à ses membres la peur. De­bout, elle fit tête…

Ulysse ré­flé­chit : irait-il sup­plier cette fille char­mante et la prendre aux ge­noux ; ou sans plus avan­cer, ne de­vait-il user que de douces prières afin de de­man­der le che­min de la ville et de quoi se vê­tir ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Vic­tor Bé­rard (éd. Gal­li­mard, coll. Bi­blio­thèque de la Pléiade, Pa­ris)

« Souillé par l’onde amère, le hé­ros leur ap­pa­raît si hor­rible qu’elles fuient de tous cô­tés sur les roches éle­vées qui bordent la mer. La fille d’Alcinoüs seule reste en ces lieux : Mi­nerve a dé­posé dans l’âme de Nau­sica une au­dace nou­velle en ban­nis­sant toute crainte de son cœur. Tan­dis que la jeune vierge s’arrête avec cou­rage en face du hé­ros, Ulysse dé­li­bère en lui-même s’il sai­sira les ge­noux de la jeune fille, ou se te­nant éloi­gné, s’il la sup­pliera par de douces pa­roles de lui en­sei­gner le che­min de la ville et de lui don­ner des vê­te­ments… »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion d’Eugène Ba­reste (XIXe siècle)

« Il leur ap­pa­rut ef­frayant à voir, tout souillé d’écume de mer. Trem­blant d’une peur conta­gieuse, elles s’enfuirent vers les plages ; seule la fille d’Alkinoos de­meura : Athéna lui mit le sang-froid au cœur et ôta toute peur de ses membres. De­bout en face de lui, elle l’affronta. Ulysse ré­flé­chit : sup­plie­rait-il en en­la­çant les ge­noux de la gra­cieuse jeune fille, ou fe­rait-il sa sup­plique sans s’approcher, avec de douces pa­roles il la prie­rait de le di­ri­ger vers la ville, et de lui don­ner des vê­te­ments ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Mme Louise Mis­tral (éd. Z, Nice)

« Tel, hor­rible et noirci par le bi­tume hu­mide,
Pa­raît le fier Ulysse à la troupe ti­mide.
La foule se dis­perse et fuit vers les co­teaux
Que cette rive op­pose à la fu­reur des eaux ;
Seule entre ces beau­tés, la fille de la reine
S’arrête et ne suit point l’effroi qui les en­traîne ;
Mi­nerve la ras­sure et, dans son jeune cœur,
À de plus nobles soins a fait cé­der la peur.
Ulysse la contemple, il hé­site, il ba­lance :
Doit-il, de cette Nymphe im­plo­rant l’assistance,
Al­ler en sup­pliant em­bras­ser ses ge­noux ?
Ou doit-il à l’écart, re­dou­tant son cour­roux,
Et mé­na­geant l’orgueil d’une beauté sé­vère,
Adou­cir sa fierté par une humble prière ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Guillaume de Ro­che­fort (XVIIIe siècle)

« Il leur ap­pa­rut hor­rible, dé­fi­guré par l’onde amère ; elles s’enfuirent de tous cô­tés sur les rives avan­cées ; seule la fille d’Alcinoüs resta, car Mi­nerve avait mis l’assurance en son cœur et chassé la crainte de ses membres. Elle se contint et s’arrêta en face d’Ulysse ; le hé­ros hé­si­tait s’il em­bras­se­rait en sup­pliant les ge­noux de la fille aux beaux yeux, ou si, res­tant loin d’elle, il la prie­rait par de douces pa­roles de lui en­sei­gner la ville et de lui don­ner des vê­te­ments. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion d’Édouard Som­mer (XIXe siècle)

« À l’aspect ter­rible et im­prévu de ce mor­tel souillé du li­mon des mers, sai­sies d’épouvante, elles fuient, se dis­persent et se cachent sous les bords éle­vés du ri­vage. Seule, la fille d’Alcinoüs ne prend point la fuite et de­meure de pied ferme ; Mi­nerve lui ins­pire cette fer­meté sur­na­tu­relle. Ulysse dé­li­bère s’il em­bras­sera les ge­noux de la belle prin­cesse, ou si, à cet éloi­gne­ment, il la conju­rera d’une voix douce et sup­pliante de vou­loir lui don­ner des vê­te­ments, et lui in­di­quer la route de la ville. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Paul-Jé­ré­mie Bi­taubé (XVIIIe siècle)

