Il s’agit d’une traduction partielle du «Shi Jing»1, ou «Le Livre des vers». Le caractère «shi» signifie «vers, pièce de vers, poème», parce qu’en effet tout ce livre ne contient que des odes, composées entre le XIe et le VIesiècle av. J.-C. On y voit décrites les plus anciennes coutumes des Chinois, leurs relations aux ancêtres, au ciel, aux autres pouvoirs, leurs rites millénaires participant au rythmesacré des saisons. Confucius faisait grand cas de ces odes et assurait que la doctrine en était très pure et très sainte: «As-tu travaillé la première et la seconde partie du “Shi Jing”?», dit-il2. «Qui voudrait faire son métier d’homme sans travailler la première et la seconde partie du “Shi Jing” restera comme planté le nez contre un mur.» Et encore: «Mes enfants, pourquoi aucun de vous n’étudie-t-il le “Shi Jing”? Le “Shi Jing” permet de stimuler, permet d’observer, permet de communier, permet de protester. En famille, il vous aidera à servir votre père; dans le monde, il vous aidera à servir votre souverain. Et vous y apprendrez les noms de beaucoup d’oiseaux, bêtes, plantes et arbres»3. En même temps, le sublime philosophe prenait le parti de découvrir dans ces odes une intention morale, un but politique que personne n’eût soupçonnés: «Une seule phrase peut résumer les trois cents odes du “Shi Jing”, et c’est “penser droit”»4. Les commentateurs chinois ont suivi cette générosité d’interprétation du grand sage; ils l’ont même largement dépassée. Ils ont rivalisé d’ingéniosité et environné le «Shi Jing» d’un amas d’exégèse qui a fini par en obscurcir le sens primitif.
éd. Institut de stratégie comparée-Economica, coll. Bibliothèque stratégique, Paris
Il s’agit des «Sept Traités de la guerre»1 («Wu jing qi shu»2), où se concentre l’essence de la pensée stratégique de la Chine ancienne: 1º «Art de la guerre de Sun zi [ou Sun tzu]»3 («Sun zi bing fa»4); 2º «Art de la guerre de Wu zi»5 («Wu zi bing fa»6); 3º «Art des maréchaux»7 («Si ma fa»8); 4º «Maître Wei Liao»9 («Wei Liao zi»10); 5º «Stratégie en trois chapitres»11 («San Lüe»12); 6º «Six Fourreaux»13 («Liu Tao»14); 7º «Dialogue avec Li, duc de Wei»15 («Li Wei gong wen dui»16). On pourrait y ajouter l’«Art de la guerre de Sun Bin» («Sun Bin bing fa»17), ouvrage longtemps perdu, puis redécouvert récemment dans une tombe à Yinqueshan. En Occident comme en Chine, c’est le premier des «Sept Traités», et le plus ancien (Vesiècle av. J.-C.), qui est resté le plus fameux: «Art de la guerre de Sun tzu». Général du roi de Wu18, Sun tzu aurait obtenu ce poste à la suite d’un fort bel exploit: il aurait créé un corps d’élite féminin, un régiment composé des cent quatre-vingts femmes les plus délicates du palais, que le roi lui aurait confiées pour éprouver ses dons de stratège. «Les Sept Traités de la guerre» sont unanimes à regarder la guerre comme une calamité. On ne l’entreprend que contraint et forcé. La guerre est pour le pays ce qu’une violente maladie est pour le corps. La paix en est la guérison. La nécessité seule doit nous pousser au combat. Encore faut-il épuiser auparavant toutes les ressources de la ruse et de la médiation. Quant au combat lui-même, la sagesse consiste à le mener avec grande retenue, avec «charité», et à y mettre fin le plus tôt qu’il se peut. Le premier chapitre de l’«Art des maréchaux» est intitulé justement «La charité pour fondement». Il adresse les recommandations suivantes à l’armée qui s’apprêterait à combattre: «Lorsque vous entrerez sur le territoire du coupable, vous ne devez ni profaner ses dieux… ni détruire ses ouvrages d’art, ni brûler ses maisons, ni abattre ses forêts, ni faire main basse sur ses troupeaux, ses récoltes et ses outils. Vous laisserez aller les enfants et les vieillards sans les molester; vous ne porterez pas la main sur les hommes valides que vous croiserez en chemin, à moins qu’ils ne fassent mine de résister». Sun tzu le dit aussi en ses propres termes: «Il est préférable de préserver un pays [que de] le détruire… Être victorieux dans tous les combats n’est pas le fin du fin. Soumettre l’ennemi sans ensanglanter la lame, voilà le fin du fin».
