Il s’agit de l’« Histoire du soulèvement des Pays-Bas contre la domination espagnole » 1 (« Geschichte des Abfalls der vereinigten Niederlande von der spanischen Regierung ») de Friedrich Schiller. En 1782, « Les Brigands » furent joués pour la première fois sur le théâtre de Mannheim, devant une foule pressée de spectateurs accourus de près et de loin. L’affluence fut telle que, si l’on n’avait réservé une place à Schiller, il eût pu difficilement assister à sa propre pièce. Ce fut un triomphe, un enthousiasme comme on n’en avait jamais vu en Allemagne. Cependant, cette heureuse circonstance, notre poète l’expiait par de cruels soucis dus à la même cause. Car les dettes qu’il avait contractées en faisant imprimer cette pièce à ses frais et à ses risques devenaient de jour en jour plus criantes. Tous les exemplaires s’étaient vendus, mais les bénéfices étaient pour le libraire. Notre poète, désespéré, ne sut vers qui se tourner. Et le directeur du théâtre lui fit la sourde oreille quand, se débattant contre la pauvreté, Schiller vint implorer son aide généreuse et la faveur d’un congé, en promettant de dire bien haut : « C’est à un dieu que nous devons ces loisirs ; car il sera pour moi, toujours, un dieu » (« Deus nobis hæc otia fecit ; namque erit ille mihi semper deus » 2). Le refus du directeur détermina notre poète à résigner ses fonctions de dramaturge. Libre, mais toujours sans ressources, il essaya un moyen de salut qui, dans ce temps-là comme maintenant, était bien précaire. Il fonda une revue littéraire. « La Thalie du Rhin » 3 (« Rheinische Thalia »), tel fut le titre de ce recueil. Les abonnés firent défaut. Les détracteurs, en revanche, s’acharnèrent sur Schiller, à tel point que le séjour à Mannheim lui devint impossible, intolérable. Il partit à Gohlis, un village des environs de Leipzig, où il loua une modeste chambre de paysan, placée sous les combles. C’est là qu’il alla chercher refuge pour mûrir ses pensées et pour achever ses pièces, en écoutant le concert des voix de la nature. Un matin, le hasard de sa promenade le conduisit dans un bosquet sur les bords de la Pleisse. À quelques pas devant lui, il aperçut un jeune homme pâle, les yeux hagards, les poignets liés par un bandeau, prêt à se jeter dans l’abîme. Schiller, sachant lui aussi de quel poids pèsent sur le cœur certains moments de la vie, poussa les branches et lia conversation avec le misérable. C’était un étudiant en théologie, presque un adolescent, qui depuis six mois vivait seulement de pain et d’eau, et à qui il ne restait plus ni forces physiques pour supporter ces privations ni forces morales pour espérer. Notre poète lui donna le peu qu’il avait sur lui, et lui demanda en échange la promesse de retarder de huit jours son projet de suicide. Le lendemain ou le surlendemain, Schiller assistait à une fête de mariage dans une riche famille de Leipzig. Au moment où l’assemblée était la plus bruyante, il se leva soudain, il raconta avec chaleur et éloquence la scène dont il avait été témoin, il réclama de tous les invités des secours pour le malheureux et il fit lui-même la quête, une assiette à la main. La collecte fut si considérable qu’elle suffit à soutenir le pauvre étudiant jusqu’au jour où il eut une place.
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Schiller, « Histoire de la guerre de Trente Ans. Tome II »
Il s’agit de l’« Histoire de la guerre de Trente Ans » (« Geschichte des Dreißigjährigen Kriegs ») de Friedrich Schiller. En 1782, « Les Brigands » furent joués pour la première fois sur le théâtre de Mannheim, devant une foule pressée de spectateurs accourus de près et de loin. L’affluence fut telle que, si l’on n’avait réservé une place à Schiller, il eût pu difficilement assister à sa propre pièce. Ce fut un triomphe, un enthousiasme comme on n’en avait jamais vu en Allemagne. Cependant, cette heureuse circonstance, notre poète l’expiait par de cruels soucis dus à la même cause. Car les dettes qu’il avait contractées en faisant imprimer cette pièce à ses frais et à ses risques devenaient de jour en jour plus criantes. Tous les exemplaires s’étaient vendus, mais les bénéfices étaient pour le libraire. Notre poète, désespéré, ne sut vers qui se tourner. Et le directeur du théâtre lui fit la sourde oreille quand, se débattant contre la pauvreté, Schiller vint implorer son aide généreuse et la faveur d’un congé, en promettant de dire bien haut : « C’est à un dieu que nous devons ces loisirs ; car il sera pour moi, toujours, un dieu » (« Deus nobis hæc otia fecit ; namque erit ille mihi semper deus » 1). Le refus du directeur détermina notre poète à résigner ses fonctions de dramaturge. Libre, mais toujours sans ressources, il essaya un moyen de salut qui, dans ce temps-là comme maintenant, était bien précaire. Il fonda une revue littéraire. « La Thalie du Rhin » 2 (« Rheinische Thalia »), tel fut le