Icône Mot-clefrecherche

su­jet

le capitaine Dillon, « Voyage aux îles de la mer du Sud, en 1827 et 1828, et Relation de la découverte du sort de La Pérouse. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Voyage aux de la du Sud, en 1827 et 1828» du ca­pi­taine  1 et les re­cherches, cou­ron­nées de , qu’il fit sur l’île de Va­ni­koro pour trou­ver une trace des fré­gates de La Pé­rouse. Le nom de La Pé­rouse est bien cé­lèbre, si­non au point de vue scien­ti­fique, du moins au point de vue dra­ma­tique, si j’ose dire. La Pé­rouse avait été en­voyé par Louis XVI pour un voyage de cir­cum­na­vi­ga­tion; le roi avait é l’itinéraire de sa propre main. Et par un pa­ral­lèle étrange, la tra­gique dis­pa­ri­tion du bour­lin­gueur coïn­cida, à peu de mois près, avec l’effondrement de la . La Pé­rouse pé­rit vic­time des flots ou des sau­vages; et Louis XVI — des . La lé­gende veut qu’en mon­tant sur l’échafaud le 21 jan­vier 1793, le roi ait de­mandé à ses bour­reaux : «A-t-on des nou­velles de M. de La Pé­rouse?» On sait aujourd’hui le lieu du nau­frage des deux vais­seaux de l’expédition; et c’est au ca­pi­taine Dillon, né en Mar­ti­nique, qu’appartient l’ de cette dé­cou­verte. Per­sonne ne connais­sait peut-être mieux les îles du Pa­ci­fique Sud et les cou­tumes des in­su­laires que ce ca­pi­taine che­vronné qui, pen­dant plus de vingt an­nées, avait na­vi­gué et tra­fi­qué dans ces pa­rages. Le 15 mai 1826, son na­vire de , le Saint-Pa­trick, dans sa route de Val­pa­raiso (Chili) à , passa près de l’île de Ti­ko­pia, dans l’archipel des Sa­lo­mon. Sur les pi­rogues qui vinrent l’accoster se trou­vait le Prus­sien Mar­tin Bu­shart 2 que le ca­pi­taine Dillon avait ja­dis dé­posé sur cette île, et qui lui mon­tra, au qua­trième ou cin­quième verre de rhum, la poi­gnée d’une épée qu’il avait ache­tée, une épée d’officier, sur la­quelle étaient gra­vés des ca­rac­tères. In­ter­rogé à cet égard, Bu­shart ré­pon­dit que cette épée pro­ve­nait du nau­frage de deux bâ­ti­ments, dont les dé­bris exis­taient en­core de­vant Va­ni­koro. De ce ré­cit, le ca­pi­taine Dillon in­féra que c’étaient les fré­gates de La Pé­rouse et per­suada Bu­shart à l’accompagner dans son en­quête. Ar­rivé à Cal­cutta, il fit part de ses soup­çons dans une lettre qu’il sou­mit à l’ du se­cré­taire en chef du du , Charles Lu­shing­ton. La voici 3 : «Mon­sieur, étant convaincu que vous êtes animé de l’esprit de phi­lan­thro­pie qui a tou­jours mar­qué la conduite du gou­ver­ne­ment bri­tan­nique, je n’ai pas be­soin d’excuse pour ap­pe­ler votre at­ten­tion sur cer­taines cir­cons­tances qui me pa­raissent re­la­tives à l’infortuné na­vi­ga­teur comte de La Pé­rouse, dont le sort est de­meuré in­connu de­puis près d’un demi-siècle…» La Com­pa­gnie des Indes orien­tales dé­cida qu’un na­vire, le Re­search, irait en­quê­ter sous les ordres du ca­pi­taine Dillon; elle af­fecta mille rou­pies à l’achat des pré­sents à faire aux in­di­gènes et plaça à bord un di­plo­mate fran­çais, Eu­gène Chai­gneau, qui consta­te­rait la dé­cou­verte.

