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Tu Fu, « Œuvre poétique. Tome III. Au bout du monde (759) »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit de l’«Œuvre » de Tu  1 qui se dé­fi­nit par la so­briété des et l’exact réa­lisme des ta­bleaux. Sans se per­mettre des trop per­son­nels, s’effaçant, dis­pa­rais­sant en tant qu’auteur de­vant ses poé­sies qui parlent d’elles-mêmes, peint les scènes fa­mi­lières de la cou­rante, les mi­sères du pe­tit en proie à la , à la fa­mine et aux in­jus­tices. Son «Œuvre poé­tique» adopte un ton égal et ap­pa­rem­ment im­pas­sible, mais qu’un dé­tail vient tout à coup rendre vi­vant, voire poi­gnant, grâce au choix de deux ou trois mots («der­rière les portes de laque rouge, viandes et vins em­pestent; sur les che­mins, les af­fa­més laissent leurs os ge­lés») aux­quels l’auteur sait don­ner leur va­leur en­tière, et qu’on di­rait pour l’éternité. Tu Fu est, à ce titre, le plus clas­sique des , même s’il y en a d’autres dont le est su­pé­rieur au sien 2. «Le trait prin­ci­pal de son ta­lent, ce­lui qui do­mine l’œuvre et vient le pre­mier à l’esprit cher­chant une im­pres­sion gé­né­rale, c’est le ca­rac­tère conscient et comme ré­flé­chi de ses œuvres. Tu Fu est un ar­tiste tou­jours sûr et conscient de ses moyens, sa­chant tou­jours par­fai­te­ment le but au­quel il tend. Il n’a guère d’élans im­pré­vus, de di­gres­sions dues à des spon­ta­né­ment écloses; il règle ses œuvres et leur ef­fet avec la d’un mé­ca­nisme in­faillible, ne lais­sant rien au ha­sard, n’omettant rien d’essentiel, n’ajoutant rien de su­per­flu… Mais ce sont là, pré­ci­sé­ment, les traits es­sen­tiels des prin­cipes de l’école clas­sique, les qua­li­tés idéales aux­quelles tend… la men­ta­lité ar­tis­tique des Tang 3, pé­riode du chi­nois», dit M. Georges Mar­gou­liès.

  1. En chi­nois 杜甫. Par­fois trans­crit Du Fu, Dou-fou, Thou-fou, Thu Fu ou Tou Fou. Icône Haut
  2. Li Po et Bai Juyi. Icône Haut
  1. De l’an 618 à l’an 907. Icône Haut

Tu Fu, « Œuvre poétique. Tome II. La Guerre civile (755-759) »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit de l’«Œuvre » de Tu  1 qui se dé­fi­nit par la so­briété des et l’exact réa­lisme des ta­bleaux. Sans se per­mettre des trop per­son­nels, s’effaçant, dis­pa­rais­sant en tant qu’auteur de­vant ses poé­sies qui parlent d’elles-mêmes, peint les scènes fa­mi­lières de la cou­rante, les mi­sères du pe­tit en proie à la , à la fa­mine et aux in­jus­tices. Son «Œuvre poé­tique» adopte un ton égal et ap­pa­rem­ment im­pas­sible, mais qu’un dé­tail vient tout à coup rendre vi­vant, voire poi­gnant, grâce au choix de deux ou trois mots («der­rière les portes de laque rouge, viandes et vins em­pestent; sur les che­mins, les af­fa­més laissent leurs os ge­lés») aux­quels l’auteur sait don­ner leur va­leur en­tière, et qu’on di­rait pour l’éternité. Tu Fu est, à ce titre, le plus clas­sique des , même s’il y en a d’autres dont le est su­pé­rieur au sien 2. «Le trait prin­ci­pal de son ta­lent, ce­lui qui do­mine l’œuvre et vient le pre­mier à l’esprit cher­chant une im­pres­sion gé­né­rale, c’est le ca­rac­tère conscient et comme ré­flé­chi de ses œuvres. Tu Fu est un ar­tiste tou­jours sûr et conscient de ses moyens, sa­chant tou­jours par­fai­te­ment le but au­quel il tend. Il n’a guère d’élans im­pré­vus, de di­gres­sions dues à des spon­ta­né­ment écloses; il règle ses œuvres et leur ef­fet avec la d’un mé­ca­nisme in­faillible, ne lais­sant rien au ha­sard, n’omettant rien d’essentiel, n’ajoutant rien de su­per­flu… Mais ce sont là, pré­ci­sé­ment, les traits es­sen­tiels des prin­cipes de l’école clas­sique, les qua­li­tés idéales aux­quelles tend… la men­ta­lité ar­tis­tique des Tang 3, pé­riode du chi­nois», dit M. Georges Mar­gou­liès.

