Mot-clefPierre Mesini

tra­duc­teur ou tra­duc­trice

Kim So-wŏl, « Fleurs d’azalée »

éd. Autres temps-Les Écrits des forges, coll. Temps poétique, Marseille-Trois-Rivières

éd. Autres temps-Les Écrits des forges, coll. Temps poé­tique, Mar­seille-Trois-Ri­vières

Il s’agit de Kim So-wŏl1, l’un des poètes co­réens les plus re­pré­sen­ta­tifs de l’époque de l’occupation ja­po­naise. Né et mort dans la gêne, il n’alla à l’école que par in­ter­mit­tence. Il compta parmi ses maîtres d’école le poète Kim Ŏk2 qui joua un rôle dé­ci­sif en l’aidant à pu­blier ses pre­mières œuvres dans les re­vues lit­té­raires « Ch’angjo »3 (« Créa­tion ») et « Kae­byŏk »4 (« Le Com­men­ce­ment du monde »). Bien que les thèmes de Kim So-wŏl res­semblent à ceux des écri­vains réunis au­tour de ces deux re­vues, des doutes sub­sistent au su­jet de ses in­fluences exactes. En tout cas, il connais­sait les sym­bo­listes fran­çais, tra­duits et por­tés aux nues par Kim Ŏk, et dont un (Ver­laine) est même cité dans ses poèmes. Quant à sa­voir s’il était un poète de la ré­sis­tance contre l’occupant ja­po­nais, la chose fait grand dé­bat. Car, en 1923, les dif­fi­cul­tés fi­nan­cières l’avaient poussé à dé­mé­na­ger au Ja­pon avec l’intention de faire des études de com­merce et de­ve­nir riche. Il échoua et re­vint plus pauvre que ja­mais. Désa­busé, ne par­ve­nant pas à vivre hon­nê­te­ment de son mé­tier d’auteur, il quitta la ville pour la cam­pagne et passa les der­nières an­nées de sa brève exis­tence au mi­lieu de désa­gré­ments de toute sorte qu’il noya le plus sou­vent dans l’alcool. Il se sui­cida à l’opium, en lais­sant der­rière lui un seul re­cueil : « Fleurs d’azalée » (« Chin­dal­laek­kot »5). Le dé­faut de ses poèmes tient à ce qu’ils sont d’une ins­pi­ra­tion trop courte. On voit des contours s’y tra­cer avec grâce ; mais ils se dis­sipent sou­dain dans les airs, comme les va­peurs char­geant l’horizon se dé­chirent au le­ver du so­leil. Dans « L’Appel aux mânes » (« Ch’ohon »6), peut-être son chef-d’œuvre, Kim So-wŏl donne l’impression mo­men­ta­née de peindre tout un peuple abaissé, écrasé sous la botte étran­gère. Puis, dès qu’on vient ob­ser­ver de près cette pein­ture, elle s’évanouit. Elle ne sup­porte pas l’examen. Tout cela oc­cupe à peine six ou sept vers

  1. En co­réen 김소월. Par­fois trans­crit Kim So-weol. De son vrai nom Kim Chŏng-sik (김정식). Par­fois trans­crit Kim Jung Sik, Kim Chung-sik, Kim Chŏng-shik ou Gim Jeong­sik. Haut
  2. En co­réen 김억. Haut
  3. En co­réen « 창조 ». Haut
  1. En co­réen « 개벽 ». Haut
  2. En co­réen « 진달래꽃 ». Par­fois trans­crit « Chin­tal­laek­kot », « Chin­dal­laeg­got » ou « Jin­dal­laek­kot ». Haut
  3. En co­réen « 초혼 ». Haut