Il s’agit du « Manuel de l’Ouest », ou littéralement « Inscription de l’Ouest », traité très court, mais sublime, du philosophe confucéen Zhang Zai 1 (XIe siècle apr. J.-C.). Cet auteur chinois a laissé un livre imposant en dix-sept tomes 2, considéré comme l’œuvre majeure du confucianisme de son temps ; mais, dans l’enseignement qu’il prodiguait à ses disciples, il se servait spécialement, comme manuels, des deux extraits les plus emblématiques de son livre, qu’il avait inscrits sur les murs de la salle de classe, à l’Ouest et à l’Est. De là, le nom qui leur est donné : « Xi-ming » 3 et « Dong-ming » 4, c’est-à-dire : « Manuel de l’Ouest » et « Manuel de l’Est ». Le premier est de loin le plus renommé. Il est consacré à l’origine du monde et la fraternité de tous les êtres. Dans ce traité, Zhang Zai soutient que l’humanité est née d’un même sein ; elle formait à l’origine une seule substance qui s’est diversifiée. Il en est de même des autres êtres dans ce monde ; tous proviennent d’une même substance universelle et d’une même impulsion directrice, constituant et coordonnant toutes choses : « Les hommes ne forment avec nous qu’un même sein ; les êtres non intelligents sont nos consorts » 5. Or, tout n’étant qu’un même arbre avec dix mille branches ; le monde n’étant qu’une famille, et la nation — un homme, « tout [ce] qui dans ce monde est pauvre et dans le besoin, affligé ou malade, orphelin ou abandonné, veuf ou veuve, doit être pour nous comme un frère dans le besoin ou l’infortune, et qui n’a point d’autre soutien » 6. La doctrine de la communauté d’origine conduit ainsi à un principe moral de charité et de piété filiale, fondement de la vertu des saints : « Honorer les gens âgés, respecter les supérieurs, être charitable envers… les abandonnés et les pauvres, c’est la vertu parfaite des saints, c’est la conduite distinctive des sages… Les protéger dans ces circonstances, c’est le devoir d’un fils ; [et] les réjouir et ne jamais les affliger, c’est la perfection de la piété filiale » 7.
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- Traduction de monseigneur Charles de Harlez (1892) [Source : Google Livres]
- Traduction de monseigneur Charles de Harlez (1892) ; autre copie [Source : Google Livres]
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- Traduction de monseigneur Charles de Harlez (1892) ; autre copie [Source : Bibliothèque nationale de France]
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- Traduction de monseigneur Charles de Harlez (1891) [Source : Google Livres]
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Consultez cette bibliographie succincte en langue française
- Anne Cheng, « Histoire de la pensée chinoise » (éd. du Seuil, Paris)
- Fong Yeou-Lan, « Précis d’histoire de la philosophie chinoise » (éd. Payot, coll. Bibliothèque scientifique, Paris)
- monseigneur Charles de Harlez, « L’École philosophique moderne de la Chine, ou Système de la nature, “Sing-li” » dans « Mémoires de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Tome XLIX » (XIXe siècle) [Source : Google Livres].
- En chinois 張載. Autrefois transcrit Chang Tsai ou Tchang-tsai.
- « Zheng Meng » (« 正蒙 »). Autrefois transcrit « Cheng Meng » ou « Tcheng Meng ».
- En chinois « 西銘 ». Autrefois transcrit « Hsi-ming » ou « Si-ming ».
- En chinois « 東銘 ». Autrefois transcrit « Toung-ming » ou « Tong-ming ».
- p. 41-42. À comparer avec ce passage des « Entretiens de Confucius » : « Que l’honnête homme fasse son devoir gravement et sans faillir, qu’il traite autrui avec respect et civilité, et sur cette terre, tous les hommes seront ses frères ».
- p. 43.
- p. 43-44.