  1. On ren­contre aussi la gra­phie Dillon. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bus­sart, Bus­shardt, Bu­chart, Bu­chert et Bu­schert. Icône Haut
  1. p. 39. Icône Haut

le capitaine Dillon, « Voyage aux îles de la mer du Sud, en 1827 et 1828, et Relation de la découverte du sort de La Pérouse. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Voyage aux de la du Sud, en 1827 et 1828» du ca­pi­taine  1 et les re­cherches, cou­ron­nées de , qu’il fit sur l’île de Va­ni­koro pour trou­ver une trace des fré­gates de La Pé­rouse. Le nom de La Pé­rouse est bien cé­lèbre, si­non au point de vue scien­ti­fique, du moins au point de vue dra­ma­tique, si j’ose dire. La Pé­rouse avait été en­voyé par Louis XVI pour un voyage de cir­cum­na­vi­ga­tion; le roi avait é l’itinéraire de sa propre main. Et par un pa­ral­lèle étrange, la tra­gique dis­pa­ri­tion du bour­lin­gueur coïn­cida, à peu de mois près, avec l’effondrement de la . La Pé­rouse pé­rit vic­time des flots ou des sau­vages; et Louis XVI — des . La lé­gende veut qu’en mon­tant sur l’échafaud le 21 jan­vier 1793, le roi ait de­mandé à ses bour­reaux : «A-t-on des nou­velles de M. de La Pé­rouse?» On sait aujourd’hui le lieu du nau­frage des deux vais­seaux de l’expédition; et c’est au ca­pi­taine Dillon, né en Mar­ti­nique, qu’appartient l’ de cette dé­cou­verte. Per­sonne ne connais­sait peut-être mieux les îles du Pa­ci­fique Sud et les cou­tumes des in­su­laires que ce ca­pi­taine che­vronné qui, pen­dant plus de vingt an­nées, avait na­vi­gué et tra­fi­qué dans ces pa­rages. Le 15 mai 1826, son na­vire de , le Saint-Pa­trick, dans sa route de Val­pa­raiso (Chili) à , passa près de l’île de Ti­ko­pia, dans l’archipel des Sa­lo­mon. Sur les pi­rogues qui vinrent l’accoster se trou­vait le Prus­sien Mar­tin Bu­shart 2 que le ca­pi­taine Dillon avait ja­dis dé­posé sur cette île, et qui lui mon­tra, au qua­trième ou cin­quième verre de rhum, la poi­gnée d’une épée qu’il avait ache­tée, une épée d’officier, sur la­quelle étaient gra­vés des ca­rac­tères. In­ter­rogé à cet égard, Bu­shart ré­pon­dit que cette épée pro­ve­nait du nau­frage de deux bâ­ti­ments, dont les dé­bris exis­taient en­core de­vant Va­ni­koro. De ce ré­cit, le ca­pi­taine Dillon in­féra que c’étaient les fré­gates de La Pé­rouse et per­suada Bu­shart à l’accompagner dans son en­quête. Ar­rivé à Cal­cutta, il fit part de ses soup­çons dans une lettre qu’il sou­mit à l’ du se­cré­taire en chef du du , Charles Lu­shing­ton. La voici 3 : «Mon­sieur, étant convaincu que vous êtes animé de l’esprit de phi­lan­thro­pie qui a tou­jours mar­qué la conduite du gou­ver­ne­ment bri­tan­nique, je n’ai pas be­soin d’excuse pour ap­pe­ler votre at­ten­tion sur cer­taines cir­cons­tances qui me pa­raissent re­la­tives à l’infortuné na­vi­ga­teur comte de La Pé­rouse, dont le sort est de­meuré in­connu de­puis près d’un demi-siècle…» La Com­pa­gnie des Indes orien­tales dé­cida qu’un na­vire, le Re­search, irait en­quê­ter sous les ordres du ca­pi­taine Dillon; elle af­fecta mille rou­pies à l’achat des pré­sents à faire aux in­di­gènes et plaça à bord un di­plo­mate fran­çais, Eu­gène Chai­gneau, qui consta­te­rait la dé­cou­verte.

  1. On ren­contre aussi la gra­phie Dillon. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bus­sart, Bus­shardt, Bu­chart, Bu­chert et Bu­schert. Icône Haut
  1. p. 39. Icône Haut

Chômin, « La Source des droits, “Kenri no minamoto” (1882) »

dans « Cent Ans de pensée au Japon. Tome II » (éd. Ph. Picquier, Arles), p. 33-37

