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Synésios, « [Œuvres complètes]. Tome IV. Opuscules, part. 1 »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de l’«Éloge de la » («Pha­la­kras En­kô­mion» 1) et autres œuvres de  2. Écri­vain de se­cond rang, su­pé­rieur en rien, Sy­né­sios at­tire sur­tout l’attention par les dé­tails de sa ; car il fut élu évêque, après avoir passé une bonne par­tie de sa vie en païen (IVe-Ve siècle apr. J.-C.). Né dans la ville de Cy­rène, dans l’actuelle , il était issu d’une des meilleures fa­milles de l’; il pré­ten­dait même, sur preuves écrites, des­cendre des pre­miers ve­nus, plus de mille ans avant lui, de­puis la jusqu’aux côtes afri­caines fon­der sa pa­trie. Il fré­quenta les écoles su­pé­rieures d’Alexandrie et y sui­vit les le­çons de la fa­meuse Hy­pa­tie, pour la­quelle il ex­prima tou­jours une ad­mi­ra­tion émue. Re­venu à Cy­rène, il vé­cut en riche pro­prié­taire exempt de toute gêne et ne de­man­dant qu’à cou­ler, sur ses terres, une vie oi­sive et bien­heu­reuse «comme [dans] une en­ceinte sa­crée», pré­cise-t-il 3, «[en] être libre et sans contrainte, [par­ta­geant] mon entre la prière, les et la ». Sa «Cor­res­pon­dance» nous in­dique que, quand il n’avait pas le nez dans les livres, il se lais­sait en­traî­ner par son pen­chant pour les et les che­vaux : «Je , en toutes cir­cons­tances, mon en deux : le plai­sir et l’étude. Dans l’étude, je vis seul avec -même…; dans le plai­sir, je me donne à tous» 4. Les évêques orien­taux vou­lurent ab­so­lu­ment avoir ce gen­til­homme pour col­lègue et lui firent confé­rer l’évêché de Pto­lé­maïs; car ils cher­chaient quelqu’un qui eût une grande si­tua­tion so­ciale; quelqu’un qui sût se faire en­tendre. Il leur ré­pon­dit que, s’il de­ve­nait évêque, il ne se sé­pa­re­rait point de son épouse, quoique cette sé­pa­ra­tion fût exi­gée des pré­lats chré­tiens; qu’il ne vou­lait pas re­non­cer non plus au plai­sir dé­fendu de la chasse; qu’il ne pour­rait ja­mais croire en la , ni dans d’autres dogmes qui ne se trou­vaient pas chez Pla­ton; que, si on vou­lait l’accepter à ce prix, il ne sa­vait même pas en­core s’il y consen­ti­rait. Les évêques in­sis­tèrent. On le bap­tisa et on le fit évêque. Il conci­lia sa avec son mi­nis­tère et il écri­vit de nom­breuses œuvres. On dis­pute pour sa­voir si c’est l’ ou le qui y do­mine. Ni l’un ni l’autre! Ce qui y do­mine, c’est la d’un qui n’eut que des dé­las­se­ments et ja­mais de vraies .

  1. En «Φαλάκρας Ἐγκώμιον». Icône Haut
  2. En grec Συνέσιος ὁ Κυρηναῖος. Au­tre­fois trans­crit Sy­né­sius ou Sy­nèse. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance», lettre XLI. Icône Haut
  2. lettre CV. Icône Haut

