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Faxian, « Mémoire sur les pays bouddhiques »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit du « sur les pays boud­dhiques» 1Fo guo ji» 2) de Faxian 3. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents moines qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 4. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 5 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. Au­tre­fois tra­duit «Re­la­tion des royaumes boud­dhiques». Icône Haut
  2. En «佛國記». Au­tre­fois trans­crit «Foĕ kouĕ ki», «Foe kue ki», «Fo kouo ki» ou «Fo kuo chi». Éga­le­ment connu sous le titre de «法顯傳» («Fa xian zhuan»), c’est-à-dire « de Faxian». Au­tre­fois trans­crit «Fa-hien-tch’ouen», «Fa-hien tchouan» ou «Fa-hsien chuan». Icône Haut
  3. En chi­nois 法顯. Par­fois trans­crit Fă Hian, Fah-hiyan, Fa-hein, Fa-hien ou Fa-hsien. Icône Haut
  1. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  2. . Icône Haut

Huili et Yancong, « Histoire de la vie de Xuanzang et de ses voyages dans l’Inde, depuis l’an 629 jusqu’en 645 »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la « de », ou lit­té­ra­le­ment «Bio­gra­phie du Maître des Trois Cor­beilles de la Loi du mo­nas­tère de la Grande Bien­veillance» 1Da ci en si san zang fa shi zhuan» 2) de Huili 3 et Yan­cong 4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents moines qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. Au­tre­fois tra­duit «His­toire de la vie de Hiouen-thsang», «His­toire du Maître de la Loi des Trois Cor­beilles du couvent de la Grande Bien­fai­sance», «La Vie de Maître San­zang du mo­nas­tère de la Grande Bien­veillance», «Bio­gra­phie du Maître Tripiṭaka du de la Grande » ou «Bio­gra­phie du Maître de la Loi des Trois Cor­beilles du mo­nas­tère de la Grande Com­pas­sion». Icône Haut
  2. En «大慈恩寺三藏法師傳». Au­tre­fois trans­crit «Ta-ts’e-’en-sse-san-thsang-fa-sse-tch’ouen», «Ta-ts’eu-ngen-sseu san-tsang fa-che tchouan», «Ta-tz’u-en-szu san-tsang fa-shih chuan» ou «Ta-tz’u-en-ssu san-tsang fa-shih chuan». Éga­le­ment connu sous le titre al­longé de «大唐大慈恩寺三藏法師傳» («Da Tang da ci en si san zang fa shi zhuan»), c’est-à-dire «Bio­gra­phie du Maître des Trois Cor­beilles de la Loi ré­si­dant au mo­nas­tère de la Grande Bien­veillance à l’époque des grands Tang». Icône Haut
  3. En chi­nois 慧立. Par­fois trans­crit Hoeï-li, Houei-li, Kwui Li ou Hwui-li. Icône Haut
  1. En chi­nois 彥悰. Par­fois trans­crit Yen-thsang, Yen-thsong, Yen-ts’ong ou Yen Ts’ung. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. . Icône Haut

Xuanzang, « Mémoires sur les contrées occidentales. Tome II. Livres IX à XII »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires sur les contrées de l’Ouest 1 à l’époque des grands Tang» 2Da Tang xi yu ji» 3) de  4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents moines qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. L’ et l’Inde, si­tuées à l’Ouest de l’Empire . Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales, com­po­sés sous la dy­nas­tie des grands Thang». Icône Haut
  3. En chi­nois «大唐西域記». Au­tre­fois trans­crit «Ta-Thang-si-yu-ki», «Ta-Thang-hsi-yu-tchi» ou «Ta T’ang hsi-yü chi». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «西域記». Au­tre­fois trans­crit «Hsi-yü-chih». Icône Haut
  1. En chi­nois 玄奘. Par­fois trans­crit Hiuen-tchoang, Hiuen Tsiang, Hiouen-thsang, Hiuan-tsang, Hsuang-tsang, Hsüan-tsang, Hwen Thsang, Hüan Chwang, Yuan Chwang ou Zuan­zang. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. . Icône Haut

