Mot-clefAlexandre III (roi de Macédoine)

su­jet

Lucien, «Œuvres. Tome VI»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Dia­logues des cour­ti­sanes» («He­tai­ri­koi Dia­lo­goi» 1) et autres œuvres de Lu­cien de Sa­mo­sate 2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les dieux ni les hommes. «Je suis né en Sy­rie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes ad­ver­saires, qui ne sont pas moins bar­bares que moi… Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient pauvres et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, homme d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le gé­nie et les sen­ti­ments étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de jeu­nesse, de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la Sculp­ture et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands écri­vains et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’immortalité. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les sa­vants ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes écrits» 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce Sy­rien re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un lan­gage bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En grec «Ἑταιρικοὶ Διάλογοι». Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Haut

Lucien, «Œuvres. Tome V»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de l’«Apo­lo­gie des por­traits» («Hy­per tôn ei­ko­nôn» 1) et autres œuvres de Lu­cien de Sa­mo­sate 2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les dieux ni les hommes. «Je suis né en Sy­rie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes ad­ver­saires, qui ne sont pas moins bar­bares que moi… Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient pauvres et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, homme d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le gé­nie et les sen­ti­ments étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de jeu­nesse, de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la Sculp­ture et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands écri­vains et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’immortalité. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les sa­vants ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes écrits» 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce Sy­rien re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un lan­gage bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En grec «Ὑπὲρ τῶν εἰκόνων». Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Haut

Lucien, «Œuvres. Tome IV»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit d’«Alexandre, ou le Faux Pro­phète» («Alexan­dros, ê Pseu­do­man­tis» 1) et autres œuvres de Lu­cien de Sa­mo­sate 2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les dieux ni les hommes. «Je suis né en Sy­rie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes ad­ver­saires, qui ne sont pas moins bar­bares que moi… Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient pauvres et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, homme d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le gé­nie et les sen­ti­ments étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de jeu­nesse, de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la Sculp­ture et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands écri­vains et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’immortalité. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les sa­vants ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes écrits» 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce Sy­rien re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un lan­gage bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En grec «Ἀλέξανδρος, ἢ Ψευδόμαντις». Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Haut

Lucien, «Œuvres. Tome III»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de «Pro­mé­thée, ou le Cau­case» («Pro­mê­theus, ê Kau­ka­sos» 1) et autres œuvres de Lu­cien de Sa­mo­sate 2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les dieux ni les hommes. «Je suis né en Sy­rie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes ad­ver­saires, qui ne sont pas moins bar­bares que moi… Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient pauvres et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, homme d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le gé­nie et les sen­ti­ments étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de jeu­nesse, de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la Sculp­ture et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands écri­vains et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’immortalité. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les sa­vants ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes écrits» 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce Sy­rien re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un lan­gage bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En grec «Προμηθεύς, ἢ Καύκασος». Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Haut

Lucien, «Œuvres. Tome II»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Phi­lo­sophes à l’encan» («Biôn Pra­sis» 1, lit­té­ra­le­ment «La Vente des vies») et autres œuvres de Lu­cien de Sa­mo­sate 2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les dieux ni les hommes. «Je suis né en Sy­rie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes ad­ver­saires, qui ne sont pas moins bar­bares que moi… Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient pauvres et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, homme d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le gé­nie et les sen­ti­ments étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de jeu­nesse, de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la Sculp­ture et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands écri­vains et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’immortalité. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les sa­vants ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes écrits» 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce Sy­rien re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un lan­gage bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En grec «Βίων Πρᾶσις». Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Haut

Lucien, «Œuvres. Tome I»

