Il s’agit de Catulle 1, poète latin (Ie siècle av. J.-C.), qui s’est essayé dans tous les genres, devançant Virgile dans l’épopée, Horace dans l’ode, Ovide, Tibulle, Properce dans l’élégie amoureuse, Martial dans l’épigramme et ce que nous appelons la poésie légère. Sous un air de simplicité extrême, et ne formant pas cent pages, son petit livre, ce « nouvel enfant d’une muse badine » comme il l’appelle 2, est une annonce complète, une sorte de prélude à toute la poésie du siècle d’Auguste. On se figure généralement que les Romains de cette époque étaient le peuple le plus policé de l’Antiquité ; c’est une erreur grave, que les poésies de Catulle suffiraient au besoin pour démentir. Enrichis tout à coup par les dépouilles des peuples qu’ils avaient conquis, les Romains passèrent, sans transition, de la discipline sévère des camps aux dérèglements des débauches, des festins, de toutes les dépenses, et aux excès les plus crapuleux. Salluste écrit 3 : « Dès que les richesses eurent commencé à être honorées… la vertu perdit son influence, la pauvreté devint un opprobre, et l’antique simplicité fut regardée comme une affectation malveillante. Par les richesses, on a vu se répandre parmi notre jeunesse, avec l’orgueil, la débauche et la cupidité ; puis… la prodigalité de son patrimoine, la convoitise de la fortune d’autrui, l’entier mépris de l’honneur, de la pudicité, des choses divines et humaines… Les hommes se prostituaient comme des femmes, et les femmes affichaient leur impudicité ». C’est au milieu de cette société mi-barbare, mi-civilisée que vécut notre poète. Ami de tous les plaisirs et de la bonne chère, joyeux viveur de la grande ville, amant volage de ces beautés vénales pour lesquelles se ruinait la jeunesse d’alors, il se vit obligé de mettre en gage ses biens pour s’adonner aux charmes dangereux de la passion amoureuse. Dans un morceau célèbre, tout à coup il s’interrompt et se reproche le mauvais usage qu’il fait de ses loisirs. Il se dit à lui-même : « Prends-y garde, Catulle, [tes loisirs] te seront funestes. Ils ont pris trop d’empire sur ton âme. N’oublie pas qu’ils ont perdu les rois et les Empires » 4.
une annonce complète, une sorte de prélude à toute la poésie du siècle d’Auguste
L’objet le plus constant des affections de Catulle, auquel il revient sans cesse, mais qui paraît n’avoir été guère plus fidèle que lui, est cette fameuse Lesbie qu’il a tour à tour adulée et dénigrée. « J’aime et je hais. — Comment se peut-il ? — Je l’ignore ; mais je le sens, et ce double sentiment déchire mon cœur », dit-il 5. On a cherché à lever le masque qui couvrait cette insigne coquette. Apulée, plus capable et plus à portée que nous de recueillir les anecdotes de ce genre, nous apprend que sous le nom de Lesbie, emprunté peut-être à Sappho de Lesbos, notre poète a chanté Clodia. L’orateur Cicéron a tracé, de main de maître, un portrait de cette femme scandaleuse — portrait qui, tout cruel qu’il est, ne peut pas être loin de la vérité. Cette Clodia, dit Cicéron 6, après avoir empoisonné son mari, finit par tomber dans le dévergondage le plus effréné : elle s’abandonna, sans pudeur, à tous les débauchés et porta le mépris du blâme public jusqu’à louer un jardin sur les rives du Tibre afin de choisir, parmi les baigneurs, ceux qui satisferaient le plus à sa fougue érotique. Pour parler de cette femme qui « se prêtait complaisamment à tous les goûts des magnanimes descendants de Romulus », de cet « ornement des coins de rue et des carrefours » comme il l’appelle 7, Catulle emploie, à l’exemple de Sappho et de Callimaque, une foule de particules qui, sans rien ajouter au sens, ne laissent pas de donner à son style un air charmant de nonchalance, d’abandon et quelquefois de désordre, qui éloigne toute idée d’affectation et de peine, et caractérise en même temps très bien ces mouvements du cœur que l’art n’imite jamais plus parfaitement que lorsqu’il se néglige. « Celui qui pourra expliquer le charme des regards, du sourire, de la démarche d’une femme aimable, celui-là pourra expliquer le charme des vers de Catulle. Les amateurs les savent par cœur, et Racine les citait souvent avec admiration », dit un critique 8.
