Il s’agit de la « Correspondance » de Voltaire, la meilleure, la plus délicieuse de toutes les correspondances ; celle qui fut à elle seule l’esprit de l’Europe (XVIIIe siècle). « En recommandant la lecture de Voltaire », dit un critique1, « j’avoue mes préférences. S’il fallait sacrifier quelque chose de lui, je donnerais les tragédies et les comédies pour garder les petits vers ; s’il fallait sacrifier encore quelque chose, je donnerais plutôt les histoires, toutes charmantes qu’elles sont, que les romans ; …mais enfin il y a une chose que je ne me déciderais jamais à livrer, c’est la “Correspondance” ». En effet, de tous les genres littéraires dont s’occupa Voltaire, celui où il fut le plus original ; celui où il eut un ton que personne ne lui avait donné, et que tout le monde voulut imiter ; celui, enfin, où il domina, de l’aveu même des jaloux qui consentent quelquefois à reconnaître un mérite unanimement reconnu, c’est le genre épistolaire. On y trouve l’ensemble et la perfection de tous les styles ; on y trouve la facilité brillante d’un esprit aussi supérieur aux sujets qu’il traite, qu’aux gens à qui il s’adresse : « Quel génie se joue dans ses poésies et ses plaisanteries et ses lettres immortelles ! Or, tout ce qu’on admire dans les deux premières se retrouve dans les lettres avec une inépuisable abondance : vers faciles, railleries charmantes à propos de tous les personnages et de tous les événements qui ont passé, dans ce siècle agité, devant cet esprit curieux… Ce qu’il peut se succéder, pendant plus de soixante ans, d’amours, de haines, de plaisirs, de douleurs, de colères, dans une âme singulièrement impressionnable et mobile, est exprimé là au vif… chaque sentiment entier occupant toute l’âme, comme s’il devait durer éternellement, puis effacé tout à coup par un autre… ; variété inépuisable des sujets qui passent sous cette plume légère ; séductions d’un esprit enchanteur qui veut plaire et invente pour plaire les tours les plus délicats, toujours aimable, toujours nouveau. Tout cela forme un des spectacles les plus attrayants qu’on puisse avoir en ce monde », dit le même critique. De tous les hommes célèbres dont on a imprimé les lettres après leur mort, Voltaire est le premier qui ait écrit à la fois en écrivain et en homme du monde, et qui ait montré qu’il est aussi naturellement l’un que l’autre. Son talent, qui peut être inégal dans ses grands ouvrages, est toujours parfait dans ses jeux, quand sa plume court avec une rapidité, une négligence, qui n’appartiennent qu’à lui.
la meilleure, la plus vraie de toutes les correspondances ; celle qui fut, à elle seule, l’esprit de l’Europe
Voici un passage qui donnera une idée du style de la « Correspondance » : « Depuis que je suis revenu de Berlin, Monsieur, je ne suis pas sorti de la maison où je vis dans la plus profonde retraite, tout entier aux arts et à l’amitié, et absolument étranger au monde ; c’est dans cette solitude que mon bonheur a été troublé par la nouvelle que j’ai apprise de la perte que vous avez faite. Madame du Châtelet qui ne l’a sue que par hasard et qui en doutait, a écrit à Monsieur Dargental pour s’en informer. Le temps est passé d’un compliment de condoléance, mais le temps ne passe jamais de vous dire combien on vous est dévoué, combien on vous aime, et à quel point votre caractère bienfaisant a gagné mon cœur »2.
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Consultez cette bibliographie succincte en langue française
- André Bellessort, « Essai sur Voltaire : cours professé à la Société des conférences » (éd. Perrin, Paris)
- Ernest Bersot, « Correspondance de Voltaire » dans « Essais de philosophie et de morale. Tome II » (XIXe siècle), p. 136-167 [Source : Google Livres]
- Jean-François de La Harpe, « Éloge de Voltaire » (XVIIIe siècle) [Source : Bibliothèque nationale de France].