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit du «Pas­sage de la barque, ou le Ty­ran» («Ka­ta­plous, ê Ty­ran­nos» 1) et autres œuvres de Lu­cien de Sa­mo­sate 2, au­teur d’expression grecque qui n’épargna dans ses sa­tires en­jouées ni les dieux ni les hommes. «Je suis né en Sy­rie, sur les bords de l’Euphrate. Mais qu’importe mon pays? J’en sais, parmi mes ad­ver­saires, qui ne sont pas moins bar­bares que moi… Mon ac­cent étran­ger ne nuira point à ma cause si j’ai le bon droit de mon côté», dit-il dans «Les Phi­lo­sophes res­sus­ci­tés, ou le Pê­cheur» 3. Les pa­rents de Lu­cien étaient pauvres et d’humble condi­tion. Ils le des­ti­nèrent dès le dé­part au mé­tier de sculp­teur et mirent en ap­pren­tis­sage chez son oncle, qui était sta­tuaire. Mais son ini­tia­tion ne fut pas heu­reuse : pour son coup d’essai, il brisa le marbre qu’on lui avait donné à dé­gros­sir, et son oncle, homme d’un ca­rac­tère em­porté, l’en pu­nit sé­vè­re­ment. Il n’en fal­lut pas da­van­tage pour dé­goû­ter sans re­tour le jeune ap­prenti, dont le gé­nie et les sen­ti­ments étaient au-des­sus d’un mé­tier ma­nuel. Il prit dès lors la dé­ci­sion de ne plus re­mettre les pieds dans un ate­lier et se li­vra tout en­tier à l’étude des lettres. Il ra­conte lui-même cette anec­dote de jeu­nesse, de la ma­nière la plus sym­pa­thique, dans un écrit qu’il com­posa long­temps après et in­ti­tulé «Le Songe de Lu­cien» 4. Il y sup­pose qu’en ren­trant à la mai­son, après s’être sauvé des mains de son oncle, il s’endort, ac­ca­blé de fa­tigue et de tris­tesse. Il voit dans son som­meil les di­vi­ni­tés tu­té­laires de la Sculp­ture et de l’Instruction. Cha­cune d’elles fait l’éloge de son art : «Si tu veux me suivre, je te ren­drai, pour ainsi dire, le contem­po­rain de tous les gé­nies su­blimes qui ont existé… en te fai­sant connaître les im­mor­tels ou­vrages des grands écri­vains et les belles ac­tions des an­ciens hé­ros… Je te pro­mets, [à toi] aussi, un rang dis­tin­gué parmi ce pe­tit nombre d’hommes for­tu­nés qui ont ob­tenu l’immortalité. Et lors même que tu au­ras cessé de vivre, les sa­vants ai­me­ront en­core s’entretenir avec toi dans tes écrits» 5. On de­vine quelle di­vi­nité plaide ainsi et fi­nit par l’emporter. Aussi, dans «La Double Ac­cu­sa­tion», ce Sy­rien re­mer­cie-t-il l’Instruction de l’avoir «élevé» et «in­tro­duit parmi les Grecs», alors qu’«il n’était en­core qu’un jeune étourdi [par­lant] un lan­gage bar­bare» et por­tant une vi­laine robe orien­tale 6.

  1. En grec «Κατάπλους, ἢ Τύραννος». Haut
  2. En grec Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς. Au­tre­fois trans­crit Lu­cian de Sa­mo­sate. Haut
  3. «Œuvres. Tome II», p. 399. Haut
  1. À ne pas confondre avec «Le Rêve, ou le Coq», qui porte sur un su­jet dif­fé­rent. Haut
  2. «Œuvres. Tome I», p. 14-15 & 17. Haut
  3. «Tome IV», p. 469 & 465. Haut

Pseudo-Callisthène, «Le Roman d’Alexandre : vie d’Alexandre de Macédoine»

