Icône Mot-clefreligion

« La Saga des Orcadiens, “Orkneyinga Saga” »

éd. Aubier, Paris

éd. Au­bier, Pa­ris

Il s’agit de la « des Or­ca­diens» («Ork­neyinga Saga») et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’ et d’exemples de , comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «saga» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; , «säga»; , «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; , «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment . Il faut avouer que l’ est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi- ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un . Mais es­sayons de ré­ta­blir la ! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 1, trop lasses de sa ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la de Ke­till», dit une saga 2, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez ». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse « de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de pou­vait ré­gner en dans sa de­meure, sans avoir du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Icône Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Icône Haut

« Saga de Hrólfr kraki, “Hrólfs Saga kraka” »

éd. Anacharsis, Toulouse

éd. Ana­char­sis, Tou­louse

Il s’agit de la « de Hrólfr kraki» («Hrólfs Saga kraka») et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’ et d’exemples de , comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «saga» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; , «säga»; , «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; , «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment . Il faut avouer que l’ est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi- ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un . Mais es­sayons de ré­ta­blir la ! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 1, trop lasses de sa ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la de Ke­till», dit une saga 2, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez ». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse « de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de pou­vait ré­gner en dans sa de­meure, sans avoir du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Icône Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Icône Haut

« Les Sagas miniatures, “Þættir” »

éd. Les Belles Lettres, coll. Vérité des mythes-Sources, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des mythes-, Pa­ris

Il s’agit du «Dit d’Ormr fils de Stórólfr» («Orms Þáttr Stórólf­sso­nar») et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’ et d’exemples de , comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; , «säga»; , «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; , «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment . Il faut avouer que l’ est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi- ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un . Mais es­sayons de ré­ta­blir la vé­rité! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 1, trop lasses de sa ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la de Ke­till», dit une saga 2, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez ». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse « de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de pou­vait ré­gner en dans sa de­meure, sans avoir du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Icône Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Icône Haut

« La Saga de Thorir-aux-poules, “Hœnsa-Þóris Saga” »

éd. du Porte-glaive, coll. Lumière du septentrion-Islande, Paris

éd. du Porte-glaive, coll. Lu­mière du sep­ten­trion-, Pa­ris

Il s’agit de la « de Þó­rir-aux-poules» («Hœnsna-Þó­ris Saga» 1) et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’ et d’exemples de , comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «saga» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; , «säga»; , «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; , «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment . Il faut avouer que l’Islande est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi- ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un . Mais es­sayons de ré­ta­blir la ! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 2, trop lasses de sa ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la de Ke­till», dit une saga 3, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez ». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse « de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de pou­vait ré­gner en dans sa de­meure, sans avoir du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies «Hænsna-Þó­ris Saga», «Hænsa-Þó­ris Saga» et «Hœnsa-Þó­ris Saga». Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Icône Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Icône Haut

« Saga d’Oddr aux Flèches • Saga de Ketill le Saumon • Saga de Grímr à la Joue velue »

éd. Anacharsis, coll. Famagouste, Toulouse

éd. Ana­char­sis, coll. Fa­ma­gouste, Tou­louse

Il s’agit de la « d’Oddr aux Flèches» («Ör­var-Odds Saga») et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’ et d’exemples de , comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «saga» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; , «säga»; , «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; , «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment . Il faut avouer que l’ est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi- ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un . Mais es­sayons de ré­ta­blir la ! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 1, trop lasses de sa ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la de Ke­till», dit une saga 2, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez ». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse « de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de pou­vait ré­gner en dans sa de­meure, sans avoir du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Icône Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Icône Haut

« Sagas islandaises »

éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Bi­blio­thèque de la Pléiade, Pa­ris