Synésios, « [Œuvres complètes]. Tome III. Correspondance, lettres LXIV-CLVI »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» («Epis­to­lai» 1) et autres œuvres de  2. Écri­vain de se­cond rang, su­pé­rieur en rien, Sy­né­sios at­tire sur­tout l’attention par les dé­tails de sa ; car il fut élu évêque, après avoir passé une bonne par­tie de sa vie en païen (IVe-Ve siècle apr. J.-C.). Né dans la ville de Cy­rène, dans l’actuelle , il était issu d’une des meilleures fa­milles de l’; il pré­ten­dait même, sur preuves écrites, des­cendre des pre­miers ve­nus, plus de mille ans avant lui, de­puis la jusqu’aux côtes afri­caines fon­der sa pa­trie. Il fré­quenta les écoles su­pé­rieures d’Alexandrie et y sui­vit les le­çons de la fa­meuse Hy­pa­tie, pour la­quelle il ex­prima tou­jours une ad­mi­ra­tion émue. Re­venu à Cy­rène, il vé­cut en riche pro­prié­taire exempt de toute gêne et ne de­man­dant qu’à cou­ler, sur ses terres, une vie oi­sive et bien­heu­reuse «comme [dans] une en­ceinte sa­crée», pré­cise-t-il 3, «[en] être libre et sans contrainte, [par­ta­geant] mon entre la prière, les et la ». Sa «Cor­res­pon­dance» nous in­dique que, quand il n’avait pas le nez dans les livres, il se lais­sait en­traî­ner par son pen­chant pour les et les che­vaux : «Je , en toutes cir­cons­tances, mon en deux : le plai­sir et l’étude. Dans l’étude, je vis seul avec -même…; dans le plai­sir, je me donne à tous» 4. Les évêques orien­taux vou­lurent ab­so­lu­ment avoir ce gen­til­homme pour col­lègue et lui firent confé­rer l’évêché de Pto­lé­maïs; car ils cher­chaient quelqu’un qui eût une grande si­tua­tion so­ciale; quelqu’un qui sût se faire en­tendre. Il leur ré­pon­dit que, s’il de­ve­nait évêque, il ne se sé­pa­re­rait point de son épouse, quoique cette sé­pa­ra­tion fût exi­gée des pré­lats chré­tiens; qu’il ne vou­lait pas re­non­cer non plus au plai­sir dé­fendu de la chasse; qu’il ne pour­rait ja­mais croire en la , ni dans d’autres dogmes qui ne se trou­vaient pas chez Pla­ton; que, si on vou­lait l’accepter à ce prix, il ne sa­vait même pas en­core s’il y consen­ti­rait. Les évêques in­sis­tèrent. On le bap­tisa et on le fit évêque. Il conci­lia sa avec son mi­nis­tère et il écri­vit de nom­breuses œuvres. On dis­pute pour sa­voir si c’est l’ ou le qui y do­mine. Ni l’un ni l’autre! Ce qui y do­mine, c’est la d’un qui n’eut que des dé­las­se­ments et ja­mais de vraies .

  1. En «Ἐπιστολαί». Icône Haut
  2. En grec Συνέσιος ὁ Κυρηναῖος. Au­tre­fois trans­crit Sy­né­sius ou Sy­nèse. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance», lettre XLI. Icône Haut
  2. lettre CV. Icône Haut

Synésios, « [Œuvres complètes]. Tome II. Correspondance, lettres I-LXIII »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» («Epis­to­lai» 1) et autres œuvres de  2. Écri­vain de se­cond rang, su­pé­rieur en rien, Sy­né­sios at­tire sur­tout l’attention par les dé­tails de sa ; car il fut élu évêque, après avoir passé une bonne par­tie de sa vie en païen (IVe-Ve siècle apr. J.-C.). Né dans la ville de Cy­rène, dans l’actuelle , il était issu d’une des meilleures fa­milles de l’; il pré­ten­dait même, sur preuves écrites, des­cendre des pre­miers ve­nus, plus de mille ans avant lui, de­puis la jusqu’aux côtes afri­caines fon­der sa pa­trie. Il fré­quenta les écoles su­pé­rieures d’Alexandrie et y sui­vit les le­çons de la fa­meuse Hy­pa­tie, pour la­quelle il ex­prima tou­jours une ad­mi­ra­tion émue. Re­venu à Cy­rène, il vé­cut en riche pro­prié­taire exempt de toute gêne et ne de­man­dant qu’à cou­ler, sur ses terres, une vie oi­sive et bien­heu­reuse «comme [dans] une en­ceinte sa­crée», pré­cise-t-il 3, «[en] être libre et sans contrainte, [par­ta­geant] mon entre la prière, les et la ». Sa «Cor­res­pon­dance» nous in­dique que, quand il n’avait pas le nez dans les livres, il se lais­sait en­traî­ner par son pen­chant pour les et les che­vaux : «Je , en toutes cir­cons­tances, mon en deux : le plai­sir et l’étude. Dans l’étude, je vis seul avec -même…; dans le plai­sir, je me donne à tous» 4. Les évêques orien­taux vou­lurent ab­so­lu­ment avoir ce gen­til­homme pour col­lègue et lui firent confé­rer l’évêché de Pto­lé­maïs; car ils cher­chaient quelqu’un qui eût une grande si­tua­tion so­ciale; quelqu’un qui sût se faire en­tendre. Il leur ré­pon­dit que, s’il de­ve­nait évêque, il ne se sé­pa­re­rait point de son épouse, quoique cette sé­pa­ra­tion fût exi­gée des pré­lats chré­tiens; qu’il ne vou­lait pas re­non­cer non plus au plai­sir dé­fendu de la chasse; qu’il ne pour­rait ja­mais croire en la , ni dans d’autres dogmes qui ne se trou­vaient pas chez Pla­ton; que, si on vou­lait l’accepter à ce prix, il ne sa­vait même pas en­core s’il y consen­ti­rait. Les évêques in­sis­tèrent. On le bap­tisa et on le fit évêque. Il conci­lia sa avec son mi­nis­tère et il écri­vit de nom­breuses œuvres. On dis­pute pour sa­voir si c’est l’ ou le qui y do­mine. Ni l’un ni l’autre! Ce qui y do­mine, c’est la d’un qui n’eut que des dé­las­se­ments et ja­mais de vraies .

