Mot-clefHenri II (roi de France)

su­jet

Baïf, «Œuvres complètes. Tome III. Les Jeux»

éd. H. Champion, Paris

éd. H. Cham­pion, Pa­ris

Il s’agit des «Œuvres com­plètes» de Jean-An­toine de Baïf 1, poète fran­çais (XVIe siècle apr. J.-C.). Tan­dis que Du Bel­lay et Ron­sard ont vu maintes fois leurs «Œuvres com­plètes» édi­tées, celles de Baïf ont dû at­tendre le XXIe siècle pour être en­fin réunies (en­core que seuls les pre­miers tomes ont paru à ce jour). Il est vrai que ses vers, où il est tout de même aisé de trou­ver quelques pas­sages ad­mi­rables, sont sou­vent de lec­ture la­bo­rieuse et mal ré­com­pen­sée. Son style est gauche. Son ins­pi­ra­tion est toute d’emprunt. Il prend à pleines mains dans les poètes de l’«An­tho­lo­gie grecque» et leurs imi­ta­teurs néo-la­tins, à moins qu’il ne pille les pé­trar­quistes et les bem­bistes ita­liens. Vic­time de sa trop grande fa­ci­lité, il laisse pas­ser des in­cor­rec­tions, des so­lé­cismes, des mal­adresses et écrit né­gli­gem­ment, sans tâ­ton­ne­ment comme sans re­touches : «La phrase s’étend, s’étire, abuse des re­jets…; parce qu’il ne sut ja­mais ni se sur­veiller ni se contraindre», dé­clare un cri­tique 2. «On pour­rait presque dire qu’on a plus de peine à lire ses vers, qu’il n’en eut… à les com­po­ser; car il pa­raît que, de son temps, on l’accusait déjà de né­gli­gence», disent d’autres 3. Au reste, Baïf se rend compte de sa non­cha­lance, l’avoue et ne veut pas s’en cor­ri­ger : «Le pis que l’on dira, c’est que je suis de ceux qui à se re­po­lir sont un peu pa­res­seux, et que mes rudes vers n’ont [pas] été, sur l’enclume, re­mis as­sez de fois» 4. Feuille­tant ses propres poèmes, il trouve «leur su­jet si bi­zarre et di­vers, qu’en lire trois du long de grand-honte je n’ose» 5; mais loin d’essayer de cor­ri­ger ces bi­zar­re­ries, il af­fecte une en­tière in­dif­fé­rence et pré­fère re­non­cer aux pre­mières places : «Mon but est de me plaire aux chan­sons que je chante… Si nul ne s’en contente, il faut que je m’en passe» 6. De plus en plus, il se sent une vo­ca­tion de ré­for­ma­teur. Tra­duc­teur de l’«An­ti­gone» de So­phocle et de «L’Eunuque» de Té­rence, au moins au­tant mu­si­cien que poète, il veut sim­pli­fier l’orthographe en la ré­dui­sant à la pho­né­tique et ap­pli­quer à la poé­sie fran­çaise le vers mé­trique. Pour as­su­rer le suc­cès de sa ré­forme, il fonde une Aca­dé­mie de poé­sie et de mu­sique, plus d’un demi-siècle avant l’Académie fran­çaise. Son Aca­dé­mie ne réus­sira pas mieux que ses vers et son or­tho­graphe. Néan­moins, on ne peut qu’admirer la per­sé­vé­rance de ce grand ex­pé­ri­men­ta­teur qui, de poé­sie en poé­sie, al­lait mul­ti­pliant les ten­ta­tives; par le foi­son­ne­ment de ses «Œuvres com­plètes», il mé­rite cette épi­taphe qu’un contem­po­rain 7 lui a dres­sée : «Baïf étant la mer de Poé­sie, il fit — épris de haute fan­tai­sie — cou­ler par­tout les ondes de Per­messe 8, sui­vant les pas des muses de la Grèce… Ores qu’il est mort… cette belle eau pour la France est ta­rie».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Jean-An­toine de Bayf et Jan-An­toéne de Baïf. Haut
  2. Raoul Mor­çay. Haut
  3. Claude-Sixte Sau­treau de Marsy et Bar­thé­lemy Im­bert. Haut
  4. Le poème «Ma Fran­cine, il est temps de te mon­trer au jour…». Haut
  1. Le poème «Amour, quand je re­vois tout ce que je com­pose…». Haut
  2. Le poème «Mais sans m’en avi­ser se­rais-je mi­sé­rable?…». Haut
  3. Jean Vau­que­lin de La Fres­naye. Haut
  4. Ri­vière ar­ro­sant la de­meure des muses. Haut