dans «Cent Ans de au . Tome II» (éd. Ph. Pic­quier, Arles), p. 33-37

Il s’agit de «La Source des » («Kenri no mi­na­moto» 1) de  2, in­tel­lec­tuel , chef de file des études fran­çaises sous l’ère Meiji (XIXe siècle), sur­nommé «le Rous­seau de l’» 3. Il per­dit son père, sa­mou­raï du plus bas rang, à l’âge de quinze ans. En­voyé à Na­ga­saki, il y fit la ren­contre des Louis Fu­ret et Ber­nard Pe­tit­jean, ve­nus dis­pen­ser dans cette ville por­tuaire un éton­nam­ment large, al­lant de la fran­çaise à l’artillerie na­vale. At­tiré par les idées de la Ré­vo­lu­tion, cette «grande œuvre in­ouïe dans l’ qui fit briller avec éclat les de la et de l’, et qui… réus­sit, pour la pre­mière fois, à fon­der la sur les prin­cipes de la » 4, Chô­min de­vint leur élève pen­dant deux ans. C’est sans sur les re­com­man­da­tions des pères qu’il par­tit pour Yo­ko­hama ser­vir d’interprète à l’ambassadeur de , Léon Roches, avant de pour­suivre ses études à Tô­kyô, à Pa­ris et à Lyon. À son re­tour au Ja­pon, en 1874, il fut chargé de ré­su­mer des textes sur les ins­ti­tu­tions ju­ri­diques et po­li­tiques de la France, à l’heure où le jeune ja­po­nais hé­si­tait sur le mo­dèle à suivre. Pa­ral­lè­le­ment à ce tra­vail of­fi­ciel, il tra­dui­sit pour le grand pu­blic le «» de Rous­seau, dont il fit même deux ver­sions : l’une ré­di­gée en ja­po­nais cou­rant et des­ti­née à être pas­sée de main en main, et l’autre en clas­sique, des let­trés. Le «Re­non­cer à sa li­berté, c’est re­non­cer à sa qua­lité d’» de Rous­seau de­vint le leit­mo­tiv d’un jour­nal inau­guré en 1881, qui al­lait avoir une au­dience ex­trê­me­ment im­por­tante au­près des an­ciens  : «Le Jour­nal de la li­berté en Orient» («Tôyô jiyû shim­bun» 5). Le fu­tur pre­mier mi­nistre, Saionji Kin­mo­chi, en était le fon­da­teur, et Chô­min — le ré­dac­teur en chef. L’ des deux hommes re­mon­tait à leur sé­jour à Pa­ris. Le jour­nal s’ouvrait par un ar­ticle re­mar­quable, où Chô­min com­pa­rait le ci­toyen non libre «au bon­saï ou à la fleur éle­vée sous serre qui perd son par­fum et sa na­tu­relle, et ne peut ar­ri­ver à dé­ve­lop­per plei­ne­ment toute la de son feuillage»; tan­dis que le ci­toyen libre, pa­reil à une fleur des champs, «em­baume de tout son par­fum et prend une cou­leur d’un vert sombre et pro­fond». Un mois après, la condam­na­tion à des de pri­son de plu­sieurs ac­cula le jour­nal à ces­ser sa pa­ru­tion; mais Chô­min ne lâ­cha ja­mais le pin­ceau du com­bat.

  1. En ja­po­nais «権利の源». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 中江兆民. De son vrai nom Na­kae To­ku­suke, pour le­quel on trouve deux gra­phies : 篤助 et 篤介. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 東洋のルソー. Icône Haut
  1. Dans Shi­nya Ida, «La vue par Na­kaé Chô­min». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «東洋自由新聞». Icône Haut

Chômin, « Idées sur la société, “Shasetsu” (1881) »

dans « Cent Ans de pensée au Japon. Tome II » (éd. Ph. Picquier, Arles), p. 27-31