Parfois traduit «Sept Classiques de l’art de la guerre» ou «Les Sept Classiques militaires».
En chinois «武經七書». Autrefois transcrit «Wu-ching ch’i-shu».
Parfois traduit «L’Art de la guerre selon maître Sun», «Les Treize Articles sur l’art militaire par Sun-tsée», «Méthode stratégique de maître Sun», «Règles de l’art militaire par Sun-tse», «L’Art militaire de Souen tseu», «Art de faire la guerre du maître Sun» ou «L’Art de la guerre de maître Sun ou Sun-tzu».
En chinois «孫子兵法». Parfois transcrit «Sun-tse-ping-fa», «Sun tze ping fa», «Sun tzu ping fa» ou «Souen-tseu ping-fa».
Autrefois traduit «Le Traité militaire de Wu», «Les Six Articles sur l’art militaire par Ou-tse» ou «Le Traité militaire de maître Wou ou Wou-tseu».
En chinois «吳子兵法». Autrefois transcrit «Ou-tse-ping-fa» ou «Wu tzu ping fa».
Parfois traduit «Les Quatre Articles sur l’art militaire par Se-ma», «Les Principes du Sema», «Le Code militaire du grand maréchal» ou «Les Règles stratégiques du grand maréchal».
En chinois «司馬法». Parfois transcrit «Se-ma-fa», «Sse-ma-fa» ou «Ssu-ma fa».
Parfois traduit «Art du commandement de Liao» ou «L’Art du commandement du commandant Leao».
En chinois «尉繚子». Autrefois transcrit «Goei-Leao-tse», «Wei Liao tzu» ou «Wei-Leao-tseu».
Autrefois traduit «Les Trois Stratégies» ou «Trois Ordres stratégiques».
En chinois «三略». Parfois transcrit «San-lio», «San lüeh» ou «San-liue».
Autrefois traduit «Les Six Arcanes stratégiques».
En chinois «六韜». Parfois transcrit «Liu Thao», «Lou-tao» ou «Lieou T’ao».
Autrefois traduit «Questions de l’Empereur des T’ang au général Li Wei-kong», «Les Questions de l’Empereur Taizong des Tang au général Li Jing» ou «Questions et Réponses entre Li Wei-kong et l’Empereur des T’ang».
En chinois «李衛公問對». Parfois transcrit «Li Wei-kong wen-touei» ou «Li Wei kung wên tui». Également connu sous les titres de «Tang Li wen dui» («唐李問對»), c’est-à-dire «Dialogue entre Tang et Li», et «Tang Tai zong Li Jing wen dui» («唐太宗李靖問對»), c’est-à-dire «Dialogue entre Tai zong des Tang et Li Jing». Parfois transcrit «T’ang Li wen-touei».
En chinois «孫臏兵法». Autrefois transcrit «Sun Pin ping-fa».
