Il s’agit de textes ougaritiques, découverts entre 1929 et 1939. Les fouilles entreprises en 1929, en Syrie du Nord, sur le site de Ras Shamra 1 (« Colline du fenouil »), en mettant au jour les vestiges d’une antique cité — identifiée assez rapidement avec la cité d’Ougarit 2 (XIVe-XIIIe siècle av. J.-C.) — enrichirent, et parfois bouleversèrent, nos connaissances sur l’histoire et la religion sémitiques, en révélant une civilisation, un système d’écriture et une littérature jusqu’alors inconnues. Cette découverte commença, comme ce fut très souvent le cas dans les annales archéologiques, par un coup de hasard. En labourant son champ situé non loin de là, un paysan syrien heurta de sa charrue des dalles à peine cachées sous terre. Quelques semaines plus tard, des archéologues français dépêchés sur place (la Syrie était alors sous mandat français) tenaient en main, sorties d’une couche de cendres et de pierrailles, des tablettes couvertes d’une écriture nette et élégante, une écriture de trente signes — le « cunéiforme alphabétique », le premier et le plus ancien alphabet connu. « Un seul mot s’impose : respect ! », dit M. Bruno Cot 3. « Ici, sur ce sol aride à quelque trois mille kilomètres de la France, s’est épanouie une civilisation plusieurs fois millénaire. Un monde fascinant qui a permis de découvrir le premier alphabet, d’où dériveront, plus tard, le phénicien, puis le grec et le latin ; un monde généreux aussi, puisque de ses entrailles sont issus des milliers de textes qui ont éclairé d’un jour nouveau l’histoire du Proche-Orient ». Ce qui constitue aussi l’immense intérêt de ces textes, ce sont les vives lumières qu’ils jettent sur la Bible hébraïque, avec laquelle ils partagent un fonds culturel commun qu’on appelle « cananéen ». Grâce à eux, les sacrifices, les offrandes, les lamentations et les prières des personnages bibliques sont — pour ainsi dire — des cérémonies auxquelles nous assistons, et qui prennent vie, devant nos yeux, avec une étonnante réalité. « Ainsi, de quelque côté qu’on l’envisage », dit l’archéologue Charles Virolleau 4, « qu’il s’agisse des origines de l’écriture, de la philologie ou de la linguistique sémitique, des croyances des Phéniciens et d’une façon plus générale… des Sémites occidentaux, la découverte des archives de Ras Shamra est assurément l’une des plus considérables qu’on ait faites… dans les pays du Levant, et à bien des égards, elle constitue une sorte de révélation. »
âge du bronze
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« Textes ougaritiques. Tome I. Mythes et légendes »
Il s’agit de textes ougaritiques, découverts entre 1929 et 1939. Les fouilles entreprises en 1929, en Syrie du Nord, sur le site de Ras Shamra 1 (« Colline du fenouil »), en mettant au jour les vestiges d’une antique cité — identifiée assez rapidement avec la cité d’Ougarit 2 (XIVe-XIIIe siècle av. J.-C.) — enrichirent, et parfois bouleversèrent, nos connaissances sur l’histoire et la religion sémitiques, en révélant une civilisation, un système d’écriture et une littérature jusqu’alors inconnues. Cette découverte commença, comme ce fut très souvent le cas dans les annales archéologiques, par un coup de hasard. En labourant son champ situé non loin de là, un paysan syrien heurta de sa charrue des dalles à peine cachées sous terre. Quelques semaines plus tard, des archéologues français dépêchés sur place (la Syrie était alors sous mandat français) tenaient en main, sorties d’une couche de cendres et de pierrailles, des tablettes couvertes d’une écriture nette et élégante, une écriture de trente signes — le « cunéiforme alphabétique », le premier et le plus ancien alphabet connu. « Un seul mot s’impose : respect ! », dit M. Bruno Cot 3. « Ici, sur ce sol aride à quelque trois mille kilomètres de la France, s’est épanouie une civilisation plusieurs fois millénaire. Un monde fascinant qui a permis de découvrir le premier alphabet, d’où dériveront, plus tard, le phénicien, puis le grec et le latin ; un monde généreux aussi, puisque de ses entrailles sont issus des milliers de textes qui ont éclairé d’un jour nouveau l’histoire du Proche-Orient ». Ce qui constitue aussi l’immense intérêt de ces textes, ce sont les vives lumières qu’ils jettent sur la Bible hébraïque, avec laquelle ils partagent un fonds culturel commun qu’on appelle « cananéen ». Grâce à eux, les sacrifices, les offrandes, les lamentations et les prières des personnages bibliques sont — pour ainsi dire — des cérémonies auxquelles nous assistons, et qui prennent vie, devant nos yeux, avec une étonnante réalité. « Ainsi, de quelque côté qu’on l’envisage », dit l’archéologue Charles Virolleau 4, « qu’il s’agisse des origines de l’écriture, de la philologie ou de la linguistique sémitique, des croyances des Phéniciens et d’une façon plus générale… des Sémites occidentaux, la découverte des archives de Ras Shamra est assurément l’une des plus considérables qu’on ait faites… dans les pays du Levant, et à bien des égards, elle constitue une sorte de révélation. »