Il s’agit de la « d’Eiríkr le Rouge» («Eiríks Saga rauða») et autres sa­gas is­lan­daises. Du­rant le siècle et demi de leur ré­dac­tion, entre les an­nées 1200 et 1350 apr. J.-C., les sa­gas s’imposent par leur in­ten­sité dra­ma­tique, par leur ra­massé et presque bourru, par leur réa­lisme dur, tem­péré d’ et d’exemples de , comme la lec­ture fa­vo­rite des hommes du Nord et comme le fleu­ron de l’art nar­ra­tif eu­ro­péen. Le mot «saga» vient du verbe «segja» («dire», «ra­con­ter»), qu’on re­trouve dans toutes les langues du Nord : da­nois, «sige»; , «säga»; , «sa­gen»; néer­lan­dais, «zeg­gen»; , «say». On au­rait tort ce­pen­dant d’attribuer à la en­tière la pa­ter­nité de ce genre qui, à une ou deux ex­cep­tions près, est ty­pi­que­ment et ex­clu­si­ve­ment . Il faut avouer que l’ est peu connue, en de­hors de quelques spé­cia­listes. Il n’est donc pas éton­nant que le vul­gaire re­garde les ha­bi­tants de cette île loin­taine presque avec dé­dain. Il les consi­dère comme des demi- ha­billés de peaux de bêtes. Et puis, lorsqu’on vient lui dire que ces mi­sé­rables sau­vages nous ont donné l’ensemble des sa­gas et tout ce que nous li­sons de plus an­cien sur les ci­vi­li­sa­tions nor­diques, à telle en­seigne que la vieille de ces ci­vi­li­sa­tions est sur­nom­mée «le vieil is­lan­dais», cela lui pa­raît un . Mais es­sayons de ré­ta­blir la ! En 874 apr. J.-C. les Nor­vé­giens prirent pied en Is­lande, où ils ne tar­dèrent pas à éta­blir une aris­to­cra­tique. Quel était le nombre des pre­miers co­lons? C’est ce que rien n’indique. On sait seule­ment que, parmi ceux qui y construi­sirent leur de­meure, on comp­tait une ma­jo­rité de fa­milles nobles fuyant le des­pote Ha­rald Ier 1, trop lasses de sa ou trop fières pour l’accepter : «Vers la fin de la de Ke­till», dit une saga 2, «s’éleva la puis­sance du roi Ha­rald à la Belle Che­ve­lure, si bien qu’aucun [sei­gneur], non plus qu’aucun autre d’importance, ne pros­pé­rait dans le pays si le roi ne dis­po­sait à lui seul de [toutes les] pré­ro­ga­tives… Lorsque Ke­till ap­prit que le roi Ha­rald lui des­ti­nait le même lot qu’aux autres puis­sants hommes, [il dit à ses proches] : “J’ai des in­for­ma­tions vé­ri­diques sur la haine que nous voue le roi Ha­rald…; j’ai l’impression que l’on nous donne à choi­sir entre deux choses : fuir le pays ou être tués cha­cun chez ». Tous ceux qui ne vou­laient pas cour­ber la tête sous le sceptre du roi, s’en al­laient à tra­vers les flots cher­cher une heu­reuse « de glace» où il n’y avait en­core ni au­to­rité ni mo­narque; où chaque chef de pou­vait ré­gner en dans sa de­meure, sans avoir du roi : «Il y avait là de bonnes terres, et il n’y avait pas be­soin d’argent pour les ache­ter…; on y pre­nait du et d’autres pois­sons à lon­gueur d’année», ajoute la même saga. Les émi­gra­tions de­vinrent en peu de si fré­quentes et si nom­breuses, que Ha­rald Ier, crai­gnant de voir la Nor­vège se dé­peu­pler, im­posa un tri­but à tous ceux qui la quit­te­raient et par­fois s’empara de leurs biens.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Ha­ral­dur et Ha­raldr. Icône Haut
  1. «Saga des gens du Val-au-Sau­mon». Icône Haut

« Hermès en Haute-Égypte : les textes hermétiques de Nag Hammadi. Tome II »

éd. Presses de l’Université Laval, coll. Bibliothèque copte de Nag Hammadi-Section Textes, Québec

éd. Presses de l’Université La­val, coll. Bi­blio­thèque copte de Nag Ham­madi-Sec­tion Textes,