Xuanzang, « Mémoires sur les contrées occidentales. Tome I. Livres I à VIII »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires sur les contrées de l’Ouest 1 à l’époque des grands Tang» 2Da Tang xi yu ji» 3) de  4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. L’ et l’Inde, si­tuées à l’Ouest de l’Empire . Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales, com­po­sés sous la dy­nas­tie des grands Thang». Icône Haut
  3. En chi­nois «大唐西域記». Au­tre­fois trans­crit «Ta-Thang-si-yu-ki», «Ta-Thang-hsi-yu-tchi» ou «Ta T’ang hsi-yü chi». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «西域記». Au­tre­fois trans­crit «Hsi-yü-chih». Icône Haut
  1. En chi­nois 玄奘. Par­fois trans­crit Hiuen-tchoang, Hiuen Tsiang, Hiouen-thsang, Hiuan-tsang, Hsuang-tsang, Hsüan-tsang, Hwen Thsang, Hüan Chwang, Yuan Chwang ou Zuan­zang. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. . Icône Haut

« Deux Chapitres extraits des mémoires de Yijing sur son voyage dans l’Inde »

dans « Journal asiatique », sér. 8, vol. 12, p. 411-439

dans «Jour­nal asia­tique», sér. 8, vol. 12, p. 411-439

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de la «Re­la­tion sur le , en­voyée des mers du Sud» 1Nan hai ji gui nei fa zhuan» 2) de  3. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 4. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 5 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. Au­tre­fois tra­duit «His­toire de la loi in­té­rieure, en­voyée de la mer du Sud» ou « sur la loi in­té­rieure, en­voyé des mers du Sud». Icône Haut
  2. En «南海寄歸內法傳». Au­tre­fois trans­crit «Nan-haï-khi-koueï-neï-fa-tch’ouen», «Nan hai ki kouei nei fa tchouan», «Nan-hai-ki-koei-nei-fa-tchoan» ou «Nan-hai-chi-kuei-nai-fa-ch’uan». Icône Haut
  3. En chi­nois 義淨. Par­fois trans­crit I-tsing, Yi-tsing, Y-tsing, I-tshing, Yi Ching ou I-ching. Icône Haut
  1. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  2. Yi­jing. Icône Haut

Yijing, « Mémoire composé à l’époque de la grande dynastie T’ang sur les religieux éminents qui allèrent chercher la Loi dans les pays d’Occident »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest 1 à l’époque des grands Tang» 2Da Tang xi yu qiu fa gao seng zhuan» 3) de  4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. L’ et l’Inde, si­tuées à l’Ouest de l’Empire . Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Ré­cit de l’éminent moine T’ang qui voya­gea vers la ré­gion oc­ci­den­tale en quête de la Loi» ou « com­posé à l’époque de la grande dy­nas­tie T’ang sur les re­li­gieux émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les pays d’». Icône Haut
  3. En chi­nois «大唐西域求法高僧傳». Au­tre­fois trans­crit «Ta-T’ang-si-yu-k’ieou-fa-kao-seng-tchoan», «Ta T’ang si yu k’ieou fa kao seng tchouan» ou «Ta T’ang hsi-yü ch’iu-fa kao-sêng ch’uan». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «求法高僧傳». Au­tre­fois trans­crit «Khieou-fa-kao-seng-tch’ouen», «Kieou-fa-kao-seng-tchuen» ou «Kau-fa-kao--chuen». Icône Haut
  1. En chi­nois 義淨. Par­fois trans­crit I-tsing, Yi-tsing, Y-tsing, I-tshing, Yi Ching ou I-ching. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. Yi­jing. Icône Haut

Harṣa, « Trois Pièces de théâtre (VIIᵉ siècle apr. J.-C.). “Priya darshika” “Nagananda” “Ratnavali” »