Il n’existe pas moins de dix-huit traductions françaises des poésies, mais s’il fallait n’en choisir qu’une seule, je choisirais celle de François-Joseph-Michel Noël.
« Quæris, quot mihi basiationes
Tuæ, Lesbia, sint satis superque.
Quam magnus numerus Libyssæ harenæ
Laserpiciferis jacet Cyrenis,
Oraclum Jovis inter æstuosi
Et Batti veteris sacrum sepulcrum ;
Aut quam sidera multa, cum tacet nox,
Furtivos hominum vident amores :
Tam te basia multa basiare
Vesano satis et super Catullo est,
Quæ nec pernumerare curiosi
Possint nec mala fascinare lingua. »
— Poème dans la langue originale
« Combien de baisers il faut à ton amant pour te demander grâce ? Quelle question, ô Lesbie ! Volons aux champs parfumés de Cyrène ; comptons les grains de la mer de sable qui sépare le temple de Jupiter Ammon de la tombe révérée de l’antique Battus 9 ; comptons les feux qui, dans le silence des nuits, éclairent les doux larcins de l’amour : autant de baisers… Mais non… dans l’ivresse qui m’agite, je veux, avant de te demander grâce, que le nombre en échappe au calcul des jaloux, aux noirs enchantements de la magie. »
— Poème dans la traduction de Noël
« Tu demandes combien, pour répondre à mes vœux,
Ô Lesbie, il me faut de baisers amoureux ?
Autant que l’on découvre, aux déserts de Cyrène,
Du saint tombeau du vieux Battus
Au temple de l’amant d’Alcmène,
De grains sableux, par l’aquilon battus ;
Autant que, par la nuit au langoureux silence,
Les astres, complétant leur cours,
Peuvent, dans leur trajet immense,
Voir ici-bas de furtives amours.
Oui, voilà ce qu’il faut à ma tendre furie :
Des baisers sans fin renaissants,
Qui déroutent l’œil de l’envie
Et des rivaux les charmes malfaisants. »
— Poème dans la traduction d’Alfred Canel (XIXe siècle)
« Si tu cherches combien mes feux
Veulent de baisers amoureux,
Vole à l’odorante Cyrène :
Autant que l’aquilon entraîne
De sables brûlants abattus,
Du temple de l’amant d’Alcmène
Au saint tombeau du vieux Battus ;
Autant que la nuit taciturne
Allume d’astres en son cours,
Autant que son voile nocturne
Cache de furtives amours.
Que sur ta bouche si jolie
Mes rivaux brûlent d’en placer,
Et que la triste et pâle envie
Brûle à son tour d’en effacer ! »
— Poème dans la traduction de Charles-Louis Mollevaut (XIXe siècle)
« Tu me demandes, Lesbie, combien de tes baisers il faudrait pour satisfaire, pour vaincre mon avidité. Autant de grains de sable sont amoncelés en Libye dans les champs parfumés de Cyrène, entre le temple brûlant de Jupiter et la tombe révérée de l’antique Battus ; autant d’astres éclairent dans le silence de la nuit les furtives amours des mortels : autant de baisers il faudrait à l’insensé Catulle pour calmer ses ardeurs. Ah ! puissent les envieux n’en pouvoir compter le nombre, et les enchanteurs à la langue funeste n’en parler jamais ! »
— Poème dans la traduction de Ferdinand Collet et Vincent Joguet (XIXe siècle)
« Tu demandes, Lesbie, combien il me faut de baisers pour que je crie merci ? Compte donc les sables de la Libye, et ceux de Cyrène où croît le laser 10, et ceux du prophétique Ammon, et ceux qui entourent la tombe de l’antique Battus. Compte encore les étoiles, silencieux témoins de tant de doux larcins. Catulle, dans son ivresse, veut que tu lui donnes autant de baisers avant qu’il demande grâce. Que le nombre en échappe aux calculs indiscrets et à la langue mauvaise des sorciers ! »
— Poème dans la traduction de … Denanfrid (XIXe siècle)
« Ainsi tu demandes, Lesbie,
Combien pour m’assouvir il faut de tes baisers ?
Compte les grains de sable aux déserts de Libye,
Dans les champs de Cyrène embaumés de lasers,
Du temple où Jupiter parle entre les tempêtes
Au tombeau saint où dort Battus des anciens jours ;
Compte là-haut combien d’astres, aux nuits muettes,
Regardent des humains les furtives amours.