éd. Flammarion, coll. GF, Paris

éd. Flam­ma­rion, coll. GF, Pa­ris

Il s’agit de la re­cen­sion α de «La Nais­sance et la Vie d’Alexandre de Ma­cé­doine» («Hê gen­nê­sis kai hê zôê tou Alexan­drou Ma­ke­do­nias» 1), ré­cit égyp­tien d’expression grecque, plus connu sous le titre du «Ro­man d’Alexandre». Il n’est pas un homme cé­lèbre dans l’Antiquité qui ait sol­li­cité l’imagination des peuples avec plus d’énergie qu’Alexandre le Grand. Il y a plu­sieurs rai­sons à cela. C’était un conqué­rant et «le plus ex­cu­sable des conqué­rants» 2; sa conquête avait un ca­rac­tère gran­diose; il avait, soit par po­li­tique, soit par va­nité, en­cou­ragé cer­taines fic­tions sur sa nais­sance et sur les liens qui l’unissaient à la di­vi­nité; en­fin, l’esprit hu­main par­cou­rait avec com­plai­sance les trois conti­nents qu’il avait réunis, les villes pros­pères qu’il avait fon­dées et l’audace opi­niâtre qu’il avait dé­ployée. Les his­toires fa­bu­leuses sur ce hé­ros grec, qu’elles ap­par­tiennent à l’Orient ou à l’Occident, ont été ex­trê­me­ment nom­breuses et va­riées, mais toutes re­montent, par une sé­rie plus ou moins longue d’intermédiaires, à quelqu’une des cinq re­cen­sions (cinq ré­dac­tions in­dé­pen­dantes) du «Ro­man d’Alexandre» : α, β, γ, ε, λ. Le «Ro­man» ori­gi­nal n’est as­su­ré­ment pas plus de Cal­lis­thène, que de Pto­lé­mée, d’Aris­tote ou d’Ésope, aux­quels il a été éga­le­ment at­tri­bué. On es­time qu’il s’est ré­pandu d’abord comme une tra­di­tion po­pu­laire orale et qu’autour du IIIe siècle apr. J.-C. il a été ré­digé en ou­vrage par un Grec d’Alexandrie. Il a pour but évident de rat­ta­cher Alexandre à l’Égypte et d’en faire un hé­ros pro­pre­ment égyp­tien, en lui don­nant pour père Nec­ta­nébo II, der­nier pha­raon de ce pays. La pré­di­lec­tion toute par­ti­cu­lière avec la­quelle la fon­da­tion d’Alexandrie y est cé­lé­brée; les dé­tails par­fois in­édits sur cette ville; le re­cours à des uni­tés de temps et de lieu lo­cales; et bien d’autres in­dices achèvent de confir­mer cette ori­gine. Je ne peux faire men­tion ici qu’en pas­sant des im­menses suc­cès du «Ro­man», qui en ont fait une œuvre uni­ver­selle. Après une imi­ta­tion ar­mé­nienne (Ve siècle), il a connu une adap­ta­tion sy­riaque (VIe siècle), qui a été à l’origine de beau­coup de tra­di­tions sur Alexandre en Perse, en Éthio­pie, en Ara­bie, et par la suite, en Tur­quie et jusqu’en Asie cen­trale. Quant à l’Europe, elle a donné du «Ro­man» au moins au­tant de ver­sions qu’elle a compté de langues; celles en fran­çais ont été si cé­lèbres au XIIe, XIIIe, XIVe siècle, que le vers de douze syl­labes qui y ap­pa­raît pour la pre­mière fois a reçu, comme on sait, le nom d’«alexan­drin».

  1. En grec «Ἡ γέννησις καὶ ἡ ζωὴ τοῦ Ἀλεξάνδρου Μακεδονίας». Haut
  1. Vol­taire, «Dic­tion­naire phi­lo­so­phique», art. «Juifs». Haut

Pseudo-Callisthène, «Le Roman d’Alexandre : la vie et les hauts faits d’Alexandre de Macédoine»

éd. Les Belles Lettres, coll. La Roue à livres, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. La Roue à livres, Pa­ris

