Mot-clef1917 (Révolution russe)

su­jet

Andreïev, «Vers les étoiles»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit de la pièce de théâtre «Vers les étoiles» («K zvioz­dam» 1) de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «К звёздам». Par­fois trans­crit «K zvëz­dam». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «S.O.S.»

éd. Interférences, Paris

éd. In­ter­fé­rences, Pa­ris

Il s’agit de «L’Europe en dan­ger» («Ie­vropa v opas­nosti» 1), «S.O.S.» et autres pam­phlets de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Европа в опасности». Par­fois trans­crit «Evropa v opas­nosti». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «Récits complets. Tome V. Le Journal de Satan [et Autres Récits]»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal de Sa­tan» («Dnev­nik Sa­tany» 1) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Дневник Сатаны». Par­fois trans­crit «Dnev­nik Sa­tani». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «[Récits complets. Tome IV.] Jour de colère et Autres Récits»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit de «Lui : ré­cit d’un in­connu» («On : rass­kaz neïz­vest­nogo» 1), «Jour de co­lère» («Den gneva» 2) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 3, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Он : рассказ неизвестного». Haut
  2. En russe «День гнева». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «[Récits complets. Tome III.] Judas Iscariote [et Autres Récits]»

éd. J. Corti, coll. Les Massicotés, Paris

éd. J. Corti, coll. Les Mas­si­co­tés, Pa­ris

Il s’agit de l’«His­toire des sept pen­dus» 1Rass­kaz o semi po­vé­chen­nykh» 2), «Ju­das Is­ca­riote» («Iouda Is­ka­riot» 3) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 4, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. Par­fois tra­duit «Le Conte des sept pen­dus». Haut
  2. En russe «Рассказ о семи повешенных». Par­fois trans­crit «Rass­kaz o semi po­vešen­nyx», «Rass­kaz o semi po­vešen­nych», «Ras­kaz o semi po­vešen­nyh» ou «Rass­kaz o semi po­ve­shen­nykh». Haut
  1. En russe «Иуда Искариот». Par­fois trans­crit «Iuda Is­ka­riot». Haut
  2. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «Récits complets. Tome II. Dans le brouillard et Autres Récits»

éd. J. Corti, Paris

éd. J. Corti, Pa­ris

Il s’agit de «Dans le brouillard» («V tou­mané» 1) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «В тумане». Par­fois trans­crit «V tu­mane». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «Récits complets. Tome I. Le Gouffre et Autres Récits»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit du «Gouffre» («Bezdna» 1) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Бездна». Par­fois trans­crit «Biezdna». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Ostrovski, «Et l’acier fut trempé : roman»

éd. Les Éditeurs français réunis, Paris

éd. Les Édi­teurs fran­çais réunis, Pa­ris

Il s’agit d’«Et l’acier fut trempé» 1Kak za­ka­lia­las stal» 2), ro­man d’idéalisation so­vié­tique, écrit pour la jeu­nesse par Ni­co­laï Alexeïe­vitch Os­trovski 3. La ri­chesse et la di­ver­sité de l’art russe ne purent sur­vivre à l’avènement du ré­gime com­mu­niste. L’éventail des points de vue et des tech­niques ar­tis­tiques se ré­tré­cit ra­pi­de­ment sous la pres­sion des groupes pro­lé­ta­riens, de­ve­nus de plus en plus in­flexibles à me­sure que l’appareil d’État lui-même de­ve­nait plus ri­gide et plus in­tran­si­geant. En avril 1932, par dé­cret du Co­mité cen­tral du Parti com­mu­niste, tous les cercles lit­té­raires de l’U.R.S.S. furent dis­sous, et l’ensemble des écri­vains in­vi­tés à re­joindre l’Union des écri­vains so­vié­tiques (Soïouz pis­sa­té­leï S.S.S.R. 4). Sorte de Po­lit­buro lit­té­raire œu­vrant pour l’«unité fon­da­men­tale de la lit­té­ra­ture so­vié­tique», cette Union était di­ri­gée par de hauts cadres qui re­ce­vaient leurs ordres du Parti et de Sta­line lui-même. On vit alors ap­pa­raître une concep­tion dic­ta­to­riale des arts, connue sous le nom de «soc-réa­lisme» («sots­rea­lizm» 5) ou «réa­lisme so­cia­liste», et des­ti­née à im­po­ser des titres pré­pa­rés à l’avance et des su­jets conve­nus : la re­li­gion du tra­vail et de l’effort; la nais­sance d’un ou­vrier ou d’une usine; l’avènement de l’homme nou­veau dans une so­ciété nou­velle; le rôle du Parti dans ce grand bou­le­ver­se­ment. Écrits dans un but de glo­ri­fi­ca­tion et pro­pa­gande, les ro­mans du «soc-réa­lisme» étaient im­pri­més à des cen­taines de mil­liers d’exemplaires et pro­po­sés comme ré­fé­rence aux jeunes gé­né­ra­tions. Au reste, c’étaient des ro­mans très fai­ble­ment et très dé­fec­tueu­se­ment construits, dé­pour­vus de tout gé­nie, for­te­ment in­fluen­cés par la prose mé­diocre de Gorki. Quel­que­fois, il est vrai, des lueurs de sin­cé­rité ré­vo­lu­tion­naire et de pu­reté de convic­tion per­çaient mal­gré la mo­no­to­nie du su­jet et l’insuffisance du ta­lent : c’était le cas de l’œuvre d’Ostrovski qui, quoique li­mi­tée à deux ro­mans — «Et l’acier fut trempé» et «En­fan­tés par la tem­pête» (in­achevé du fait de la mort de l’auteur) — n’en a pas moins laissé un vif sou­ve­nir chez ses lec­teurs.