  1. En chi­nois 杜甫. Par­fois trans­crit Du Fu, Dou-fou, Thou-fou, Thu Fu ou Tou Fou. Icône Haut
  2. Li Po et Bai Juyi. Icône Haut
  1. De l’an 618 à l’an 907. Icône Haut

« Élégies de Chu, “Chu ci” »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit des «Élé­gies de Chu» («Chu ci» 1), re­cueil de vingt-cinq ou poé­sies ly­riques, dont les plus cé­lèbres furent com­po­sées par Qu Yuan 2 (IIIe siècle av. J.-C.) et par son dis­ciple Song Yu 3 (IIe siècle av. J.-C.). Au point de vue de la forme, les «Élé­gies de Chu» se dis­tinguent par le re­tour in­va­riable d’une sorte d’interjection plain­tive, «xi!» 4, qui se ré­pète tous les deux vers. Quant au fond, elles n’ont d’autre but que ce­lui d’exhaler des plaintes, et de re­pro­cher au roi de Chu la faute qu’il com­mit en congé­diant Qu Yuan. On ra­conte que ce mal­heu­reux poète avait une conduite exem­plaire; c’est pour­quoi il aima mieux mou­rir que de res­ter dans l’entourage cor­rompu du roi. Il s’en éloi­gna donc, et par­venu aux bords de la ri­vière Mi Luo 5, il erra long­temps se par­lant à lui-même : il avait dé­noué ses che­veux en signe de et les lais­sait tom­ber sur son vi­sage amai­gri. Un pê­cheur le ren­con­trant dans cet état lui dit : «N’es-tu pas ce­lui que l’on croyait un des plus grands de l’Empire? Com­ment donc en es-tu ré­duit à une pa­reille si­tua­tion?» Qu Yuan ré­pon­dit : «Le en­tier est dans le désordre; seul, j’ai conservé ma pu­reté. Tous se sont as­sou­pis dans l’ivresse; moi seul, je suis resté vi­gi­lant. Voilà pour­quoi je suis é». Le pê­cheur dit : «Le vé­ri­table ne se laisse em­bar­ras­ser par au­cune chose et sait vivre avec son siècle. Si le monde en­tier est dans le désordre, pour­quoi ne sais-tu pas t’en ac­com­mo­der?…» Qu Yuan ré­pon­dit : «J’ai en­tendu dire que ce­lui qui vient de se pu­ri­fier dans un bain, prend soin de se­couer la pous­sière de son bon­net et de chan­ger de . Quel vou­drait donc, quand il est pur, se lais­ser souiller au contact de ce qui ne l’est pas? J’aime mieux cher­cher la dans les eaux de cette ri­vière et ser­vir de pâ­ture aux pois­sons…» Il écri­vit alors un der­nier poème, et ser­rant une grosse contre sa poi­trine, il se pré­ci­pita dans la ri­vière Mi Luo.

  1. En chi­nois «楚辭». Au­tre­fois trans­crit «Tsou-tse», «Tch’ou ts’eu» ou «Chu tzu». Icône Haut
  2. En chi­nois 屈原. Au­tre­fois trans­crit Kiu-youen, K’iu-yuen, K’iu Yuan, K’üh Yüan, Chhu Yuan ou Ch’ü Yüan. Icône Haut
  3. En chi­nois 宋玉. Au­tre­fois trans­crit Soung-yo ou Sung Yü. Icône Haut
  1. En chi­nois . Icône Haut
  2. En chi­nois 汩羅. Cette ri­vière, dans le Hu­nan, est for­mée par la confluence de la Mi et de la Luo. Icône Haut

« L’Ami qui venait de l’an mil : Su Dongpo (1037-1101) »