Il s’agit de la re­cen­sion β de «La Nais­sance et la Vie d’Alexandre de Ma­cé­doine» («Hê gen­nê­sis kai hê zôê tou Alexan­drou Ma­ke­do­nias» 1), ré­cit égyp­tien d’expression grecque, plus connu sous le titre du «Ro­man d’Alexandre». Il n’est pas un homme cé­lèbre dans l’Antiquité qui ait sol­li­cité l’imagination des peuples avec plus d’énergie qu’Alexandre le Grand. Il y a plu­sieurs rai­sons à cela. C’était un conqué­rant et «le plus ex­cu­sable des conqué­rants» 2; sa conquête avait un ca­rac­tère gran­diose; il avait, soit par po­li­tique, soit par va­nité, en­cou­ragé cer­taines fic­tions sur sa nais­sance et sur les liens qui l’unissaient à la di­vi­nité; en­fin, l’esprit hu­main par­cou­rait avec com­plai­sance les trois conti­nents qu’il avait réunis, les villes pros­pères qu’il avait fon­dées et l’audace opi­niâtre qu’il avait dé­ployée. Les his­toires fa­bu­leuses sur ce hé­ros grec, qu’elles ap­par­tiennent à l’Orient ou à l’Occident, ont été ex­trê­me­ment nom­breuses et va­riées, mais toutes re­montent, par une sé­rie plus ou moins longue d’intermédiaires, à quelqu’une des cinq re­cen­sions (cinq ré­dac­tions in­dé­pen­dantes) du «Ro­man d’Alexandre» : α, β, γ, ε, λ. Le «Ro­man» ori­gi­nal n’est as­su­ré­ment pas plus de Cal­lis­thène, que de Pto­lé­mée, d’Aris­tote ou d’Ésope, aux­quels il a été éga­le­ment at­tri­bué. On es­time qu’il s’est ré­pandu d’abord comme une tra­di­tion po­pu­laire orale et qu’autour du IIIe siècle apr. J.-C. il a été ré­digé en ou­vrage par un Grec d’Alexandrie. Il a pour but évident de rat­ta­cher Alexandre à l’Égypte et d’en faire un hé­ros pro­pre­ment égyp­tien, en lui don­nant pour père Nec­ta­nébo II, der­nier pha­raon de ce pays. La pré­di­lec­tion toute par­ti­cu­lière avec la­quelle la fon­da­tion d’Alexandrie y est cé­lé­brée; les dé­tails par­fois in­édits sur cette ville; le re­cours à des uni­tés de temps et de lieu lo­cales; et bien d’autres in­dices achèvent de confir­mer cette ori­gine. Je ne peux faire men­tion ici qu’en pas­sant des im­menses suc­cès du «Ro­man», qui en ont fait une œuvre uni­ver­selle. Après une imi­ta­tion ar­mé­nienne (Ve siècle), il a connu une adap­ta­tion sy­riaque (VIe siècle), qui a été à l’origine de beau­coup de tra­di­tions sur Alexandre en Perse, en Éthio­pie, en Ara­bie, et par la suite, en Tur­quie et jusqu’en Asie cen­trale. Quant à l’Europe, elle a donné du «Ro­man» au moins au­tant de ver­sions qu’elle a compté de langues; celles en fran­çais ont été si cé­lèbres au XIIe, XIIIe, XIVe siècle, que le vers de douze syl­labes qui y ap­pa­raît pour la pre­mière fois a reçu, comme on sait, le nom d’«alexan­drin».

  1. En grec «Ἡ γέννησις καὶ ἡ ζωὴ τοῦ Ἀλεξάνδρου Μακεδονίας». Haut
  1. Vol­taire, «Dic­tion­naire phi­lo­so­phique», art. «Juifs». Haut

Tarsusi, «Alexandre le Grand en Iran : le “Dârâb Nâmeh”»