Il en faudrait autant de baisers de tes lèvres,
Pour assouvir Catulle en proie à mille fièvres…
Que le nombre en échappe aux jaloux, à leurs yeux,
À l’ensorcellement de leurs mots envieux ! »
— Poème dans la traduction d’Eugène Rostand (XIXe siècle)
« Tu me demandes, Lesbie, combien de tes baisers il faudrait pour me satisfaire, pour me forcer à dire : “Assez” ? Autant de grains de sable sont amoncelés en Libye, dans les champs parfumés de Cyrène, entre le temple brûlant de Jupiter et la tombe révérée de l’antique Battus ; autant d’astres, par une nuit paisible, éclairent les furtives amours des mortels : autant il faudrait à Catulle de baisers de ta bouche pour étancher sa soif délirante, pour le forcer de dire : “Assez”. Ah ! puisse leur nombre échapper au calcul de l’envie, à la langue funeste des enchanteurs ! »
— Poème dans la traduction de Charles Héguin de Guerle (XIXe siècle)
« Tu demandes combien de baisers amoureux
Il faut à ton amant, jeune et tendre Lesbie ?…
Autant et plus qu’il est de sables de Libye
Dans les champs de Cyrène, en ces déserts affreux
Par qui sont séparés immensément entre eux
Le saint temple d’Ammon et la tombe sacrée
Du vieux Battus ; autant et plus qu’en l’empyrée
Brillent de feux, la nuit, sur nos secrets amours :
Autant et plus sans doute, et toujours, et toujours !
Qu’à vouloir les compter s’épuise en vain l’envie
Désormais inhabile à troubler notre vie !… »
— Poème dans la traduction de Louis-Théodore Paulinier (XIXe siècle)
« Tu demandes combien de tes baisers, ma Lesbie, il me faudrait pour que j’en aie assez et trop. Autant de grains de sable, en Libye, couvrent le sol de Cyrène fertile en laser, entre le temple brûlant où Jupiter rend ses oracles et le tombeau sacré du vieux Battus ; autant d’astres, dans la nuit silencieuse, voient les amours furtives des humains : autant il faudrait de tes baisers à Catulle, dans son délire, pour qu’il en ait assez et trop, si bien que les curieux ne puissent les compter ni, d’une langue envieuse, leur jeter un sort. »
— Poème dans la traduction de Georges Lafaye (éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris)
« Combien, dis-tu, faudrait-il de baisers pour que Catulle demandât grâce à Lesbie ? Combien, Lesbie ? Ah ! vole aux champs cyrénéens, respire les aromates qui les parfument, et compte alors les grains de sable de ces rivages… Combien de baisers, Lesbie ? Ah ! dans le silence des nuits, compte tous les Astres éclairant alors les amours furtives des mortels. Oui, compte tous les grains de sables, compte toutes les étoiles, Lesbie ; car avant que Catulle éperdu te demande grâce, pour lui, pour les jaloux, et pour les enchanteurs, tes baisers seront innombrables. »
— Poème dans la traduction d’Alexandre-Frédéric-Jacques Masson, marquis de Pezay (XVIIIe siècle)
« Te dirai-je, Lesbie, en ta galante humeur,
Combien pour assouvir les désirs de mon cœur
Je veux de tes baisers, sans qu’on me le conteste,
Pour en avoir assez et quelques-uns de reste ?
Autant qu’en Allemagne on voit de cheveux blonds,
Autant qu’en la Libye on peut voir de sablons,
Et qu’il s’en voit autour de l’ardente Cirène
Et du temple d’Ammon et de l’antique Arène,
Où, du vieux Batte, on fit jadis le grand tombeau
Dans un pays aride éloigné de toute eau ;
Autant que dans le ciel se découvrent d’étoiles,
Qui percent ici-bas au travers de cent voiles
Les amours qui se font durant l’obscure nuit
Entre mille mortels sans tumulte et sans bruit :
Autant de doux baisers donnés à ton Catulle
Lui suffiront, Lesbie, après le crépuscule
Et même, comme il est touché de ton amour,
Quand l’aurore se lève un peu devant le jour.
