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Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome V. Œuvres en prose (1852-1894) »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «L’Inde fran­çaise» et autres œuvres de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la an­tique. Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome IV. Poèmes tragiques • Les Érinnyes • Derniers Poèmes • L’Apollonide »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Poèmes tra­giques» et autres œuvres de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Heredia, « Correspondance. Tome II. Les Années parnassiennes (1866-1876) »

éd. H. Champion, coll. Bibliothèque des correspondances, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Bi­blio­thèque des cor­res­pon­dances, Pa­ris

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 2. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 3 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. À ne pas confondre avec José María He­re­dia y He­re­dia, cou­sin ger­main de He­re­dia et au­teur de l’ode au «Nia­gara». Icône Haut
  2. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
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Moténabbi, « Le Livre des sabres : choix de poèmes »

éd. Sindbad, coll. La Petite Bibliothèque de Sindbad, Arles

éd. Sind­bad, coll. La Pe­tite Bi­blio­thèque de Sind­bad, Arles

Il s’agit d’Abou’ltayyib 1, sur­nommé  2, or­gueilleux poète de Cour, rendu cé­lèbre en ser­vant dif­fé­rents princes arabes, en chan­tant leurs hauts faits et leurs bien­faits, en se brouillant avec eux, en se ven­geant par des sa­tires des louanges qu’il leur avait don­nées au­pa­ra­vant. Ses poèmes ont quel­que­fois de la beauté dans leur ; mais, plus sou­vent en­core, ils ne brillent que par ce sin­gu­lier mé­lange d’insolence et de po­li­tesse, de bas­sesse et d’ qui dis­tingue les cour­ti­sans; cet art de plaire aux grands en se mo­quant d’eux. Si l’on en croit ses ri­vaux, ce poète était le fils d’un simple por­teur d’ dans la ville de Koufa (en ), quoiqu’il se van­tât beau­coup de sa . Dès sa , il fut tour­menté par une am­bi­tion in­com­men­su­rable, ré­con­for­tée par les de sa , qui était payée très chè­re­ment par les princes aux­quels il s’attachait. Bien­tôt, la tête lui tourna, et il crut pou­voir pas­ser à un aussi juste titre pour pro­phète en vers, que Ma­ho­met l’avait été en prose; cela lui va­lut le sur­nom de Mo­té­nabbi («ce­lui qui se pré­tend pro­phète»). Mais, en­fin, quand il se vit dans l’impossibilité de réa­li­ser cet ; quand le et les oc­ca­sions le dé­trom­pèrent en le rap­pe­lant à une si brève, si or­di­naire, si fa­ta­le­ment hu­maine; quand il son­gea que des pans en­tiers de son am­bi­tieuse res­te­raient à ja­mais en­se­ve­lis dans l’ombre, ce fut un dé­bor­de­ment d’une amer­tume sans pa­reille. «De là, cet -propre qui, au lieu de re­cher­cher à bien faire pour ga­gner l’estime d’ et de­ve­nir , se trans­forme en égoïsme hai­neux et mal­veillant à l’égard des autres [ou en] quand ils ont échoué», dit M. Jo­seph Da­her 3. Té­moin les vers sui­vants où il dit aux hommes tout le mé­pris et toute la haine qu’ils lui ins­pirent : «Je les pe­tites gens de ce siècle, car le plus docte d’entre eux est un cré­tin, le plus éner­gique un lâche, le plus noble un chien, le plus clair­voyant un aveugle, le plus vi­gi­lant un loir, et le plus cou­ra­geux un singe».

  1. En أبو الطيب. Par­fois trans­crit Abou’l Tayib, Abou ṭ-Ṭayyib, Aboul Thaïeb ou Abū al-Ṭaiyib. Icône Haut
  2. En arabe المتنبي. Par­fois trans­crit Mo­ta­nabbî, Mo­ta­nabby, Mo­té­nabby, Mo­te­nabi, Mo­te­nebbi, Mou­ta­nabbi, Mou­ta­nabi, Mu­ta­nabi ou Mu­ta­nabbī. Icône Haut
  1. «Es­sai sur le chez le poète arabe al-Mu­ta­nabbī», p. 54. Icône Haut

Rimbaud, « Œuvres : des Ardennes au désert »

