Icône Mot-clefMaurice Léon Ettinghausen

tra­duc­teur ou tra­duc­trice

« Harṣa Vardhana, Empereur et poète de l’Inde septentrionale (606-648 apr. J.-C.) : étude sur sa vie et son temps »

éd. J.-B. Istas, Louvain

éd. J.-B. Is­tas, Lou­vain

Il s’agit de l’«Hymne aux huit grands temples sa­crés» 1Aṣṭa mahâ śrî cai­tya sto­tra» 2) et autres poé­sies du roi -de- (Śî­lâ­di­tya 3), plus cé­lèbre dans l’ et la lit­té­ra­ture de l’Inde sous le nom de Harṣa ou Harṣa Vard­hana 4. La de ce roi — dra­ma­turge, poète, ami na­tu­rel des re­li­gions et des lettres — est, avec celle d’Aśoka, l’une des mieux connues et des plus net­te­ment ées de l’Inde clas­sique. Outre ses mon­naies et , deux té­moi­gnages de pre­mière main nous ren­seignent sur lui. Le cour­ti­san Bâṇa, qui bé­né­fi­cia de ses lar­gesses, a ré­digé sa ro­man­cée sous le titre de «La Geste de Harṣa» («Harṣa­ca­rita» 5) — une vie qui s’arrête, ce­pen­dant, in­opi­né­ment au hui­tième cha­pitre, soit que le bio­graphe l’ait lais­sée in­ache­vée, soit que les siècles en aient fait dis­pa­raître les der­nières pages. À ce té­moi­gnage s’ajoute ce­lui du pè­le­rin , qui passa en Inde plus de douze ans et qui nous a laissé, dans les «Mé­moires» re­la­tifs à son voyage, maints dé­tails sur ce sou­ve­rain qui fut pour lui un hôte et un ami. Le por­trait concor­dant dressé par ces do­cu­ments nous re­pré­sente Harṣa à la tête d’une ar­mée for­mi­dable, qui ne comp­tait pas moins de soixante mille élé­phants et cent mille hommes de ca­va­le­rie; mais loin d’abuser de sa puis­sance, il était au contraire aussi pa­ci­fique qu’il était pieux. «Et par sa , il ré­pan­dit par­tout l’union et la ; il… pra­ti­qua le bien au point d’oublier le som­meil et le man­ger», rap­porte Xuan­zang 6. «Dans les — grandes et pe­tites — des cinq Indes 7, dans les , dans les car­re­fours, au croi­se­ment des che­mins, il fit bâ­tir des mai­sons de se­cours, où l’on dé­po­sait des ali­ments, des breu­vages et des mé­di­ca­ments pour les don­ner en au­mône aux … et aux in­di­gents. Ces dis­tri­bu­tions bien­fai­santes ne ces­saient ja­mais.» Rem­pli de zèle pour la du , Harṣa était en même rem­pli de pour toute . Il convo­quait ré­gu­liè­re­ment une es­pèce de grande as­sem­blée de tous les re­li­gieux ver­sés dans les , pour la­quelle il épui­sait le tré­sor et les ma­ga­sins de l’État. Ce mé­lange d’indulgence et de li­bé­ra­lité royale perce à jour éga­le­ment dans les œuvres lit­té­raires qui lui sont at­tri­buées — trois pièces de et deux poé­sies, et qui achèvent de nous faire connaître un roi dont la vertu rayonna de feux et de splen­deur non seule­ment en Inde, mais à l’étranger.

  1. Au­tre­fois tra­duit «Hymne aux huit grands “cai­tyas” vé­né­rables». Icône Haut
  2. En «अष्ट-महा-श्री-चैत्य-स्तोत्र». Au­tre­fois trans­crit «Aṣṭa-mahā-çrī-caitya-stotra», «Aṣṭhaṃahāśricaityastotra» ou «Ashta-maha-sri-chai­tya-sto­tra». Icône Haut
  3. En sans­crit शीलादित्य. Au­tre­fois trans­crit Çî­lâ­di­tya. Icône Haut
  4. En sans­crit हर्षवर्धन. Au­tre­fois trans­crit Harça, Har­cha ou Har­sha. Icône Haut
  1. En sans­crit «हर्षचरितम्», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Harṣa­ca­ri­tam», «Har­chat­cha­rita», «Har­sa­cha­rita», «Har­sha­cha­rita» ou «Har­sha­ca­rita». Icône Haut
  2. «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales», liv. V, ch. LXI. Icône Haut
  3. Les Chi­nois comp­taient cinq Indes cor­res­pon­dant aux quatre points car­di­naux avec, au mi­lieu, l’Inde cen­trale. Icône Haut