Il s’agit de Satô Norikiyo1, poète et moine très cher au peuple japonais (XIIe siècle apr. J.-C.), plus connu sous le surnom de Saigyô2 (« allant au Paradis de l’Ouest »). Issu d’une famille militaire, à l’âge de vingt-deux ans, Saigyô renonça au siècle, abandonna sa famille, et quitta ses fonctions au Palais pour la raison que voici : Un jour, à l’heure où le soleil s’inclinait, il était sorti avec un de ses amis intimes, du nom de Noriyasu, Officier de la Garde des Portes. En chemin, Noriyasu déclara ceci : « Ces derniers temps, je ne sais pourquoi, j’ai le sentiment que toute chose n’est que songe et illusion, et si ce jourd’hui je suis en vie, je n’ose espérer l’être demain encore. Las, quel pourrait être mon recours ? Mon plus cher désir serait de quitter ma maison, de changer mon état et d’aller vivre en quelque montagne écartée ! »3 En entendant ce discours prononcé avec les accents de la vérité, Saigyô se demanda, le cœur dolent, pour quelle raison son ami parlait de la sorte ; et le matin suivant, comme il allait prendre de ses nouvelles, il trouva, près du portail, une foule de gens fort agités, et à l’intérieur, de même, l’on entendait des voix de gens qui clamaient leur douleur ; inquiet, il hâta le pas, se demandant ce qui se passait : « Monseigneur, cette nuit, est mort dans son sommeil ! »4, lui dit-on, et il aperçut l’épouse et la mère de Noriyasu, étendues face contre terre, l’une aux pieds, l’autre au chevet du défunt, abîmées dans les larmes. À cette vue, tournant le dos au monde, Saigyô entra en religion pour pérégriner à travers le pays entier de province en province, de monastère en monastère ; puis, pensant avoir trouvé dans les montagnes de l’Ouest le lieu propice à un secret ermitage où se livrer aux pratiques de la Voie du Bouddha, il y construisit une hutte de branchage où, après avoir mené une vie solitaire dans un dépouillement extrême de toutes choses, il mourut très saintement.
poésie bouddhique japonaise
« La Légende de Saïgyô »
Il s’agit de Satô Norikiyo1, poète et moine très cher au peuple japonais (XIIe siècle apr. J.-C.), plus connu sous le surnom de Saigyô2 (« allant au Paradis de l’Ouest »). Issu d’une famille militaire, à l’âge de vingt-deux ans, Saigyô renonça au siècle, abandonna sa famille, et quitta ses fonctions au Palais pour la raison que voici : Un jour, à l’heure où le soleil s’inclinait, il était sorti avec un de ses amis intimes, du nom de Noriyasu, Officier de la Garde des Portes. En chemin, Noriyasu déclara ceci : « Ces derniers temps, je ne sais pourquoi, j’ai le sentiment que toute chose n’est que songe et illusion, et si ce jourd’hui je suis en vie, je n’ose espérer l’être demain encore. Las, quel pourrait être mon recours ? Mon plus cher désir serait de quitter ma maison, de changer mon état et d’aller vivre en quelque montagne écartée ! »3 En entendant ce discours prononcé avec les accents de la vérité, Saigyô se demanda, le cœur dolent, pour quelle raison son ami parlait de la sorte ; et le matin suivant, comme il allait prendre de ses nouvelles, il trouva, près du portail, une foule de gens fort agités, et à l’intérieur, de même, l’on entendait des voix de gens qui clamaient leur douleur ; inquiet, il hâta le pas, se demandant ce qui se passait : « Monseigneur, cette nuit, est mort dans son sommeil ! »4, lui dit-on, et il aperçut l’épouse et la mère de Noriyasu, étendues face contre terre, l’une aux pieds, l’autre au chevet du défunt, abîmées dans les larmes. À cette vue, tournant le dos au monde, Saigyô entra en religion pour pérégriner à travers le pays entier de province en province, de monastère en monastère ; puis, pensant avoir trouvé dans les montagnes de l’Ouest le lieu propice à un secret ermitage où se livrer aux pratiques de la Voie du Bouddha, il y construisit une hutte de branchage où, après avoir mené une vie solitaire dans un dépouillement extrême de toutes choses, il mourut très saintement.