Alors, Lesbie, alors, sans qu’aucun le conteste,
Peut-être en aurons-nous, comme je crois, de reste,
Sans pourtant que des gens toujours trop curieux
En puissent tenir compte aux esprits envieux,
Ou qu’un sombre murmure, autour d’une effigie,
S’en servît pour charmer nos sens par la magie. »
— Poème dans la traduction en vers de l’abbé Michel de Marolles (XVIIe siècle)
« Tu me demandes, Lesbia, combien je veux de tes baisers pour en avoir assez et quelques-uns de reste ? Autant que le nombre est grand des sables de Libye autour de Cyrène où croît le Benjoin, entre le lieu où le bouillant Jupiter rend ses oracles et le sacré tombeau du vieux Batte ; ou autant que les étoiles, qui sont si nombreuses au ciel, regardent d’amours qui se font à la dérobée parmi les hommes pendant la nuit taciturne : autant de baisers donnés à Catulle, éperdu de ton amour, lui suffiront, et peut-être qu’il y en aura de reste ; sans pourtant que les gens trop curieux les puissent compter, ni qu’une mauvaise langue soit capable d’en tirer quelque avantage pour la magie. »
— Poème dans la traduction en prose de l’abbé Michel de Marolles (XVIIe siècle)
« Tu demandes combien de tes baisers
Me seraient suffisants et plus encore.
Pense alors, ma Lesbie, aux grains de sable
Parfumés par la terre de Cyrène,
De l’oracle brûlant de Jupiter
À la tombe sacrée du vieux Battus ;
Pense aux astres qui fixent en silence
Les amours fugitives des mortels :
C’est autant de baisers qui doivent m’être,
Pauvre fou, suffisants et plus encore
Pour que les curieux, méchantes langues,
Ne nous jettent un sort s’ils les dénombrent. »
— Poème dans la traduction de M. André Markowicz (éd. L’Âge d’homme, coll. Les Grands poèmes du monde, Lausanne)
« Tu me demandes combien de tes baisers il faudrait, Lesbie, pour que j’en aie assez et plus qu’assez ? Autant de grains de sable en Libye couvrent le sol parfumé de Cyrène, entre l’oracle de Jupiter brûlant et le tombeau desséché de l’antique Battus ; autant d’astres, dans le silence nocturne, voient les furtives amours des mortels, qu’il faudrait à ton fou de Catulle de baisers de ta bouche pour en avoir assez et plus qu’assez. Ah ! puisse leur nombre échapper au calcul des curieux et aux charmes de la méchante langue ! »
— Poème dans la traduction de Maurice Rat (éd. Garnier frères, Paris)
« Tu demandes combien de tes baisers, Lesbie,
Il me faudrait pour que j’en eusse assez ou trop ?
Autant que sont les grains du sable de Libye
Où s’enracine la férule de Cyrène,
Entre le temple ardent de Jupiter Ammon
Et le tombeau sacré du vieux Battos ; autant
Qu’en la nuit silencieuse, au ciel, il est d’étoiles
Observant des humains les amours clandestines.
Pour que le fou Catulle en eût assez ou trop,
Il faudrait tant et tant de tes baisers encor
Que jamais nul jaloux n’en vînt à bout du compte
Qui nous portât malheur de sa langue maudite. »
— Poème dans la traduction de M. Olivier Sers (éd. Les Belles Lettres, Paris)
« Que mon bonheur est grand, et que ma joie est grande !
Ma Lesbie enfin me demande
Combien l’ardent Catulle, afin d’être content,
Exige de baisers. Dix mille à chaque instant,
Ou s’il faut en amour me rendre plus traitable,
Autant que l’océan roule de grains de sable,
Autant que l’univers a vu passer de jours,
Autant que, quand la nuit étend ses sombres voiles,
Le ciel fait paraître d’étoiles,
Qui, suivant leurs paisibles cours,
Prennent plaisir à voir nos furtives amours.
Je veux autant de baisers, ma Lesbie,
Qu’un curieux oisif ne puisse supputer,
Dût-il passer, d’une très longue vie,
Tous les jours à compter ;
Et je veux que la pâle et mordante satire,
Qui, répandant partout son venin plein d’horreur,
Donne à la vertu même une noire couleur,
N’ose pourtant blâmer l’amour qui nous inspire. »
— Poème dans la traduction de Jean de La Chapelle (XVIIIe siècle)
« Tu demandes, Lesbie, de combien de baisers tu peux me rassasier ; il en faut bien autant que sont les grains de sable à Cyrène en Libye, pays des aromates, entre l’oracle de Jupiter brûlant et le temple sacré de l’antique Battus ; autant que d’étoiles, en la nuit silencieuse, contemplent les amours furtives des humains ; c’est d’autant de baisers qu’il devra te baiser, pour être rassasié, Catulle en sa démence, et que les indiscrets ne pourront pas compter, ni leur jeter un sort de leur langue mauvaise. »
— Poème dans la traduction de M. Richard Adam (dans « “Amores”, itinéraires amoureux des élégiaques romains : choix de textes », éd. Ph. Picquier, Arles)
« Tu me demandes combien de tes embrassades,
Lesbie, seraient suffisantes et plus que suffisantes pour moi ?