éd. de Boccard, coll. Persika, Paris

éd. de Boc­card, coll. Per­sika, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre de Dâ­râb» («Dâ­râb Nâ­meh» 1) d’Abu Tâ­her Tar­susi 2, col­lec­tion in­di­geste et confuse de lé­gendes per­sanes sur Alexandre le Grand (XIe-XIIe siècle). Bien que le titre de cette col­lec­tion fasse ré­fé­rence au roi perse Dâ­râb (c’est-à-dire Da­rius), au­quel est consa­cré le pre­mier tiers du livre, il s’agit, pour les deux autres tiers, d’un ro­man d’Alexandre le Grand; car, dans le «Livre de Dâ­râb», ce vain­queur des na­tions est fils de Dâ­râb, et non de Phi­lippe II, ce qui fait de lui un hé­ri­tier lé­gi­time des rois perses. Par ailleurs, in­dé­pen­dam­ment des ori­gines que le «Livre de Dâ­râb» lui prête, il est constam­ment éclipsé par sa femme, l’Iranienne Bu­rân­do­kht. «L’inclusion d’Alexandre dans la li­gnée lé­gi­time des rois perses a été ex­pli­quée comme une fa­çon de sau­ve­gar­der et de ma­gni­fier l’identité na­tio­nale, sous la do­mi­na­tion arabe», rap­pelle Mme Ève Feuille­bois-Pie­ru­nek 3. On ne pos­sède au­cun ren­sei­gne­ment sur l’auteur. Son nom de re­la­tion, Tar­susi, et sa va­riante, Tar­tusi, ont donné lieu à dif­fé­rentes conjec­tures. Cer­tains ont dit que ce com­pi­la­teur in­fa­ti­gable de lé­gendes au­rait émi­gré de la Perse au Proche-Orient, à Tarse (dans l’actuelle Tur­quie) ou alors à Tar­tous (dans l’actuelle Sy­rie). D’autres ont dit qu’il au­rait fait le che­min in­verse. Le cadre de son «Livre de Dâ­râb» est em­prunté au cha­pitre consa­cré à Alexandre dans «Le Livre des rois» de Fir­dousi; mais il est rem­pli et en­flé par une masse énorme de tra­di­tions se­con­daires, qui nous trans­portent en pleine dé­ca­dence, et où le cé­lèbre conqué­rant est fi­guré tour à tour comme ins­truit ou igno­rant, brave ou pol­tron, pro­phète mu­sul­man ou fils ro­main. De toute évi­dence, ne pou­vant pas ou ne vou­lant pas consul­ter les his­to­rio­graphes grecs et la­tins, Tar­susi s’est borné à re­cueillir les fables in­di­gènes, sans se mettre en peine de re­cher­cher si elles of­fraient ou non un ca­rac­tère de vé­rité et de co­hé­rence. Il n’a tenu au­cun compte de la chro­no­lo­gie. Des lam­beaux de contes po­pu­laires ont été réunis bout à bout, sans choix, sans exa­men. Des pays, sé­pa­rés dans la réa­lité par de grandes aires géo­gra­phiques, ont été mê­lés en­semble d’une fa­çon ab­surde. Se­lon un pas­sage, Alexandre, aban­donné par sa mère, est re­cueilli par «Aris­tote le Ro­main» qui vit en sa­vant as­cète dans la mon­tagne d’Altın («or» en turc), au pied de la­quelle se trouve la ville d’Alexandrette qui donne son nom… à Alexandre. Se­lon un autre pas­sage, Alexandre fait un jour en­chaî­ner et en­fer­mer Aris­tote; alors, une prière que ce­lui-ci adresse à Al­lah a pour ef­fet im­mé­diat de faire ou­blier à Alexandre toutes les connais­sances qu’il pos­sède, au point «qu’après cela, il ne put lire un seul mot sur une feuille de pa­pier ni in­ter­pré­ter un seul rêve» 4. Tels sont quelques-uns des contes de bas étage qui com­posent cet ou­vrage, et que l’espace ne me per­met pas d’énumérer.

  1. En per­san «داراب‌‌نامه». Par­fois trans­crit «Dārāb-nāme» ou «Da­rab-nama». Haut
  2. En per­san ابوطاهر طرسوسی. Par­fois trans­crit Abū Ṭāhir Ṭarsūsī. Haut
  1. «Les Fi­gures d’Alexandre dans la lit­té­ra­ture per­sane». Haut
  2. p. 132. Haut

«Alexandre, le Macédonien iranisé : l’exemple du récit par Nezâmî (XIIe siècle)»

dans « Alexandre le Grand dans les littératures occidentales et proche-orientales » (éd. Université Paris X-Nanterre, coll. Littérales, Nanterre), p. 227-241

dans «Alexandre le Grand dans les lit­té­ra­tures oc­ci­den­tales et proche-orien­tales» (éd. Uni­ver­sité Pa­ris X-Nan­terre, coll. Lit­té­rales, Nan­terre), p. 227-241

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre d’Alexandre le Grand» 1Es­kan­dar-nâ­meh» 2) de Nezâmî de Gand­jeh 3, le maître du ro­man en vers, l’un des plus grands poètes de langue per­sane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le pre­mier qui re­ma­nia dans un sens ro­ma­nesque le vieux fonds des tra­di­tions per­sanes. Sans se sou­cier d’en pré­ser­ver la pu­reté et la cou­leur, il les amal­gama li­bre­ment tan­tôt aux ré­cits plus ou moins lé­gen­daires des com­pi­la­teurs arabes, tan­tôt aux fic­tions des ro­man­ciers alexan­drins. Par sa so­phis­ti­ca­tion poé­tique, il dé­passa les uns et les autres. Ses œuvres les plus im­por­tantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un re­cueil in­ti­tulé «Kham­seh» 4Les Cinq») en arabe ou «Pandj Gandj» 5Les Cinq Tré­sors») en per­san. Maintes fois co­piées, elles étaient de celles que tout hon­nête homme de­vait connaître, au point d’en pou­voir ré­ci­ter des pas­sages en­tiers. Au sein de leur aire cultu­relle, à tra­vers cette im­men­sité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui dé­bor­dait même sur l’Inde mu­sul­mane, elles oc­cu­paient une place équi­va­lente à celle qu’eut «L’Énéide» en Eu­rope oc­ci­den­tale. «Les mé­rites et per­fec­tions ma­ni­festes de Nezâmî — Al­lah lui soit mi­sé­ri­cor­dieux! — se passent de com­men­taires. Per­sonne ne pour­rait réunir au­tant d’élégances et de fi­nesses qu’il en a réuni dans son re­cueil “Les Cinq Tré­sors”; bien plus, cela échappe au pou­voir du genre hu­main», dira Djâmî 6 en choi­sis­sant de se faire peindre age­nouillé de­vant son illustre pré­dé­ces­seur.