« Le sel des­sé­ché dont son vi­sage est cou­vert, le rend hor­rible. Les sui­vantes de Nau­si­caé se troublent à son as­pect ; toutes fuient sur les hau­teurs qui couvrent le ri­vage. La fille d’Alcinoüs de­meure seule ; Mi­nerve a souf­flé le cou­rage dans son âme et dis­sipé sa frayeur. Elle s’arrête de­vant Ulisse, qui dé­li­bère en lui-même s’il em­bras­sera les ge­noux de la belle prin­cesse qui se pré­sente à sa vue ; ou si, se te­nant éloi­gné, il se bor­nera à lui adres­ser ses prières pour qu’elle lui in­dique le che­min de la ville et lui donne des vê­te­ments. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Pierre-Louis-Claude Gin (XVIIIe siècle)

« Ef­froyable il leur ap­pa­rut, tout souillé par l’eau sa­lée ; elles s’enfuirent cha­cune de son côté, dis­per­sées sur les berges. Seule, la fille d’Alcinoos de­meura ; car Athéné avait mis la har­diesse en son es­prit, ôté la peur de ses membres. Elle resta donc face à face avec lui. Ulysse dé­li­bé­rait s’il sup­plie­rait la jeune fille aux beaux yeux, en em­bras­sant ses ge­noux, ou seule­ment à dis­tance lui de­man­de­rait par miel­leuses pa­roles de lui mon­trer la ville et don­ner des vê­te­ments. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Mé­dé­ric Du­four et Jeanne Rai­son (éd. Gar­nier frères, coll. Clas­siques Gar­nier, Pa­ris)

« Il ap­pa­raît hor­rible et souillé par la lame.
Elles de s’échapper sur les rocs au ha­sard.
Seule, Nau­si­caa reste ; car de son âme
Mi­nerve ôte le trouble, y met un calme à part.
Donc seule elle de­meure ; Ulysse dé­li­bère
S’il doit tom­ber aux pieds de la vierge aux beaux yeux,
Ou la prier de loin, en un dis­cours miel­leux,
De lui mon­trer les murs, d’habiller sa mi­sère. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion du comte Ulysse de Sé­guier (XIXe siècle)

« Il leur ap­pa­raît hor­rible et souillé par l’onde amère : aus­si­tôt elles se dis­persent de toutes parts sur les rives éle­vées. La fille d’Alcinoüs reste seule ; ce fut Mi­nerve qui lui donna cette force, et qui l’affranchit de toute crainte ; elle s’arrête donc pour at­tendre Ulysse. Ce­pen­dant, le hé­ros hé­site s’il em­bras­sera les ge­noux de la jeune fille, ou se te­nant de loin, s’il la sup­pliera, par de douces pa­roles, de lui dire le che­min de la ville et de lui don­ner des vê­te­ments. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Jean-Bap­tiste Du­gas-Mont­bel (XIXe siècle)

« Ainsi la né­ces­sité pousse Ulysse hors des bo­cages, bien qu’il fût tout nu et dif­famé de l’écume de la mer ; ce qui étonne fort les ser­vantes de chambre de Nau­si­caa, pour l’horreur du spec­tacle fuyant par le ri­vage et brous­sailles. Néan­moins, Nau­si­caa eut cette har­diesse que de de­meu­rer, que Mi­nerve lui avait en­voyée ; elle de­meura de pied coi10 pour le re­ce­voir et en­tendre Ulysse, qui ne sa­vait s’il la de­vait sup­plier se­lon les règles de la cour­toi­sie, en em­bras­sant hum­ble­ment le ge­nou de la fille ; ou bien de par­ler de loin, se dis­pen­sant sa­ge­ment se­lon l’occasion et le temps, la sup­pliant de lui en­sei­gner le che­min qu’il fal­lait te­nir pour al­ler en la ville, et l’accommoder de vê­te­ment. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Claude Boi­tet11 de Frau­ville (XVIIe siècle)

« Ainsi leur pa­raît-il hor­rible et hé­rissé
Du froid et de la mer. Les fillettes crain­tives,
Le voyant, çà delà s’enfuirent hâ­tives,
Où la sou­dai­neté pre­mière les porta,
Et tout le long du bord cha­cune se jeta.
Mais Nau­si­caa seule entre ses da­moi­selles
Fit ferme12, sans trem­bler. Car Pal­las lui poussa
Force, cou­rage et cœur, et sa crainte chassa.
Comme il la re­gar­dait, elle de­meura ferme :
Et le Du­li­chien13 ne sa­vait en quel terme
Il se fe­rait en­tendre : ou s’il lui tou­che­rait,
Se bais­sant, les ge­noux ; ou s’il de­meu­re­rait
Quelque peu éloi­gné, lui fai­sant sa re­quête
Qu’il lui plût lui mon­trer quelque de­meure hon­nête,
Quelque lieu de re­traite et, bé­nigne, lui fît
Par hos­pi­ta­lité pré­sent de quelque ha­bit. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion de Sa­lo­mon Cer­ton (XVIIe siècle)

