Il s’agit du traité « Du sublime » (« Peri hypsous » 1). Ce petit traité mystérieux constitue le sommet de la critique littéraire gréco-romaine. Nous ne savons pas s’il a eu beaucoup de succès à l’époque de sa rédaction ; mais depuis sa traduction par Boileau, il en a eu énormément et qu’il mérite. Non seulement les philosophes des Lumières ont été charmés par les beaux fragments littéraires qui y sont cités ; mais ils ont été surpris par la hauteur, par la force, par la véhémence des jugements qui y sont portés sur tous les grands écrivains de l’Antiquité. L’auteur inconnu de ce traité, quel qu’il soit 2, ne s’amusait pas, comme les rhéteurs de son temps (Ier siècle apr. J.-C.), à faire des divisions minutieuses des parties du discours ; et il ne se contentait pas, comme Aristote ou comme Hermogène, à nous énumérer des préceptes tout secs et dépouillés d’ornements. Au contraire : en traitant des beautés littéraires, il employait toutes les finesses littéraires : « Souvent il fait la figure qu’il enseigne, et en parlant du sublime, il est lui-même très sublime », comme dit Boileau 3. Chez ce Grec, point de préjugés nationaux. Il lisait les écrivains latins et il savait se passionner pour eux : il comparait Cicéron à Démosthène et il sentait fort bien les qualités de l’un et de l’autre. Chose plus surprenante : il n’était pas étranger aux premiers versets de la Bible. Enfin, admirons en lui l’honnête homme. Nul Ancien n’a mieux que lui compris et exprimé à quel point la grandeur littéraire est liée à celle du cœur et de l’esprit. Et c’est un honneur pour ce critique ingénieux de s’être rencontré en cela avec Platon, et d’avoir défendu la noblesse et la pureté de l’art d’écrire, en commençant par donner aux écrivains la conscience de leur devoir humain et le respect de ce même devoir.
Il n’existe pas moins de six traductions françaises du traité « Du sublime », mais s’il fallait n’en choisir qu’une seule, je choisirais celle d’Henri Lebègue.
« Ἐγὼ δ’ οἶδα μὲν ὡς αἱ ὑπερμεγέθεις φύσεις ἥκιστα καθαραί· τὸ γὰρ ἐν παντὶ ἀκριϐὲς κίνδυνος μικρότητος, ἐν δὲ τοῖς μεγέθεσιν, ὥσπερ ἐν τοῖς ἄγαν πλούτοις, εἶναί τι χρὴ καὶ παρολιγωρούμενον· μήποτε δὲ τοῦτο καὶ ἀναγκαῖον ᾖ, τὸ τὰς μὲν ταπεινὰς καὶ μέσας φύσεις διὰ τὸ μηδαμῆ παρακινδυνεύειν μηδὲ ἐφίεσθαι τῶν ἄκρων ἀναμαρτήτους ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ καὶ ἀσφαλεστέρας διαμένειν, τὰ δὲ μεγάλα ἐπισφαλῆ δι’ αὐτὸ γίνεσθαι τὸ μέγεθος… Παρατεθειμένος δ’ οὐκ ὀλίγα καὶ αὐτὸς ἁμαρτήματα καὶ Ὁμήρου καὶ τῶν ἄλλων ὅσοι μέγιστοι, καὶ ἥκιστα τοῖς πταίσμασιν ἀρεσκόμενος, ὅμως δὲ οὐχ ἁμαρτήματα μᾶλλον αὐτὰ ἑκούσια καλῶν ἢ παροράματα δι’ ἀμέλειαν εἰκῆ που καὶ ὡς ἔτυχεν ὑπὸ μεγαλοφυΐας ἀνεπιστάτως παρενηνεγμένα, οὐδὲν ἧττον οἶμαι τὰς μείζονας ἀρετάς, εἰ καὶ μὴ ἐν πᾶσι διομαλίζοιεν, τὴν τοῦ πρωτείου ψῆφον μᾶλλον ἀεὶ φέρεσθαι, κἂν εἰ μηδενὸς ἑτέρου, τῆς μεγαλοφροσύνης αὐτῆς ἕνεκα. »
— Passage dans la langue originale
« Pour moi, je le sais, les natures supérieures sont le moins exemptes de défauts, car le souci d’être correct en tout expose à la minutie, et il en est des grands talents comme des immenses fortunes : il faut y laisser quelque place à la négligence. Peut-être aussi est-ce une nécessité que les esprits bas et médiocres, parce qu’ils ne s’exposent jamais, qu’ils n’aspirent pas aux sommets, restent le plus souvent mieux préservés des fautes et des faux pas, et que les grands esprits soient sujets à tomber du fait de leur grandeur même… Moi-même j’ai relevé, sans m’y complaire aucunement, nombre de fautes et chez Homère et chez les plus grands écrivains. Ce sont toutefois, à mon sens, moins des fautes volontaires contre le beau que des méprises dues à la négligence et échappées par quelque hasard et le cas échéant au génie inné dans un moment d’inadvertance. Je n’affirme pas moins que les qualités tout à fait supérieures, bien qu’elles ne restent pas partout égales à elles-mêmes, occupent toujours le premier rang, ne serait-ce, à défaut d’autre raison, qu’à cause de leur élévation même. »
