Icône Mot-clefCharles de Harlez

tra­duc­teur ou tra­duc­trice

Zhang Zai, « Le “Si-ming” : traité philosophique »

dans « Actes du VIIIᵉ Congrès international des orientalistes. Tome IV », p. 33-52

dans «Actes du VIIIe Congrès in­ter­na­tio­nal des . Tome IV», p. 33-52

Il s’agit du «Ma­nuel de l’Ouest», ou lit­té­ra­le­ment «Ins­crip­tion de l’Ouest», très court, mais , du phi­lo­sophe confu­céen Zhang Zai 1 (XIe siècle apr. J.-C.). Cet au­teur a laissé un livre im­po­sant en dix-sept tomes 2, consi­déré comme l’œuvre ma­jeure du de son ; mais, dans l’ qu’il pro­di­guait à ses dis­ciples, il se ser­vait spé­cia­le­ment, comme ma­nuels, des deux ex­traits les plus em­blé­ma­tiques de son livre, qu’il avait ins­crits sur les murs de la salle de classe, à l’Ouest et à l’Est. De là, le nom qui leur est donné : «Xi-ming» 3 et «Dong-ming» 4, c’est-à-dire : «Ma­nuel de l’Ouest» et «Ma­nuel de l’Est». Le pre­mier est de loin le plus re­nommé. Il est consa­cré à l’origine du et la de tous les êtres. Dans ce traité, Zhang Zai sou­tient que l’ est née d’un même sein; elle for­mait à l’origine une seule sub­stance qui s’est di­ver­si­fiée. Il en est de même des autres êtres dans ce monde; tous pro­viennent d’une même sub­stance uni­ver­selle et d’une même im­pul­sion di­rec­trice, consti­tuant et co­or­don­nant toutes choses : «Les hommes ne forment avec nous qu’un même sein; les êtres non in­tel­li­gents sont nos consorts» 5. , tout n’étant qu’un même arbre avec dix mille branches; le monde n’étant qu’une , et la — un , «tout [ce] qui dans ce monde est pauvre et dans le be­soin, af­fligé ou ma­lade, or­phe­lin ou aban­donné, veuf ou veuve, doit être pour nous comme un frère dans le be­soin ou l’infortune, et qui n’a point d’autre sou­tien» 6. La doc­trine de la d’origine conduit ainsi à un prin­cipe mo­ral de et de , fon­de­ment de la des  : «Ho­no­rer les gens âgés, res­pec­ter les su­pé­rieurs, être cha­ri­table en­vers… les aban­don­nés et les , c’est la vertu par­faite des saints, c’est la conduite dis­tinc­tive des … Les pro­té­ger dans ces cir­cons­tances, c’est le de­voir d’un fils; [et] les ré­jouir et ne ja­mais les af­fli­ger, c’est la de la piété fi­liale» 7.

  1. En chi­nois 張載. Au­tre­fois trans­crit Chang Tsai ou Tchang-tsai. Icône Haut
  2. «Zheng Meng» («正蒙»). Au­tre­fois trans­crit «Cheng Meng» ou «Tcheng Meng». Icône Haut
  3. En chi­nois «西銘». Au­tre­fois trans­crit «Hsi-ming» ou «Si-ming». Icône Haut
  4. En chi­nois «東銘». Au­tre­fois trans­crit «Toung-ming» ou «Tong-ming». Icône Haut
  1. p. 41-42. À com­pa­rer avec ce pas­sage des «En­tre­tiens de Confu­cius» : «Que l’honnête homme fasse son de­voir gra­ve­ment et sans faillir, qu’il traite avec et ci­vi­lité, et sur cette , tous les hommes se­ront ses ». Icône Haut
  2. p. 43. Icône Haut
  3. p. 43-44. Icône Haut

Liu Qingzhi, « La “Siao Hio”, ou Morale de la jeunesse »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «La Pe­tite Étude» («Xiao Xue» 1), re­cueil de trois cent quatre-vingt-six , pré­ceptes et exemples. Ja­dis, c’était l’un des in­con­tour­nables de la , parce qu’il ser­vait à for­mer l’ de la en­tière. Dès qu’un en­fant, de quelque condi­tion qu’il fût — de­puis le fils de l’Empereur jusqu’au fils du moindre de ses su­jets — avait at­teint l’âge de huit ans, c’était ce livre, en ef­fet, qu’on lui met­tait entre les mains pour lui en­sei­gner la fa­çon dont il fal­lait in­ter­ro­ger, et celle dont il fal­lait ré­pondre aux in­ter­ro­ga­tions des autres; pour l’instruire des de la ci­vi­lité, des cou­tumes et des rites; pour lui faire des le­çons sur la pro­cé­dure et la forme qu’il de­vait ob­ser­ver de­vant les autres, sui­vant ce qu’ils étaient — ou ses su­pé­rieurs, ou ses in­fé­rieurs, ou sim­ple­ment ses égaux. Tout cela for­mait ce qu’on ap­pe­lait «la pe­tite étude», c’est-à-dire l’ in­fé­rieur, la pe­tite école; c’était à quoi on oc­cu­pait l’enfant jusqu’à l’âge de quinze ans. Par­venu à cet âge, on l’appliquait à «la grande étude», ce qui est d’ailleurs le titre d’un des quatre clas­siques ré­di­gés par les dis­ciples de . Les sen­tences, pré­ceptes et exemples de «La Pe­tite Étude» sont em­prun­tés pour la plu­part au «Mé­mo­rial des rites» et ran­gés dans un ordre as­sez dé­fec­tueux, tel cha­pitre conte­nant sou­vent ce qui de­vrait se trou­ver dans tel autre. On ne peut nier que les prin­cipes en soient, en gé­né­ral, édi­fiants, et qu’il y ait des mo­dèles d’une réelle; mais on y trouve, en même , l’observation de cer­taines pra­tiques éta­blies par les pré­ju­gés et par la rou­tine, qui pa­raissent as­sez pué­riles. Un des dis­ciples de Zhu Xi 2, Liu Qingzhi 3 (XIIe siècle), a com­posé ce livre. Zhu Xi l’a en­suite mis dans l’ordre où nous le voyons et a ajouté une in­tro­duc­tion où il dit 4 : «Puisque l’, pen­dant l’enfance, ne peut en­core ni sa­voir, ni ré­flé­chir, ni ré­gler ses actes, il faut que, pre­nant les dis­cours pro­fonds des , leurs trai­tés fon­da­men­taux, on les lui mette tous les jours sous les yeux, on les lui in­filtre dans les oreilles, on en rem­plisse son in­té­rieur. Si l’on tarde, il s’habitue à se for­mer se­lon son ca­price et il reste obs­ti­né­ment ce qu’il s’est ha­bi­tué à être».