« Il leur pa­rut af­freux, tout souillé qu’il était de l’écume de la mer ; elles s’enfuirent de côté et d’autre et se ca­chèrent dans les an­frac­tuo­si­tés du ri­vage. La seule fille d’Alcinoos est res­tée, car Athéné a ins­piré le cou­rage à son es­prit et chassé la peur de ses membres. Ulysse hé­sita s’il em­bras­se­rait les ge­noux de la jeune fille, ou s’il l’implorerait de loin, lui adres­sant des dis­cours miel­leux. (la­cune) »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion d’Eugène Hins (XIXe siècle)

« Jamque sale ut fœ­dos hor­rens ap­pa­ruit ar­tus,
Conti­nuo tre­pidæ sum­mis per gra­mina ri­pis
Dif­fu­gene omnes : tan­tum una haud ter­rita gnata
Res­ti­tit Al­ci­noi, cui men­tem bel­lica virgo
Fir­ma­rat, sol­vens turpi for­mi­dine pec­tus.
Illa im­mota ste­tit contra : tur­ba­tus at he­ros
Hæ­sit in­ops du­biusque animi, ge­ni­busne pre­hen­sis,
Vir­gi­nis exo­ret pa­cem pro­gres­sus, an ip­sam
Emi­nus ag­gre­diens dic­tis, et pec­tora blan­dus
Mol­lia de­mul­cens ten­tet prece, ad ur­bis ut alta
Mœ­nia de­mons­tretque viam, nu­da­taque mem­bra
Veste te­gat ? »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine de Ber­nardo Za­ma­gna (XVIIIe siècle)

« Ter­ri­bi­lis au­tem ip­sis ap­pa­ruit, af­flic­ta­tus sal­su­gine.
Fu­ge­runt au­tem aliæ alio in lit­tora pro­mi­nen­tia :
Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia man­sit ; huic enim Mi­nerva
Fi­du­ciam in men­ti­bus po­suit et ti­mo­rem ex­tra­xit mem­bris.
Ste­tit au­tem contra se ha­bens ; co­gi­ta­bat au­tem Ulysses,
An ge­ni­bus pre­ca­re­tur ap­pre­hen­dens pul­chram ocu­los puel­lam,
An sic ver­bis de longe dul­ci­bus
Pre­ca­re­tur, si os­ten­dere ci­vi­ta­tem et ves­ti­menta dare vel­let. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus (XVIe siècle)

« Hor­rende au­tem ip­sis ap­pa­ret, af­flic­tus sal­su­gine.
Dif­fu­giunt au­tem huc atque illuc per lit­tora pro­mi­nen­tia :
Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia præs­to­la­bat ; ipsi enim Pal­las
Au­da­ciam in mente in­di­dit et [for­mi­di­nem] de­mi­sit e mem­bris.
Ste­tit au­tem pa­lam ex­cep­tura ; hic co­gi­ta­bat Ulysses,
An sup­pli­ca­ret ge­nua præn­dens pul­chris ocu­lis puellæ,
Aut ver­bis te­mere longe stans blan­dis
Pre­ca­re­tur, si os­ten­de­ret ci­vi­ta­tem et vestes im­per­ti­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus, re­vue par Ni­ko­laus Bry­lin­ger (XVIe siècle)

« Hor­rende au­tem ip­sis ap­pa­ruit, af­flic­tus sal­su­gine.
Dif­fu­ge­runt au­tem huc atque illuc per lit­tora pro­mi­nen­tia :
Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia man­sit ; ipsi enim Pal­las
Au­da­ciam in mente in­di­dit et for­mi­di­nem ade­mit e mem­bris.
Ste­tit au­tem contra ; hic co­gi­ta­bat Ulysses,
An sup­pli­ca­ret ge­ni­bus pre­hen­sis pul­chris ocu­lis puellæ,
An alio­quin ver­bis longe stans blan­dis
Pre­ca­re­tur, si os­ten­de­ret ur­bem et vestes im­per­ti­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus, re­vue par Sé­bas­tien Cas­tel­lion (XVIe siècle)