— Passage dans la traduction de Lebègue
« Quant à moi, je sais que les naturels supérieurs sont le moins exempts de défauts ; car la surveillance minutieuse en tout, fait courir le risque de la petitesse ; et dans la grandeur, comme dans l’excessive richesse, il faut que subsiste aussi un peu de négligence. Tandis que les naturels bas et médiocres, je ne sais s’il ne relève pas de la nécessité que, par le fait de ne jamais prendre de risques et de ne jamais aspirer aux sommets, ils restent la plupart du temps impeccables et plus sûrs ; les grands, au contraire, bronchent à cause de la grandeur même… Même moi, j’ai relevé un nombre considérable de fautes chez Homère, comme chez les plus grands, sans me réjouir le moins du monde de ces faux pas ; mais ce sont moins des fautes en elles-mêmes volontaires contre le beau, que des vues inexactes par négligence, au hasard, comme cela se trouvait ; des écarts par manque d’attention, jaillissant de la grandeur de nature. Je n’en pense pas moins que les qualités supérieures, même si elles ne restent pas, en toute circonstance, identiques à elles-mêmes, se voient toujours attribuer au suffrage le premier rang ; même s’il n’y a d’autre raison à cela que la grandeur de pensée. »
— Passage dans la traduction de M. Jackie Pigeaud (éd. Payot & Rivages, coll. Rivages poche-Petite Bibliothèque, Paris)
« Je sais que les grands génies ne sont pas toujours parfaits et excellents, parce qu’une exactitude continuelle met en danger de tomber dans le bas et le petit, et que quand on tend au grand et au sublime, il arrive à peu près ce qui arrive dans les maisons opulentes, où il faut qu’il y ait toujours quelque chose qui échappe à l’attention et se perde : il ne s’en suit cependant pas de là que les génies inférieurs et médiocres soient exempts de fautes et de chute, par la raison qu’ils ne se hasardent point et ne font point d’efforts pour arriver au grand ; de même qu’il ne suit pas non plus que les grands génies soient sujets à tomber, précisément parce qu’ils sont grands… Ayant rapporté moi-même un assez bon nombre de fautes, tant de la part d’Homère que d’autres principaux écrivains, fautes qui ne me plaisent du tout point, cependant en les qualifiant moins volontiers de fautes reprochables que d’inadvertance suite peut-être de quelque négligence, comme il en peut arriver sans s’en apercevoir à un auteur qui tend au grand et au sublime. Je n’en suis pas moins d’avis que les grandes beautés du sublime, quoiqu’elles ne soient pas partout égales, doivent néanmoins toujours avoir la préférence, quand ce ne serait qu’à cause de leur grandeur. »
— Passage dans la traduction de Charles Lancelot (XVIIIe siècle)
« Pour moi, je sais bien que les grands génies ne sont rien moins que corrects ; car l’exactitude en toute chose est la chance de la médiocrité ; un esprit transcendant, au contraire, comme une fortune immense, oblige de négliger quelque chose. Peut-être même existe-t-il une loi naturelle qui veut que ces talents faibles et médiocres, qui évitent toute tentative téméraire et n’aspirent jamais au sublime, échappent d’ordinaire aux fautes et restent à l’abri du danger, tandis que les grands talents sont sujets à tomber à cause de leur grandeur même… J’ai rappelé moi-même plusieurs négligences d’Homère et d’autres excellents écrivains, et rien ne me plaît moins que ces taches ; cependant, comme ce ne sont pas, à mes yeux, des fautes volontaires, mais plutôt des faiblesses commises par inadvertance ou échappées par hasard au génie, je n’en persiste pas moins à croire que les beautés supérieures, bien qu’elles ne soient pas répandues dans tout le cours d’un ouvrage, méritent nos suffrages pour la première place, par la seule raison qu’elles sont dues au génie. »
— Passage dans la traduction de Louis Vaucher (XIXe siècle)
