«Le Livre de la récompense des bienfaits secrets»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre de la ré­com­pense des bien­faits se­crets» («Yin zhi wen» 1), pe­tit traité édi­fiant, que les taoïstes at­tri­buent à une de leurs di­vi­ni­tés nom­mée Wen­chang­di­jun 2. On n’y trouve au­cune ré­fé­rence réelle à la doc­trine du taoïsme, mais un cer­tain nombre d’injonctions mo­rales et de maximes ayant pour but d’enseigner au lec­teur ce qu’il doit faire pour at­teindre à la per­fec­tion et ce qu’il doit évi­ter pour ne pas de­ve­nir cri­mi­nel. Le nom de l’auteur est in­connu. Le style offre les plus grandes ana­lo­gies avec ce­lui du «Livre des ré­com­penses et des peines». «Aide le mal­heu­reux [comme on] se­court le pois­son aban­donné sur un che­min sec. Dé­livre ce­lui qui est en pé­ril [comme on] dé­livre l’oiseau pris dans un la­cet à mailles ser­rées. Aie pi­tié de l’orphelin; sois com­pa­tis­sant pour la veuve; ho­nore les vieillards; aie pi­tié des pauvres; ap­porte des ha­bits et de la nour­ri­ture pour ceux qui, sur les routes, ont faim et froid» 3. Voilà quelques-unes des sen­tences de cet opus­cule, où l’influence du boud­dhisme se fait sou­vent sen­tir. Non seule­ment le nom du Boud­dha y est pro­noncé une fois («pros­terne-toi de­vant Boud­dha et prie dans les livres sa­crés» 4), mais on y re­con­naît plu­sieurs em­prunts évi­dents à la doc­trine du ré­for­ma­teur in­dien. C’est ainsi que l’auteur du «Livre» in­siste sur la com­pas­sion, l’assistance au pro­chain, l’interdiction de faire su­bir au­cun mau­vais trai­te­ment à tout ce qui a vie dans la na­ture. Ce sont ces mêmes rai­sons qui l’ont porté à re­com­man­der non seule­ment d’aimer nos sem­blables, mais d’aimer les créa­tures ani­mées, les pois­sons, les in­sectes, les vers de terre — en un mot, tout ce qui res­pire, qui se meut ou qui croît : «En mar­chant, re­garde tou­jours s’il n’y a point, sous tes pas, des in­sectes et des four­mis, que par mé­garde tu pour­rais écra­ser» 5. Toutes ces créa­tures, mal­gré leur dif­fé­rence de gran­deur ou de forme, ont quelque chose en com­mun, qui est l’amour de la vie, et que l’homme ne peut contra­rier sans de­ve­nir mé­chant.

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  1. En chi­nois «陰騭文». Au­tre­fois trans­crit «In tchy̆ wen», «Yin-tchi-wen», «Yin chih wen» ou «Yin-chih-wăn». Haut
  2. En chi­nois 文昌帝君. Au­tre­fois trans­crit Wen Tch­hang Ti Kiun, Wen-tchang Ti-kiun, Wen-chang Ti-kyüin, Wen Chang Ti Kun, Wen-chang-ti-chün, Wan-chang Te-cheun ou Wăn-chang Te-keun. Haut
  3. p. 4. Haut
  1. id. Haut
  2. p. 5. Haut