  1. En «Ἐπιστολαί». Icône Haut
  2. En grec Συνέσιος ὁ Κυρηναῖος. Au­tre­fois trans­crit Sy­né­sius ou Sy­nèse. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance», lettre XLI. Icône Haut
  2. lettre CV. Icône Haut

Synésios, « [Œuvres complètes]. Tome I. Hymnes »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit des «» («Hym­noi» 1) et autres œuvres de  2. Écri­vain de se­cond rang, su­pé­rieur en rien, Sy­né­sios at­tire sur­tout l’attention par les dé­tails de sa ; car il fut élu évêque, après avoir passé une bonne par­tie de sa vie en païen (IVe-Ve siècle apr. J.-C.). Né dans la ville de Cy­rène, dans l’actuelle , il était issu d’une des meilleures fa­milles de l’; il pré­ten­dait même, sur preuves écrites, des­cendre des pre­miers ve­nus, plus de mille ans avant lui, de­puis la jusqu’aux côtes afri­caines fon­der sa pa­trie. Il fré­quenta les écoles su­pé­rieures d’Alexandrie et y sui­vit les le­çons de la fa­meuse Hy­pa­tie, pour la­quelle il ex­prima tou­jours une ad­mi­ra­tion émue. Re­venu à Cy­rène, il vé­cut en riche pro­prié­taire exempt de toute gêne et ne de­man­dant qu’à cou­ler, sur ses terres, une vie oi­sive et bien­heu­reuse «comme [dans] une en­ceinte sa­crée», pré­cise-t-il 3, «[en] être libre et sans contrainte, [par­ta­geant] mon entre la prière, les et la ». Sa «Cor­res­pon­dance» nous in­dique que, quand il n’avait pas le nez dans les livres, il se lais­sait en­traî­ner par son pen­chant pour les et les che­vaux : «Je , en toutes cir­cons­tances, mon en deux : le plai­sir et l’étude. Dans l’étude, je vis seul avec -même…; dans le plai­sir, je me donne à tous» 4. Les évêques orien­taux vou­lurent ab­so­lu­ment avoir ce gen­til­homme pour col­lègue et lui firent confé­rer l’évêché de Pto­lé­maïs; car ils cher­chaient quelqu’un qui eût une grande si­tua­tion so­ciale; quelqu’un qui sût se faire en­tendre. Il leur ré­pon­dit que, s’il de­ve­nait évêque, il ne se sé­pa­re­rait point de son épouse, quoique cette sé­pa­ra­tion fût exi­gée des pré­lats chré­tiens; qu’il ne vou­lait pas re­non­cer non plus au plai­sir dé­fendu de la chasse; qu’il ne pour­rait ja­mais croire en la , ni dans d’autres dogmes qui ne se trou­vaient pas chez Pla­ton; que, si on vou­lait l’accepter à ce prix, il ne sa­vait même pas en­core s’il y consen­ti­rait. Les évêques in­sis­tèrent. On le bap­tisa et on le fit évêque. Il conci­lia sa avec son mi­nis­tère et il écri­vit de nom­breuses œuvres. On dis­pute pour sa­voir si c’est l’ ou le qui y do­mine. Ni l’un ni l’autre! Ce qui y do­mine, c’est la d’un qui n’eut que des dé­las­se­ments et ja­mais de vraies .

  1. En «Ὕμνοι». Icône Haut
  2. En grec Συνέσιος ὁ Κυρηναῖος. Au­tre­fois trans­crit Sy­né­sius ou Sy­nèse. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance», lettre XLI. Icône Haut
  2. lettre CV. Icône Haut

