Il s’agit d’« Alexandre, ou le Faux Prophète » (« Alexandros, ê Pseudomantis » 1) et autres œuvres de Lucien de Samosate 2, auteur d’expression grecque qui n’épargna dans ses satires enjouées ni les dieux ni les hommes. « Je suis né en Syrie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays ? J’en sais, parmi mes adversaires, qui ne sont pas moins barbares que moi… Mon accent étranger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté », dit-il dans « Les Philosophes ressuscités, ou le Pêcheur » 3. Les parents de Lucien étaient pauvres et d’humble condition. Ils le destinèrent dès le départ au métier de sculpteur et mirent en apprentissage chez son oncle, qui était statuaire. Mais son initiation ne fut pas heureuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dégrossir, et son oncle, homme d’un caractère emporté, l’en punit sévèrement. Il n’en fallut pas davantage pour dégoûter sans retour le jeune apprenti, dont le génie et les sentiments étaient au-dessus d’un métier manuel. Il prit dès lors la décision de ne plus remettre les pieds dans un atelier et se livra tout entier à l’étude des lettres. Il raconte lui-même cette anecdote de jeunesse, de la manière la plus sympathique, dans un écrit qu’il composa longtemps après et intitulé « Le Songe de Lucien » 4. Il y suppose qu’en rentrant à la maison, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, accablé de fatigue et de tristesse. Il voit dans son sommeil les divinités tutélaires de la Sculpture et de l’Instruction. Chacune d’elles fait l’éloge de son art : « Si tu veux me suivre, je te rendrai, pour ainsi dire, le contemporain de tous les génies sublimes qui ont existé… en te faisant connaître les immortels ouvrages des grands écrivains et les belles actions des anciens héros… Je te promets, [à toi] aussi, un rang distingué parmi ce petit nombre d’hommes fortunés qui ont obtenu l’immortalité. Et lors même que tu auras cessé de vivre, les savants aimeront encore s’entretenir avec toi dans tes écrits » 5. On devine quelle divinité plaide ainsi et finit par l’emporter. Aussi, dans « La Double Accusation », ce Syrien remercie-t-il l’Instruction de l’avoir « élevé » et « introduit parmi les Grecs », alors qu’« il n’était encore qu’un jeune étourdi [parlant] un langage barbare » et portant une vilaine robe orientale 6.
« C’est un impitoyable censeur de toute superstition et de toute charlatanerie »
L’idéal que l’Instruction promettait à Lucien était incarné, à cette époque-là, par ceux qu’on appelait les « sophistes ». Ce terme n’était pas toujours pris en mauvaise part. Il signifiait un homme cultivé, formé à la rhétorique, frotté de philosophie et qui vivait de son savoir, en exerçant les métiers de professeur, logographe ou avocat. À moins qu’il ne choisît de parcourir le monde, en donnant des conférences rémunérées. Lucien fut tout cela à ses débuts et il ne quitta la carrière de sophiste qu’à l’âge de quarante ans pour se livrer à l’écriture. Ce fut la forme du dialogue satirique, joignant la raillerie facile à l’érudition, et les commérages de bain public aux réminiscences homériques, qu’il adopta pour ses écrits. Il dit lui-même, dans « La Double Accusation », comment il parvint à ce genre nouveau, en partant des dialogues philosophiques du grave Platon, qu’il força à sourire : « Quand je l’ai pris, le dialogue était triste et sombre ; ses perpétuelles interrogations le rendaient sec et aride. Je conviens que cela lui donnait un air imposant, mais il n’avait rien d’agréable, ni qui pût plaire… Je lui ai appris à se rapprocher des hommes et à marcher avec eux sur la terre. Je l’ai délivré de ce qu’il avait de maussade et de rebutant » 7. On reconnaît, dans ce sophiste sans religion, un esprit piquant et libre, pour qui les erreurs et les crédulités humaines sont un sujet de perpétuelle moquerie : « C’est un impitoyable censeur de toute superstition et de toute charlatanerie », dit un critique 8, « mais il est inconséquent dans sa mauvaise humeur ; il confond avec les plus vils sophistes ceux mêmes qu’il a loués ailleurs comme de vrais philosophes — par exemple, Socrate et Aristote. Il met dans leur bouche un langage insensé et furieux qui n’a jamais été le leur. » En un mot, si Lucien est l’un des grands représentants du bon sens satirique, il a aussi les travers d’un farceur qui rit de tout, même de la vertu la plus vraie et la plus réelle. C’est là le défaut essentiel qu’on remarque dans ses ouvrages ; mais ce défaut, tempéré par l’enjouement ironique de son esprit, disparaît le plus souvent entièrement dans la pureté de son style, c’est-à-dire un persiflage agréable et ingénieux, qui fait de Lucien le plus voltairien des auteurs grecs.