titre de ce recueil. Les abonnés firent défaut. Les détracteurs, en revanche, s’acharnèrent sur Schiller, à tel point que le séjour à Mannheim lui devint impossible, intolérable. Il partit à Gohlis, un village des environs de Leipzig, où il loua une modeste chambre de paysan, placée sous les combles. C’est là qu’il alla chercher refuge pour mûrir ses pensées et pour achever ses pièces, en écoutant le concert des voix de la nature. Un matin, le hasard de sa promenade le conduisit dans un bosquet sur les bords de la Pleisse. À quelques pas devant lui, il aperçut un jeune homme pâle, les yeux hagards, les poignets liés par un bandeau, prêt à se jeter dans l’abîme. Schiller, sachant lui aussi de quel poids pèsent sur le cœur certains moments de la vie, poussa les branches et lia conversation avec le misérable. C’était un étudiant en théologie, presque un adolescent, qui depuis six mois vivait seulement de pain et d’eau, et à qui il ne restait plus ni forces physiques pour supporter ces privations ni forces morales pour espérer. Notre poète lui donna le peu qu’il avait sur lui, et lui demanda en échange la promesse de retarder de huit jours son projet de suicide. Le lendemain ou le surlendemain, Schiller assistait à une fête de mariage dans une riche famille de Leipzig. Au moment où l’assemblée était la plus bruyante, il se leva soudain, il raconta avec chaleur et éloquence la scène dont il avait été témoin, il réclama de tous les invités des secours pour le malheureux et il fit lui-même la quête, une assiette à la main. La collecte fut si considérable qu’elle suffit à soutenir le pauvre étudiant jusqu’au jour où il eut une place.
Schiller, « Histoire de la guerre de Trente Ans. Tome I »
Il s’agit de l’« Histoire de la guerre de Trente Ans » (« Geschichte des Dreißigjährigen Kriegs ») de Friedrich Schiller. En 1782, « Les Brigands » furent joués pour la première fois sur le théâtre de Mannheim, devant une foule pressée de spectateurs accourus de près et de loin. L’affluence fut telle que, si l’on n’avait réservé une place à Schiller, il eût pu difficilement assister à sa propre pièce. Ce fut un triomphe, un enthousiasme comme on n’en avait jamais vu en Allemagne. Cependant, cette heureuse circonstance, notre poète l’expiait par de cruels soucis dus à la même cause. Car les dettes qu’il avait contractées en faisant imprimer cette pièce à ses frais et à ses risques devenaient de jour en jour plus criantes. Tous les exemplaires s’étaient vendus, mais les bénéfices étaient pour le libraire. Notre poète, désespéré, ne sut vers qui se tourner. Et le directeur du théâtre lui fit la sourde oreille quand, se débattant contre la pauvreté, Schiller vint implorer son aide généreuse et la faveur d’un congé, en promettant de dire bien haut : « C’est à un dieu que nous devons ces loisirs ; car il sera pour moi, toujours, un dieu » (« Deus nobis hæc otia fecit ; namque erit ille mihi semper deus » 1). Le refus du directeur détermina notre poète à résigner ses fonctions de dramaturge. Libre, mais toujours sans ressources, il essaya un moyen de salut qui, dans ce temps-là comme maintenant, était bien précaire. Il fonda une revue littéraire. « La Thalie du Rhin » 2 (« Rheinische Thalia »), tel fut le titre de ce recueil. Les abonnés firent défaut. Les détracteurs, en revanche, s’acharnèrent sur Schiller, à tel point que le séjour à Mannheim lui devint impossible, intolérable. Il partit à Gohlis, un village des environs de Leipzig, où il loua une modeste chambre de paysan, placée sous les combles. C’est là qu’il alla chercher refuge pour mûrir ses pensées et pour achever ses pièces, en écoutant le concert des voix de la nature. Un matin, le hasard de sa promenade le conduisit dans un bosquet sur les bords de la Pleisse. À quelques pas devant lui, il aperçut un jeune homme pâle, les yeux hagards, les poignets liés par un bandeau, prêt à se jeter dans l’abîme. Schiller, sachant lui aussi de quel poids pèsent sur le cœur certains moments de la vie, poussa les branches et lia conversation avec le misérable. C’était un étudiant en théologie, presque un adolescent, qui depuis six mois vivait seulement de pain et d’eau, et à qui il ne restait plus ni forces physiques pour supporter ces privations ni forces morales pour espérer. Notre poète lui donna le peu qu’il avait sur lui, et lui demanda en échange la promesse de retarder de huit jours son projet de suicide. Le lendemain ou le surlendemain, Schiller assistait à une fête de mariage dans une riche famille de Leipzig. Au moment où l’assemblée était la plus bruyante, il se leva soudain, il raconta avec chaleur et éloquence la scène dont il avait été témoin, il réclama de tous les invités des secours pour le malheureux et il fit lui-même la quête, une assiette à la main. La collecte fut si considérable qu’elle suffit à soutenir le pauvre étudiant jusqu’au jour où il eut une place.