dans «Cent Ans de au . Tome II» (éd. Ph. Pic­quier, Arles), p. 27-31

Il s’agit d’«Idées sur la » («Sha­setsu» 1) de  2, in­tel­lec­tuel , chef de file des études fran­çaises sous l’ère Meiji (XIXe siècle), sur­nommé «le Rous­seau de l’» 3. Il per­dit son père, sa­mou­raï du plus bas rang, à l’âge de quinze ans. En­voyé à Na­ga­saki, il y fit la ren­contre des Louis Fu­ret et Ber­nard Pe­tit­jean, ve­nus dis­pen­ser dans cette ville por­tuaire un éton­nam­ment large, al­lant de la fran­çaise à l’artillerie na­vale. At­tiré par les idées de la Ré­vo­lu­tion, cette «grande œuvre in­ouïe dans l’ qui fit briller avec éclat les de la et de l’, et qui… réus­sit, pour la pre­mière fois, à fon­der la sur les prin­cipes de la » 4, Chô­min de­vint leur élève pen­dant deux ans. C’est sans sur les re­com­man­da­tions des pères qu’il par­tit pour Yo­ko­hama ser­vir d’interprète à l’ambassadeur de , Léon Roches, avant de pour­suivre ses études à Tô­kyô, à Pa­ris et à Lyon. À son re­tour au Ja­pon, en 1874, il fut chargé de ré­su­mer des textes sur les ins­ti­tu­tions ju­ri­diques et po­li­tiques de la France, à l’heure où le jeune ja­po­nais hé­si­tait sur le mo­dèle à suivre. Pa­ral­lè­le­ment à ce tra­vail of­fi­ciel, il tra­dui­sit pour le grand pu­blic le «» de Rous­seau, dont il fit même deux ver­sions : l’une ré­di­gée en ja­po­nais cou­rant et des­ti­née à être pas­sée de main en main, et l’autre en clas­sique, des let­trés. Le «Re­non­cer à sa li­berté, c’est re­non­cer à sa qua­lité d’» de Rous­seau de­vint le leit­mo­tiv d’un jour­nal inau­guré en 1881, qui al­lait avoir une au­dience ex­trê­me­ment im­por­tante au­près des an­ciens  : «Le Jour­nal de la li­berté en Orient» («Tôyô jiyû shim­bun» 5). Le fu­tur pre­mier mi­nistre, Saionji Kin­mo­chi, en était le fon­da­teur, et Chô­min — le ré­dac­teur en chef. L’ des deux hommes re­mon­tait à leur sé­jour à Pa­ris. Le jour­nal s’ouvrait par un ar­ticle re­mar­quable, où Chô­min com­pa­rait le ci­toyen non libre «au bon­saï ou à la fleur éle­vée sous serre qui perd son par­fum et sa na­tu­relle, et ne peut ar­ri­ver à dé­ve­lop­per plei­ne­ment toute la de son feuillage»; tan­dis que le ci­toyen libre, pa­reil à une fleur des champs, «em­baume de tout son par­fum et prend une cou­leur d’un vert sombre et pro­fond». Un mois après, la condam­na­tion à des de pri­son de plu­sieurs ac­cula le jour­nal à ces­ser sa pa­ru­tion; mais Chô­min ne lâ­cha ja­mais le pin­ceau du com­bat.

  1. En ja­po­nais «社説». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 中江兆民. De son vrai nom Na­kae To­ku­suke, pour le­quel on trouve deux gra­phies : 篤助 et 篤介. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 東洋のルソー. Icône Haut
  1. Dans Shi­nya Ida, «La vue par Na­kaé Chô­min». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «東洋自由新聞». Icône Haut

Chômin, « Écrits sur Rousseau et les droits du peuple »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit de «Sur les du » («Min­ken-ron» 1) et autres œuvres de  2, in­tel­lec­tuel , chef de file des études fran­çaises sous l’ère Meiji (XIXe siècle), sur­nommé «le Rous­seau de l’» 3. Il per­dit son père, sa­mou­raï du plus bas rang, à l’âge de quinze ans. En­voyé à Na­ga­saki, il y fit la ren­contre des Louis Fu­ret et Ber­nard Pe­tit­jean, ve­nus dis­pen­ser dans cette ville por­tuaire un éton­nam­ment large, al­lant de la fran­çaise à l’artillerie na­vale. At­tiré par les idées de la Ré­vo­lu­tion, cette «grande œuvre in­ouïe dans l’ qui fit briller avec éclat les de la et de l’, et qui… réus­sit, pour la pre­mière fois, à fon­der la sur les prin­cipes de la » 4, Chô­min de­vint leur élève pen­dant deux ans. C’est sans sur les re­com­man­da­tions des pères qu’il par­tit pour Yo­ko­hama ser­vir d’interprète à l’ambassadeur de , Léon Roches, avant de pour­suivre ses études à Tô­kyô, à Pa­ris et à Lyon. À son re­tour au , en 1874, il fut chargé de ré­su­mer des textes sur les ins­ti­tu­tions ju­ri­diques et po­li­tiques de la France, à l’heure où le jeune ja­po­nais hé­si­tait sur le mo­dèle à suivre. Pa­ral­lè­le­ment à ce tra­vail of­fi­ciel, il tra­dui­sit pour le grand pu­blic le «» de Rous­seau, dont il fit même deux ver­sions : l’une ré­di­gée en ja­po­nais cou­rant et des­ti­née à être pas­sée de main en main, et l’autre en clas­sique, des let­trés. Le «Re­non­cer à sa li­berté, c’est re­non­cer à sa qua­lité d’» de Rous­seau de­vint le leit­mo­tiv d’un jour­nal inau­guré en 1881, qui al­lait avoir une au­dience ex­trê­me­ment im­por­tante au­près des an­ciens  : «Le Jour­nal de la li­berté en Orient» («Tôyô jiyû shim­bun» 5). Le fu­tur pre­mier mi­nistre, Saionji Kin­mo­chi, en était le fon­da­teur, et Chô­min — le ré­dac­teur en chef. L’ des deux hommes re­mon­tait à leur sé­jour à Pa­ris. Le jour­nal s’ouvrait par un ar­ticle re­mar­quable, où Chô­min com­pa­rait le ci­toyen non libre «au bon­saï ou à la fleur éle­vée sous serre qui perd son par­fum et sa na­tu­relle, et ne peut ar­ri­ver à dé­ve­lop­per plei­ne­ment toute la de son feuillage»; tan­dis que le ci­toyen libre, pa­reil à une fleur des champs, «em­baume de tout son par­fum et prend une cou­leur d’un vert sombre et pro­fond». Un mois après, la condam­na­tion à des de pri­son de plu­sieurs ac­cula le jour­nal à ces­ser sa pa­ru­tion; mais Chô­min ne lâ­cha ja­mais le pin­ceau du com­bat.

