Il s’agit de « La Petite Étude » (« Xiao Xue »1), recueil de trois cent quatre-vingt-six sentences, préceptes et exemples. Jadis, c’était l’un des livres incontournables de la littérature chinoise, parce qu’il servait à former l’éducation de la nation entière. Dès qu’un enfant, de quelque condition qu’il fût — depuis le fils de l’Empereur jusqu’au fils du moindre de ses sujets — avait atteint l’âge de huit ans, c’était ce livre, en effet, qu’on lui mettait entre les mains pour lui enseigner la façon dont il fallait interroger, et celle dont il fallait répondre aux interrogations des autres ; pour l’instruire des devoirs de la civilité, des coutumes et des rites ; pour lui faire des leçons sur la procédure et la forme qu’il devait observer devant les autres, suivant ce qu’ils étaient — ou ses supérieurs, ou ses inférieurs, ou simplement ses égaux. Tout cela formait ce qu’on appelait « la petite étude », c’est-à-dire l’enseignement inférieur, la petite école ; c’était à quoi on occupait l’enfant jusqu’à l’âge de quinze ans. Parvenu à cet âge, on l’appliquait à « la grande étude », ce qui est d’ailleurs le titre d’un des quatre classiques rédigés par les disciples de Confucius. Les sentences, préceptes et exemples de « La Petite Étude » sont empruntés pour la plupart au « Mémorial des rites » et rangés dans un ordre assez défectueux, tel chapitre contenant souvent ce qui devrait se trouver dans tel autre. On ne peut nier que les principes en soient, en général, édifiants, et qu’il y ait des modèles d’une vertu réelle ; mais on y trouve, en même temps, l’observation de certaines pratiques établies par les préjugés et par la routine, qui paraissent assez puériles. Un des disciples de Zhu Xi2, Liu Qingzhi3 (XIIe siècle), a composé ce livre. Zhu Xi l’a ensuite mis dans l’ordre où nous le voyons et a ajouté une introduction où il dit4 : « Puisque l’homme, pendant l’enfance, ne peut encore ni savoir, ni réfléchir, ni régler ses actes, il faut que, prenant les discours profonds des sages, leurs traités fondamentaux, on les lui mette tous les jours sous les yeux, on les lui infiltre dans les oreilles, on en remplisse son intérieur. Si l’on tarde, il s’habitue à se former selon son caprice et il reste obstinément ce qu’il s’est habitué à être ».
Il n’existe pas moins de trois traductions françaises de « La Petite Étude », mais s’il fallait n’en choisir qu’une seule, je choisirais celle de monseigneur Charles de Harlez.
「少儀曰,不窺密, 密,隱處也. 嫌伺人之私. 不旁狎, 旁猶妄也. 不得妄與人狎習. 不道舊故, 言知識之過失. 不戲色,戲,弄也. 言暫變傾爲非常也. 毋拔來,毋報往, 拔,赴,皆疾也. 人來往所之,當有宿漸,不可卒也. 毋瀆神, 瀆,慢也. 毋循枉,前日之不正,不可復遵. 毋測未至, 測,意度也.」
— Passage dans la langue originale
« Il est dit au chapitre “Shao-y”5 : Ne cherchez pas à voir une chose cachée, ne soyez pas familier et méprisant, ne parlez pas d’une faute déjà ancienne et n’ayez pas un air moqueur. En arrivant ne vous hâtez pas, en partant ne vous dépêchez pas. N’importunez jamais les Esprits par trop de prières ; n’imitez pas les gens faux et rusés. Ne cherchez point à deviner les événements avant qu’ils arrivent. »
— Passage dans la traduction de monseigneur de Harlez
« Liber Rituum, capitulum “Xao Y”, sic [ait] : Noli oculos conjicere in secretum alterius locum ; alios irridere ; vetera aliorum delicta narrare ; nugacem vel contemptorem vultum præferre ; præcipiti voce alios aut vocare aut mittere ; vana perscrutatione Spiritus offendere ; pravæ consuetudini indulgere ; res quæ nondum contigerunt, temere conjicere. »
— Passage dans la traduction latine du père François Noël (XVIIIe siècle)
« Ne jetez point les yeux sur un lieu que l’on veut qui soit secret ; ne livrez point les autres à la dérision ; que leurs fautes anciennes ne soient point le sujet de votre conversation ; n’ayez point un air méprisant ou folâtre ; ne parlez point avec précipitation ; n’offensez point les Esprits par une curiosité vaine ; ne formez point de conjectures téméraires sur l’avenir. »
— Passage dans la traduction indirecte de l’abbé François-André-Adrien Pluquet6 (XVIIIe siècle)Cette traduction n’a pas été faite sur l’original.
« (lacune) Quand vous vous entretenez avec quelqu’un, gardez-vous bien d’un certain air ou dédaigneux ou railleur ; ne parlez point avec précipitation, et que les défauts des autres ne servent jamais de matière à vos discours ; (lacune) n’avancez rien sur de légères conjectures. »
— Passage dans la traduction indirecte du père Jean-Baptiste Du Halde (XVIIIe siècle)Cette traduction n’a pas été faite sur l’original.
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- En chinois « 小學 ». Parfois transcrit « Siao Hio ».
- En chinois 朱熹. Autrefois transcrit Tchou Hi, Tchu Hi, Chu-hi ou Chu Hsi. Également connu sous le titre honorifique de Zhu Wen Gong (朱文公), c’est-à-dire « Zhu, prince de la littérature ». Autrefois transcrit Chu Ven Kum, Chu Wen-kung, Tchou-wen-koung ou Tchou Wen Kong.
- En chinois 劉清之.