Schiller, « Poésies »
Il s’agit de l’ode « À la joie » (« An die Freude » 1) et autres poésies de Friedrich Schiller. En 1782, « Les Brigands » furent joués pour la première fois sur le théâtre de Mannheim, devant une foule pressée de spectateurs accourus de près et de loin. L’affluence fut telle que, si l’on n’avait réservé une place à Schiller, il eût pu difficilement assister à sa propre pièce. Ce fut un triomphe, un enthousiasme comme on n’en avait jamais vu en Allemagne. Cependant, cette heureuse circonstance, notre poète l’expiait par de cruels soucis dus à la même cause. Car les dettes qu’il avait contractées en faisant imprimer cette pièce à ses frais et à ses risques devenaient de jour en jour plus criantes. Tous les exemplaires s’étaient vendus, mais les bénéfices étaient pour le libraire. Notre poète, désespéré, ne sut vers qui se tourner. Et le directeur du théâtre lui fit la sourde oreille quand, se débattant contre la pauvreté, Schiller vint implorer son aide généreuse et la faveur d’un congé, en promettant de dire bien haut : « C’est à un dieu que nous devons ces loisirs ; car il sera pour moi, toujours, un dieu » (« Deus nobis hæc otia fecit ; namque erit ille mihi semper deus » 2). Le refus du directeur détermina notre poète à résigner ses fonctions de dramaturge. Libre, mais toujours sans ressources, il essaya un moyen de salut qui, dans ce temps-là comme maintenant, était bien précaire. Il fonda une revue littéraire. « La Thalie du Rhin » 3 (« Rheinische Thalia »), tel fut le titre de ce recueil. Les abonnés firent défaut. Les détracteurs, en revanche, s’acharnèrent sur Schiller, à tel point que le séjour à Mannheim lui devint impossible, intolérable. Il partit à Gohlis, un village des environs de Leipzig, où il loua une modeste chambre de paysan, placée sous les combles. C’est là qu’il alla chercher refuge pour mûrir ses pensées et pour achever ses pièces, en écoutant le concert des voix de la nature. Un matin, le hasard de sa promenade le conduisit dans un bosquet sur les bords de la Pleisse. À quelques pas devant lui, il aperçut un jeune homme pâle, les yeux hagards, les poignets liés par un bandeau, prêt à se jeter dans l’abîme. Schiller, sachant lui aussi de quel poids pèsent sur le cœur certains moments de la vie, poussa les branches et lia conversation avec le misérable. C’était un étudiant en théologie, presque un adolescent, qui depuis six mois vivait seulement de pain et d’eau, et à qui il ne restait plus ni forces physiques pour supporter ces privations ni forces morales pour espérer. Notre poète lui donna le peu qu’il avait sur lui, et lui demanda en échange la promesse de retarder de huit jours son projet de suicide. Le lendemain ou le surlendemain, Schiller assistait à une fête de mariage dans une riche famille de Leipzig. Au moment où l’assemblée était la plus bruyante, il se leva soudain, il raconta avec chaleur et éloquence la scène dont il avait été témoin, il réclama de tous les invités des secours pour le malheureux et il fit lui-même la quête, une assiette à la main. La collecte fut si considérable qu’elle suffit à soutenir le pauvre étudiant jusqu’au jour où il eut une place.
Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome III. Livres XI à XV »
Il s’agit des « Antiquités judaïques » (« Ioudaïkê archaiologia » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome II. Livres VI à X »
Il s’agit des « Antiquités judaïques » (« Ioudaïkê archaiologia » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome I. Livres I à V »
Il s’agit des « Antiquités judaïques » (« Ioudaïkê archaiologia » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Josèphe, « Contre Apion »
Il s’agit du « Contre Apion » (« Kata Apiônos » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
- En grec « Κατὰ Ἀπίωνος ». « Le “Contre Apion”, tel est le titre inexact, mais commode, sous lequel, s’inspirant de deux passages de saint Jérôme, on a pris l’habitude de désigner le dernier opuscule de Flavius Josèphe, dont le titre véritable paraît avoir été “De l’antiquité du peuple juif” (“Περὶ τῆς τῶν Ἰουδαίων ἀρχαιότητος”) », explique Théodore Reinach.
- En latin Flavius Josephus. Autrefois transcrit Flave Josèphe ou Flavien Joseph.