« Premièrement donc je tiens, pour moi, qu’une grandeur au-dessus de l’ordinaire n’a point naturellement la pureté du médiocre. En effet, dans un discours si poli et si limé, il faut craindre la bassesse ; et il en est de même du sublime que d’une richesse immense, où l’on ne peut pas prendre garde à tout de si près, et où il faut, malgré qu’on en ait, négliger quelque chose. Au contraire il est presque impossible, pour l’ordinaire, qu’un esprit bas et médiocre fasse des fautes : car, comme il ne se hasarde et ne s’élève jamais, il demeure toujours en sûreté ; au lieu que le grand de soi-même, et par sa propre grandeur, est glissant et dangereux… Mais bien que j’aie remarqué plusieurs fautes dans Homère et dans tous les plus célèbres auteurs, et que je sois peut-être l’homme du monde à qui elles plaisent le moins, j’estime, après tout, que ce sont des fautes dont ils ne se sont pas souciés, et qu’on ne peut appeler proprement fautes, mais qu’on doit simplement regarder comme des méprises et de petites négligences qui leur sont échappées, parce que leur esprit, qui ne s’étudiait qu’au grand, ne pouvait pas s’arrêter aux petites choses. En un mot, je maintiens que le sublime, bien qu’il ne se soutienne pas également partout, quand ce ne serait qu’à cause de sa grandeur, l’emporte sur tout le reste. »
— Passage dans la traduction de Nicolas Boileau (XVIIe siècle)
« Je sais, d’abord, que les génies supérieurs ne sont pas exempts de taches : car une extrême attention à tout, risque de devenir minutieuse ; et il en est des grands talents comme des grandes fortunes, où il y a toujours quelque chose de négligé : peut-être aussi est-ce une nécessité qu’un talent médiocre ne fasse point de fautes, puisqu’il ne s’expose jamais au danger, et qu’il ne tombe pas, parce qu’il ne s’élève point ; tandis qu’au contraire, ce qui est grand trouve ce danger dans sa grandeur même… Malgré cela cependant, moi qui ai relevé un assez bon nombre de fautes dans Homère et dans tous nos meilleurs écrivains ; moi qui ne suis certainement pas trop indulgent à cet égard, j’estime, après tout, que ce sont moins de véritables fautes que des méprises échappées à un esprit sublime par négligence, par hasard, par inattention ; et je persiste à croire que les beautés d’un ordre supérieur, quoiqu’inégalement répandues dans un ouvrage, méritent toujours d’être placées au premier rang, ne fût-ce, à défaut d’autre raison, qu’à cause de cette supériorité même. »
— Passage dans la traduction de Germain-Marie-Auguste Pujol (XIXe siècle)
« Jam novi, ingenia magna solere vitii aliquid habere (nam summa in omnibus diligentia minuta videtur ; in magnitudine vero ingenii, ut in copiosa re familiari, quædam etiam negligenda sunt), nullo tamen modo inde sequitur, humilia quidem aut mediocria ingenia, quia nusquam se periculo committant, nec alta petant, plerumque libera a peccato et a lapsu tuta manere ; magna vero propter ipsam magnitudinem ad lapsum proclivia esse… Quamquam vero ego ipse non pauca Homeri aliorumque summorum virorum peccata commemoravi, quibus minime delector, tamen ea non magis voluntaria peccata dixerim, quam errores, quos negligentia et casus in illa ingenii magnitudine genuerit, nihiloque minus arbitror, majores virtutes, si vel maxime non æquabiliter ubique distributæ sint, tamen principem locum merere, si non aliam ob causam, at propter ipsam ingenii altitudinem. »
— Passage dans la traduction latine de Samuel-Friedrich-Nathanael Morus (XVIIIe siècle)
« Jam novi, ingenia magna solere vitii aliquid habere (nam summa in omnibus diligentia minuta videtur ; in magnitudine vero ingenii, ut in copiosa re familiari, quædam etiam negligenda sunt), et prope necessario sequitur, humilia quidem aut mediocria ingenia, quia nusquam se periculo committant, nec alta petant, plerumque libera a peccato et a lapsu tuta manere ; magna vero propter ipsam magnitudinem ad lapsum proclivia esse… Quamquam vero ego ipse non pauca Homeri aliorumque summorum virorum peccata commemoravi, quibus minime delector, tamen ea non magis voluntaria peccata dixerim, quam errores, quos negligentia et casus in illa ingenii magnitudine genuerit, nihiloque minus arbitror, majores virtutes, si vel maxime non æquabiliter ubique distributæ sint, tamen principem locum merere, si non aliam ob causam, at propter ipsam ingenii altitudinem. »