Il s’agit des «Sept Traités de la guerre»1 («Wu jing qi shu»2), où se concentre l’essence de la pensée stratégique de la Chine ancienne: 1º «Art de la guerre de Sun zi [ou Sun tzu]»3 («Sun zi bing fa»4); 2º «Art de la guerre de Wu zi»5 («Wu zi bing fa»6); 3º «Art des maréchaux»7 («Si ma fa»8); 4º «Maître Wei Liao»9 («Wei Liao zi»10); 5º «Stratégie en trois chapitres»11 («San Lüe»12); 6º «Six Fourreaux»13 («Liu Tao»14); 7º «Dialogue avec Li, duc de Wei»15 («Li Wei gong wen dui»16). On pourrait y ajouter l’«Art de la guerre de Sun Bin» («Sun Bin bing fa»17), ouvrage longtemps perdu, puis redécouvert récemment dans une tombe à Yinqueshan. En Occident comme en Chine, c’est le premier des «Sept Traités», et le plus ancien (Vesiècle av. J.-C.), qui est resté le plus fameux: «Art de la guerre de Sun tzu». Général du roi de Wu18, Sun tzu aurait obtenu ce poste à la suite d’un fort bel exploit: il aurait créé un corps d’élite féminin, un régiment composé des cent quatre-vingts femmes les plus délicates du palais, que le roi lui aurait confiées pour éprouver ses dons de stratège. «Les Sept Traités de la guerre» sont unanimes à regarder la guerre comme une calamité. On ne l’entreprend que contraint et forcé. La guerre est pour le pays ce qu’une violente maladie est pour le corps. La paix en est la guérison. La nécessité seule doit nous pousser au combat. Encore faut-il épuiser auparavant toutes les ressources de la ruse et de la médiation. Quant au combat lui-même, la sagesse consiste à le mener avec grande retenue, avec «charité», et à y mettre fin le plus tôt qu’il se peut. Le premier chapitre de l’«Art des maréchaux» est intitulé justement «La charité pour fondement». Il adresse les recommandations suivantes à l’armée qui s’apprêterait à combattre: «Lorsque vous entrerez sur le territoire du coupable, vous ne devez ni profaner ses dieux… ni détruire ses ouvrages d’art, ni brûler ses maisons, ni abattre ses forêts, ni faire main basse sur ses troupeaux, ses récoltes et ses outils. Vous laisserez aller les enfants et les vieillards sans les molester; vous ne porterez pas la main sur les hommes valides que vous croiserez en chemin, à moins qu’ils ne fassent mine de résister». Sun tzu le dit aussi en ses propres termes: «Il est préférable de préserver un pays [que de] le détruire… Être victorieux dans tous les combats n’est pas le fin du fin. Soumettre l’ennemi sans ensanglanter la lame, voilà le fin du fin».
Parfois traduit «Sept Classiques de l’art de la guerre» ou «Les Sept Classiques militaires».
En chinois «武經七書». Autrefois transcrit «Wu-ching ch’i-shu».
Parfois traduit «L’Art de la guerre selon maître Sun», «Les Treize Articles sur l’art militaire par Sun-tsée», «Méthode stratégique de maître Sun», «Règles de l’art militaire par Sun-tse», «L’Art militaire de Souen tseu», «Art de faire la guerre du maître Sun» ou «L’Art de la guerre de maître Sun ou Sun-tzu».
En chinois «孫子兵法». Parfois transcrit «Sun-tse-ping-fa», «Sun tze ping fa», «Sun tzu ping fa» ou «Souen-tseu ping-fa».
Autrefois traduit «Le Traité militaire de Wu», «Les Six Articles sur l’art militaire par Ou-tse» ou «Le Traité militaire de maître Wou ou Wou-tseu».
En chinois «吳子兵法». Autrefois transcrit «Ou-tse-ping-fa» ou «Wu tzu ping fa».
Parfois traduit «Les Quatre Articles sur l’art militaire par Se-ma», «Les Principes du Sema», «Le Code militaire du grand maréchal» ou «Les Règles stratégiques du grand maréchal».
En chinois «司馬法». Parfois transcrit «Se-ma-fa», «Sse-ma-fa» ou «Ssu-ma fa».