- « Chronologie des œuvres de Josèphe », p. 366.
Josèphe, « Guerre des Juifs. Tome III »
Il s’agit de la « Guerre des Juifs » (« Peri tou Ioudaïkou polemou » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Josèphe, « Guerre des Juifs. Tome II »
Il s’agit de la « Guerre des Juifs » (« Peri tou Ioudaïkou polemou » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Josèphe, « Guerre des Juifs. Tome I »
Il s’agit de la « Guerre des Juifs » (« Peri tou Ioudaïkou polemou » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Josèphe, « Autobiographie »
Il s’agit de l’« Autobiographie » (« Bios » 1) de Josèphe ben Matthias, historien juif, plus connu sous le surnom de Flavius Josèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Josèphe était né pour devenir grand rabbin ou roi ; les circonstances en firent un historien. Et telle fut la destinée singulière de sa vie qu’il se transforma en admirateur et en flatteur d’une dynastie d’Empereurs romains dont l’exploit fondamental fut l’anéantissement de Jérusalem, et sur les monnaies desquels figurait une femme assise, pleurant sous un palmier, avec la légende « Judæa capta, Judæa devicta » (« la Judée captive, la Judée vaincue »). « Au lieu de la renommée qu’il ambitionnait… et que semblaient lui promettre de précoces succès, il ne s’attira guère que la haine et le mépris de la plupart des siens, tandis que les Romains, d’abord ses ennemis, le comblèrent finalement de biens et d’honneurs », dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce descendant de famille illustre, ce prodige des écoles de Jérusalem, ce chef « des deux Galilées… et de Gamala » 4, racheta sa vie en pactisant avec l’ennemi ; abandonna ses devoirs de chef, d’homme d’honneur et de patriote ; et finit ses jours dans la douceur d’une retraite dorée, après être devenu citoyen de Rome et client de Vespasien. Il feignit de voir dans ce général étranger, destructeur de la Ville sainte et tueur d’un million de Juifs, le libérateur promis à ses aïeux ; il lui prédit, en se prosternant devant lui : « Tu seras maître, César, non seulement de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre humain » 5 ; et cette basse flatterie, cette honteuse duplicité, est une tache indélébile sur la vie d’un homme par ailleurs estimable. Ayant pris le surnom de Flavius pour mieux montrer sa soumission, il consacra l’abondance de ses loisirs, la souplesse de son talent et l’étendue de son érudition à relever les succès des soldats qui détruisirent sa patrie et la rayèrent de la carte. « Il a décrit [cette destruction] tout entière ; il en a recueilli les moindres détails, et son exactitude scrupuleuse étonne encore le lecteur… L’israélite, ébloui de ces merveilles, ne se souvient pas que ce sont les dépouilles de ses concitoyens ; qu’il s’agit de la Judée anéantie ; que ce Dieu outragé est son Dieu, et qu’il assiste aux funérailles de son pays », dit Philarète Chasles
Hérodote, « L’Enquête. Tome II »
Il s’agit de l’« Enquête » (« Historiê » 1) d’Hérodote d’Halicarnasse 2, le premier des historiens grecs dont on possède les ouvrages. Car bien qu’on sache qu’Hécatée de Milet, Charon de Lampsaque, etc. avaient écrit des historiographies avant lui, la sienne néanmoins est la plus ancienne qui restait au temps de Cicéron, lequel a reconnu Hérodote pour le « père de l’histoire » 3, tout comme il l’a nommé ailleurs, à cause de sa préséance, le « prince » 4 des historiens.
Le sujet direct d’Hérodote est, comme il le dit dans sa préface, « les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les [Perses], et la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises » ; mais des chapitres entiers sont consacrés aux diverses nations qui, de près ou de loin, avaient été en contact avec ces deux peuples : les Lydiens, les Mèdes, les Babyloniens soumis par Cyrus ; puis les Égyptiens conquis par Cambyse ; puis les Scythes attaqués par Darius ; puis les Indiens. Leurs histoires accessoires, leurs récits latéraux viennent se fondre dans le foisonnement de la narration principale, comme des cours d’eau qui viendraient grossir un torrent. Et ainsi, l’« Enquête » s’élargit, de proche en proche, et nous ouvre, pour la première fois, les annales de l’ensemble du monde habité, en cherchant à nous donner des leçons indirectes, quoique sensibles, sur notre condition humaine. C’est dans ces leçons ; c’est dans l’habile progression des épisodes destinée à tenir notre attention constamment en éveil ; c’est dans la moralité qui se fait sentir de toute part — et ce que j’entends par « moralité », ce n’est pas seulement ce qui concerne la morale, mais ce qui est capable de consacrer la mémoire des morts et d’exciter l’émulation des vivants — c’est là, dis-je, qu’on voit la grandeur d’Hérodote, marchant sur les traces d’Homère