éd. Buchet-Chastel, Paris

éd. Bu­chet-Chas­tel, Pa­ris

Il s’agit de «Rat­nâ­valî» 1Col­lier-de-gemmes»), «Priya­darśikâ» 2Belle-à-voir») et autres pièces de du roi -de- (Śî­lâ­di­tya 3), plus cé­lèbre dans l’ et la lit­té­ra­ture de l’Inde sous le nom de Harṣa ou Harṣa Vard­hana 4. La de ce roi — dra­ma­turge, poète, ami na­tu­rel des re­li­gions et des lettres — est, avec celle d’Aśoka, l’une des mieux connues et des plus net­te­ment ées de l’Inde clas­sique. Outre ses mon­naies et , deux té­moi­gnages de pre­mière main nous ren­seignent sur lui. Le cour­ti­san Bâṇa, qui bé­né­fi­cia de ses lar­gesses, a ré­digé sa ro­man­cée sous le titre de «La Geste de Harṣa» («Harṣa­ca­rita» 5) — une vie qui s’arrête, ce­pen­dant, in­opi­né­ment au hui­tième cha­pitre, soit que le bio­graphe l’ait lais­sée in­ache­vée, soit que les siècles en aient fait dis­pa­raître les der­nières pages. À ce té­moi­gnage s’ajoute ce­lui du pè­le­rin , qui passa en Inde plus de douze ans et qui nous a laissé, dans les «Mé­moires» re­la­tifs à son voyage, maints dé­tails sur ce sou­ve­rain qui fut pour lui un hôte et un ami. Le por­trait concor­dant dressé par ces do­cu­ments nous re­pré­sente Harṣa à la tête d’une ar­mée for­mi­dable, qui ne comp­tait pas moins de soixante mille élé­phants et cent mille hommes de ca­va­le­rie; mais loin d’abuser de sa puis­sance, il était au contraire aussi pa­ci­fique qu’il était pieux. «Et par sa , il ré­pan­dit par­tout l’union et la ; il… pra­ti­qua le bien au point d’oublier le som­meil et le man­ger», rap­porte Xuan­zang 6. «Dans les — grandes et pe­tites — des cinq Indes 7, dans les , dans les car­re­fours, au croi­se­ment des che­mins, il fit bâ­tir des mai­sons de se­cours, où l’on dé­po­sait des ali­ments, des breu­vages et des mé­di­ca­ments pour les don­ner en au­mône aux … et aux in­di­gents. Ces dis­tri­bu­tions bien­fai­santes ne ces­saient ja­mais.» Rem­pli de zèle pour la du , Harṣa était en même rem­pli de pour toute . Il convo­quait ré­gu­liè­re­ment une es­pèce de grande as­sem­blée de tous les re­li­gieux ver­sés dans les , pour la­quelle il épui­sait le tré­sor et les ma­ga­sins de l’État. Ce mé­lange d’indulgence et de li­bé­ra­lité royale perce à jour éga­le­ment dans les œuvres lit­té­raires qui lui sont at­tri­buées — trois et deux poé­sies, et qui achèvent de nous faire connaître un roi dont la vertu rayonna de feux et de splen­deur non seule­ment en Inde, mais à l’étranger.

  1. En «रत्नावली». Au­tre­fois trans­crit «Rat­na­wali». Icône Haut
  2. En sans­crit «प्रियदर्शिका». Au­tre­fois trans­crit «Priya dar­shika» ou «Priya­dar­çikâ». Icône Haut
  3. En sans­crit शीलादित्य. Au­tre­fois trans­crit Çî­lâ­di­tya. Icône Haut
  4. En sans­crit हर्षवर्धन. Au­tre­fois trans­crit Harça, Har­cha ou Har­sha. Icône Haut
  1. En sans­crit «हर्षचरितम्», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Harṣa­ca­ri­tam», «Har­chat­cha­rita», «Har­sa­cha­rita», «Har­sha­cha­rita» ou «Har­sha­ca­rita». Icône Haut
  2. «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales», liv. V, ch. LXI. Icône Haut
  3. Les Chi­nois comp­taient cinq Indes cor­res­pon­dant aux quatre points car­di­naux avec, au mi­lieu, l’Inde cen­trale. Icône Haut