  1. En «小學». Par­fois trans­crit «Siao Hio». Icône Haut
  2. En chi­nois 朱熹. Au­tre­fois trans­crit Tchou Hi, Tchu Hi, Chu-hi ou Chu Hsi. Éga­le­ment connu sous le titre ho­no­ri­fique de Zhu Wen Gong (朱文公), c’est-à-dire «Zhu, prince de la lit­té­ra­ture». Au­tre­fois trans­crit Chu Ven Kum, Chu Wen-kung, Tchou-wen-koung ou Tchou Wen Kong. Icône Haut
  1. En chi­nois 劉清之. Icône Haut
  2. p. 9-10. Icône Haut

Wang Su, « Les Entretiens familiers de Confucius, “Kong-tze Kia-yu” »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Kong-tze Kia-yu» 1 fa­mi­liers de » 2), es­pèce de sup­plé­ment aux «En­tre­tiens de Confu­cius». Il n’est peut-être pas in­utile de rap­pe­ler que Confu­cius, sui­vant l’usage de son , avait tou­jours à sa suite quelques-uns de ses dis­ciples, même lorsqu’il était ad­mis en pré­sence d’un roi ou d’un prince. C’est au soin que ces dis­ciples ont eu de trans­mettre par écrit ce qu’ils avaient vu et en­tendu de la part de leur maître, qu’on est re­de­vable de ce que l’on sait de sa pri­vée. Le dé­tail en fut consi­gné, peu de temps après sa , dans le fa­meux livre des «En­tre­tiens de Confu­cius». Mais comme ce livre ne ren­fer­mait pas tout, on y sup­pléa dans la suite en re­cueillant tout ce qui avait été re­jeté des grandes édi­tions et tout ce qu’on put trou­ver d’un peu in­té­res­sant dans les mé­moires des pre­miers dis­ciples ou leurs des­cen­dants. On donna à ce sup­plé­ment le titre de «Kia-yu». Ce livre, comme tant d’autres, fut perdu dans l’incendie gé­né­ral des or­donné en 213 av. J.-C par Tsin-chi-hoang-ti — acte de bar­ba­rie qui mé­rite une é aussi éter­nelle que la perte de la bi­blio­thèque d’Alexandrie. L’ordre fut exé­cuté avec la plus grande . Les la­men­ta­tions, les mêmes que cette des­truc­tion ar­ra­cha à de nom­breux let­trés, en firent pé­rir plus de quatre cents dans les flammes et at­ti­rèrent sur les autres une pros­crip­tion im­pé­riale. Avec le temps, le «Kia-yu» re­pa­rut, mais tron­qué, mu­tilé, presque in­forme. Ce ne fut que quatre siècles plus tard, vers 240 apr. J.-C., qu’un let­tré, Wang Su 3, en re­pro­dui­sit une par­tie, tron­quée elle-même, et y amal­gama d’autres par­ties, pui­sées à d’autres . «Com­ment s’ cette trans­for­ma­tion? On l’ignore. [Mais] comme le nou­veau texte [de Wang Su] était ac­com­pa­gné d’un com­men­taire, et que l’ancien n’existait pro­ba­ble­ment qu’en très pe­tit nombre d’exemplaires, le pre­mier eut bien­tôt sup­planté com­plè­te­ment l’autre qui tomba dans l’oubli», ex­plique mon­sei­gneur  4. Il ré­sulte de là que le «Kia-yu», dans l’état où il se trouve aujourd’hui, n’a pas l’autorité des autres confu­céens, bien que le fond en soit bon.

  1. En chi­nois «孔子家語». Par­fois trans­crit «Koung-tsée Kia-yu», «K’ong-tseu Kia-yu», «Confu­cius Kia-iü», «K’ung tzŭ Chia yü», «Kung­futse Gia yü» ou «Kongzi Jiayu». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit «Pro­pos fa­mi­liers de Confu­cius». Icône Haut
  1. En chi­nois 王肅. Par­fois trans­crit Vang-sou ou Wang Sou. Icône Haut
  2. p. 2. Icône Haut