« Les moines chrétiens qui copiaient et conservaient dans les couvents une si faible part de la littérature grecque, ont préservé Lucien de l’oubli. Grâces leur en seraient rendues s’ils avaient agi en lettrés. Mais ils montraient d’autres soucis : ils répandaient ces livres avec zèle, non pour leur charme ou leur esprit, mais pour leur impiété à l’égard des [dieux païens]… Tel fut donc le sentiment auquel nous devons de lire encore l’œuvre presque entière de Lucien, avec une admiration qui ne va pas toujours sans mélange : le lecteur s’arrête souvent, chez Lucien comme chez Voltaire, et s’étonne qu’un esprit si fin puisse à volonté ne l’être plus du tout. Certaines de ses pages sont de pures niaiseries qui découragent toute analyse et valent exactement un chant de “La Pucelle”. Et puis, tout à coup, voici un chef-d’œuvre… “Les Dialogues des courtisanes”… Après deux mille années, le lecteur reconnaît et dans un monde si lointain, tous les personnages de ces “Dialogues”, sans en excepter le moindre… tant le conteur antique avait mis ses soins à retrancher, le long de son livre, tout ce qui n’était pas éternel », conclut un traducteur 9.
Il n’existe pas moins de onze traductions françaises d’« Alexandre, ou le Faux Prophète », mais s’il fallait n’en choisir qu’une seule, je choisirais celle de l’abbé Guillaume Massieu.
« Πρότερον δέ σοι αὐτὸν ὑπογράψω τῷ λόγῳ πρὸς τὸ ὁμοιότατον εἰκάσας, ὡς ἂν δύνωμαι, καίτοι μὴ πάνυ γραφικός τις ὤν. Τὸ γὰρ δὴ σῶμα, ἵνα σοι καὶ τοῦτο δείξω, μέγας τε ἦν καὶ καλὸς ἰδεῖν καὶ θεοπρεπὴς ὡς ἀληθῶς, λευκὸς τὴν χρόαν, τὸ γένειον οὐ πάνυ λάσιος, κόμην τὴν μὲν ἰδίαν, τὴν δὲ καὶ πρόσθετον ἐπικείμενος εὖ μάλα εἰκασμένην καὶ τοὺς πολλοὺς ὅτι ἦν ἀλλοτρία λεληθυῖαν· ὀφθαλμοὶ πολὺ τὸ γοργὸν καὶ ἔνθεον διεμφαίνοντες, φώνημα ἥδιστόν τε ἅμα καὶ λαμπρότατον· καὶ ὅλως οὐδαμόθεν μεμπτὸς ἦν ταῦτά γε. Τοιόσδε μὲν τὴν μορφήν· ἡ ψυχὴ δὲ καὶ ἡ γνώμη — ἀλεξίκακε Ἡράκλεις καὶ Ζεῦ ἀποτρόπαιε καὶ Διόσκουροι σωτῆρες, πολεμίοις καὶ ἐχθροῖς ἐντυχεῖν γένοιτο καὶ συγγενέσθαι τοιούτῳ τινί. »
— Passage dans la langue originale
« Sans être fort grand peintre, je vais commencer par vous faire le portrait de sa personne, le plus ressemblant qu’il me sera possible. Il avait une haute taille, une belle physionomie, un air noble et majestueux, une peau fort blanche, une barbe qui n’était point trop touffue ; sa chevelure était factice en partie, mais imitant si bien le naturel qu’on pouvait aisément s’y méprendre. Le feu de ses yeux semblait annoncer quelque chose de divin ; sa voix était tout à la fois très douce et très éclatante ; et pour tout dire en un mot, on ne remarquait en lui aucun défaut du corps. Tel était son extérieur ; mais pour la trempe de son esprit et de son cœur — puissant Jupiter, bon Hercule, et vous, Dioscures, protecteurs des humains, faites-nous plutôt tomber entre les mains de nos plus implacables ennemis, que de nous exposer à la rencontre d’un tel homme ! »
— Passage dans la traduction de l’abbé Massieu
« Avant de commencer son histoire, je veux tracer de sa personne un portrait. Je ne suis pas bien fort en peinture ; mais je le ferai aussi ressemblant qu’il me sera possible. Au physique, pour te le faire voir aussi sous cet aspect, il était grand et beau à voir, d’une beauté vraiment divine. Il avait le teint blanc, le menton peu fourni de poils ; avec ses cheveux naturels, il portait des cheveux postiches, si bien imités que la plupart des gens ne s’apercevaient pas qu’ils étaient faux ; ses yeux avaient un éclat divin, qui en imposait ; sa voix était à la fois très agréable et très claire ; bref, il était, au physique, irréprochable. Tel était son extérieur. Quant à son âme et à son caractère — ô Héraclès qui écartes les maux, ô Zeus qui détournes le malheur, ô Dioscures sauveurs, puissent nos ennemis et ceux qui nous veulent du mal tomber sur un tel homme et vivre avec lui ! »
— Passage dans la traduction d’Émile Chambry (éd. Garnier frères, coll. Classiques Garnier, Paris)