— Passage dans la traduction latine de Benjamin Weiske (XIXe siècle)
« Equidem non ignoro, Sublimia, quæ ad summum sint evecta celsitatis fastigium, minime pura esse atque emendata (nam quod usquequaque accuratum est, humilitatis effugere periculum vix potest) : sed in eorum exuberantia, non secus ac in magnis opibus, esse aliquid oportere puto quod negligatur. Immo nec aliter fieri potest, quin humilia ac mediocria ingenia, quia magna non affectant, adeuntve pericula, nec ad summa aspirant, et a vitiis plerumque sint immunia, et tutius ingrediantur : quum Sublimia hac ipsa, quam conscendunt, altitudine magis in præceps vergant, et periculo propiora sint… Quare licet et ipse non pauca, cum in Homero tum in aliis Sublimitate præstantibus scriptoribus peccata observarim, hisque eorum maculis ita offendar ut nemo magis ; tamen ea non peccata vocarim voluntaria, sed errata potius, sive hallucinationes, per incuriam, alicubi temere ac fortuito admissas, dum grandioribus intentus animus minutula hæce minus sollicite devitat. Unde ita statuo, majoribus virtutibus, inæquali licet tenore decurrentibus, primam plane palmam semper deberi, vel ob hanc ipsam solam animi magni erectique celsitudinem, etiamsi cetera omnia defuerint. »
— Passage dans la traduction latine de Jacobus Tollius (XVIIe siècle)
« Equidem non ignoro, Sublimia, quæ ad summum sint evecta celsitatis fastigium, minime pura esse atque emendata (nam quod usquequaque accuratum est, humilitatis effugere periculum vix potest) : in ejusmodi autem sublimitate, non secus ac in magnis opibus, esse aliquid oportet quod negligatur. Immo nec aliter fieri potest, quin humilia ac mediocria ingenia, quod magna cum audacia nusquam pericula adeant, nec summa affectent, et a vitiis plerumque sint immunia et tutius ingrediantur : quum Sublimia hac ipsa, quam conscendunt, altitudine magis in præceps vergant, et periculo propiora sint… Quare licet et ipse non pauca, cum in Homero tum in aliis scriptoribus præstantissimis, peccata observarim, hisque eorum maculis ita offendar ut nemo magis ; tamen ea non peccata vocarim voluntaria, sed hallucinationes potius, per incuriam, alicubi temere ac fortuito admissas, dum grandioribus intentus animus minutula hæce minus sollicite devitat : nihilominus censeo, majoribus virtutibus, inæquali licet tenore decurrentibus, primam plane palmam semper deberi, vel ob hanc ipsam solam animi magni et erecti celsitudinem, etiamsi cetera omnia defuerint. »
— Passage dans la traduction latine de John Hudson (XVIIIe siècle)
« Equidem non ignoro, valde Sublimia ingenia minime esse pura (nam id, quod ubique accuratum est, in periculum humilitatis venit) ; et oportere in iis, quæ Sublimia sunt, velut in magnis opibus, ut sit aliquid quod negligatur : vide autem, ne hoc etiam necessarium sit, humilia et mediocria ingenia, quia nunquam periculum subeant neque summa affectent, permanere plerumque vitio carentia et aliis tutiora ; magna vero ingenia periculis exposita esse propter eam ipsam, quam habent, Sublimitatem… Ego autem, qui et ipse notavi non pauca vitia et Homeri et aliorum, quotquot sunt optimi scriptores, quique minime lætor lapsibus in dicendo (sed tamen qui non potius illa appello vitia voluntaria, quam neglectiones ex incuria, temere quidem et ut accidit, ab animi magnitudine inconsiderate in medium prolatas) ; ego, inquam, qui hac sententia sum, nihilominus censeo majores virtutes (etsi non ubique sint æquales) semper potius primas tenere, si non propter ullam aliam rem unam, tamen propter ipsam Sublimitatem. »
— Passage dans la traduction latine de l’évêque Zachary Pearce (XVIIIe siècle)
