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Chateaubriand, « Voyages en Amérique et en Italie. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Voyage en » et autres œuvres de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Chateaubriand, « Voyages en Amérique et en Italie. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Voyage en » et autres œuvres de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

« Textes mathématiques babyloniens »

éd. E. J. Brill, Leyde

éd. E. J. Brill, Leyde

Il s’agit de textes mé­so­po­ta­miens. La masse im­po­sante de ma­thé­ma­tiques cu­néi­formes, dé­chif­frée, tra­duite et com­men­tée dans les dé­cen­nies 1920-1940 en par Fran­çois Thu­reau-Dan­gin et en par Otto Eduard Neu­ge­bauer, reste as­sez mé­con­nue en de­hors du cercle res­treint des spé­cia­listes. Pour­tant, ces ta­blettes ma­thé­ma­tiques sont un fait cultu­rel unique et pro­di­gieux eu égard à leur , qui re­monte le plus sou­vent à l’ère pa­léo­ba­by­lo­nienne (2004-1595 av. J.-C.) et par­fois avant. Elles té­moignent, dans le ma­nie­ment des , d’un im­mense sa­voir et al­gé­brique, qui ne sera re­dé­cou­vert qu’au IIIe siècle apr. J.-C. par Dio­phante, le «Ba­by­lo­nien hel­lé­nisé», qui lui im­po­sera le moule de la grecque pour en créer l’algèbre; celle-ci sera à son tour re­prise et por­tée à sa par les Arabes au VIIIe-IXe siècle. Ainsi, la mai­son de la de suc­cé­dera, par-delà les siècles, à des mai­sons de la sa­gesse mé­so­po­ta­miennes, dis­pa­rues sous les sables ira­kiens. «Ce n’est pas dans les mi­lieux py­tha­go­ri­ciens de la an­tique, au VIe siècle av. J.-C., que sont nées la théo­rie des nombres et l’arithmétique théo­rique. C’est à Ba­by­lone, au cœur de l’ ac­tuel…» 1 Com­ment ex­pli­quer que la tra­di­tion grecque soit muette à ce su­jet? Au­tant elle se plaît à faire aux Égyp­tiens et à leur -scribe Thoth, aux­quels elle at­tri­bue à tort l’invention «des nombres, du cal­cul, de la et de l’, des [de dames] et de l’» 2; au­tant elle ne dit rien des Mé­so­po­ta­miens, qui en sont les pre­miers maîtres et les vé­ri­tables ins­ti­ga­teurs. Sans les Mèdes, puis les Perses, en pre­nant pos­ses­sion de la dès le VIIe siècle av. J.-C., en ont-ils in­ter­dit l’accès aux Grecs his­to­ri­que­ment, géo­gra­phi­que­ment. Sans doute ces der­niers, éprou­vés par leur de dé­fense contre l’Empire , ont-ils été por­tés à je­ter le dis­cré­dit sur le sa­voir des en­va­his­seurs. Il n’empêche que l’aventure nu­mé­rique dé­bute à Su­mer, Ak­kad et Ba­by­lone, et nulle part ailleurs.

  1. Ro­ger Ca­ra­tini, «Les de Ba­by­lone», p. 174. Icône Haut
  1. Pla­ton, «Phèdre», 274d. Icône Haut

Chateaubriand, « Mémoires d’outre-tombe. Tome II »

éd. Gallimard, coll. Quarto, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Quarto, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires d’outre-tombe» de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Chateaubriand, « Mémoires d’outre-tombe. Tome I »

éd. Gallimard, coll. Quarto, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Quarto, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires d’outre-tombe» de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome VI »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Dia­logues des » («He­tai­ri­koi Dia­lo­goi» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Ἑταιρικοὶ Διάλογοι». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome V »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de l’«Apo­lo­gie des » («Hy­per tôn ei­ko­nôn» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Ὑπὲρ τῶν εἰκόνων». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome IV »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit d’«Alexandre, ou le Faux Pro­phète» («Alexan­dros, ê Pseu­do­man­tis» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Ἀλέξανδρος, ἢ Ψευδόμαντις». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome III »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de «Pro­mé­thée, ou le » («Pro­mê­theus, ê Kau­ka­sos» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Προμηθεύς, ἢ Καύκασος». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome II »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des « à l’encan» («Biôn Pra­sis» 1, lit­té­ra­le­ment «La Vente des vies») et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Βίων Πρᾶσις». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome I »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit du «Pas­sage de la barque, ou le Ty­ran» («Ka­ta­plous, ê Ty­ran­nos» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Κατάπλους, ἢ Τύραννος». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Chateaubriand, « Mélanges littéraires »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­langes lit­té­raires» de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Galland, « Les “Mille et une Nuits” : contes arabes. Tome III »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Mille et une Nuits» («Alf layla wa-layla» 1), . Ra­re­ment, la de la et les de l’ ont été dé­pen­sés dans une œuvre avec plus de pro­di­ga­lité; et ra­re­ment, une œuvre a eu une réus­site plus écla­tante que celle des «Mille et une Nuits» de­puis qu’elle a été trans­por­tée en par l’orientaliste An­toine Gal­land au com­men­ce­ment du XVIIIe siècle. De là, elle a im­mé­dia­te­ment rem­pli le de sa re­nom­mée, et de­puis, son n’a fait que croître de jour en jour, sans souf­frir ni des ca­prices de la ni du chan­ge­ment des goûts. Quelle ex­tra­or­di­naire fé­con­dité dans ces ! Quelle va­riété! Avec quel in­épui­sable in­té­rêt on suit les en­chan­te­resses de Sind­bad le Ma­rin ou les mer­veilles opé­rées par la lampe d’Aladdin : «C’est dans l’ même que l’enfance du genre hu­main se montre avec toute sa grâce et toute sa naï­veté», dit Édouard Gaut­tier d’Arc 2. «On y cher­che­rait en vain ou ces teintes mé­lan­co­liques du Nord, ou ces al­lu­sions sé­rieuses et pro­fondes [des] Grecs. [Ici], on voit que l’imagination ne s’est mise en œuvre que pour se créer à elle-même des plai­sirs… Ces gé­nies qu’elle a pro­duits, vont ré­pan­dant par­tout les perles, l’, les dia­mants; ils élèvent en un ins­tant des su­perbes; ils livrent à ce­lui qu’ils fa­vo­risent, des hou­ris 3 en­chan­te­resses; ils l’accablent, en un mot, de toutes les jouis­sances, sans qu’il se donne au­cune peine pour les ac­qué­rir. Il faut aux Orien­taux un fa­cile et com­plet; ils le veulent sans nuages, comme le qui les éclaire.»

  1. En «ألف ليلة وليلة». Au­tre­fois trans­crit «Alef léï­lét oué-léï­lét», «Alef lei­let we lei­let», «Alef leila wa leila» ou «Alf laila wa-laila». Icône Haut
  2. Pré­face à l’édition de 1822-1823. Icône Haut
  1. Beau­tés cé­lestes qui, se­lon le , se­ront les épouses des fi­dèles. Icône Haut