  1. En ja­po­nais «民権論». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 中江兆民. De son vrai nom Na­kae To­ku­suke, pour le­quel on trouve deux gra­phies : 篤助 et 篤介. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 東洋のルソー. Icône Haut
  1. Dans Shi­nya Ida, «La vue par Na­kaé Chô­min». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «東洋自由新聞». Icône Haut

Chômin, « Un An et demi • Un An et demi, suite »

éd. Les Belles Lettres, coll. Japon-Série Non fiction, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. -Sé­rie Non , Pa­ris

Il s’agit d’«Un An et demi» («Ichi­nen yû­han» 1) et «Un An et demi, suite» («Zoku ichi­nen yû­han» 2) de  3, in­tel­lec­tuel , chef de file des études fran­çaises sous l’ère Meiji (XIXe siècle), sur­nommé «le Rous­seau de l’» 4. Il per­dit son père, sa­mou­raï du plus bas rang, à l’âge de quinze ans. En­voyé à Na­ga­saki, il y fit la ren­contre des Louis Fu­ret et Ber­nard Pe­tit­jean, ve­nus dis­pen­ser dans cette ville por­tuaire un éton­nam­ment large, al­lant de la fran­çaise à l’artillerie na­vale. At­tiré par les idées de la Ré­vo­lu­tion, cette «grande œuvre in­ouïe dans l’ qui fit briller avec éclat les de la et de l’, et qui… réus­sit, pour la pre­mière fois, à fon­der la sur les prin­cipes de la » 5, Chô­min de­vint leur élève pen­dant deux ans. C’est sans sur les re­com­man­da­tions des pères qu’il par­tit pour Yo­ko­hama ser­vir d’interprète à l’ambassadeur de , Léon Roches, avant de pour­suivre ses études à Tô­kyô, à Pa­ris et à Lyon. À son re­tour au Ja­pon, en 1874, il fut chargé de ré­su­mer des textes sur les ins­ti­tu­tions ju­ri­diques et po­li­tiques de la France, à l’heure où le jeune ja­po­nais hé­si­tait sur le mo­dèle à suivre. Pa­ral­lè­le­ment à ce tra­vail of­fi­ciel, il tra­dui­sit pour le grand pu­blic le «» de Rous­seau, dont il fit même deux ver­sions : l’une ré­di­gée en ja­po­nais cou­rant et des­ti­née à être pas­sée de main en main, et l’autre en clas­sique, des let­trés. Le «Re­non­cer à sa li­berté, c’est re­non­cer à sa qua­lité d’» de Rous­seau de­vint le leit­mo­tiv d’un jour­nal inau­guré en 1881, qui al­lait avoir une au­dience ex­trê­me­ment im­por­tante au­près des an­ciens  : «Le Jour­nal de la li­berté en Orient» («Tôyô jiyû shim­bun» 6). Le fu­tur pre­mier mi­nistre, Saionji Kin­mo­chi, en était le fon­da­teur, et Chô­min — le ré­dac­teur en chef. L’ des deux hommes re­mon­tait à leur sé­jour à Pa­ris. Le jour­nal s’ouvrait par un ar­ticle re­mar­quable, où Chô­min com­pa­rait le ci­toyen non libre «au bon­saï ou à la fleur éle­vée sous serre qui perd son par­fum et sa na­tu­relle, et ne peut ar­ri­ver à dé­ve­lop­per plei­ne­ment toute la de son feuillage»; tan­dis que le ci­toyen libre, pa­reil à une fleur des champs, «em­baume de tout son par­fum et prend une cou­leur d’un vert sombre et pro­fond». Un mois après, la condam­na­tion à des de pri­son de plu­sieurs ac­cula le jour­nal à ces­ser sa pa­ru­tion; mais Chô­min ne lâ­cha ja­mais le pin­ceau du com­bat.