  1. Par­fois tra­duit «His­toire fa­bu­leuse d’Alexandre le Grand» ou «Alexan­dréide». Haut
  2. En per­san «اسکندر‌نامه». Par­fois trans­crit «Se­can­der-na­meh», «Se­kan­der Ná­mah», «Si­kan­der Nama», «Escander—namèh», «Es­kan­der Nā­meh», «Is­kan­der-namé», «Is­ken­der-nâmè», «Is­kan­dar Nāma» ou «Se­kan­dar-nâ­meh». Haut
  3. En per­san نظامی گنجوی. Par­fois trans­crit Nadhami, Nid­hami, Niz­hâmî, Niz­hamy, Ni­zamy, Ni­zami, Ni­shâmi, Ni­samy, Ni­sami, Nezâmy ou Nez­hami. Haut
  1. En arabe «خمسة». Par­fois trans­crit «Khamsè», «Kham­sah», «Khamsa», «Hamsa», «Ham­sah», «Hamse», «Cham­seh» ou «Ham­seh». Haut
  2. En per­san «پنج گنج». Par­fois trans­crit «Pendsch Kendj», «Pendch Kendj», «Pandsch Gandsch», «Pendj Guendj», «Penj Ghenj», «Pentch-Ghandj» ou «Panj Ganj». Haut
  3. «Le Bé­hâ­ris­tân», p. 185-186. Haut

Quinte-Curce, «Œuvres complètes»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de l’«His­toire d’Alexandre le Grand» («His­to­ria Alexan­dri Ma­gni») 1, l’unique œuvre de Quinte-Curce 2 (Ier siècle apr. J.-C.). On dit que la lec­ture de «L’Iliade» char­mait si fort Alexandre le Grand, qu’à peine ar­rivé en Asie Mi­neure, il s’arrêta sur la tombe d’Achille et s’écria : «Heu­reux jeune homme qui as trouvé un Ho­mère pour chan­ter ta va­leur!» 3 Le cé­lèbre conqué­rant peut tou­te­fois se conso­ler de n’avoir pas eu, comme Achille, un Ho­mère pour chantre de ses ex­ploits, puisqu’il a trouvé, parmi les La­tins, un his­to­rien de sa vie tel que Quinte-Curce. Ce bio­graphe a l’avantage d’être un au­teur de pre­mier rang qui, in­dé­pen­dam­ment des mul­tiples dé­tails qu’il a pui­sés à des sources plus an­ciennes, nous montre une beauté de co­lo­ris, une ins­pi­ra­tion d’ensemble, un re­lief que n’ont pas les autres his­to­riens de la la­ti­nité : «Une page de Quinte-Curce vaut mieux que trente de Ta­cite», dit un cri­tique 4. «J’en puis ju­ger, car je l’ai au­tant ma­nié qu’[un] homme de France; j’en ai là-de­dans un [exem­plaire] où il n’y a ligne que je n’aie mar­quée… Quinte-Curce est le pre­mier de la la­ti­nité : si poli, si… clair et in­tel­li­gible.» J’ajouterai que Quinte-Curce est in­éga­lable dans toutes les ha­rangues et al­lo­cu­tions qu’il a prê­tées aux hé­ros de son ou­vrage. À peine peut-on s’imaginer qu’elles sont de sa propre in­ven­tion, et nous les trou­vons si ajus­tées aux per­sonnes qui les pro­noncent, qu’elles passent dans notre es­prit pour une co­pie exé­cu­tée sur le vé­ri­table ori­gi­nal de Cal­lis­thènes, d’Onésicrite, de Néarque ou de quelque autre parmi les chro­ni­queurs com­pa­gnons d’Alexandre. Celle-ci, par exemple :