« Harṣa Vardhana, Empereur et poète de l’Inde septentrionale (606-648 apr. J.-C.) : étude sur sa vie et son temps »

éd. J.-B. Istas, Louvain

éd. J.-B. Is­tas, Lou­vain

Il s’agit de l’«Hymne aux huit grands temples sa­crés» 1Aṣṭa mahâ śrî cai­tya sto­tra» 2) et autres poé­sies du roi -de- (Śî­lâ­di­tya 3), plus cé­lèbre dans l’ et la lit­té­ra­ture de l’Inde sous le nom de Harṣa ou Harṣa Vard­hana 4. La de ce roi — dra­ma­turge, poète, ami na­tu­rel des re­li­gions et des lettres — est, avec celle d’Aśoka, l’une des mieux connues et des plus net­te­ment ées de l’Inde clas­sique. Outre ses mon­naies et , deux té­moi­gnages de pre­mière main nous ren­seignent sur lui. Le cour­ti­san Bâṇa, qui bé­né­fi­cia de ses lar­gesses, a ré­digé sa ro­man­cée sous le titre de «La Geste de Harṣa» («Harṣa­ca­rita» 5) — une vie qui s’arrête, ce­pen­dant, in­opi­né­ment au hui­tième cha­pitre, soit que le bio­graphe l’ait lais­sée in­ache­vée, soit que les siècles en aient fait dis­pa­raître les der­nières pages. À ce té­moi­gnage s’ajoute ce­lui du pè­le­rin , qui passa en Inde plus de douze ans et qui nous a laissé, dans les «Mé­moires» re­la­tifs à son voyage, maints dé­tails sur ce sou­ve­rain qui fut pour lui un hôte et un ami. Le por­trait concor­dant dressé par ces do­cu­ments nous re­pré­sente Harṣa à la tête d’une ar­mée for­mi­dable, qui ne comp­tait pas moins de soixante mille élé­phants et cent mille hommes de ca­va­le­rie; mais loin d’abuser de sa puis­sance, il était au contraire aussi pa­ci­fique qu’il était pieux. «Et par sa , il ré­pan­dit par­tout l’union et la ; il… pra­ti­qua le bien au point d’oublier le som­meil et le man­ger», rap­porte Xuan­zang 6. «Dans les — grandes et pe­tites — des cinq Indes 7, dans les , dans les car­re­fours, au croi­se­ment des che­mins, il fit bâ­tir des mai­sons de se­cours, où l’on dé­po­sait des ali­ments, des breu­vages et des mé­di­ca­ments pour les don­ner en au­mône aux … et aux in­di­gents. Ces dis­tri­bu­tions bien­fai­santes ne ces­saient ja­mais.» Rem­pli de zèle pour la du , Harṣa était en même rem­pli de pour toute . Il convo­quait ré­gu­liè­re­ment une es­pèce de grande as­sem­blée de tous les re­li­gieux ver­sés dans les , pour la­quelle il épui­sait le tré­sor et les ma­ga­sins de l’État. Ce mé­lange d’indulgence et de li­bé­ra­lité royale perce à jour éga­le­ment dans les œuvres lit­té­raires qui lui sont at­tri­buées — trois et deux poé­sies, et qui achèvent de nous faire connaître un roi dont la vertu rayonna de feux et de splen­deur non seule­ment en Inde, mais à l’étranger.