Isocrate, « Œuvres complètes. Tome III »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Dis­cours sur la per­mu­ta­tion» («Peri tês an­ti­do­seôs» 1) et autres dis­cours d’apparat d’, cé­lèbre pro­fes­seur d’ grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui pos­sé­dait une fa­brique de flûtes, s’était suf­fi­sam­ment en­ri­chi pour se pro­cu­rer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de don­ner à ses la meilleure pos­sible. Chez les Athé­niens, la prin­ci­pale par­tie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le par le­quel l’ mon­trait sa su­pé­rio­rité et son mé­rite : «Grâce à [ce] don qui nous est ac­cordé de nous per­sua­der mu­tuel­le­ment et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos vo­lon­tés», dit Iso­crate 2, «non seule­ment nous avons pu nous af­fran­chir de la sau­vage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des , éta­bli des , in­venté des ; et c’est ainsi que nous de­vons à la le bien­fait de presque toutes les créa­tions de notre es­prit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande fa­culté de l’homme, rien n’est fait avec sans le se­cours de la pa­role; elle est le guide de nos ac­tions comme de nos pen­sées, et les hommes d’un es­prit su­pé­rieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages.» Ces ré­flexions et d’autres sem­blables dé­ter­mi­nèrent Iso­crate à consa­crer sa à l’éloquence. Mais sa ti­mi­dité in­sur­mon­table et la fai­blesse de sa ne lui per­mirent ja­mais de par­ler en pu­blic, du moins de­vant les grandes foules. Les as­sem­blées pu­bliques, com­po­sées quel­que­fois de six mille ci­toyens, exi­geaient de l’orateur qui s’y pré­sen­tait, non seule­ment de la har­diesse, mais une voix forte et so­nore. Iso­crate man­quait de ces deux qua­li­tés. Ne pou­vant par­ler lui-même, il dé­cida de l’apprendre aux autres et ou­vrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le où sa ré­pu­ta­tion ne lais­sait plus rien à dé­si­rer, il di­sait avec un vé­ri­table re­gret : «Je prends dix mines pour mes le­çons, mais j’en paye­rais vo­lon­tiers dix mille à ce­lui qui pour­rait me don­ner de l’assurance et une bonne voix». Et quand on lui de­man­dait com­ment, n’étant pas ca­pable de par­ler, il en ren­dait les autres ca­pables : «Je suis», di­sait-il 3, «comme la à ra­soir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la fa­ci­lité de cou­per».

  1. En «Περὶ τῆς ἀντιδόσεως». Cette œuvre n’est connue en en­tier que de­puis l’édition don­née, en 1812, par An­dré Mous­toxy­dis. Icône Haut
  2. «Ni­co­clès à ses su­jets», sect. 3. Icône Haut
  1. Plu­tarque, «Vies des dix grecs», vie d’Isocrate. Icône Haut

Isocrate, « Œuvres complètes. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de l’«Éloge d’Hélène» («He­le­nês En­kô­mion» 1) et autres dis­cours d’apparat d’, cé­lèbre pro­fes­seur d’ grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui pos­sé­dait une fa­brique de flûtes, s’était suf­fi­sam­ment en­ri­chi pour se pro­cu­rer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de don­ner à ses la meilleure pos­sible. Chez les Athé­niens, la prin­ci­pale par­tie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le par le­quel l’ mon­trait sa su­pé­rio­rité et son mé­rite : «Grâce à [ce] don qui nous est ac­cordé de nous per­sua­der mu­tuel­le­ment et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos vo­lon­tés», dit Iso­crate 2, «non seule­ment nous avons pu nous af­fran­chir de la sau­vage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des , éta­bli des , in­venté des ; et c’est ainsi que nous de­vons à la le bien­fait de presque toutes les créa­tions de notre es­prit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande fa­culté de l’homme, rien n’est fait avec sans le se­cours de la pa­role; elle est le guide de nos ac­tions comme de nos pen­sées, et les hommes d’un es­prit su­pé­rieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages.» Ces ré­flexions et d’autres sem­blables dé­ter­mi­nèrent Iso­crate à consa­crer sa à l’éloquence. Mais sa ti­mi­dité in­sur­mon­table et la fai­blesse de sa ne lui per­mirent ja­mais de par­ler en pu­blic, du moins de­vant les grandes foules. Les as­sem­blées pu­bliques, com­po­sées quel­que­fois de six mille ci­toyens, exi­geaient de l’orateur qui s’y pré­sen­tait, non seule­ment de la har­diesse, mais une voix forte et so­nore. Iso­crate man­quait de ces deux qua­li­tés. Ne pou­vant par­ler lui-même, il dé­cida de l’apprendre aux autres et ou­vrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le où sa ré­pu­ta­tion ne lais­sait plus rien à dé­si­rer, il di­sait avec un vé­ri­table re­gret : «Je prends dix mines pour mes le­çons, mais j’en paye­rais vo­lon­tiers dix mille à ce­lui qui pour­rait me don­ner de l’assurance et une bonne voix». Et quand on lui de­man­dait com­ment, n’étant pas ca­pable de par­ler, il en ren­dait les autres ca­pables : «Je suis», di­sait-il 3, «comme la à ra­soir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la fa­ci­lité de cou­per».