  1. Par­fois tra­duit «Com­ment l’acier fut trempé». Haut
  2. En russe «Как закалялась сталь». Haut
  3. En russe Николай Алексеевич Островский. Par­fois trans­crit Ni­ko­lai Os­trowski, Ni­ko­laj Os­trovs­kij, Ni­co­las Os­trovski ou Ni­ko­lay Os­trovsky. À ne pas confondre avec Alexandre Ni­ko­laïe­vitch Os­trovski, au­teur dra­ma­tique, qui vé­cut un siècle plus tôt. Haut
  1. En russe Союз писателей С.С.С.Р. Haut
  2. En russe «соцреализм». Haut

Ostrovski, «Enfantés par la tempête : roman [inachevé]»

éd. Les Éditeurs français réunis, Paris

éd. Les Édi­teurs fran­çais réunis, Pa­ris

Il s’agit d’«En­fan­tés par la tem­pête» («Ro­j­dion­nyïé bou­reï» 1), ro­man d’idéalisation so­vié­tique, écrit pour la jeu­nesse par Ni­co­laï Alexeïe­vitch Os­trovski 2. La ri­chesse et la di­ver­sité de l’art russe ne purent sur­vivre à l’avènement du ré­gime com­mu­niste. L’éventail des points de vue et des tech­niques ar­tis­tiques se ré­tré­cit ra­pi­de­ment sous la pres­sion des groupes pro­lé­ta­riens, de­ve­nus de plus en plus in­flexibles à me­sure que l’appareil d’État lui-même de­ve­nait plus ri­gide et plus in­tran­si­geant. En avril 1932, par dé­cret du Co­mité cen­tral du Parti com­mu­niste, tous les cercles lit­té­raires de l’U.R.S.S. furent dis­sous, et l’ensemble des écri­vains in­vi­tés à re­joindre l’Union des écri­vains so­vié­tiques (Soïouz pis­sa­té­leï S.S.S.R. 3). Sorte de Po­lit­buro lit­té­raire œu­vrant pour l’«unité fon­da­men­tale de la lit­té­ra­ture so­vié­tique», cette Union était di­ri­gée par de hauts cadres qui re­ce­vaient leurs ordres du Parti et de Sta­line lui-même. On vit alors ap­pa­raître une concep­tion dic­ta­to­riale des arts, connue sous le nom de «soc-réa­lisme» («sots­rea­lizm» 4) ou «réa­lisme so­cia­liste», et des­ti­née à im­po­ser des titres pré­pa­rés à l’avance et des su­jets conve­nus : la re­li­gion du tra­vail et de l’effort; la nais­sance d’un ou­vrier ou d’une usine; l’avènement de l’homme nou­veau dans une so­ciété nou­velle; le rôle du Parti dans ce grand bou­le­ver­se­ment. Écrits dans un but de glo­ri­fi­ca­tion et pro­pa­gande, les ro­mans du «soc-réa­lisme» étaient im­pri­més à des cen­taines de mil­liers d’exemplaires et pro­po­sés comme ré­fé­rence aux jeunes gé­né­ra­tions. Au reste, c’étaient des ro­mans très fai­ble­ment et très dé­fec­tueu­se­ment construits, dé­pour­vus de tout gé­nie, for­te­ment in­fluen­cés par la prose mé­diocre de Gorki. Quel­que­fois, il est vrai, des lueurs de sin­cé­rité ré­vo­lu­tion­naire et de pu­reté de convic­tion per­çaient mal­gré la mo­no­to­nie du su­jet et l’insuffisance du ta­lent : c’était le cas de l’œuvre d’Ostrovski qui, quoique li­mi­tée à deux ro­mans — «Et l’acier fut trempé» et «En­fan­tés par la tem­pête» (in­achevé du fait de la mort de l’auteur) — n’en a pas moins laissé un vif sou­ve­nir chez ses lec­teurs.

  1. En russe «Рождённые бурей». Haut
  2. En russe Николай Алексеевич Островский. Par­fois trans­crit Ni­ko­lai Os­trowski, Ni­ko­laj Os­trovs­kij, Ni­co­las Os­trovski ou Ni­ko­lay Os­trovsky. À ne pas confondre avec Alexandre Ni­ko­laïe­vitch Os­trovski, au­teur dra­ma­tique, qui vé­cut un siècle plus tôt. Haut
  1. En russe Союз писателей С.С.С.Р. Haut
  2. En russe «соцреализм». Haut