Autant que la multitude innombrable de grains de sable libyen
Qui gît dans Cyrène fertile en laser,
Entre l’oracle torride de Jupiter
Et le saint tombeau de l’antique Battos ;
Autant que d’astres viennent, quand la nuit nuisible est là,
Contempler les amours furtives des hommes :
Voilà le nombre de baisers qui seraient suffisants
Et plus que suffisants pour ton fou de Catulle !
(lacune) »
— Poème dans la traduction de Léon Herrmann (éd. Latomus, Bruxelles-Berchem)
« Tu me demandes, ma Lesbie,
Combien, accordés en secret,
De doux baisers il me faudrait
Pour satisfaire mon envie ;
Pour qu’à ta bouche si jolie,
Quand nous nous tenons enlacés,
Ma lèvre ingrate dise : “Assez !”
Eh bien ! ma belle et tendre amie,
Tous les grains de sable amassés
Dans les plaines de la Libye,
Tous ceux qui se sont entassés
Aux champs parfumés de Cyrenne,
Et que soulève parfois l’air
Dans la vaste et brûlante arène
Qui, du temple de Jupiter,
Sépare la tombe sacrée
De ce vénérable Battus
Dont la mémoire est honorée
En souvenir de ses vertus,
Et les innombrables étoiles
Qui, de la nuit perçant les voiles,
Éclairent les amants heureux,
Ne sauraient, si je les calcule,
Égaler les baisers nombreux
Que de ta bouche attend Catulle,
Et qui, sous ton aimable loi,
Au gré de mon ardeur brûlante,
Étancherait la soif ardente
De l’amour que je sens pour toi.
(lacune) »
— Poème dans la traduction d’Eugène Yvert (XIXe siècle)
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- Vingt poésies de Catulle dans la traduction de Charles Héguin de Guerle, lues par ~SPQR [Source : Audiocité]
- Trois poésies de Catulle dans la traduction de Charles Héguin de Guerle, lues par René Depasse [Source : Littérature audio].
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- Pierre Bayle, « Dictionnaire historique et critique. Tome IV » (XVIIe siècle) [Source : Google Livres]
- Jean-François de La Harpe, « Cours de littérature ancienne et moderne ; suivi du Tableau de la littérature au XIXe siècle par Chénier et du Tableau de la littérature au XVIe siècle par MM. Saint-Marc Girardin et Philarète Chasles. Tome I » (XIXe siècle) [Source : Google Livres]
- Henri Joseph Guillaume Patin, « Du renouvellement de la poésie latine par Lucrèce et par Catulle » dans « Études sur la poésie latine, 3e édition. Tome I » (XIXe siècle), p. 76-99 [Source : Google Livres].
- En latin Gaius Valerius Catullus.
- p. 3.
- « Conjuration de Catilina », ch. XII.
- p. 87.
- p. 221.
- « Plaidoyer pour M. Célius ».
- p. 95.
- Jean-François de La Harpe.
- Fondateur de la ville de Cyrène sur la côte libyenne. Son vrai nom était Aristote, mais un vice d’élocution qu’il avait de naissance le fit surnommer Battus, du verbe grec « battarizô » (βατταρίζω), c’est-à-dire « bégayer, bafouiller ». Il alla consulter l’oracle de Delphes sur ce qu’il avait à faire pour se guérir de cette infirmité. C’est alors que l’oracle lui ordonna d’aller fonder une colonie en Libye.
- Le « laser » ou « laserpicium », connu sous le nom de « silphion » (σίλφιον) chez les Grecs, était une plante très précieuse et très estimée par les Anciens, mais que les Modernes n’ont pas réussi à identifier. Elle ne croissait qu’aux environs de Cyrène dont elle constituait le monopole. On possède des monnaies à l’effigie de Battus, le fondateur de cette ville, où il est représenté recevant d’une main le royaume, de l’autre — le « silphion ». Cyrène ayant été soumise par les Romains, cette plante devint rare et finit par disparaître tout à fait.