« Avant de commencer son histoire, je veux tracer de sa personne un portrait. Je ne suis pas bien fort en peinture ; mais je le ferai aussi ressemblant qu’il me sera possible. Au physique, pour te le faire voir aussi sous cet aspect, il était grand et beau à voir, d’une beauté vraiment divine. Il avait le teint blanc, le menton peu fourni de poils ; avec ses cheveux naturels, il portait des cheveux postiches, si bien imités que la plupart des gens ne s’apercevaient pas qu’ils étaient faux ; ses yeux avaient un éclat divin, qui en imposait ; sa voix était à la fois très agréable et très claire ; bref, il était, au physique, irréprochable. Tel était son extérieur. Quant à son âme et à son caractère — ô Héraclès qui écartes les maux, ô Zeus qui détournes le malheur, ô Dioscures sauveurs, puisse-t-il m’être donné de rencontrer mes ennemis et mes adversaires et de ne pas fréquenter un homme comme lui ! »
— Passage dans la traduction d’Émile Chambry, revue par M. Alain Billault et Mme Émeline Marquis (éd. R. Laffont, coll. Bouquins, Paris)
« Avant d’aller plus loin, je te le dessinerai par la parole. Je vais te faire son portrait avec le plus de fidélité que je pourrai, quoique la description ne soit pas mon fort. Au physique — pour entrer dans ces détails —, il était grand, beau, véritablement fait comme un dieu. Une peau blanche, pas trop de barbe au menton, des cheveux en partie naturels et en partie postiches (parfaitement imités et dont le public ne devinait pas l’artifice), des yeux tout rayonnants d’une ardeur fascinante et divine, un timbre de voix très doux et en même temps très clair : bref, en tous points irréprochable, du moins au physique. Tel était donc son extérieur. Mais son âme ! Ses pensées ! Héraclès qui nous défends des malheurs, Zeus qui détournes les maux, Dioscures sauveurs, réservez aux ennemis de mon pays et aux miens le malheur de tomber sur un pareil homme et d’avoir affaire à lui ! »
— Passage dans la traduction de M. Marcel Caster (éd. Les Belles Lettres, coll. Classiques en poche, Paris)
« Avant de t’entretenir de sa personne, je veux te tracer son portrait ; je ne suis pas un excellent peintre, mais je le ferai aussi ressemblant qu’il me sera possible. Sa taille haute et bien proportionnée lui donnait un port majestueux et un air de divinité. Il avait le visage blanc et le menton peu fourni de barbe ; une chevelure empruntée était mêlée avec tant d’art à ses cheveux naturels, que peu de personnes pouvaient s’apercevoir de cette fraude ; ses yeux, pleins de vivacité, brillaient d’un éclat divin ; le son de sa voix était agréable et sonore ; en un mot, il était difficile de lui trouver aucun défaut corporel : tel était son extérieur. À l’égard de son âme et de son caractère — par Hercule qui détourne les malheurs ! par Jupiter et les Dioscures ! j’aimerais mieux tomber au pouvoir de mes ennemis que rencontrer un pareil homme. »
— Passage dans la traduction de Jacques-Nicolas Belin de Ballu (XVIIIe siècle)
« Avant de t’entretenir de sa personne, je veux te tracer son portrait ; je ne suis pas un excellent peintre, mais je le ferai aussi ressemblant qu’il me sera possible. Sa taille haute et bien proportionnée lui donnait un port majestueux et un air de divinité. Il avait le visage blanc et le menton peu fourni de barbe ; une chevelure postiche était mêlée avec tant d’art à ses cheveux naturels, que peu de personnes pouvaient s’apercevoir de cette fraude ; ses yeux, pleins de vivacité, brillaient d’un éclat divin ; le son de sa voix était agréable et sonore ; en un mot, il était difficile de lui trouver aucun défaut corporel : tel était son extérieur. À l’égard de son âme et de son caractère — par Hercule qui détourne les malheurs ! par Jupiter et les Dioscures ! j’aimerais mieux tomber au pouvoir de mes ennemis que rencontrer un pareil homme. »
— Passage dans la traduction de Jacques-Nicolas Belin de Ballu, revue par Louis Humbert (XIXe siècle)