  1. Au­tre­fois tra­duit «Hymne aux huit grands “cai­tyas” vé­né­rables». Icône Haut
  2. En «अष्ट-महा-श्री-चैत्य-स्तोत्र». Au­tre­fois trans­crit «Aṣṭa-mahā-çrī-caitya-stotra», «Aṣṭhaṃahāśricaityastotra» ou «Ashta-maha-sri-chai­tya-sto­tra». Icône Haut
  3. En sans­crit शीलादित्य. Au­tre­fois trans­crit Çî­lâ­di­tya. Icône Haut
  4. En sans­crit हर्षवर्धन. Au­tre­fois trans­crit Harça, Har­cha ou Har­sha. Icône Haut
  1. En sans­crit «हर्षचरितम्», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Harṣa­ca­ri­tam», «Har­chat­cha­rita», «Har­sa­cha­rita», «Har­sha­cha­rita» ou «Har­sha­ca­rita». Icône Haut
  2. «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales», liv. V, ch. LXI. Icône Haut
  3. Les Chi­nois comp­taient cinq Indes cor­res­pon­dant aux quatre points car­di­naux avec, au mi­lieu, l’Inde cen­trale. Icône Haut

« Un Moine de la secte Kegon à l’époque de Kamakura : Myōe (1173-1232) et le “Journal de ses rêves” »

éd. École française d’Extrême-Orient, coll. Publications de l’École française d’Extrême-Orient, Paris

éd. École fran­çaise d’Extrême-, coll. Pu­bli­ca­tions de l’École fran­çaise d’Extrême-Orient, Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal des » («Yume no ki» 1) que le moine boud­dhiste Myôe 2 a tenu de­puis l’âge de dix-neuf ans jusqu’à sa , à l’âge de cin­quante-neuf ans. On pos­sède des frag­ments de ce «Jour­nal» sous forme de rou­leaux, de fas­ci­cules re­liés et de feuillets; ils étaient en­tre­po­sés par Myôe lui-même dans un cof­fret en bois, qu’il por­tait tou­jours sur lui; il n’y met­tait que des ob­jets pré­cieux qu’il ne vou­lait pas di­vul­guer au grand pu­blic. Sorte de chro­nique oni­rique, ce «Jour­nal» se com­pose de rêves («yume» 3), d’apparitions ou de au cours d’exercices re­li­gieux («kôsô» 4), et de fan­tasmes ou d’hallucinations («ma­bo­ro­shi» 5); c’est le plus an­cien, si­non le seul, do­cu­ment de ce genre au (XIIe-XIIIe siècle). Écrit sans grande por­tée ni vi­sée lit­té­raire, il contient plus de su­per­sti­tion que de ; plus de naï­veté que d’; il fait sou­rire plus qu’il n’édifie. On y ap­prend, par exemple, que Myôe conçut par deux fois le pro­jet de se rendre dans la pa­trie du , aux Indes, et qu’il fit même ses ba­gages; mais, à cause d’un rêve fu­neste qu’il eut au der­nier mo­ment, il y re­nonça par deux fois. Et heu­reu­se­ment; si­non, il au­rait pu se faire dé­vo­rer par un tigre du . Pour cal­mer le dé­pit que lui cau­sèrent ces an­nu­la­tions, il pra­ti­qua la sur l’île de Taka-shima («l’île aux Fau­cons»), en se di­sant que l’ des Indes, par je ne sais quel mi­racle géo­gra­phique, de­vait ve­nir jusqu’à cette île. On cite ce mot de lui : «Il n’est pas une [de cette île] sur la­quelle je ne me sois as­sis [pour mé­di­ter]» 6. Il em­porta une de ces pierres dans ses ba­gages, et avant de mou­rir, il lui adressa un poème d’adieu :

«Quand je se­rai mort,
Si à per­sonne tu ne peux t’attacher,
En­vole-toi vite
Et re­tourne en ton pays,
Ô! ma pierre de l’île aux Fau­cons
»

  1. En «夢記». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 明恵. Icône Haut
  3. En ja­po­nais . Icône Haut
  1. En ja­po­nais 好相. Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Icône Haut
  3. Dans Ni­no­miya Ma­sayuki, «La de Ko­baya­shi Hi­deo», p. 212. Icône Haut