  1. En ja­po­nais «一年有半». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «続一年有半». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 中江兆民. De son vrai nom Na­kae To­ku­suke, pour le­quel on trouve deux gra­phies : 篤助 et 篤介. Icône Haut
  1. En ja­po­nais 東洋のルソー. Icône Haut
  2. Dans Shi­nya Ida, «La vue par Na­kaé Chô­min». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «東洋自由新聞». Icône Haut

Chômin, « Dialogues politiques entre trois ivrognes »

éd. du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), coll. Réseau Asie, Paris

éd. du Centre na­tio­nal de la scien­ti­fique (CNRS), coll. Ré­seau , Pa­ris

Il s’agit de «Dia­logues po­li­tiques entre trois ivrognes» 1San­sui­jin kei­rin mondô» 2) de  3, in­tel­lec­tuel , chef de file des études fran­çaises sous l’ère Meiji (XIXe siècle), sur­nommé «le Rous­seau de l’» 4. Il per­dit son père, sa­mou­raï du plus bas rang, à l’âge de quinze ans. En­voyé à Na­ga­saki, il y fit la ren­contre des Louis Fu­ret et Ber­nard Pe­tit­jean, ve­nus dis­pen­ser dans cette ville por­tuaire un éton­nam­ment large, al­lant de la fran­çaise à l’artillerie na­vale. At­tiré par les idées de la Ré­vo­lu­tion, cette «grande œuvre in­ouïe dans l’ qui fit briller avec éclat les de la et de l’, et qui… réus­sit, pour la pre­mière fois, à fon­der la sur les prin­cipes de la » 5, Chô­min de­vint leur élève pen­dant deux ans. C’est sans sur les re­com­man­da­tions des pères qu’il par­tit pour Yo­ko­hama ser­vir d’interprète à l’ambassadeur de , Léon Roches, avant de pour­suivre ses études à Tô­kyô, à Pa­ris et à Lyon. À son re­tour au , en 1874, il fut chargé de ré­su­mer des textes sur les ins­ti­tu­tions ju­ri­diques et po­li­tiques de la France, à l’heure où le jeune ja­po­nais hé­si­tait sur le mo­dèle à suivre. Pa­ral­lè­le­ment à ce tra­vail of­fi­ciel, il tra­dui­sit pour le grand pu­blic le «» de Rous­seau, dont il fit même deux ver­sions : l’une ré­di­gée en ja­po­nais cou­rant et des­ti­née à être pas­sée de main en main, et l’autre en clas­sique, des let­trés. Le «Re­non­cer à sa li­berté, c’est re­non­cer à sa qua­lité d’» de Rous­seau de­vint le leit­mo­tiv d’un jour­nal inau­guré en 1881, qui al­lait avoir une au­dience ex­trê­me­ment im­por­tante au­près des an­ciens  : «Le Jour­nal de la li­berté en Orient» («Tôyô jiyû shim­bun» 6). Le fu­tur pre­mier mi­nistre, Saionji Kin­mo­chi, en était le fon­da­teur, et Chô­min — le ré­dac­teur en chef. L’ des deux hommes re­mon­tait à leur sé­jour à Pa­ris. Le jour­nal s’ouvrait par un ar­ticle re­mar­quable, où Chô­min com­pa­rait le ci­toyen non libre «au bon­saï ou à la fleur éle­vée sous serre qui perd son par­fum et sa na­tu­relle, et ne peut ar­ri­ver à dé­ve­lop­per plei­ne­ment toute la de son feuillage»; tan­dis que le ci­toyen libre, pa­reil à une fleur des champs, «em­baume de tout son par­fum et prend une cou­leur d’un vert sombre et pro­fond». Un mois après, la condam­na­tion à des de pri­son de plu­sieurs ac­cula le jour­nal à ces­ser sa pa­ru­tion; mais Chô­min ne lâ­cha ja­mais le pin­ceau du com­bat.