« Hor­rende au­tem ip­sis ap­pa­ruit, af­flic­tus sal­su­gine.
Dif­fu­ge­runt au­tem huc atque illuc per lit­tora pro­mi­nen­tia :
Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia consti­tit ; ipsi enim Pal­las
Au­da­ciam in mente in­di­dit et me­tum exe­me­rat e mem­bris.
Ste­tit au­tem contra ip­sum ex­cep­tura ; hic co­gi­ta­bat Ulysses,
An sup­pli­ca­ret ge­nua præn­dens pul­chris ocu­lis puellæ,
Aut te­mere ver­bis longe stans blan­dis
Pre­ca­re­tur, si os­ten­de­ret ci­vi­ta­tem et vestes do­na­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus, re­vue par Jean Cres­pin (XVIe siècle)

« Hor­ren­dus au­tem ip­sis ap­pa­ruit, af­flic­tus sal­su­gine.
Dif­fu­ge­runtque huc atque illuc per ri­pas pro­mi­nentes :
Sola ta­men Al­ci­noi fi­lia man­sit ; ei enim Pal­las
Au­da­ciam in mente in­di­de­rat et for­mi­di­nem exe­me­rat mem­bris.
Ste­tit au­tem op­po­sita ; sed ipse co­gi­ta­bat Ulysses,
An ora­ret ge­ni­bus pre­hen­sis pul­chræ ocu­los puellæ,
An alio­quin ver­bis longe stans blan­dis
Pre­ca­re­tur, ut os­ten­de­ret ur­bem et vestes da­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus, re­vue par Jean-Henri Le­der­lin et Ste­phan Ber­gler (XVIIIe siècle)

« Hor­ri­bi­lis au­tem ip­sis ap­pa­ruit, male af­fec­tus sal­su­gine.
Dif­fu­ge­runt itaque huc atque illuc per lit­tora pro­mi­nen­tia :
Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia consti­tit ; ipsi enim Pal­las
Au­da­ciam in mente in­di­dit et me­tum exe­me­rat e mem­bris.
Ste­tit itaque contra ip­sum ex­cep­tura ; co­gi­ta­bat in­terea Ulysses,
An sup­pli­ca­ret ge­nua præn­dens pul­chris ocu­lis puellæ,
An ut erat ver­bis longe stans blan­dis
Pre­ca­re­tur, si os­ten­de­ret ci­vi­ta­tem et vestes do­na­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus, re­vue par Jo­shua Barnes (XVIIIe siècle)

« Hor­ri­bi­lis au­tem ip­sis ap­pa­ruit, de­tur­pa­tus sal­su­gine.
Dif­fu­ge­runt au­tem huc atque illuc per ri­pas pro­mi­nentes :
Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia man­sit ; ei enim Mi­nerva
Au­da­ciam in mente in­di­dit et me­tum exe­mit e mem­bris.
Ste­tit vero contra ex­pec­tans ; de­li­be­ra­bat au­tem Ulysses,
An sup­pli­ca­ret ge­ni­bus pre­hen­sis pul­chræ ocu­los puellæ,
An ut erat ver­bis emi­nus stans blan­dis
Pre­ca­re­tur, si os­ten­de­ret ur­bem et vestes da­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine d’Andreas Di­vus, re­vue par Sa­muel Clarke (XVIIIe siècle)

« Igi­tur hor­ren­dus illis ilico ap­pa­ruit, ma­risque fluc­ti­bus sor­di­dus. At illæ huc illuc per lit­tora cur­si­ta­vere : sola vero Al­ci­noi fi­lia re­man­sit, vires et au­da­ciam de Mi­nerva su­mens, me­tum om­nem ab se ab­je­cit : itaque ad­versa consti­tit. At ille du­bius an ge­nua sup­plex puellæ am­plec­te­re­tur, an pla­ci­dis eam ver­bis pro­cul ab­sis­tendo ora­ret, ut ci­vi­ta­tem os­ten­de­ret, ac vestes ei præ­be­ret. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine de Raf­faele Maf­fei, dit Ra­phael Vo­la­ter­ra­nus (XVIe siècle)

