Icône Mot-clefDominique Palmé

tra­duc­teur ou tra­duc­trice

Ôé, « Notes de Hiroshima »

éd. Gallimard, coll. Arcades, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Ar­cades, Pa­ris

Il s’agit de «Notes de Hi­ro­shima» («Hi­ro­shima nôto» 1) de M. . En 1963, le fils de M. Ôé, Hi­kari, nais­sait avec une im­por­tante mal­for­ma­tion crâ­nienne, et ses pers­pec­tives de étaient tout à fait im­pro­bables. D’autre part, un ami proche de M. Ôé, hanté par les d’une nu­cléaire qui mar­que­rait la fin du — vi­sions dont il rê­vait dans le som­meil comme il rai­son­nait dans la veille —, avait fini par se pendre à Pa­ris. L’écrivain était, en somme, com­plè­te­ment abattu. On lui de­manda alors un sur la Neu­vième Confé­rence mon­diale contre les , qui se dé­rou­lait à Hi­ro­shima. Il s’y ren­dit, mais se dés­in­té­ressa vite de , pré­fé­rant al­ler, chaque jour, dans l’hôpital où étaient soi­gnés les ir­ra­diés et s’entretenir avec leur mé­de­cin-chef, Fu­mio Shi­getô 2, lui-même ir­ra­dié. C’est chez ce mé­de­cin-chef qu’il trouva le mo­dèle du « le plus au­then­tique qu’ait connu notre pays de­puis le bom­bar­de­ment» 3, ce­lui de l’ qui pour­suit ses tâches quo­ti­diennes en se gar­dant à la fois du déses­poir et de l’excès d’espérance, sans ja­mais se dé­cla­rer vaincu. En quit­tant la ville mar­ty­ri­sée une se­maine plus tard, M. Ôé avait revu de fond en comble son at­ti­tude à l’égard de son fils han­di­capé, ce qui al­lait abou­tir éga­le­ment à une trans­for­ma­tion ra­di­cale de sa lit­té­ra­ture. Il sa­vait dé­sor­mais qu’il te­nait une prise très ferme qui al­lait lui per­mettre, en se his­sant hors du trou de la où il était tombé, de s’acheminer à coup sûr vers la gué­ri­son. Et cela, il le de­vait en­tiè­re­ment à ses ren­contres avec «l’esprit de Hi­ro­shima» : «Une se­maine avait donc suffi pour que se pro­duise ce re­vi­re­ment si dé­ci­sif qui re­pré­sente à mes yeux une vé­ri­table “conver­sion” — abs­trac­tion faite de la conno­ta­tion re­li­gieuse que l’on peut don­ner à ce terme. À pré­sent, trente-deux ans plus tard, je re­con­nais de nou­veau le poids et la pro­fon­deur de cette », dit-il

  1. En ja­po­nais «ヒロシマ・ノート». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 重藤文夫. Icône Haut
  1. p. 230. Icône Haut

Kitahara, « Chansons pour l’enfance »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Bibliothèque japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Bi­blio­thèque ja­po­naise, Pa­ris

Il s’agit de Ki­ta­hara Ha­ku­shû 1, poète qui, par la créa­tion du genre «dôyô» 2chan­son en­fan­tine») et par l’adoption d’images et de rythmes di­rec­te­ment em­prun­tés aux sym­bo­listes oc­ci­den­taux, donna à la ja­po­naise une di­rec­tion et une im­pul­sion nou­velles. De son vrai nom Ki­ta­hara Ryû­ki­chi 3, il na­quit en 1885. Sa ville na­tale, Ya­na­gawa, était sillon­née d’innombrables ca­naux et fai­sait par­tie de ces pe­tites flu­viales, pai­sibles et mortes, qui res­semblent à des cer­cueils flot­tant sur l’ : «Ya­na­gawa, avec ses ca­naux», dit-il dans une pré­face 4, «c’est d’abord mon vil­lage na­tal… C’est aussi le creu­set de mon œuvre . Oui, c’est de l’entrecroisement de [ses] ca­naux, de cette même, qu’a jailli ma phrase, que s’est formé mon ». Mais sa pas­sion pour la poé­sie le poussa, dès 1904, à quit­ter ces pay­sages du Sud et à s’installer à Tô­kyô, champ de toutes les ex­pé­ri­men­ta­tions lit­té­raires. Les an­nées sui­vantes, un re­cueil de poèmes eu­ro­péens tra­duit par Ueda Bin, «Kai­chôon» 5Mur­mures de »), ainsi qu’un autre re­cueil concen­tré cette fois sur la et pré­paré par Na­gai Kafû, «San­go­shû» 6Co­raux»), firent connaître au le . Ki­ta­hara, ex­tra­or­di­nai­re­ment ré­cep­tif à ce nou­veau cou­rant, s’en ins­pira dès ses pre­mières œuvres. Celles-ci furent sa­luées par le même Ueda Bin comme une «syn­thèse entre la tra­di­tion des an­ciennes et les formes les plus nou­velles de l’art »

  1. En 北原白秋. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 童謡. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 北原隆吉. Icône Haut
  1. p. 112. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «海潮音». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «珊瑚集». Icône Haut