«Alexandre fait as­seoir ses amis tout près de lui, pour évi­ter de rou­vrir, par quelque ef­fort de voix, sa bles­sure à peine ci­ca­tri­sée. Dans sa tente étaient Hé­phes­tion, Cra­tère et Éri­gyius, avec ses gardes… “Si nous pas­sons le Ta­naïs”, leur dit-il, “si… nous mon­trons que par­tout nous sommes in­vin­cibles, qui dou­tera alors que l’Europe même soit ou­verte à nos conquêtes? Ce se­rait se trom­per que de me­su­rer la gloire qui nous at­tend, à l’espace que nous avons à fran­chir. Ce n’est qu’un fleuve; mais si nous le pas­sons, nous por­tons nos armes en Eu­rope. Et de quel prix n’est-il pas pour nous, pen­dant que nous conqué­rons l’Asie… de réunir entre elles tout d’un coup, par une seule vic­toire, des contrées que la na­ture semble avoir sé­pa­rées par de si loin­tains es­paces?”»

  1. Éga­le­ment connu sous le titre de «De la vie et des ac­tions d’Alexandre le Grand» («De re­bus ges­tis Alexan­dri Ma­gni»). Haut
  2. En la­tin Quin­tus Cur­tius Ru­fus. Par­fois trans­crit Quinte Curse. Haut
  1. Dans Ci­cé­ron, «Plai­doyer pour Ar­chias» («Pro Ar­chia»), sect. 24. Haut
  2. Le car­di­nal Jacques Davy du Per­ron. Haut

Nezâmî, «Le Roman de “Chosroès et Chîrîn”»

éd. G.-P. Maisonneuve et Larose, coll. Bibliothèque des œuvres classiques persanes, Paris

éd. G.-P. Mai­son­neuve et La­rose, coll. Bi­blio­thèque des œuvres clas­siques per­sanes, Pa­ris

Il s’agit de «Chos­roès et Chî­rîn» («Khos­row va Chî­rîn» 1) de Nezâmî de Gand­jeh 2, le maître du ro­man en vers, l’un des plus grands poètes de langue per­sane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le pre­mier qui re­ma­nia dans un sens ro­ma­nesque le vieux fonds des tra­di­tions per­sanes. Sans se sou­cier d’en pré­ser­ver la pu­reté et la cou­leur, il les amal­gama li­bre­ment tan­tôt aux ré­cits plus ou moins lé­gen­daires des com­pi­la­teurs arabes, tan­tôt aux fic­tions des ro­man­ciers alexan­drins. Par sa so­phis­ti­ca­tion poé­tique, il dé­passa les uns et les autres. Ses œuvres les plus im­por­tantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un re­cueil in­ti­tulé «Kham­seh» 3Les Cinq») en arabe ou «Pandj Gandj» 4Les Cinq Tré­sors») en per­san. Maintes fois co­piées, elles étaient de celles que tout hon­nête homme de­vait connaître, au point d’en pou­voir ré­ci­ter des pas­sages en­tiers. Au sein de leur aire cultu­relle, à tra­vers cette im­men­sité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui dé­bor­dait même sur l’Inde mu­sul­mane, elles oc­cu­paient une place équi­va­lente à celle qu’eut «L’Énéide» en Eu­rope oc­ci­den­tale. «Les mé­rites et per­fec­tions ma­ni­festes de Nezâmî — Al­lah lui soit mi­sé­ri­cor­dieux! — se passent de com­men­taires. Per­sonne ne pour­rait réunir au­tant d’élégances et de fi­nesses qu’il en a réuni dans son re­cueil “Les Cinq Tré­sors”; bien plus, cela échappe au pou­voir du genre hu­main», dira Djâmî 5 en choi­sis­sant de se faire peindre age­nouillé de­vant son illustre pré­dé­ces­seur.

