Icône Mot-clef618-960 (dynastie des Tang et les Cinq Dynasties)

su­jet

« Wang Wei le Poète »

éd. Jouve, coll. Faculté des lettres de l’Université de Paris, Paris

éd. Jouve, coll. Fa­culté des lettres de l’Université de Pa­ris, Pa­ris

Il s’agit de  1, ar­tiste (VIIIe siècle apr. J.-C.), aussi illustre en qu’en et . La de son père le li­vra de bonne heure et tout en­tier à l’ ma­ter­nelle, qui im­prima sur son une vé­ri­table em­preinte boud­dhique : c’est en elle qu’il faut voir la source de cet de la , de ce goût de la , de ce dé­ta­che­ment du , de cette «pu­reté dé­ta­chée» («qing yi» 2) qui pé­nètrent le ca­rac­tère de Wang Wei et forment l’essence même de ses com­po­si­tions. On peut sup­po­ser que c’est aussi sa mère qui le guida dans le choix de son sur­nom : Mo-jie 3. En ef­fet, ces deux idéo­grammes, joints à ce­lui de son pré­nom Wei, forment le nom chi­nois du saint Vi­ma­la­kîrti. Sa du­rant, Wang Wei ob­serva un ri­gou­reux et s’abstint de viandes. Dans sa chambre dé­pouillée, hor­mis un ser­vice à thé, un luth et un lit de cordes, on ne voyait qu’une table basse sur la­quelle étaient ran­gées les écri­tures boud­dhiques. On n’a pas de dou­ter qu’il avait une bonne connais­sance de ces écri­tures; mais une froide im­pres­sion d’immobilisme émane de ses poèmes qui, étant par­faits et sans dé­faut, cher­chant et at­tei­gnant leurs ef­fets, sont par là moins hu­mains, moins vi­vants. Une autre ex­pli­ca­tion de cet im­mo­bi­lisme, c’est l’influence de la pein­ture et la mu­sique. Le grand let­tré Su Dongpo écri­vait : «Lorsque je goûte la poé­sie de Mo-jie, je trouve des pein­tures dans ses poèmes; lorsque je contemple la pein­ture de Mo-jie, je trouve des poèmes dans sa pein­ture» 4. Un autre qua­li­fiait sa poé­sie de «pein­ture so­nore» («you sheng hua» 5). On rap­porte, comme preuve de son sa­voir dans ces deux dif­fé­rents , l’anecdote sui­vante : «[Se trou­vant] un jour chez une per­sonne qui pos­sé­dait un re­pré­sen­tant des en train de jouer d’un ins­tru­ment, Wang Wei re­garda le ta­bleau et dit : “C’est la pre­mière me­sure du troi­sième re­frain de la de la robe d’arc-en- 6”. Les cu­rieux firent ve­nir des mu­si­ciens pour jouer cette pièce. Leur pose ins­tru­men­tale confirma l’affirmation de Wang Wei»

  1. En chi­nois 王維. Au­tre­fois trans­crit Uang Uei, Wang Wey, Ouang-oey, Ouang Oueï ou Ouan-ouey. Icône Haut
  2. En chi­nois 清逸. Au­tre­fois trans­crit «ts’ing yi». Icône Haut
  3. En chi­nois 摩詰. Par­fois trans­crit Mouo Kie, Mo-k’i ou Moji. Icône Haut
  1. Dans Che Bing Chiu, «Wang Wei, le “Wang­chuan ji” (“Re­cueil du Val de la Jante”) : un poète en sa vil­lé­gia­ture». Icône Haut
  2. En chi­nois 有聲畫. Par­fois trans­crit «yeou-cheng-houa». Icône Haut
  3. En chi­nois 霓裳羽衣曲. Nom d’une mé­lo­die ve­nue d’ et en­trée en sous les Tang, pé­riode où les échanges cultu­rels avec l’Ouest étaient très riches. Icône Haut

Wang Wei, « Les Saisons bleues »

éd. Phébus, coll. Libretto, Paris

éd. Phé­bus, coll. Li­bretto, Pa­ris

Il s’agit de  1, ar­tiste (VIIIe siècle apr. J.-C.), aussi illustre en qu’en et . La de son père le li­vra de bonne heure et tout en­tier à l’ ma­ter­nelle, qui im­prima sur son une vé­ri­table em­preinte boud­dhique : c’est en elle qu’il faut voir la source de cet de la , de ce goût de la , de ce dé­ta­che­ment du , de cette «pu­reté dé­ta­chée» («qing yi» 2) qui pé­nètrent le ca­rac­tère de Wang Wei et forment l’essence même de ses com­po­si­tions. On peut sup­po­ser que c’est aussi sa mère qui le guida dans le choix de son sur­nom : Mo-jie 3. En ef­fet, ces deux idéo­grammes, joints à ce­lui de son pré­nom Wei, forment le nom chi­nois du saint Vi­ma­la­kîrti. Sa du­rant, Wang Wei ob­serva un ri­gou­reux et s’abstint de viandes. Dans sa chambre dé­pouillée, hor­mis un ser­vice à thé, un luth et un lit de cordes, on ne voyait qu’une table basse sur la­quelle étaient ran­gées les écri­tures boud­dhiques. On n’a pas de dou­ter qu’il avait une bonne connais­sance de ces écri­tures; mais une froide im­pres­sion d’immobilisme émane de ses poèmes qui, étant par­faits et sans dé­faut, cher­chant et at­tei­gnant leurs ef­fets, sont par là moins hu­mains, moins vi­vants. Une autre ex­pli­ca­tion de cet im­mo­bi­lisme, c’est l’influence de la pein­ture et la mu­sique. Le grand let­tré Su Dongpo écri­vait : «Lorsque je goûte la poé­sie de Mo-jie, je trouve des pein­tures dans ses poèmes; lorsque je contemple la pein­ture de Mo-jie, je trouve des poèmes dans sa pein­ture» 4. Un autre qua­li­fiait sa poé­sie de «pein­ture so­nore» («you sheng hua» 5). On rap­porte, comme preuve de son sa­voir dans ces deux dif­fé­rents , l’anecdote sui­vante : «[Se trou­vant] un jour chez une per­sonne qui pos­sé­dait un re­pré­sen­tant des en train de jouer d’un ins­tru­ment, Wang Wei re­garda le ta­bleau et dit : “C’est la pre­mière me­sure du troi­sième re­frain de la de la robe d’arc-en- 6”. Les cu­rieux firent ve­nir des mu­si­ciens pour jouer cette pièce. Leur pose ins­tru­men­tale confirma l’affirmation de Wang Wei»

  1. En chi­nois 王維. Au­tre­fois trans­crit Uang Uei, Wang Wey, Ouang-oey, Ouang Oueï ou Ouan-ouey. Icône Haut
  2. En chi­nois 清逸. Au­tre­fois trans­crit «ts’ing yi». Icône Haut
  3. En chi­nois 摩詰. Par­fois trans­crit Mouo Kie, Mo-k’i ou Moji. Icône Haut
  1. Dans Che Bing Chiu, «Wang Wei, le “Wang­chuan ji” (“Re­cueil du Val de la Jante”) : un poète en sa vil­lé­gia­ture». Icône Haut
  2. En chi­nois 有聲畫. Par­fois trans­crit «yeou-cheng-houa». Icône Haut
  3. En chi­nois 霓裳羽衣曲. Nom d’une mé­lo­die ve­nue d’ cen­trale et en­trée en sous les Tang, pé­riode où les échanges cultu­rels avec l’Ouest étaient très riches. Icône Haut