« Mais avant de t’entretenir de sa personne, je veux d’abord te tracer son portrait du mieux que je vais pouvoir, n’ayant pas la prétention d’être un grand peintre. Sa taille, pour commencer par là, était haute, sa physionomie belle, avec quelque chose de divin : il avait le teint blanc et le menton peu fourni de barbe ; ses cheveux naturels, mêlés à une chevelure artificielle, s’y ajustaient avec tant d’adresse qu’il était peu de gens capables de découvrir cette fraude ; ses yeux étincelaient et brillaient d’un éclat surhumain : sa voix était douce et sonore ; en un mot, il était de tout point irréprochable. Tel était son extérieur : pour son âme et son caractère — ô Hercule qui détournes les malheurs ! ô Jupiter sauveur, et vous, Dioscures, qui écartez les fléaux, plutôt tomber au pouvoir des ennemis que de se trouver avec un pareil homme ! »
— Passage dans la traduction d’Eugène Talbot (XIXe siècle)
« Pour commencer par sa description, il était de belle taille et de bonne mine, avait l’œil vif, le teint blanc, la voix claire, le ton doux et affable, peu de barbe au menton, et quelques faux cheveux parmi les siens, mêlés si adroitement qu’on ne les pouvait reconnaître. En un mot, son corps était sans défaut ; mais pour son esprit — grands dieux ! il eût mieux valu tomber dans les mains d’un ennemi que dans les siennes. »
— Passage dans la traduction de Nicolas Perrot d’Ablancourt (XVIIe siècle)
« Or, je te veux premièrement dépeindre le personnage, en décrivant de paroles son effigie au plus près qu’il me sera possible : encore que je ne sois pas fort bon peintre. Il était donc grand de corps et beau à voir (afin que je te dise aussi cela en passant), voire avait quelque prestance divine. Il était blanc, la barbe non trop épaisse : couvert en partie de ses cheveux naturels, en partie d’une perruque : mais tellement agencée que les gens presque n’apercevaient point qu’elle fut factice. Les yeux fort mouvants et égarés, étincelant je ne sais quoi de divin (ce semblait) : la voix fort douce et claire. En somme, on n’eût su rien trouver à dire en cela : telle était la taille du personnage. Mais quant à son esprit et son âme — ô Hercule chasse-mal, Jupiter ôte-cure, Castor et Pollux nos gardes : faites qu’ayons plutôt affaire à nos ennemis qu’à telle personne. »
— Passage dans la traduction de Filbert Bretin (XVIe siècle)
« Mais avant que passer plus outre, je te veux peindre le personnage, et t’en figurer le portrait par paroles, le plus naïvement que je pourrai, bien que je ne sois pas assez bon peintre. Il était de haute stature, et si bel homme qu’il semblait avoir en soi je ne sais quoi de divin. Il avait la couleur fort blanche ; la barbe assez claire ; les cheveux couverts d’une fausse perruque, sans qu’on s’en aperçût ; les yeux prompts et dardant (ce semblait) des rayons de Divinité ; la voix douce et harmonieuse. Bref, il était d’une si belle taille, qu’on n’eût su trouver que redire en son corps. Mais quant à son âme — ô Hercule chasse-mal, Jupiter ôte-souci, et vous, Castor et Pollux nos tutélaires, livrez-nous plutôt à nos ennemis qu’à la merci de ce galant. »
— Passage dans la traduction de Jean Baudoin (XVIIe siècle)
« En guise de préambule, et bien que je sois assez piètre dessinateur, je voudrais croquer en quelques phrases la mine du personnage, dans une esquisse que j’ai voulue la plus ressemblante possible. Puisqu’il me faut t’éclairer aussi sur son apparence corporelle, sache qu’il était élancé et d’un physique avantageux ; avec sa dégaine, il en imposait vraiment à l’égal d’un Olympien ; il avait le teint mat et une barbe point trop fournie ; en plus de sa chevelure naturelle, il en portait une postiche, très bien imitée et dont nul ne soupçonnait le caractère factice. Son regard fort pénétrant et inspiré était souligné par une diction aussi nette que suave. Bref, force est de confesser que sous tous ces rapports, on ne décelait en lui rien qui ne fût louable. Telle était donc la physionomie du coquin. Mais que l’on se penche à présent sur sa psychologie et son entendement — ô Héraclès tutélaire, ô Zeus protecteur, et vous, salvifiques Dioscures, et on en viendrait à préférer tomber entre les griffes de l’ennemi ou de quelque rival personnel plutôt que de croiser le chemin de pareille crapule. »