Il s’agit des «Dé­fi­ni­tions d’ à As­clé­pius» («Her­mou Tris­me­gis­tou ho­roi pros Ask­lê­pion» 1) et autres trai­tés du «Cor­pus her­me­ti­cum», com­pi­la­tion éso­té­rique née de la ren­contre des idées re­li­gieuses de l’ et des su­per­sti­tions sa­vantes de la (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.). Au dé­but de notre ère, le craque de toute part. La science hu­maine, ju­gée trop res­treinte et su­jette à l’erreur, cède la place aux ré­vé­la­tions qu’obtient l’art du mage, de l’alchimiste, du né­cro­man­cien. Chez l’élite in­tel­lec­tuelle se ré­pand le des connais­sances im­mé­diates, ve­nues par voie sur­na­tu­relle; le goût de l’invisible, de l’initiation oc­culte; la pour l’au-delà. Les Grecs ont de plus en plus re­cours à un cer­tain nombre de «sa­gesses ré­vé­lées», qu’ils at­tri­buent soit à des perses (Zo­roastre, Os­ta­nès, Hys­taspe); soit à un (Thoth-Her­mès); soit à des de la Chal­dée («Oracles chal­daïques»). Parmi ces «sa­gesses ré­vé­lées», celle at­tri­buée au dieu Her­mès Tris­mé­giste 2Her­mès le trois fois très grand») est peut-être la plus im­por­tante — et par le grand nombre d’ qu’elle a lais­sés, et par sa pos­té­rité qui sur­vit dans les mots «her­mé­tisme», «her­mé­tique», etc. Mais qui est donc cet Her­mès? Il est à iden­ti­fier avec Thoth, le dieu-scribe qui donna l’ aux Égyp­tiens, les­quels, par l’intermédiaire des , la trans­mirent en­suite à la Grèce : «Thoth», ra­conte Pla­ton 3, «vint trou­ver le [pha­raon], lui mon­tra l’art [des lettres] qu’il avait in­venté, et lui dit qu’il fal­lait en faire part à tous les Égyp­tiens… “Cette science, ô roi”, lui dit Thoth, “ren­dra les Égyp­tiens plus et sou­la­gera leur ; c’est un re­mède que j’ai trouvé contre la dif­fi­culté d’apprendre et de sa­voir”».

  1. En grec «Ἑρμοῦ Τρισμεγίστου ὅροι πρὸς Ἀσκληπιόν». Icône Haut
  2. En grec Τρισμέγιστος Ἑρμῆς. Par­fois trans­crit Er­mès ou Mer­cure. Icône Haut
  1. «Phèdre», 274d. Icône Haut

« Hermès en Haute-Égypte : les textes hermétiques de Nag Hammadi. Tome I »

éd. Presses de l’Université Laval, coll. Bibliothèque copte de Nag Hammadi-Section Textes, Québec

éd. Presses de l’Université La­val, coll. Bi­blio­thèque copte de Nag Ham­madi-Sec­tion Textes,

Il s’agit de «L’Ogdoade et l’Ennéade» («Og­doas kai En­neas» 1) et autres trai­tés du «Cor­pus her­me­ti­cum», com­pi­la­tion éso­té­rique née de la ren­contre des idées re­li­gieuses de l’ et des su­per­sti­tions sa­vantes de la (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.). Au dé­but de notre ère, le craque de toute part. La science hu­maine, ju­gée trop res­treinte et su­jette à l’erreur, cède la place aux ré­vé­la­tions qu’obtient l’art du mage, de l’alchimiste, du né­cro­man­cien. Chez l’élite in­tel­lec­tuelle se ré­pand le des connais­sances im­mé­diates, ve­nues par voie sur­na­tu­relle; le goût de l’invisible, de l’initiation oc­culte; la pour l’au-delà. Les Grecs ont de plus en plus re­cours à un cer­tain nombre de «sa­gesses ré­vé­lées», qu’ils at­tri­buent soit à des perses (Zo­roastre, Os­ta­nès, Hys­taspe); soit à un (Thoth-Her­mès); soit à des de la Chal­dée («Oracles chal­daïques»). Parmi ces «sa­gesses ré­vé­lées», celle at­tri­buée au dieu  2Her­mès le trois fois très grand») est peut-être la plus im­por­tante — et par le grand nombre d’ qu’elle a lais­sés, et par sa pos­té­rité qui sur­vit dans les mots «her­mé­tisme», «her­mé­tique», etc. Mais qui est donc cet Her­mès? Il est à iden­ti­fier avec Thoth, le dieu-scribe qui donna l’ aux Égyp­tiens, les­quels, par l’intermédiaire des , la trans­mirent en­suite à la Grèce : «Thoth», ra­conte Pla­ton 3, «vint trou­ver le [pha­raon], lui mon­tra l’art [des lettres] qu’il avait in­venté, et lui dit qu’il fal­lait en faire part à tous les Égyp­tiens… “Cette science, ô roi”, lui dit Thoth, “ren­dra les Égyp­tiens plus et sou­la­gera leur ; c’est un re­mède que j’ai trouvé contre la dif­fi­culté d’apprendre et de sa­voir”».