Baïf, «Œuvres complètes. Tome II. Les Amours»

éd. H. Champion, Paris

éd. H. Cham­pion, Pa­ris

Il s’agit des «Œuvres com­plètes» de Jean-An­toine de Baïf 1, poète fran­çais (XVIe siècle apr. J.-C.). Tan­dis que Du Bel­lay et Ron­sard ont vu maintes fois leurs «Œuvres com­plètes» édi­tées, celles de Baïf ont dû at­tendre le XXIe siècle pour être en­fin réunies (en­core que seuls les pre­miers tomes ont paru à ce jour). Il est vrai que ses vers, où il est tout de même aisé de trou­ver quelques pas­sages ad­mi­rables, sont sou­vent de lec­ture la­bo­rieuse et mal ré­com­pen­sée. Son style est gauche. Son ins­pi­ra­tion est toute d’emprunt. Il prend à pleines mains dans les poètes de l’«An­tho­lo­gie grecque» et leurs imi­ta­teurs néo-la­tins, à moins qu’il ne pille les pé­trar­quistes et les bem­bistes ita­liens. Vic­time de sa trop grande fa­ci­lité, il laisse pas­ser des in­cor­rec­tions, des so­lé­cismes, des mal­adresses et écrit né­gli­gem­ment, sans tâ­ton­ne­ment comme sans re­touches : «La phrase s’étend, s’étire, abuse des re­jets…; parce qu’il ne sut ja­mais ni se sur­veiller ni se contraindre», dé­clare un cri­tique 2. «On pour­rait presque dire qu’on a plus de peine à lire ses vers, qu’il n’en eut… à les com­po­ser; car il pa­raît que, de son temps, on l’accusait déjà de né­gli­gence», disent d’autres 3. Au reste, Baïf se rend compte de sa non­cha­lance, l’avoue et ne veut pas s’en cor­ri­ger : «Le pis que l’on dira, c’est que je suis de ceux qui à se re­po­lir sont un peu pa­res­seux, et que mes rudes vers n’ont [pas] été, sur l’enclume, re­mis as­sez de fois» 4. Feuille­tant ses propres poèmes, il trouve «leur su­jet si bi­zarre et di­vers, qu’en lire trois du long de grand-honte je n’ose» 5; mais loin d’essayer de cor­ri­ger ces bi­zar­re­ries, il af­fecte une en­tière in­dif­fé­rence et pré­fère re­non­cer aux pre­mières places : «Mon but est de me plaire aux chan­sons que je chante… Si nul ne s’en contente, il faut que je m’en passe» 6. De plus en plus, il se sent une vo­ca­tion de ré­for­ma­teur. Tra­duc­teur de l’«An­ti­gone» de So­phocle et de «L’Eunuque» de Té­rence, au moins au­tant mu­si­cien que poète, il veut sim­pli­fier l’orthographe en la ré­dui­sant à la pho­né­tique et ap­pli­quer à la poé­sie fran­çaise le vers mé­trique. Pour as­su­rer le suc­cès de sa ré­forme, il fonde une Aca­dé­mie de poé­sie et de mu­sique, plus d’un demi-siècle avant l’Académie fran­çaise. Son Aca­dé­mie ne réus­sira pas mieux que ses vers et son or­tho­graphe. Néan­moins, on ne peut qu’admirer la per­sé­vé­rance de ce grand ex­pé­ri­men­ta­teur qui, de poé­sie en poé­sie, al­lait mul­ti­pliant les ten­ta­tives; par le foi­son­ne­ment de ses «Œuvres com­plètes», il mé­rite cette épi­taphe qu’un contem­po­rain 7 lui a dres­sée : «Baïf étant la mer de Poé­sie, il fit — épris de haute fan­tai­sie — cou­ler par­tout les ondes de Per­messe 8, sui­vant les pas des muses de la Grèce… Ores qu’il est mort… cette belle eau pour la France est ta­rie».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Jean-An­toine de Bayf et Jan-An­toéne de Baïf. Haut
  2. Raoul Mor­çay. Haut
  3. Claude-Sixte Sau­treau de Marsy et Bar­thé­lemy Im­bert. Haut
  4. Le poème «Ma Fran­cine, il est temps de te mon­trer au jour…». Haut
  1. Le poème «Amour, quand je re­vois tout ce que je com­pose…». Haut
  2. Le poème «Mais sans m’en avi­ser se­rais-je mi­sé­rable?…». Haut
  3. Jean Vau­que­lin de La Fres­naye. Haut
  4. Ri­vière ar­ro­sant la de­meure des muses. Haut

