Mot-clefsanctuaires shintô

su­jet

« Le “Kojiki”, Chronique des choses anciennes »

éd. G.-P. Maisonneuve et Larose, coll. Références, Paris

éd. G.-P. Mai­son­neuve et La­rose, coll. Ré­fé­rences, Pa­ris

Il s’agit du « Ko­jiki »1 (« Chro­nique des choses an­ciennes »), le plus vieux mo­nu­ment de la lit­té­ra­ture ja­po­naise. « [C’est] une épo­pée confuse, une es­pèce de re­cueil de folk­lore et de tra­di­tions, conte­nant vrai­sem­bla­ble­ment, au mi­lieu d’une cos­mo­go­nie naïve et em­brouillée, quelques par­celles de vé­rité his­to­rique », dit Paul Clau­del2. Pro­jeté dès le VIIe siècle et mené à terme au VIIIe siècle apr. J.-C., le « Ko­jiki » est l’ouvrage qui dé­crit le mieux la re­li­gion in­di­gène du Ja­pon ; car le dé­sir de mettre en avant le passé na­tio­nal, qui a pré­sidé à sa ré­dac­tion, fait peu de place à l’arrivée du boud­dhisme et du confu­cia­nisme. On peut donc le consi­dé­rer comme le livre ca­no­nique de la re­li­gion shintô, en même temps que l’épopée d’une na­tion in­su­laire qui a tou­jours aimé à se rap­pe­ler ses ori­gines. Les faits et gestes my­thiques des dieux s’y mêlent à l’histoire réelle des pre­miers Em­pe­reurs, sou­vent re­ma­niée dans le des­sein de raf­fer­mir l’autorité du trône im­pé­rial et de pro­fes­ser la doc­trine du droit di­vin. Parmi toutes les croyances que l’on dé­couvre en li­sant le « Ko­jiki », la plus si­gni­fi­ca­tive est la vé­né­ra­tion en­vers les « ka­mis »3, qui sont les dif­fé­rentes di­vi­ni­tés du ciel et de la terre qu’on trouve dans le shin­toïsme. Non seule­ment des êtres hu­mains, mais aussi des cerfs et des loups, des lacs et des mon­tagnes — tout ce qui sort de l’ordinaire et qui est su­pé­rieur, tout ce qui nous ins­pire l’émerveillement s’appelle « kami » : le so­leil, par exemple, en tant que source de vie, per­son­ni­fié par Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel ; ou les arbres, sou­vent ceux de grande taille ou d’une forme par­ti­cu­lière, qui sont dou­ble­ment sa­crés en tant que « ka­mis » et en tant que lieux de ré­si­dence pour les « ka­mis ». « Rien de plus net­te­ment océa­nien et de plus étran­ger à l’esprit mo­ra­li­sa­teur et pé­dan­tesque des Chi­nois », dit Paul Clau­del4. « Dès ce mo­ment, s’affirme l’originalité pro­fonde de cet es­prit et de cet art ja­po­nais qu’on a si sot­te­ment contes­tée. »

  1. En ja­po­nais « 古事記 ». Haut
  2. « Ex­trême-Orient. Tome II », p. 396. Haut
  1. En ja­po­nais . Haut
  2. « Ex­trême-Orient. Tome II », p. 396. Haut

« Man-yôshû. Livres VII, VIII et IX »

éd. UNESCO-Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Poètes du Japon, Paris-Aurillac

éd. UNESCO-Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Poètes du Ja­pon, Pa­ris-Au­rillac

Il s’agit du « Man-yô-shû »1 (« Re­cueil d’une my­riade de feuilles »2), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le « Man-yô-shû » et le « Ko­kin-shû » peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. « La poé­sie du Ya­mato3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles », dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au « Ko­kin-shû », qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. « Le temps a beau al­ler ses étapes ; les choses pas­ser ; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir ? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir ; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent4 ; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais] ».

  1. En ja­po­nais « 万葉集 ». Par­fois trans­crit « Man­jóšú », « Ma­nyôśû », « Man-yô-siû », « Man-yo-siou », « Ma­nyo­schu », « Ma­nyô­shou », « Ma­nyo­shiu », « Man­nyo­shu » ou « Man­nyo­chou ». Haut
  2. Titre obs­cur. « Yô » () veut dire « feuille » ou « gé­né­ra­tion » ; de sorte qu’on peut en­tendre soit « Re­cueil de feuilles in­nom­brables », comme celles d’un grand arbre ou d’un grand livre, soit « Re­cueil de toutes les gé­né­ra­tions ». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut

« Man-yôshû. Livres IV, V et VI »

éd. UNESCO-Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Poètes du Japon, Paris-Cergy

éd. UNESCO-Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Poètes du Ja­pon, Pa­ris-Cergy

Il s’agit du « Man-yô-shû »1 (« Re­cueil d’une my­riade de feuilles »2), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le « Man-yô-shû » et le « Ko­kin-shû » peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. « La poé­sie du Ya­mato3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles », dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au « Ko­kin-shû », qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. « Le temps a beau al­ler ses étapes ; les choses pas­ser ; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir ? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir ; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent4 ; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais] ».