Saigyô, « Vers le Vide : poèmes »
Il s’agit de Satô Norikiyo1, poète et moine très cher au peuple japonais (XIIe siècle apr. J.-C.), plus connu sous le surnom de Saigyô2 (« allant au Paradis de l’Ouest »). Issu d’une famille militaire, à l’âge de vingt-deux ans, Saigyô renonça au siècle, abandonna sa famille, et quitta ses fonctions au Palais pour la raison que voici : Un jour, à l’heure où le soleil s’inclinait, il était sorti avec un de ses amis intimes, du nom de Noriyasu, Officier de la Garde des Portes. En chemin, Noriyasu déclara ceci : « Ces derniers temps, je ne sais pourquoi, j’ai le sentiment que toute chose n’est que songe et illusion, et si ce jourd’hui je suis en vie, je n’ose espérer l’être demain encore. Las, quel pourrait être mon recours ? Mon plus cher désir serait de quitter ma maison, de changer mon état et d’aller vivre en quelque montagne écartée ! »3 En entendant ce discours prononcé avec les accents de la vérité, Saigyô se demanda, le cœur dolent, pour quelle raison son ami parlait de la sorte ; et le matin suivant, comme il allait prendre de ses nouvelles, il trouva, près du portail, une foule de gens fort agités, et à l’intérieur, de même, l’on entendait des voix de gens qui clamaient leur douleur ; inquiet, il hâta le pas, se demandant ce qui se passait : « Monseigneur, cette nuit, est mort dans son sommeil ! »4, lui dit-on, et il aperçut l’épouse et la mère de Noriyasu, étendues face contre terre, l’une aux pieds, l’autre au chevet du défunt, abîmées dans les larmes. À cette vue, tournant le dos au monde, Saigyô entra en religion pour pérégriner à travers le pays entier de province en province, de monastère en monastère ; puis, pensant avoir trouvé dans les montagnes de l’Ouest le lieu propice à un secret ermitage où se livrer aux pratiques de la Voie du Bouddha, il y construisit une hutte de branchage où, après avoir mené une vie solitaire dans un dépouillement extrême de toutes choses, il mourut très saintement.
« Ryôkan, moine errant et poète : portrait et poèmes »
Il s’agit des poèmes de Yamamoto Eizô1, ermite japonais (XVIIIe-XIXe siècle), plus connu sous le surnom de Ryôkan2. Enfant taciturne et solitaire, adonné à de vastes lectures, il réfléchissait, dès son plus jeune âge, sur la vie et sur la mort. Une nuit, il comprit que c’était le Bouddha qui pourrait donner réponse à ses questions existentielles. Au petit matin, s’étant rasé la tête, il prit quelques affaires. Sur le pas de la porte, il serra dans ses bras ses six frères et sœurs : « Prenant mes mains dans les siennes, ma mère a longtemps fixé mon visage. C’[est] comme si l’image de son visage est encore devant mes yeux. Lorsque j’ai demandé congé, elle m’a dit, de sa parole devenue austère : “Ne laisse jamais dire aux gens rencontrés que tu as en vain quitté le monde”. Aujourd’hui, je me rappelle ses mots et me donne cette leçon matin et soir »3. Dans son ermitage au toit de chaume, Ryôkan restait cloîtré, quelquefois pendant des jours, à méditer, à lire des classiques et à composer des poèmes. Un de ses contemporains4, qui s’y abrita de la pluie, raconte5 : « [À] l’intérieur de cet ermitage, je ne vois aucun autre bien qu’une seule statue du Bouddha en bois, posée debout, et deux volumes de livres mis sur un petit accoudoir, installé au pied de la fenêtre. J’ouvre le livre pour savoir de quelle œuvre il s’agit. C’est une édition xylographique de “L’Œuvre complète” de Tchouang-tseu. Dans ce livre sont insérées des calligraphies, tracées en style cursif, d’anciens poèmes chinois, qui semblent être l’œuvre de ce moine. N’ayant pas appris de poèmes dans cette langue, je ne sus s’ils étaient de qualité, mais les calligraphies en question l’étaient à tel point qu’elles m’émerveillèrent ».
Ryôkan, « Les Quatre-vingt-dix-neuf Haïku »
Il s’agit des poèmes de Yamamoto Eizô1, ermite japonais (XVIIIe-XIXe siècle), plus connu sous le surnom de Ryôkan2. Enfant taciturne et solitaire, adonné à de vastes lectures, il réfléchissait, dès son plus jeune âge, sur la vie et sur la mort. Une nuit, il comprit que c’était le Bouddha qui pourrait donner réponse à ses questions existentielles. Au petit matin, s’étant rasé la tête, il prit quelques affaires. Sur le pas de la porte, il serra dans ses bras ses six frères et sœurs : « Prenant mes mains dans les siennes, ma mère a longtemps fixé mon visage. C’[est] comme si l’image de son visage est encore devant mes yeux. Lorsque j’ai demandé congé, elle m’a dit, de sa parole devenue austère : “Ne laisse jamais dire aux gens rencontrés que tu as en vain quitté le monde”. Aujourd’hui, je me rappelle ses mots et me donne cette leçon matin et soir »3. Dans son ermitage au toit de chaume, Ryôkan restait cloîtré, quelquefois pendant des jours, à méditer, à lire des classiques et à composer des poèmes. Un de ses contemporains4, qui s’y abrita de la pluie, raconte5 : « [À] l’intérieur de cet ermitage, je ne vois aucun autre bien qu’une seule statue du Bouddha en bois, posée debout, et deux volumes de livres mis sur un petit accoudoir, installé au pied de la fenêtre. J’ouvre le livre pour savoir de quelle œuvre il s’agit. C’est une édition xylographique de “L’Œuvre complète” de Tchouang-tseu. Dans ce livre sont insérées des calligraphies, tracées en style cursif, d’anciens poèmes chinois, qui semblent être l’œuvre de ce moine. N’ayant pas appris de poèmes dans cette langue, je ne sus s’ils étaient de qualité, mais les calligraphies en question l’étaient à tel point qu’elles m’émerveillèrent ».