éd. Pocket, coll. Pocket classiques, Paris

éd. Po­cket, coll. Po­cket clas­siques, Pa­ris

Il s’agit d’Arthur Rim­baud, poète (XIXe siècle). Les bê­tises se sont ac­cu­mu­lées sur le compte de Rim­baud, mais peut-être qu’il est cou­pable de les avoir per­mises, et de ne pas avoir rendu im­pos­sibles cer­taines in­ter­pré­ta­tions ex­tra­va­gantes, en se plai­sant, dans la se­conde par­tie de son œuvre, à faire des phrases sans suite, des phrases d’un es­prit fou, dé­tra­qué, dé­ré­glé, des phrases dont il se ré­ser­vait la tra­duc­tion, et dont il di­sait : «Ça dit ce que ça dit, lit­té­ra­le­ment et dans tous les sens» 1; «Je no­tais l’inexprimable, je fixais des ver­tiges» 2; «J’ai seul la clef de cette pa­rade sau­vage» 3; etc. Mais nous n’avons pas en­vie de nous dé­cou­ra­ger d’avance. Nous avons en­vie, au contraire, de sa­voir, très dé­ci­dé­ment, à quoi nous en te­nir sur cette se­conde par­tie si contro­ver­sée. La bonne est d’aller pas à pas, com­men­çant par le viol de Rim­baud. Et d’abord, qu’est-ce qui per­met de par­ler de viol? Un de ses poèmes le per­met, qui porte le titre du «Cœur v[i]olé», et qui re­pro­duit, avec des mots qui ne s’inventent pas, les scènes abo­mi­nables aux­quelles Rim­baud a été obligé de se sou­mettre sous la des ignobles in­di­vi­dus au mi­lieu des­quels il s’est trouvé en pleine Com­mune de Pa­ris (mai 1871), lui si jeune :

«Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur cou­vert de ca­po­ral :
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe :
Sous les quo­li­bets de la troupe
Qui pousse un gé­né­ral,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur cou­vert de ca­po­ral!
Ithy­phal­liques et piou­piesques,
Leurs quo­li­bets l’ont dé­pravé!
», etc.

  1. À sa mère, à pro­pos d’«Une Sai­son en en­fer». Icône Haut
  2. « du Verbe». Icône Haut
  1. «Pa­rade». Icône Haut

Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome III. Poèmes barbares »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Poèmes » de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome II. Poèmes antiques »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Poèmes an­tiques» de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
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Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome I. L’Œuvre romantique (1837-1847) »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Pre­mières Poé­sies» et autres œuvres de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la an­tique. Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
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Heredia, « Correspondance. Tome I. Les Années de formation (1846-1865) »

éd. H. Champion, coll. Bibliothèque des correspondances, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Bi­blio­thèque des cor­res­pon­dances, Pa­ris

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 2. L’impression que fit l’ sur ces fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la an­tique. Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 3 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. À ne pas confondre avec José María He­re­dia y He­re­dia, cou­sin ger­main de He­re­dia et au­teur de l’ode au «Nia­gara». Icône Haut
  2. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Heredia, « Œuvres poétiques complètes. Tome II. Autres Sonnets • Poésies diverses »

éd. Les Belles Lettres, coll. Les Textes français, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Les Textes , Pa­ris