  1. En ja­po­nais « 万葉集 ». Par­fois trans­crit « Man­jóšú », « Ma­nyôśû », « Man-yô-siû », « Man-yo-siou », « Ma­nyo­schu », « Ma­nyô­shou », « Ma­nyo­shiu », « Man­nyo­shu » ou « Man­nyo­chou ». Haut
  2. Titre obs­cur. « Yô » () veut dire « feuille » ou « gé­né­ra­tion » ; de sorte qu’on peut en­tendre soit « Re­cueil de feuilles in­nom­brables », comme celles d’un grand arbre ou d’un grand livre, soit « Re­cueil de toutes les gé­né­ra­tions ». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut

« Le Monument poétique de Heian : le “Kokinshû”. Tome II. Chefs-d’œuvre »

éd. P. Geuthner, coll. Yoshino, Paris

éd. P. Geuth­ner, coll. Yo­shino, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du « Ko­kin-waka-shû »1 (« Re­cueil de poé­sies de ja­dis et na­guère »), plus connu sous le titre abrégé de « Ko­kin-shû »2 (« Re­cueil de ja­dis et na­guère »), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le « Ko­kin-shû » et le « Man-yô-shû » peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. « La poé­sie du Ya­mato3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles », dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au « Ko­kin-shû », qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. « Le temps a beau al­ler ses étapes ; les choses pas­ser ; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir ? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir ; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent4 ; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais] ».

  1. En ja­po­nais « 古今和歌集 ». Au­tre­fois trans­crit « Ko­kinn Ouaka Chou ». Haut
  2. En ja­po­nais « 古今集 ». Au­tre­fois trans­crit « Ko­kinn­chou » ou « Ko­kin­ciou ». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut

« Le Monument poétique de Heian : le “Kokinshû”. Tome I. Préface de Ki no Tsurayuki »

éd. P. Geuthner, coll. Yoshino, Paris

éd. P. Geuth­ner, coll. Yo­shino, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du « Ko­kin-waka-shû »1 (« Re­cueil de poé­sies de ja­dis et na­guère »), plus connu sous le titre abrégé de « Ko­kin-shû »2 (« Re­cueil de ja­dis et na­guère »), une des pre­mières com­pi­la­tions de poèmes ja­po­nais. Alors que l’antique prose du Ja­pon re­pré­sente plus ou moins l’influence étran­gère de la Chine, l’antique poé­sie, elle, a quelque chose de pro­fon­dé­ment in­di­gène. De fait, le « Ko­kin-shû » et le « Man-yô-shû » peuvent être qua­li­fiés d’anthologies na­tio­nales du Ja­pon. Il faut re­con­naître que la poé­sie a tou­jours tenu une très grande place dans l’âme ja­po­naise, dont elle dé­voile, pour ainsi dire, toute l’intimité. De règne en règne, les Em­pe­reurs ja­po­nais, aux pre­mières fleurs de prin­temps comme aux der­nières lunes d’automne, ont convo­qué la suite de leurs cour­ti­sans, et sous l’inspiration des choses, se sont fait pré­sen­ter des poèmes. Parmi ces cour­ti­sans, quelques-uns ont mis leur amour en pa­ral­lèle avec la fu­mée du mont Fuji, d’autres se sont sou­ve­nus de la loin­taine jeu­nesse du mont Otoko, d’autres, en­fin, à voir la ro­sée sur l’herbe, l’écume sur l’eau, se sont la­men­tés sur leur propre im­per­ma­nence. « La poé­sie du Ya­mato3 a pour ra­cine le cœur hu­main et pour feuilles des mil­liers de pa­roles », dit Ki no Tsu­rayuki dans sa su­blime pré­face au « Ko­kin-shû », qui s’élève à des som­mets ja­mais en­core éga­lés dans la cri­tique ja­po­naise. « Le temps a beau al­ler ses étapes ; les choses pas­ser ; les joies et les tris­tesses croi­ser leurs routes : quand le rythme est là, com­ment cette poé­sie pour­rait-elle pé­rir ? S’il est vrai que les ai­guilles du pin durent sans choir ni pé­rir ; que les em­preintes des oi­seaux pour long­temps se gravent4 ; la poé­sie du Ya­mato [se main­tien­dra pour ja­mais] ».

  1. En ja­po­nais « 古今和歌集 ». Au­tre­fois trans­crit « Ko­kinn Ouaka Chou ». Haut
  2. En ja­po­nais « 古今集 ». Au­tre­fois trans­crit « Ko­kinn­chou » ou « Ko­kin­ciou ». Haut
  1. Pour le Ja­pon, le nom du Ya­mato est comme ce­lui de la Gaule pour la France. Haut
  2. Al­lu­sion à la lé­gende qui veut que Cang Jie (倉頡) ait in­venté les ca­rac­tères chi­nois en ob­ser­vant des em­preintes d’oiseaux dans la boue. Haut