  1. En grec «Ὀγδοὰς καὶ Ἐννεάς». Icône Haut
  2. En grec Τρισμέγιστος Ἑρμῆς. Par­fois trans­crit Er­mès ou Mer­cure. Icône Haut
  1. «Phèdre», 274d. Icône Haut

Hermès Trismégiste, « “Corpus hermeticum”. Tome IV »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de la «Fille du » («Korê kos­mou» 1) et autres trai­tés du «Cor­pus her­me­ti­cum», com­pi­la­tion éso­té­rique née de la ren­contre des idées re­li­gieuses de l’ et des su­per­sti­tions sa­vantes de la (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.). Au dé­but de notre ère, le craque de toute part. La science hu­maine, ju­gée trop res­treinte et su­jette à l’erreur, cède la place aux ré­vé­la­tions qu’obtient l’art du mage, de l’alchimiste, du né­cro­man­cien. Chez l’élite in­tel­lec­tuelle se ré­pand le des connais­sances im­mé­diates, ve­nues par voie sur­na­tu­relle; le goût de l’invisible, de l’initiation oc­culte; la pour l’au-delà. Les Grecs ont de plus en plus re­cours à un cer­tain nombre de «sa­gesses ré­vé­lées», qu’ils at­tri­buent soit à des perses (Zo­roastre, Os­ta­nès, Hys­taspe); soit à un (Thoth-Her­mès); soit à des de la Chal­dée («Oracles chal­daïques»). Parmi ces «sa­gesses ré­vé­lées», celle at­tri­buée au dieu  2Her­mès le trois fois très grand») est peut-être la plus im­por­tante — et par le grand nombre d’ qu’elle a lais­sés, et par sa pos­té­rité qui sur­vit dans les mots «her­mé­tisme», «her­mé­tique», etc. Mais qui est donc cet Her­mès? Il est à iden­ti­fier avec Thoth, le dieu-scribe qui donna l’ aux Égyp­tiens, les­quels, par l’intermédiaire des , la trans­mirent en­suite à la Grèce : «Thoth», ra­conte Pla­ton 3, «vint trou­ver le [pha­raon], lui mon­tra l’art [des lettres] qu’il avait in­venté, et lui dit qu’il fal­lait en faire part à tous les Égyp­tiens… “Cette science, ô roi”, lui dit Thoth, “ren­dra les Égyp­tiens plus et sou­la­gera leur ; c’est un re­mède que j’ai trouvé contre la dif­fi­culté d’apprendre et de sa­voir”».

  1. En grec «Κόρη κόσμου». Par­fois tra­duit «Vierge du monde», «Pru­nelle du monde» ou «Pu­pille du monde». Icône Haut
  2. En grec Τρισμέγιστος Ἑρμῆς. Par­fois trans­crit Er­mès ou Mer­cure. Icône Haut
  1. «Phèdre», 274d. Icône Haut

Hermès Trismégiste, « “Corpus hermeticum”. Tome III »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit du «Dis­cours à Tat» («Pros Tat» 1) et autres trai­tés du «Cor­pus her­me­ti­cum», com­pi­la­tion éso­té­rique née de la ren­contre des idées re­li­gieuses de l’ et des su­per­sti­tions sa­vantes de la (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.). Au dé­but de notre ère, le craque de toute part. La science hu­maine, ju­gée trop res­treinte et su­jette à l’erreur, cède la place aux ré­vé­la­tions qu’obtient l’art du mage, de l’alchimiste, du né­cro­man­cien. Chez l’élite in­tel­lec­tuelle se ré­pand le des connais­sances im­mé­diates, ve­nues par voie sur­na­tu­relle; le goût de l’invisible, de l’initiation oc­culte; la pour l’au-delà. Les Grecs ont de plus en plus re­cours à un cer­tain nombre de «sa­gesses ré­vé­lées», qu’ils at­tri­buent soit à des perses (Zo­roastre, Os­ta­nès, Hys­taspe); soit à un (Thoth-Her­mès); soit à des de la Chal­dée («Oracles chal­daïques»). Parmi ces «sa­gesses ré­vé­lées», celle at­tri­buée au dieu  2Her­mès le trois fois très grand») est peut-être la plus im­por­tante — et par le grand nombre d’ qu’elle a lais­sés, et par sa pos­té­rité qui sur­vit dans les mots «her­mé­tisme», «her­mé­tique», etc. Mais qui est donc cet Her­mès? Il est à iden­ti­fier avec Thoth, le dieu-scribe qui donna l’ aux Égyp­tiens, les­quels, par l’intermédiaire des , la trans­mirent en­suite à la Grèce : «Thoth», ra­conte Pla­ton 3, «vint trou­ver le [pha­raon], lui mon­tra l’art [des lettres] qu’il avait in­venté, et lui dit qu’il fal­lait en faire part à tous les Égyp­tiens… “Cette science, ô roi”, lui dit Thoth, “ren­dra les Égyp­tiens plus et sou­la­gera leur ; c’est un re­mède que j’ai trouvé contre la dif­fi­culté d’apprendre et de sa­voir”».