Il s’agit des «Frag­ments poé­tiques» de  1, poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ fran­çais qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 2. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 3 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. À ne pas confondre avec José María He­re­dia y He­re­dia, cou­sin ger­main de He­re­dia et au­teur de l’ode au «Nia­gara». Icône Haut
  2. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Catulle, « Les Poésies »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de Ca­tulle 1, poète (Ie siècle av. J.-C.), qui s’est es­sayé dans tous les genres, de­van­çant Vir­gile dans l’, Ho­race dans l’ode, Ovide, Ti­bulle, Pro­perce dans l’élégie amou­reuse, Mar­tial dans l’épigramme et ce que nous ap­pe­lons la lé­gère. Sous un air de sim­pli­cité ex­trême, et ne for­mant pas cent pages, son pe­tit livre, ce «nou­vel en­fant d’une muse ba­dine» comme il l’appelle 2, est une an­nonce com­plète, une sorte de pré­lude à toute la poé­sie du siècle d’Auguste. On se gé­né­ra­le­ment que les Ro­mains de cette époque étaient le le plus po­licé de l’; c’est une er­reur grave, que les poé­sies de Ca­tulle suf­fi­raient au be­soin pour dé­men­tir. En­ri­chis tout à coup par les dé­pouilles des peuples qu’ils avaient conquis, les Ro­mains pas­sèrent, sans tran­si­tion, de la sé­vère des camps aux dé­rè­gle­ments des dé­bauches, des fes­tins, de toutes les dé­penses, et aux ex­cès les plus cra­pu­leux. Sal­luste écrit 3 : «Dès que les ri­chesses eurent com­mencé à être ho­no­rées… la per­dit son , la de­vint un op­probre, et l’antique sim­pli­cité fut ée comme une af­fec­ta­tion mal­veillante. Par les ri­chesses, on a vu se ré­pandre parmi notre , avec l’, la dé­bauche et la cu­pi­dité; puis… la pro­di­ga­lité de son pa­tri­moine, la convoi­tise de la for­tune d’, l’entier mé­pris de l’, de la pu­di­cité, des choses di­vines et hu­maines… Les hommes se pros­ti­tuaient comme des , et les femmes af­fi­chaient leur im­pu­di­cité». C’est au mi­lieu de cette mi-bar­bare, mi-ci­vi­li­sée que vé­cut notre poète. Ami de tous les plai­sirs et de la bonne chère, joyeux vi­veur de la grande ville, amant vo­lage de ces beau­tés vé­nales pour les­quelles se rui­nait la jeu­nesse d’alors, il se vit obligé de mettre en gage ses biens pour s’adonner aux charmes dan­ge­reux de la pas­sion amou­reuse. Dans un mor­ceau cé­lèbre, tout à coup il s’interrompt et se re­proche le mau­vais usage qu’il fait de ses loi­sirs. Il se dit à lui-même : «Prends-y garde, Ca­tulle, [tes loi­sirs] te se­ront fu­nestes. Ils ont pris trop d’empire sur ton . N’oublie pas qu’ils ont perdu les rois et les Em­pires»

  1. En la­tin Gaius Va­le­rius Ca­tul­lus. Icône Haut
  2. p. 3. Icône Haut
  1. «Conju­ra­tion de Ca­ti­lina», ch. XII. Icône Haut

Sappho, « La Poésie »

éd. de l’Aire, coll. Le Chant du monde, Vevey

éd. de l’Aire, coll. Le Chant du , Ve­vey

Il s’agit de «La » («Melê» 1) de Sap­pho de Les­bos 2 (VIIe siècle av. J.-C.), la poé­tesse la plus re­nom­mée de toute la par ses vers et par ses amours, et l’une des seules de l’ dont la ait tra­versé les siècles. Stra­bon la consi­dère comme «un pro­dige» et pré­cise : «Je ne sache pas que, dans tout le cours des dont l’ a gardé le , au­cune femme ait pu, même de loin, sous le rap­port du ly­rique, ri­va­li­ser avec elle» 3. J’ajouterais aussi les mots que l’auteur du «Voyage du jeune Ana­char­sis en Grèce» met dans la bouche d’un ci­toyen de My­ti­lène et qui contiennent un ré­sumé élo­quent des hom­mages ren­dus par les Grecs au ta­lent de Sap­pho : «Elle a peint tout ce que la offre de plus riant. Elle l’a peint avec les les mieux as­sor­ties, et ces cou­leurs elle sait au be­soin tel­le­ment les nuan­cer, qu’il en ré­sulte tou­jours un heu­reux mé­lange d’ombres et de … Mais avec quelle force de gé­nie nous en­traîne-t-elle lorsqu’elle dé­crit les charmes, les trans­ports et l’ivresse de l’! Quels ta­bleaux! Quelle ! Do­mi­née, comme la Py­thie, par le qui l’agite, elle jette sur le pa­pier des ex­pres­sions en­flam­mées; ses y tombent comme une grêle de traits, comme une pluie de qui va tout consu­mer». Toutes ces qua­li­tés la firent sur­nom­mer la dixième des muses : «Les muses, dit-on, sont au nombre de neuf. Quelle er­reur! Voici en­core Sap­pho de Les­bos qui fait dix» 4. On ra­conte que Sap­pho épousa, fort jeune, le plus riche ha­bi­tant d’une île voi­sine, mais qu’elle en de­vint veuve aus­si­tôt. Le culte de la poé­sie fut dès ce mo­ment sa plus chère oc­cu­pa­tion. Elle réunit au­tour d’elle plu­sieurs , dont elle fit ses élèves ou ses amantes; car il faut sa­voir que son ar­deur amou­reuse, dont pré­tend qu’elle était «non moindre que le feu de l’Etna» («Ætnæo non mi­nor igne»), s’étendait sur les per­sonnes de son sexe. Il ne nous reste, du grand nombre de ses , , et épi­tha­lames, que quelques pe­tits frag­ments qui se trouvent dis­sé­mi­nés dans les an­ciens scho­liastes, et sur­tout une ode en­tière que Sap­pho fit à la louange d’une de ses maî­tresses.