  1. Par­fois tra­duit «Col­loque po­li­tique de trois bu­veurs» ou «L’Entretien des trois bu­veurs sur le gou­ver­ne­ment de l’État». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «三酔人経綸問答». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 中江兆民. De son vrai nom Na­kae To­ku­suke, pour le­quel on trouve deux gra­phies : 篤助 et 篤介. Icône Haut
  1. En ja­po­nais 東洋のルソー. Icône Haut
  2. Dans Shi­nya Ida, «La vue par Na­kaé Chô­min». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «東洋自由新聞». Icône Haut

Euclide, « Les Éléments. Tome II »

éd. Presses universitaires de France, coll. Bibliothèque d’histoire des sciences, Paris

éd. Presses uni­ver­si­taires de , coll. Bi­blio­thèque d’ des , Pa­ris

Il s’agit des «Élé­ments» («Ta Stoi­cheia» 1) ou « élé­men­taire» («Hê Stoi­cheiô­sis» 2) d’ 3, cé­lèbre sa­vant , dont le nom est pour la ce qu’est le nom d’Einstein pour la . La science grecque est es­sen­tiel­le­ment dé­duc­tive. C’est avec elle que l’esprit hu­main conçoit, pour la pre­mière fois, la pos­si­bi­lité de po­ser un pe­tit nombre de prin­cipes et d’en dé­duire un en­semble de vé­ri­tés qui en soient la consé­quence né­ces­saire. Les «Élé­ments» d’Euclide passent pour le mo­dèle du genre. Ils dé­butent par une liste d’«» (c’est-à-dire de prin­cipes que l’on de­mande au lec­teur d’admettre sans dé­mons­tra­tion), énon­cés de telle sorte qu’ils peuvent être ac­cep­tés par cha­cun; tout en étant aussi peu nom­breux que pos­sible (en­vi­ron une di­zaine), ils suf­fisent à as­su­rer la construc­tion de tout l’édifice ma­thé­ma­tique. Dans une pre­mière lec­ture, l’on se­rait tenté de croire qu’Euclide est l’inventeur de ce genre de construc­tion. Il ne cite au­cun nom de pré­dé­ces­seur; des pro­po­si­tions que nous dé­si­gnons sous les de «théème de Py­tha­gore» ou «de Tha­lès» prennent place dans ses «Élé­ments» sans que soient rap­pe­lés ceux qui les ont énon­cées en pre­mier. Ce­pen­dant, Eu­clide a beau ne pas ci­ter ses , son œuvre dé­cèle une di­ver­sité d’ qui ne trompe pas; elle n’est pas et ne sau­rait être l’œuvre d’une seule . Des géo­mètres plus an­ciens — Hip­po­crate de Chios 4, Her­mo­time de Co­lo­phon 5, Eu­doxe de Cnide 6, Théé­tète d’Athènes 7, Theu­dios de Ma­gné­sie 8 — avaient écrit des «Élé­ments». Le mé­rite d’Euclide est d’avoir réuni leurs dé­mons­tra­tions et sur­tout d’avoir com­posé un tout qui, par un en­chaî­ne­ment plus exact, fit ou­blier les ou­vrages avant le sien, qui de­vint le plus im­por­tant sur cette . Voici ce qu’en dit Pro­clus dans ses «Com­men­taires aux “Élé­ments”» : «En ras­sem­blant des “Élé­ments”, Eu­clide en a co­or­donné beau­coup d’Eudoxe, per­fec­tionné beau­coup de Théé­tète et évo­qué dans d’irréfutables dé­mons­tra­tions ceux que ses pré­dé­ces­seurs avaient mon­trés d’une ma­nière re­lâ­chée»

  1. En grec «Τὰ Στοιχεῖα». Icône Haut
  2. En grec «Ἡ Στοιχείωσις». Icône Haut
  3. En grec Εὐκλείδης. Au­tre­fois trans­crit Eu­clides. On l’a long­temps confondu avec Eu­clide de Mé­gare, phi­lo­sophe, «bien qu’ils n’aient pas été contem­po­rains et qu’ils aient dif­féré l’un de l’autre au­tant par leur genre d’esprit… que par la de leurs tra­vaux» (Louis Fi­guier). Icône Haut
  4. En grec Ἱπποκράτης ὁ Χῖος. Par­fois trans­crit Hip­po­crate de Chio. À ne pas confondre avec Hip­po­crate de Cos, le cé­lèbre mé­de­cin, qui vé­cut à la même époque. Icône Haut
  1. En grec Ἑρμότιμος ὁ Κολοφώνιος. Icône Haut
  2. En grec Εὔδοξος ὁ Κνίδιος. Icône Haut
  3. En grec Θεαίτητος ὁ Ἀθηναῖος. Icône Haut
  4. En grec Θεύδιος ὁ Μάγνης. Icône Haut