« Sic su­bito hor­ren­dus nym­phis ap­pa­ruit ille
Æquo­reo fluctu squa­lens af­flic­tus Ulysses.
Ast huc atque illuc tre­pidæ fu­gere puellæ :
Ut quam­cunque tu­lit, pro­pe­ra­ve­rat, im­pe­tus, illuc :
Ac cursu ce­leres pe­tie­runt lit­tora curva,
Et qua pro­cur­rit margo : ti­mor ad­di­dit alas.
Tum sola Al­ci­noi proles in­ter­rita man­sit.
Huic ete­nim au­daces vires Tri­to­nia Pal­las
Fe­ce­rat, atque me­tus mem­bris exe­me­rat acres,
Ad­verso virgo ste­tit ipsa af­fixa tuenti.
Du­li­chius su­bito me­di­tans, an tan­ge­ret illi
Ge­nua ca­dens sup­plex, an mol­li­ter ipse pre­ca­tus
Dis­ta­ret spa­tio longo, blan­dusque ro­ga­ret,
Mons­tra­ret sedes in­dex, et mœ­nia fe­lix,
Utque da­ret mu­nus sibi vestes hos­pita virgo »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine de Si­mon Lem­nius (XVIe siècle)

« Hor­rue­runt puellæ, cum sale sor­di­dum vi­derent, et aliæ alio per so­nan­tia lit­tora dif­fu­ge­runt. Sola au­tem Al­ci­noi fi­lia in ves­ti­gio pers­ti­tit. Ejus namque Mi­nerva ani­mum confir­ma­rat et for­mi­di­nem demp­se­rat. At Ulixes se­cum de­li­be­rans, an ad ejus pedes sup­plex pro­ci­de­ret, an sic pro­cul sup­pli­ci­bus ver­bis pre­ca­re­tur, ut et, qua ad ur­bem ire­tur, os­ten­de­ret et ves­tem ali­quam lar­gi­re­tur. »
— Pas­sage dans la tra­duc­tion la­tine de Fran­cesco Grif­fo­lini, dit Fran­cis­cus Are­ti­nus (XVe siècle)

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  1. En grec « Ὀδύσσεια ». Haut
  2. En grec Ὅμηρος. Haut
  3. En grec « Ἡρώων κάρυκ’ ἀρετᾶς, μακάρων δὲ προφήταν, Ἑλλάνων βιοτᾷ δεύτερον ἀέλιον, Μουσῶν φέγγος Ὅμηρον, ἀγήραντον στόμα κόσμου παντός, ἁλιρροθία, ξεῖνε, κέκευθε κόνις ». An­ti­pa­ter de Si­don dans « An­tho­lo­gie grecque, d’après le ma­nus­crit pa­la­tin ». Haut
  4. « Ho­mère », p. 513. Haut
  5. En grec « τεμάχη τῶν Ὁμήρου μεγάλων δείπνων ». Athé­née, « Ban­quet des sa­vants ». Haut
  6. « Études d’analyse cri­tique ap­pli­quée aux poètes grecs. Ho­mère », p. 55-56. Haut
  7. « Cours de lit­té­ra­ture an­cienne et mo­derne. Tome I », p. 55. Haut
  1. « Oa­sis d’émeraude ; in­tro­duc­tion et tra­duc­tion de Da­ryush Shaye­gan », p. 14. Haut
  2. « C’est un des en­droits de “L’Odyssée” que Fé­ne­lon ai­mait le mieux, et avec rai­son. Il n’y en a point où Ho­mère ait mis plus de grâce et de vé­rité. On est charmé de la mo­des­tie, de l’ingénuité, de la re­te­nue et de la bonté noble et com­pa­tis­sante de cette jeune prin­cesse, lorsqu’Ulysse, échappé du nau­frage, se pré­sente de­vant elle et im­plore sa pro­tec­tion et ses se­cours. Avec quel plai­sir on voit la com­pas­sion si na­tu­relle à son sexe sur­mon­ter la frayeur que doit lui ins­pi­rer la vue d’un homme à moi­tié cou­vert de feuillage… C’est en sa­chant des­cendre… à cette vé­rité de dé­tails que l’on sai­sit la na­ture et qu’on la fait sen­tir. C’est un mé­rite qui manque trop sou­vent aux Mo­dernes », dit La Harpe (p. 59). Haut
  3. « De pied coi » s’est dit pour « de pied ferme ». Haut
  4. On ren­contre aussi les gra­phies Boi­tel et Boit­tet. Haut
  5. « Faire ferme » s’est dit pour « at­tendre de pied ferme ». Haut
  6. Le Du­li­chien sert d’antonomase pour dé­si­gner Ulysse, roi d’Ithaque et de Du­li­chie. Haut