Parfois traduit «Art du commandement de Liao» ou «L’Art du commandement du commandant Leao».
En chinois «尉繚子». Autrefois transcrit «Goei-Leao-tse», «Wei Liao tzu» ou «Wei-Leao-tseu».
Autrefois traduit «Les Trois Stratégies» ou «Trois Ordres stratégiques».
En chinois «三略». Parfois transcrit «San-lio», «San lüeh» ou «San-liue».
Autrefois traduit «Les Six Arcanes stratégiques».
En chinois «六韜». Parfois transcrit «Liu Thao», «Lou-tao» ou «Lieou T’ao».
Autrefois traduit «Questions de l’Empereur des T’ang au général Li Wei-kong», «Les Questions de l’Empereur Taizong des Tang au général Li Jing» ou «Questions et Réponses entre Li Wei-kong et l’Empereur des T’ang».
En chinois «李衛公問對». Parfois transcrit «Li Wei-kong wen-touei» ou «Li Wei kung wên tui». Également connu sous les titres de «Tang Li wen dui» («唐李問對»), c’est-à-dire «Dialogue entre Tang et Li», et «Tang Tai zong Li Jing wen dui» («唐太宗李靖問對»), c’est-à-dire «Dialogue entre Tai zong des Tang et Li Jing». Parfois transcrit «T’ang Li wen-touei».
En chinois «孫臏兵法». Autrefois transcrit «Sun Pin ping-fa».
dans «Description géographique, historique, chronologique, politique de l’Empire de la Chine. TomeII» (XVIIIesiècle), p.369-380
Il s’agit d’une traduction partielle du «Shi Jing»1, ou «Le Livre des vers». Le caractère «shi» signifie «vers, pièce de vers, poème», parce qu’en effet tout ce livre ne contient que des odes, composées entre le XIe et le VIesiècle av. J.-C. On y voit décrites les plus anciennes coutumes des Chinois, leurs relations aux ancêtres, au ciel, aux autres pouvoirs, leurs rites millénaires participant au rythmesacré des saisons. Confucius faisait grand cas de ces odes et assurait que la doctrine en était très pure et très sainte: «As-tu travaillé la première et la seconde partie du “Shi Jing”?», dit-il2. «Qui voudrait faire son métier d’homme sans travailler la première et la seconde partie du “Shi Jing” restera comme planté le nez contre un mur.» Et encore: «Mes enfants, pourquoi aucun de vous n’étudie-t-il le “Shi Jing”? Le “Shi Jing” permet de stimuler, permet d’observer, permet de communier, permet de protester. En famille, il vous aidera à servir votre père; dans le monde, il vous aidera à servir votre souverain. Et vous y apprendrez les noms de beaucoup d’oiseaux, bêtes, plantes et arbres»3. En même temps, le sublime philosophe prenait le parti de découvrir dans ces odes une intention morale, un but politique que personne n’eût soupçonnés: «Une seule phrase peut résumer les trois cents odes du “Shi Jing”, et c’est “penser droit”»4. Les commentateurs chinois ont suivi cette générosité d’interprétation du grand sage; ils l’ont même largement dépassée. Ils ont rivalisé d’ingéniosité et environné le «Shi Jing» d’un amas d’exégèse qui a fini par en obscurcir le sens primitif.
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« Ah ! la lumière ! la lumière toujours ! la lumière partout ! Le besoin de tout c’est la lumière. La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. » — Victor Hugo
« Qui connaît les autres et lui-même doit aussi reconnaître que l’Orient et l’Occident sont désormais inséparables. J’admets que l’on se berce en rêvant entre les deux mondes : aller et venir du couchant au levant soit donc pour le mieux ! » — Johann Wolfgang von Gœthe
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« Le mystère contenu dans ce proverbe : “Celui qui aime un peuple en fait partie” s’est réalisé pour moi… » — Chems-ed-dîn Aḥmed Aflâkî
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