Euclide, « Les Éléments. Tome I »

éd. Presses universitaires de France, coll. Bibliothèque d’histoire des sciences, Paris

éd. Presses uni­ver­si­taires de , coll. Bi­blio­thèque d’ des , Pa­ris

Il s’agit des «Élé­ments» («Ta Stoi­cheia» 1) ou « élé­men­taire» («Hê Stoi­cheiô­sis» 2) d’ 3, cé­lèbre sa­vant , dont le nom est pour la ce qu’est le nom d’Einstein pour la . La science grecque est es­sen­tiel­le­ment dé­duc­tive. C’est avec elle que l’esprit hu­main conçoit, pour la pre­mière fois, la pos­si­bi­lité de po­ser un pe­tit nombre de prin­cipes et d’en dé­duire un en­semble de vé­ri­tés qui en soient la consé­quence né­ces­saire. Les «Élé­ments» d’Euclide passent pour le mo­dèle du genre. Ils dé­butent par une liste d’«» (c’est-à-dire de prin­cipes que l’on de­mande au lec­teur d’admettre sans dé­mons­tra­tion), énon­cés de telle sorte qu’ils peuvent être ac­cep­tés par cha­cun; tout en étant aussi peu nom­breux que pos­sible (en­vi­ron une di­zaine), ils suf­fisent à as­su­rer la construc­tion de tout l’édifice ma­thé­ma­tique. Dans une pre­mière lec­ture, l’on se­rait tenté de croire qu’Euclide est l’inventeur de ce genre de construc­tion. Il ne cite au­cun nom de pré­dé­ces­seur; des pro­po­si­tions que nous dé­si­gnons sous les de «théème de Py­tha­gore» ou «de Tha­lès» prennent place dans ses «Élé­ments» sans que soient rap­pe­lés ceux qui les ont énon­cées en pre­mier. Ce­pen­dant, Eu­clide a beau ne pas ci­ter ses , son œuvre dé­cèle une di­ver­sité d’ qui ne trompe pas; elle n’est pas et ne sau­rait être l’œuvre d’une seule . Des géo­mètres plus an­ciens — Hip­po­crate de Chios 4, Her­mo­time de Co­lo­phon 5, Eu­doxe de Cnide 6, Théé­tète d’Athènes 7, Theu­dios de Ma­gné­sie 8 — avaient écrit des «Élé­ments». Le mé­rite d’Euclide est d’avoir réuni leurs dé­mons­tra­tions et sur­tout d’avoir com­posé un tout qui, par un en­chaî­ne­ment plus exact, fit ou­blier les ou­vrages avant le sien, qui de­vint le plus im­por­tant sur cette . Voici ce qu’en dit Pro­clus dans ses «Com­men­taires aux “Élé­ments”» : «En ras­sem­blant des “Élé­ments”, Eu­clide en a co­or­donné beau­coup d’Eudoxe, per­fec­tionné beau­coup de Théé­tète et évo­qué dans d’irréfutables dé­mons­tra­tions ceux que ses pré­dé­ces­seurs avaient mon­trés d’une ma­nière re­lâ­chée»

  1. En grec «Τὰ Στοιχεῖα». Icône Haut
  2. En grec «Ἡ Στοιχείωσις». Icône Haut
  3. En grec Εὐκλείδης. Au­tre­fois trans­crit Eu­clides. On l’a long­temps confondu avec Eu­clide de Mé­gare, phi­lo­sophe, «bien qu’ils n’aient pas été contem­po­rains et qu’ils aient dif­féré l’un de l’autre au­tant par leur genre d’esprit… que par la de leurs tra­vaux» (Louis Fi­guier). Icône Haut
  4. En grec Ἱπποκράτης ὁ Χῖος. Par­fois trans­crit Hip­po­crate de Chio. À ne pas confondre avec Hip­po­crate de Cos, le cé­lèbre mé­de­cin, qui vé­cut à la même époque. Icône Haut
  1. En grec Ἑρμότιμος ὁ Κολοφώνιος. Icône Haut
  2. En grec Εὔδοξος ὁ Κνίδιος. Icône Haut
  3. En grec Θεαίτητος ὁ Ἀθηναῖος. Icône Haut
  4. En grec Θεύδιος ὁ Μάγνης. Icône Haut