Mot-clefFérid-eddin Attar

au­teur

Attar, «Les Sept Cités de l’amour»

éd. A. Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris

éd. A. Mi­chel, coll. Spi­ri­tua­li­tés vi­vantes, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du Di­van (Re­cueil de poé­sies) de Fé­rid-ed­din At­tar 1 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 2; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 3. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 4, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  2. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

    Haut

  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

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  2. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut

Attar, «Le Livre de l’épreuve, “Musībatnāma”»

éd. Fayard, coll. L’Espace intérieur, Paris

éd. Fayard, coll. L’Espace in­té­rieur, Pa­ris

Il s’agit du «Livre de l’épreuve» («Mo­si­bet na­mèh» 1) de Fé­rid-ed­din At­tar 2 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 3; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 4. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 5, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En per­san «مصیبت‌نامه». Par­fois trans­crit «Mos­si­bat-nā­meh», «Moṣibat-nāme» ou «Muṣībat-nāma». Haut
  2. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  3. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

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  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

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  2. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut

Attar, «Le Mémorial des saints»

éd. du Seuil, coll. Points-Sagesses, Paris

éd. du Seuil, coll. Points-Sa­gesses, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion in­di­recte du «Mé­mo­rial des saints» («Tez­ki­ra­ta­lav­lia» 1) de Fé­rid-ed­din At­tar 2 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 3; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 4. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 5, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En per­san «تذکرة الاولیا». Par­fois trans­crit «Tez­ke­ret ül-Ev­liyâ», «Tez­ki­ret el-Ev­liyâ», «Taz­ki­rat-ul-Aw­lià», «Taz­ka­rat al-Av­liya», «Taz­ke­rat ul-Aw­liyâ», «Taḏke­rat al-Au­liā», «Tadh­ki­rat ‘l-Aw­liyâ» ou «Tadh­ke­rat al-Ow­liyâ». Haut
  2. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  3. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

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  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

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  2. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut

Attar, «“Pend-namèh”, ou le Livre des conseils»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des conseils» («Pend na­mèh» 1) at­tri­bué à Fé­rid-ed­din At­tar 2 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 3; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 4. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 5, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En per­san «پند‌نامه». Par­fois trans­crit «Pand-nā­meh», «Pand­nâme», «Pend­name», «Pand-nāma» ou «Pand-nā­mah». Haut
  2. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  3. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

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  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

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  2. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut

Attar, «Le Langage des oiseaux : poème de philosophie religieuse»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Lan­gage des oi­seaux» 1Man­tik al­taïr» 2) de Fé­rid-ed­din At­tar 3 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 4; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 5. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 6, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. Titre em­prunté au Co­ran, XXVII, 16 : «Sa­lo­mon hé­rita de Da­vid et il dit : “Ô vous les hommes! On nous a ap­pris le lan­gage des oi­seaux. Nous avons été com­blés de tous les biens”». Haut
  2. En per­san «منطقالطیر». Par­fois trans­crit «Man­tegh ot-teyr», «Man­teq ut-tayr», «Man­tic ut­taïr», «Man­teq-at-tayr», «Manṭeq al-ṭeyr», «Man­tik al thaïr», «Man­tek at-tair» ou «Manṭiq al-ṭayr». Haut
  3. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  1. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

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  2. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

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  3. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut

Attar, «Le Livre divin, “Elahi-nameh”»

éd. A. Michel, coll. Spiritualités vivantes-Islam, Paris

éd. A. Mi­chel, coll. Spi­ri­tua­li­tés vi­vantes-Is­lam, Pa­ris

Il s’agit du «Livre di­vin» («Ilahi na­mèh» 1) de Fé­rid-ed­din At­tar 2 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 3; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 4. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 5, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En per­san «الهی‌نامه». Par­fois trans­crit «Ilahi-name», «Ilahi nâma», «Ilāhī-nā­mah», «Elāhī-nāma» ou «Elahi-na­meh». Haut
  2. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  3. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

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  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

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  2. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut

Attar, «Le Livre des secrets, “Asrâr-nâma”»

éd. Les Deux Océans, Paris

éd. Les Deux Océans, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre des se­crets» («As­rar na­mèh» 1) de Fé­rid-ed­din At­tar 2 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète mys­tique de la Perse. Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’Amour, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 3; et en­core : «At­tar fut l’âme du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 4. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un homme im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la vie spi­ri­tuelle 5, vint à sa porte, jeta un re­gard sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as rai­son», lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour moi. Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au monde que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En per­san «اسرار‌نامه». Par­fois trans­crit «As­rar-nâmé», «As­râr-nâma» ou «Asrār-nā­mah». Haut
  2. En per­san فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Fa­rî­dod­dîn ’At­târ, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Haut
  3. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

    Haut

  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

    Haut

  2. Les fous sont re­gar­dés comme des saints dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les sou­fis. Haut