  1. En per­san «خسرو و شیرین». Par­fois trans­crit «Khos­reu ve Chi­rin», «Khus­rau va Shīrīn», «Khosrô wa Shî­rîn», «Khusro-wa-Shi­reen», «Khas­raw wa Shy­ryn», «Khos­rou ve Schi­rin», «Khos­row-o Shi­rin», «Khos­raw-o Shi­rin», «Khus­raw u-Shīrīn» ou «Khos­rau o Chî­rîn». Haut
  2. En per­san نظامی گنجوی. Par­fois trans­crit Nadhami, Nid­hami, Niz­hâmî, Niz­hamy, Ni­zamy, Ni­zami, Ni­shâmi, Ni­samy, Ni­sami, Nezâmy ou Nez­hami. Haut
  3. En arabe «خمسة». Par­fois trans­crit «Khamsè», «Kham­sah», «Khamsa», «Hamsa», «Ham­sah», «Hamse», «Cham­seh» ou «Ham­seh». Haut
  1. En per­san «پنج گنج». Par­fois trans­crit «Pendsch Kendj», «Pendch Kendj», «Pandsch Gandsch», «Pendj Guendj», «Penj Ghenj», «Pentch-Ghandj» ou «Panj Ganj». Haut
  2. «Le Bé­hâ­ris­tân», p. 185-186. Haut

Nezâmî, «Le Trésor des secrets»

éd. D. de Brouwer, Paris

éd. D. de Brou­wer, Pa­ris

Il s’agit du «Tré­sor des se­crets» 1Ma­kh­zan al-As­râr» 2) de Nezâmî de Gand­jeh 3, le maître du ro­man en vers, l’un des plus grands poètes de langue per­sane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le pre­mier qui re­ma­nia dans un sens ro­ma­nesque le vieux fonds des tra­di­tions per­sanes. Sans se sou­cier d’en pré­ser­ver la pu­reté et la cou­leur, il les amal­gama li­bre­ment tan­tôt aux ré­cits plus ou moins lé­gen­daires des com­pi­la­teurs arabes, tan­tôt aux fic­tions des ro­man­ciers alexan­drins. Par sa so­phis­ti­ca­tion poé­tique, il dé­passa les uns et les autres. Ses œuvres les plus im­por­tantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un re­cueil in­ti­tulé «Kham­seh» 4Les Cinq») en arabe ou «Pandj Gandj» 5Les Cinq Tré­sors») en per­san. Maintes fois co­piées, elles étaient de celles que tout hon­nête homme de­vait connaître, au point d’en pou­voir ré­ci­ter des pas­sages en­tiers. Au sein de leur aire cultu­relle, à tra­vers cette im­men­sité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui dé­bor­dait même sur l’Inde mu­sul­mane, elles oc­cu­paient une place équi­va­lente à celle qu’eut «L’Énéide» en Eu­rope oc­ci­den­tale. «Les mé­rites et per­fec­tions ma­ni­festes de Nezâmî — Al­lah lui soit mi­sé­ri­cor­dieux! — se passent de com­men­taires. Per­sonne ne pour­rait réunir au­tant d’élégances et de fi­nesses qu’il en a réuni dans son re­cueil “Les Cinq Tré­sors”; bien plus, cela échappe au pou­voir du genre hu­main», dira Djâmî 6 en choi­sis­sant de se faire peindre age­nouillé de­vant son illustre pré­dé­ces­seur.

  1. Par­fois tra­duit «Le Ma­ga­sin des se­crets», «Le Ma­ga­sin des mys­tères» ou «Le Tré­sor des mys­tères». Haut
  2. En per­san «مخزن الاسرار». Par­fois trans­crit «Ma­kh­zan-ul-As­râr», «Ma­kh­zan ol-As­râr», «Maḫzan al-Asrār», «Mahrzan­nol-As­râr», «Ma­kh­sen-oul Er­râr», «Ma­kh­zen ul-Es­râr» ou «Ma­kh­zen el-As­râr». Haut
  3. En per­san نظامی گنجوی. Par­fois trans­crit Nadhami, Nid­hami, Niz­hâmî, Niz­hamy, Ni­zamy, Ni­zami, Ni­shâmi, Ni­samy, Ni­sami, Nezâmy ou Nez­hami. Haut
  1. En arabe «خمسة». Par­fois trans­crit «Khamsè», «Kham­sah», «Khamsa», «Hamsa», «Ham­sah», «Hamse», «Cham­seh» ou «Ham­seh». Haut
  2. En per­san «پنج گنج». Par­fois trans­crit «Pendsch Kendj», «Pendch Kendj», «Pandsch Gandsch», «Pendj Guendj», «Penj Ghenj», «Pentch-Ghandj» ou «Panj Ganj». Haut
  3. «Le Bé­hâ­ris­tân», p. 185-186. Haut