Ryôkan, « La Rosée d’un lotus, “Hachisu no tsuyu” »
Il s’agit des poèmes de Yamamoto Eizô1, ermite japonais (XVIIIe-XIXe siècle), plus connu sous le surnom de Ryôkan2. Enfant taciturne et solitaire, adonné à de vastes lectures, il réfléchissait, dès son plus jeune âge, sur la vie et sur la mort. Une nuit, il comprit que c’était le Bouddha qui pourrait donner réponse à ses questions existentielles. Au petit matin, s’étant rasé la tête, il prit quelques affaires. Sur le pas de la porte, il serra dans ses bras ses six frères et sœurs : « Prenant mes mains dans les siennes, ma mère a longtemps fixé mon visage. C’[est] comme si l’image de son visage est encore devant mes yeux. Lorsque j’ai demandé congé, elle m’a dit, de sa parole devenue austère : “Ne laisse jamais dire aux gens rencontrés que tu as en vain quitté le monde”. Aujourd’hui, je me rappelle ses mots et me donne cette leçon matin et soir »3. Dans son ermitage au toit de chaume, Ryôkan restait cloîtré, quelquefois pendant des jours, à méditer, à lire des classiques et à composer des poèmes. Un de ses contemporains4, qui s’y abrita de la pluie, raconte5 : « [À] l’intérieur de cet ermitage, je ne vois aucun autre bien qu’une seule statue du Bouddha en bois, posée debout, et deux volumes de livres mis sur un petit accoudoir, installé au pied de la fenêtre. J’ouvre le livre pour savoir de quelle œuvre il s’agit. C’est une édition xylographique de “L’Œuvre complète” de Tchouang-tseu. Dans ce livre sont insérées des calligraphies, tracées en style cursif, d’anciens poèmes chinois, qui semblent être l’œuvre de ce moine. N’ayant pas appris de poèmes dans cette langue, je ne sus s’ils étaient de qualité, mais les calligraphies en question l’étaient à tel point qu’elles m’émerveillèrent ».
« Ryôkan, moine zen »
Il s’agit des poèmes de Yamamoto Eizô1, ermite japonais (XVIIIe-XIXe siècle), plus connu sous le surnom de Ryôkan2. Enfant taciturne et solitaire, adonné à de vastes lectures, il réfléchissait, dès son plus jeune âge, sur la vie et sur la mort. Une nuit, il comprit que c’était le Bouddha qui pourrait donner réponse à ses questions existentielles. Au petit matin, s’étant rasé la tête, il prit quelques affaires. Sur le pas de la porte, il serra dans ses bras ses six frères et sœurs : « Prenant mes mains dans les siennes, ma mère a longtemps fixé mon visage. C’[est] comme si l’image de son visage est encore devant mes yeux. Lorsque j’ai demandé congé, elle m’a dit, de sa parole devenue austère : “Ne laisse jamais dire aux gens rencontrés que tu as en vain quitté le monde”. Aujourd’hui, je me rappelle ses mots et me donne cette leçon matin et soir »3. Dans son ermitage au toit de chaume, Ryôkan restait cloîtré, quelquefois pendant des jours, à méditer, à lire des classiques et à composer des poèmes. Un de ses contemporains4, qui s’y abrita de la pluie, raconte5 : « [À] l’intérieur de cet ermitage, je ne vois aucun autre bien qu’une seule statue du Bouddha en bois, posée debout, et deux volumes de livres mis sur un petit accoudoir, installé au pied de la fenêtre. J’ouvre le livre pour savoir de quelle œuvre il s’agit. C’est une édition xylographique de “L’Œuvre complète” de Tchouang-tseu. Dans ce livre sont insérées des calligraphies, tracées en style cursif, d’anciens poèmes chinois, qui semblent être l’œuvre de ce moine. N’ayant pas appris de poèmes dans cette langue, je ne sus s’ils étaient de qualité, mais les calligraphies en question l’étaient à tel point qu’elles m’émerveillèrent ».