  1. En «Μέλη». Icône Haut
  2. En grec Σαπφὼ ἡ Λεσϐία. «Mais son nom au­then­tique était Ψάπφω (Psap­phô), au té­moi­gnage de la poé­tesse elle-même et de mon­naies my­ti­lé­niennes. Des mon­naies d’Érésos ont la forme sim­pli­fiée Σαπφώ (Sap­phô) qui est de­ve­nue en grec la forme la plus com­mune et a abouti fi­na­le­ment à Σαφώ (Sa­phô)», dit Aimé Puech. Icône Haut
  1. En grec «ἡ Σαπφώ, θαυμαστόν τι χρῆμα· οὐ γὰρ ἴσμεν ἐν τῷ τοσούτῳ χρόνῳ τῷ μνημονευομένῳ φανεῖσάν τινα γυναῖκα ἐνάμιλλον οὐδὲ κατὰ μικρὸν ἐκείνῃ ποιήσεως χάριν». Icône Haut
  2. Pla­ton dans «An­tho­lo­gie grecque, d’après le ma­nus­crit pa­la­tin». Icône Haut

Homère, « Odyssée »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «L’Odyssée» 1 d’ 2. «Le chantre des ex­ploits hé­roïques, l’interprète des , le se­cond dont s’éclairait la , la lu­mière des muses, la tou­jours jeune du en­tier, Ho­mère, il est là, étran­ger, sous le sable de ce ri­vage», dit une épi­gramme fu­né­raire 3. On sait qu’Alexandre de Ma­cé­doine por­tait tou­jours avec lui une co­pie des chants d’Homère, et qu’il consa­crait à la garde de ce tré­sor une cas­sette pré­cieuse, en­ri­chie d’ et de pier­re­ries, trou­vée parmi les ef­fets du roi Da­rius. Alexandre mou­rut; l’immense Em­pire qu’il avait ras­sem­blé pour un ins­tant tomba en ruines; mais par­tout où avaient volé les se­mences de la grecque, les chants d’Homère avaient fait le voyage mys­té­rieux. Par­tout, sur les bords de la Mé­di­ter­ra­née, on par­lait , on écri­vait avec les lettres grecques, et nulle part da­van­tage que dans cette ville à l’embouchure du Nil, qui por­tait le nom de son fon­da­teur : Alexan­drie. «C’est là que se fai­saient les pré­cieuses co­pies des chants, là que s’écrivaient ces , dont la plu­part ont péri six ou sept siècles plus tard avec la fa­meuse bi­blio­thèque d’Alexandrie, que fit brû­ler le ca­life Omar, ce bien­fai­teur des éco­liers», dit Frie­drich Spiel­ha­gen 4. Les Ro­mains re­cueillirent, au­tant qu’il était pos­sible à un guer­rier et igno­rant, l’héritage du grec. Et c’était Ho­mère qu’on met­tait entre les mains du jeune comme élé­ment de son , et dont il conti­nuait plus tard l’étude dans les hautes écoles d’Athènes. Si Es­chyle dit que ses tra­gé­dies ne sont que «les re­liefs des grands fes­tins d’Homère» 5, on peut le dire avec en­core plus de des Ro­mains, qui s’invitent chez Ho­mère et re­viennent avec quelque croûte à gru­ger, un mor­ceau de car­ti­lage des mets qu’on a ser­vis.

  1. En grec «Ὀδύσσεια». Icône Haut
  2. En grec Ὅμηρος. Icône Haut
  3. En grec «Ἡρώων κάρυκ’ ἀρετᾶς, μακάρων δὲ προφήταν, Ἑλλάνων βιοτᾷ δεύτερον ἀέλιον, Μουσῶν φέγγος Ὅμηρον, ἀγήραντον στόμα κόσμου παντός, ἁλιρροθία, ξεῖνε, κέκευθε κόνις». An­ti­pa­ter de Si­don dans «An­tho­lo­gie grecque, d’après le ma­nus­crit pa­la­tin». Icône Haut
  1. «Ho­mère», p. 513. Icône Haut
  2. En grec «τεμάχη τῶν Ὁμήρου μεγάλων δείπνων». Athé­née, «Ban­quet des sa­vants». Icône Haut