— Passage dans la traduction de M. Joseph Longton (éd. électronique)
« Prius vero ipsum tibi oratione describam, formamque illius quam simillime potero, non multum licet pingendi arte valeam, delineabo. Corpore enim, ut hoc etiam tibi ostendam, et magnus erat, et honesta specie, et quæ deo dignum aliquid revera præ se ferret : colore candidus, mento non nimis hirsuto, comatus tum sua coma, tum ascita, præclare illa assimilata, ut plerosque, alienam esse, fugeret : oculi perquam vivaci lumine, et deo plenum ostendentes : vox suavissima simul et splendidissima : et paucis ut absolvam, nulla parte, quantum ad hæc, reprehensionem habebat. Talis quidem erat forma. Animus autem et mens hominis — averruncator Hercules, et Jupiter depulsor, et servatores Jovis liberi ! in hostes nostros et inimicos potius incidamus, quam versemur cum tali ! »
— Passage dans la traduction latine de Tiberius Hemsterhuis et Johann Matthias Gesner (XVIIIe siècle)
« Primum autem hominem tibi verbis depingam, formam ejus quam proxime repræsentans : etsi non sim pingendi admodum peritus. Corpore igitur, ut tibi etiam hoc indicem, procerus erat, et aspectu decorus, plane divina specie, colore candido, barba non admodum hirsuta, coma tectus partim nativa, partim apposititia 10, scite admodum efficta, quam ascititiam 11 esse vulgus ignorabat. Oculi versatiles illi divina quadam acie refulgebant : vox suavissima erat, pariterque clarissima. In summa quoad ista, nulla ex parte poterat improbari. Hæc quidem illius forma erat. Cæterum mens atque animus — o malorum depulsor Hercules, et aversor hostium Jupiter, servatoresque Dioscuri : in hostes potius contingat incidere, quam cum ejusmodi quopiam habere commercium. »
— Passage dans la traduction latine de Jean Benoît, dit Johannes Benedictus (XVIIe siècle)
« Ac primum tibi depingam hominem, effigiem ejus quoad potero proxime verbis adumbrans : tametsi non sum admodum pingendi peritus. Corpore igitur, ut interim et hoc tibi repræsentem, procerus erat, et aspectu decorus, planeque specie divina quadam, ac majestatis plena, colore candido, barba non admodum hirsuta, coma partim nativa tectus, partim apposititia : sed hac adeo scienter efficta, ut vulgus fere non sentisceret imitatam ascititiamque esse. Oculi vehementer acres ac versatiles, tum divinum quiddam relucentes. Vox dulcissima, pariterque clarissima. In summa, quo ad has res nulla ex parte poterat improbari. Ac figura quidem hominis erat hujusmodi : cæterum mens atque animus — o malorum depulsor Hercules, et aversor tristium Jupiter, servatoresque Dioscuri, in hostes potius contingat incidere, quam cum ejusmodi quopiam habere commercium. »
— Passage dans la traduction latine d’Érasme (XVIe siècle)
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- Gianfranco Agosti évoquant Lucien de Samosate [Source : Institut d’études anciennes et médiévales (IÉAM)]
- Anne-Marie Ozanam évoquant Lucien de Samosate [Source : Radio France Internationale (RFI)].
Consultez cette bibliographie succincte en langue française
- Marcel Caster, « Lucien et la Pensée religieuse de son temps » (éd. Les Belles Lettres, Paris)
- Jean-François de La Harpe, « Cours de littérature ancienne et moderne ; suivi du Tableau de la littérature au XIXe siècle par Chénier et du Tableau de la littérature au XVIe siècle par MM. Saint-Marc Girardin et Philarète Chasles. Tome I » (XIXe siècle) [Source : Google Livres]
- Christiane Lauvergnat-Gagnière, « Lucien de Samosate et le Lucianisme en France au XVIe siècle : athéisme et polémique » (éd. Droz, coll. Travaux d’humanisme et Renaissance, Genève).