  1. En «Ἑλένης Ἐγκώμιον». Icône Haut
  2. «Ni­co­clès à ses su­jets», sect. 3. Icône Haut
  1. Plu­tarque, «Vies des dix grecs», vie d’Isocrate. Icône Haut

Isocrate, « Œuvres complètes. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«À Dé­mo­ni­cus» («Pros Dê­mo­ni­kon» 1) et autres dis­cours d’apparat d’, cé­lèbre pro­fes­seur d’ grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui pos­sé­dait une fa­brique de flûtes, s’était suf­fi­sam­ment en­ri­chi pour se pro­cu­rer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de don­ner à ses la meilleure pos­sible. Chez les Athé­niens, la prin­ci­pale par­tie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le par le­quel l’ mon­trait sa su­pé­rio­rité et son mé­rite : «Grâce à [ce] don qui nous est ac­cordé de nous per­sua­der mu­tuel­le­ment et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos vo­lon­tés», dit Iso­crate 2, «non seule­ment nous avons pu nous af­fran­chir de la sau­vage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des , éta­bli des , in­venté des ; et c’est ainsi que nous de­vons à la le bien­fait de presque toutes les créa­tions de notre es­prit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande fa­culté de l’homme, rien n’est fait avec sans le se­cours de la pa­role; elle est le guide de nos ac­tions comme de nos pen­sées, et les hommes d’un es­prit su­pé­rieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages.» Ces ré­flexions et d’autres sem­blables dé­ter­mi­nèrent Iso­crate à consa­crer sa à l’éloquence. Mais sa ti­mi­dité in­sur­mon­table et la fai­blesse de sa ne lui per­mirent ja­mais de par­ler en pu­blic, du moins de­vant les grandes foules. Les as­sem­blées pu­bliques, com­po­sées quel­que­fois de six mille ci­toyens, exi­geaient de l’orateur qui s’y pré­sen­tait, non seule­ment de la har­diesse, mais une voix forte et so­nore. Iso­crate man­quait de ces deux qua­li­tés. Ne pou­vant par­ler lui-même, il dé­cida de l’apprendre aux autres et ou­vrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le où sa ré­pu­ta­tion ne lais­sait plus rien à dé­si­rer, il di­sait avec un vé­ri­table re­gret : «Je prends dix mines pour mes le­çons, mais j’en paye­rais vo­lon­tiers dix mille à ce­lui qui pour­rait me don­ner de l’assurance et une bonne voix». Et quand on lui de­man­dait com­ment, n’étant pas ca­pable de par­ler, il en ren­dait les autres ca­pables : «Je suis», di­sait-il 3, «comme la à ra­soir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la fa­ci­lité de cou­per».

  1. En «Πρὸς Δημόνικον». Éga­le­ment connu sous le titre de «Pros Dê­mo­ni­kon Pa­rai­ne­sis» («Πρὸς Δημόνικον Παραίνεσις»), c’est-à-dire «Conseils à Dé­mo­ni­cus». Icône Haut
  2. «Ni­co­clès à ses su­jets», sect. 3. Icône Haut
  1. Plu­tarque, «Vies des dix grecs», vie d’Isocrate. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome VI »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Dia­logues des » («He­tai­ri­koi Dia­lo­goi» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Ἑταιρικοὶ Διάλογοι». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome V »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de l’«Apo­lo­gie des » («Hy­per tôn ei­ko­nôn» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Ὑπὲρ τῶν εἰκόνων». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome IV »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit d’«Alexandre, ou le Faux Pro­phète» («Alexan­dros, ê Pseu­do­man­tis» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Ἀλέξανδρος, ἢ Ψευδόμαντις». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome III »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de «Pro­mé­thée, ou le » («Pro­mê­theus, ê Kau­ka­sos» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Προμηθεύς, ἢ Καύκασος». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome II »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des « à l’encan» («Biôn Pra­sis» 1, lit­té­ra­le­ment «La Vente des vies») et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Βίων Πρᾶσις». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut

Lucien, « Œuvres. Tome I »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit du «Pas­sage de la barque, ou le Ty­ran» («Ka­ta­plous, ê Ty­ran­nos» 1) et autres œuvres de  2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les ni les hommes. «Je suis né en , sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes , qui ne sont pas moins que … Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon de mon côté», dit-il dans «Les res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le et les étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de , de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes » 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En «Κατάπλους, ἢ Τύραννος». Icône Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Icône Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Icône Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Icône Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Icône Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Icône Haut