« Ego vero scio excellentem et exuberantem magnitudinem, natura minimum puram esse. Quod enim usquequaque accuratum, periculum est, ne in parvum et humile degeneret : quod in maximis fit divitiis, id cernere est in orationis magnitudine, (nempe) necesse est aliquid ferme negligi. Ac nescio an hoc quoque necessarium sit, humilia et mediocria ingenia, quod nusquam periclitentur audacius, nec quæ summa sunt affectent, errare fere non posse et tutiora permanere. Granditatem autem ipsam per se lubricam esse et periculosam… Propositis non paucis tum Homeri tum aliorum maximorum quorumque auctorum erroribus, tametsi mihi minime (omnium) probentur, non errata quidem voco, cum sint potius voluntaria (dicenda) quam hallucinationes per negligentiam temere, et forte fortuna a magno ingenio citra animadversionem admissæ : nihilominus censeo majores virtutes, etsi in omnibus non æqualiter et plane se habeant, meo calculo primas tenere semper, et si (maxime) ob nullam aliam causam, (sæpe) ipsius sublimitatis gratia. »
— Passage dans la traduction latine de Gabriel de Petra (XVIIe siècle)
« Non ignoro equidem sublimis dicendi generis superlationes minime puras esse. Exactam enim in qualibet re animadversionem, et diligentiam excitare, exiguitatis est. Sed in grandi orationis genere, quemadmodum in magnis divitiis aliquid, quod parvipendatur, inesse oportet. Nunquam vero hanc rem etiam illud necessario consequatur, humilia scilicet, ac mediocria ingenia, eo quod nunquam se periculis exponunt, neque summa appetunt, ut plurimum a culpa remota magis, ac tuta permanere : magna vero minus tuta ob ipsum sublime dicendi genus esse… Cum vero etiam ipse Cecilius non paucos, et Homeri, et aliorum, quorum maxima est auctoritas, lapsus exposuisset, ac minus acquievisset, illos tamen errores, non magis voluntarie, quam ob negligentiam temere, et utcunque sors tulit, ab ipsa orationis majestate inscienter invectos dixit ; nihilominus, puto, gravioribus erratis, si non omnibus in rebus subsint, palmam dari debere ; et si non aliam ob rem, ipsius tamen animi magnitudinis causa. »
— Passage dans la traduction latine de Dominicus Pizimentius (XVIe siècle)
« Ego vero certo scio, magnitudinis excellentias, ac exuperantias natura puras, atque integras minime esse. Id enim, quod in unaquaque re exquisita diligentia est perfectum, ac omnibus numeris absolutum, in exilitatis periculo versatur. In magnitudinibus vero oportet aliquid, ut in maximis divitiis, esse, quod etiam negligatur. Illud quoque nunquam necesse esset, ut humiles, et mediocres naturæ, cum nequaquam sublimia periclitentur, nec appetant, nullis magna ex parte vitiis obnoxiæ, et tutiores permaneant ; magna vero ob ipsam magnitudinem periculosa, ac minime tuta sint… Ego quoque adducens non pauca vitia, et Homeri, et aliorum, qui maximi fuerunt, et his erroribus minime contentus, sed tamen non magis voluntaria ipsa peccata appellans, quam contemptiones, quæ ob negligentiam temere, ac inconsulto ab eorum mentis præstantia sine ulla animadversione fuerunt prolatæ, nihilominus arbitror majores reprehensiones, et si in omnibus æquabiles non essent, semper de principe loco primas ferre. Et si nulla alia re id accidit, saltem ipsius animi magnitudinis causa. »
— Passage dans la traduction latine de Petrus Paganus (XVIe siècle)
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- Laurent Pernot évoquant le traité « Du sublime » [Source : Université ouverte des humanités (UOH)].
Consultez cette bibliographie succincte en langue française
- Joseph Naudet, « Compte rendu sur “Longini quæ supersunt, græce” » dans « Journal des savants », 1838, p. 147-154 [Source : Google Livres]
- Maurice Croiset, « Pseudo-Longin » dans « Histoire de la littérature grecque. Tome V. Période alexandrine • Période romaine » (XIXe siècle), p. 378-382 [Source : Google Livres].
- En grec « Περὶ ὕψους ».
- Les plus anciens manuscrits du traité « Du sublime » n’en indiquent pas l’auteur avec certitude : ils nous laissent le choix entre « Denys ou Longin » (Διονυσίου ἢ Λογγίνου). Mais les premiers éditeurs, n’ayant pas eu sous les yeux ces anciens manuscrits, ont suivi aveuglément les manuscrits où la particule « ou » avait disparu par la négligence des copistes, et pendant trois cents ans, ce traité a été édité, traduit, commenté comme l’œuvre de « Denys Longin ».