Homère, « Odyssée »
Il s’agit de « L’Odyssée » 1 d’Homère 2. « Le chantre des exploits héroïques, l’interprète des dieux, le second soleil dont s’éclairait la Grèce, la lumière des muses, la voix toujours jeune du monde entier, Homère, il est là, étranger, sous le sable de ce rivage », dit une épigramme funéraire 3. On sait qu’Alexandre de Macédoine portait toujours avec lui une copie des chants d’Homère, et qu’il consacrait à la garde de ce trésor une cassette précieuse, enrichie d’or et de pierreries, trouvée parmi les effets du roi Darius. Alexandre mourut ; l’immense Empire qu’il avait rassemblé pour un instant tomba en ruines ; mais partout où avaient volé les semences de la culture grecque, les chants d’Homère avaient fait le voyage mystérieux. Partout, sur les bords de la Méditerranée, on parlait grec, on écrivait avec les lettres grecques, et nulle part davantage que dans cette ville à l’embouchure du Nil, qui portait le nom de son fondateur : Alexandrie. « C’est là que se faisaient les précieuses copies des chants, là que s’écrivaient ces savants commentaires, dont la plupart ont péri six ou sept siècles plus tard avec la fameuse bibliothèque d’Alexandrie, que fit brûler le calife Omar, ce bienfaiteur des écoliers », dit Friedrich Spielhagen 4. Les Romains recueillirent, autant qu’il était possible à un peuple guerrier et ignorant, l’héritage du génie grec. Et c’était Homère qu’on mettait entre les mains du jeune Romain comme élément de son éducation, et dont il continuait plus tard l’étude dans les hautes écoles d’Athènes. Si Eschyle dit que ses tragédies ne sont que « les reliefs des grands festins d’Homère » 5, on peut le dire avec encore plus de raison des Romains, qui s’invitent chez Homère et reviennent avec quelque croûte à gruger, un morceau de cartilage des mets qu’on a servis.
- En grec « Ὀδύσσεια ».
- En grec Ὅμηρος.
- En grec « Ἡρώων κάρυκ’ ἀρετᾶς, μακάρων δὲ προφήταν, Ἑλλάνων βιοτᾷ δεύτερον ἀέλιον, Μουσῶν φέγγος Ὅμηρον, ἀγήραντον στόμα κόσμου παντός, ἁλιρροθία, ξεῖνε, κέκευθε κόνις ». Antipater de Sidon dans « Anthologie grecque, d’après le manuscrit palatin ».
Homère, « Iliade »
Il s’agit de « L’Iliade » 1 d’Homère 2. « Le chantre des exploits héroïques, l’interprète des dieux, le second soleil dont s’éclairait la Grèce, la lumière des muses, la voix toujours jeune du monde entier, Homère, il est là, étranger, sous le sable de ce rivage », dit une épigramme funéraire 3. On sait qu’Alexandre de Macédoine portait toujours avec lui une copie des chants d’Homère, et qu’il consacrait à la garde de ce trésor une cassette précieuse, enrichie d’or et de pierreries, trouvée parmi les effets du roi Darius. Alexandre mourut ; l’immense Empire qu’il avait rassemblé pour un instant tomba en ruines ; mais partout où avaient volé les semences de la culture grecque, les chants d’Homère avaient fait le voyage mystérieux. Partout, sur les bords de la Méditerranée, on parlait grec, on écrivait avec les lettres grecques, et nulle part davantage que dans cette ville à l’embouchure du Nil, qui portait le nom de son fondateur : Alexandrie. « C’est là que se faisaient les précieuses copies des chants, là que s’écrivaient ces savants commentaires, dont la plupart ont péri six ou sept siècles plus tard avec la fameuse bibliothèque d’Alexandrie, que fit brûler le calife Omar, ce bienfaiteur des écoliers », dit Friedrich Spielhagen 4. Les Romains recueillirent, autant qu’il était possible à un peuple guerrier et ignorant, l’héritage du génie grec. Et c’était Homère qu’on mettait entre les mains du jeune Romain comme élément de son éducation, et dont il continuait plus tard l’étude dans les hautes écoles d’Athènes. Si Eschyle dit que ses tragédies ne sont que « les reliefs des grands festins d’Homère » 5, on peut le dire avec encore plus de raison des Romains, qui s’invitent chez Homère et reviennent avec quelque croûte à gruger, un morceau de cartilage des mets qu’on a servis.
- En grec « Ἰλιάς ».
- En grec Ὅμηρος.
- En grec « Ἡρώων κάρυκ’ ἀρετᾶς, μακάρων δὲ προφήταν, Ἑλλάνων βιοτᾷ δεύτερον ἀέλιον, Μουσῶν φέγγος Ὅμηρον, ἀγήραντον στόμα κόσμου παντός, ἁλιρροθία, ξεῖνε, κέκευθε κόνις ». Antipater de Sidon dans « Anthologie grecque, d’après le manuscrit palatin ».