éd. Gallimard, coll. L’Un et l’Autre, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. L’Un et l’Autre, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des poèmes de Su Shi 1, plus connu sous le so­bri­quet de Su Dongpo 2Su de la Pente de l’Est»), du nom de la par­celle sur la­quelle il construit en 1082 apr. J.-C. la Salle des Neiges qui lui tient lieu de ca­bi­net : «Sur un flanc de la Pente de l’Est, Maître Su ac­quit un po­ta­ger aban­donné. Il l’aménagea, l’entoura de murs et y construi­sit une pièce d’audience qu’il nomma sur un pan­neau ho­ri­zon­tal la Salle des Neiges 3. Il avait peint sur les quatre pa­rois… un d’hiver in­in­ter­rompu. Qu’il se le­vât, s’assît, mon­tât et des­cen­dît, ât tout l’ ou fur­ti­ve­ment, tout n’était que neiges. Maître Su y ré­si­dait et il avait vrai­ment trouvé là sa place dans le » 4. Poète, pro­sa­teur, peintre à ses heures, Su Dongpo a porté à la l’impression d’aisance et de na­tu­rel que dé­gage la sous le règne des Song 5. Cette im­pres­sion est due à la spon­ta­néité des pen­sées ex­pri­mées, à la conci­sion des images — simples sug­ges­tions don­nant uni­que­ment les traits les plus es­sen­tiels pour pro­vo­quer l’effet voulu :

«La de l’ :
L’empreinte d’une oie sau­vage sur la neige.
En­volé, l’oiseau est déjà loin
»

  1. En 蘇軾. Au­tre­fois trans­crit Su Shih, Su She ou Sou Che. Icône Haut
  2. En chi­nois 蘇東坡. Au­tre­fois trans­crit Su Dongbo, Su Tung po, Sou Toung-po, Sou Tong-p’o ou Sou Tong-p’ouo. Icône Haut
  3. En chi­nois 雪堂. Icône Haut
  1. «Com­mé­mo­ra­tions», p. 276. Icône Haut
  2. De l’an 960 à l’an 1279. Icône Haut

Tu Fu, « Œuvre poétique. Tome I. Poèmes de jeunesse »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit de l’«Œuvre » de  1 qui se dé­fi­nit par la so­briété des et l’exact réa­lisme des ta­bleaux. Sans se per­mettre des trop per­son­nels, s’effaçant, dis­pa­rais­sant en tant qu’auteur de­vant ses poé­sies qui parlent d’elles-mêmes, Tu peint les scènes fa­mi­lières de la cou­rante, les mi­sères du pe­tit en proie à la , à la fa­mine et aux in­jus­tices. Son «Œuvre poé­tique» adopte un ton égal et ap­pa­rem­ment im­pas­sible, mais qu’un dé­tail vient tout à coup rendre vi­vant, voire poi­gnant, grâce au choix de deux ou trois mots («der­rière les portes de laque rouge, viandes et vins em­pestent; sur les che­mins, les af­fa­més laissent leurs os ge­lés») aux­quels l’auteur sait don­ner leur va­leur en­tière, et qu’on di­rait pour l’éternité. Tu Fu est, à ce titre, le plus clas­sique des , même s’il y en a d’autres dont le est su­pé­rieur au sien 2. «Le trait prin­ci­pal de son ta­lent, ce­lui qui do­mine l’œuvre et vient le pre­mier à l’esprit cher­chant une im­pres­sion gé­né­rale, c’est le ca­rac­tère conscient et comme ré­flé­chi de ses œuvres. Tu Fu est un ar­tiste tou­jours sûr et conscient de ses moyens, sa­chant tou­jours par­fai­te­ment le but au­quel il tend. Il n’a guère d’élans im­pré­vus, de di­gres­sions dues à des spon­ta­né­ment écloses; il règle ses œuvres et leur ef­fet avec la d’un mé­ca­nisme in­faillible, ne lais­sant rien au ha­sard, n’omettant rien d’essentiel, n’ajoutant rien de su­per­flu… Mais ce sont là, pré­ci­sé­ment, les traits es­sen­tiels des prin­cipes de l’école clas­sique, les qua­li­tés idéales aux­quelles tend… la men­ta­lité ar­tis­tique des Tang 3, pé­riode du chi­nois», dit M. Georges Mar­gou­liès.

  1. En chi­nois 杜甫. Par­fois trans­crit Du Fu, Dou-fou, Thou-fou, Thu Fu ou Tou Fou. Icône Haut
  2. Li Po et Bai Juyi. Icône Haut
  1. De l’an 618 à l’an 907. Icône Haut