Baïf, «Œuvres complètes. Tome I. Neuf Livres des poèmes»

éd. H. Champion, Paris

éd. H. Cham­pion, Pa­ris

Il s’agit des «Œuvres com­plètes» de Jean-An­toine de Baïf 1, poète fran­çais (XVIe siècle apr. J.-C.). Tan­dis que Du Bel­lay et Ron­sard ont vu maintes fois leurs «Œuvres com­plètes» édi­tées, celles de Baïf ont dû at­tendre le XXIe siècle pour être en­fin réunies (en­core que seuls les pre­miers tomes ont paru à ce jour). Il est vrai que ses vers, où il est tout de même aisé de trou­ver quelques pas­sages ad­mi­rables, sont sou­vent de lec­ture la­bo­rieuse et mal ré­com­pen­sée. Son style est gauche. Son ins­pi­ra­tion est toute d’emprunt. Il prend à pleines mains dans les poètes de l’«An­tho­lo­gie grecque» et leurs imi­ta­teurs néo-la­tins, à moins qu’il ne pille les pé­trar­quistes et les bem­bistes ita­liens. Vic­time de sa trop grande fa­ci­lité, il laisse pas­ser des in­cor­rec­tions, des so­lé­cismes, des mal­adresses et écrit né­gli­gem­ment, sans tâ­ton­ne­ment comme sans re­touches : «La phrase s’étend, s’étire, abuse des re­jets…; parce qu’il ne sut ja­mais ni se sur­veiller ni se contraindre», dé­clare un cri­tique 2. «On pour­rait presque dire qu’on a plus de peine à lire ses vers, qu’il n’en eut… à les com­po­ser; car il pa­raît que, de son temps, on l’accusait déjà de né­gli­gence», disent d’autres 3. Au reste, Baïf se rend compte de sa non­cha­lance, l’avoue et ne veut pas s’en cor­ri­ger : «Le pis que l’on dira, c’est que je suis de ceux qui à se re­po­lir sont un peu pa­res­seux, et que mes rudes vers n’ont [pas] été, sur l’enclume, re­mis as­sez de fois» 4. Feuille­tant ses propres poèmes, il trouve «leur su­jet si bi­zarre et di­vers, qu’en lire trois du long de grand-honte je n’ose» 5; mais loin d’essayer de cor­ri­ger ces bi­zar­re­ries, il af­fecte une en­tière in­dif­fé­rence et pré­fère re­non­cer aux pre­mières places : «Mon but est de me plaire aux chan­sons que je chante… Si nul ne s’en contente, il faut que je m’en passe» 6. De plus en plus, il se sent une vo­ca­tion de ré­for­ma­teur. Tra­duc­teur de l’«An­ti­gone» de So­phocle et de «L’Eunuque» de Té­rence, au moins au­tant mu­si­cien que poète, il veut sim­pli­fier l’orthographe en la ré­dui­sant à la pho­né­tique et ap­pli­quer à la poé­sie fran­çaise le vers mé­trique. Pour as­su­rer le suc­cès de sa ré­forme, il fonde une Aca­dé­mie de poé­sie et de mu­sique, plus d’un demi-siècle avant l’Académie fran­çaise. Son Aca­dé­mie ne réus­sira pas mieux que ses vers et son or­tho­graphe. Néan­moins, on ne peut qu’admirer la per­sé­vé­rance de ce grand ex­pé­ri­men­ta­teur qui, de poé­sie en poé­sie, al­lait mul­ti­pliant les ten­ta­tives; par le foi­son­ne­ment de ses «Œuvres com­plètes», il mé­rite cette épi­taphe qu’un contem­po­rain 7 lui a dres­sée : «Baïf étant la mer de Poé­sie, il fit — épris de haute fan­tai­sie — cou­ler par­tout les ondes de Per­messe 8, sui­vant les pas des muses de la Grèce… Ores qu’il est mort… cette belle eau pour la France est ta­rie».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Jean-An­toine de Bayf et Jan-An­toéne de Baïf. Haut
  2. Raoul Mor­çay. Haut
  3. Claude-Sixte Sau­treau de Marsy et Bar­thé­lemy Im­bert. Haut
  4. Le poème «Ma Fran­cine, il est temps de te mon­trer au jour…». Haut
  1. Le poème «Amour, quand je re­vois tout ce que je com­pose…». Haut
  2. Le poème «Mais sans m’en avi­ser se­rais-je mi­sé­rable?…». Haut
  3. Jean Vau­que­lin de La Fres­naye. Haut
  4. Ri­vière ar­ro­sant la de­meure des muses. Haut