  1. En grec «Πρὸς Τάτ». Icône Haut
  2. En grec Τρισμέγιστος Ἑρμῆς. Par­fois trans­crit Er­mès ou Mer­cure. Icône Haut
  1. «Phèdre», 274d. Icône Haut

Hermès Trismégiste, « “Corpus hermeticum”. Tome II »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit du «Dis­cours par­fait, ou As­clé­pius» («Lo­gos te­leios, ê Ask­lê­pios» 1) et autres trai­tés du «Cor­pus her­me­ti­cum», com­pi­la­tion éso­té­rique née de la ren­contre des idées re­li­gieuses de l’ et des su­per­sti­tions sa­vantes de la (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.). Au dé­but de notre ère, le craque de toute part. La science hu­maine, ju­gée trop res­treinte et su­jette à l’erreur, cède la place aux ré­vé­la­tions qu’obtient l’art du mage, de l’alchimiste, du né­cro­man­cien. Chez l’élite in­tel­lec­tuelle se ré­pand le des connais­sances im­mé­diates, ve­nues par voie sur­na­tu­relle; le goût de l’invisible, de l’initiation oc­culte; la pour l’au-delà. Les Grecs ont de plus en plus re­cours à un cer­tain nombre de «sa­gesses ré­vé­lées», qu’ils at­tri­buent soit à des perses (Zo­roastre, Os­ta­nès, Hys­taspe); soit à un (Thoth-Her­mès); soit à des de la Chal­dée («Oracles chal­daïques»). Parmi ces «sa­gesses ré­vé­lées», celle at­tri­buée au dieu  2Her­mès le trois fois très grand») est peut-être la plus im­por­tante — et par le grand nombre d’ qu’elle a lais­sés, et par sa pos­té­rité qui sur­vit dans les mots «her­mé­tisme», «her­mé­tique», etc. Mais qui est donc cet Her­mès? Il est à iden­ti­fier avec Thoth, le dieu-scribe qui donna l’ aux Égyp­tiens, les­quels, par l’intermédiaire des , la trans­mirent en­suite à la Grèce : «Thoth», ra­conte Pla­ton 3, «vint trou­ver le [pha­raon], lui mon­tra l’art [des lettres] qu’il avait in­venté, et lui dit qu’il fal­lait en faire part à tous les Égyp­tiens… “Cette science, ô roi”, lui dit Thoth, “ren­dra les Égyp­tiens plus et sou­la­gera leur ; c’est un re­mède que j’ai trouvé contre la dif­fi­culté d’apprendre et de sa­voir”».

  1. En grec «Λόγος τέλειος, ἢ Ἀσκληπιός». Par­fois tra­duit «Dis­cours d’initiation, ou As­clè­pios» ou «De la vo­lonté de Dieu, ou As­clèpe». Icône Haut
  2. En grec Τρισμέγιστος Ἑρμῆς. Par­fois trans­crit Er­mès ou Mer­cure. Icône Haut
  1. «Phèdre», 274d. Icône Haut

Hermès Trismégiste, « “Corpus hermeticum”. Tome I »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit du «Poi­man­drès» 1 et autres trai­tés du «Cor­pus her­me­ti­cum», com­pi­la­tion éso­té­rique née de la ren­contre des idées re­li­gieuses de l’ et des su­per­sti­tions sa­vantes de la (Ier-IIIe siècle apr. J.-C.). Au dé­but de notre ère, le craque de toute part. La science hu­maine, ju­gée trop res­treinte et su­jette à l’erreur, cède la place aux ré­vé­la­tions qu’obtient l’art du mage, de l’alchimiste, du né­cro­man­cien. Chez l’élite in­tel­lec­tuelle se ré­pand le des connais­sances im­mé­diates, ve­nues par voie sur­na­tu­relle; le goût de l’invisible, de l’initiation oc­culte; la pour l’au-delà. Les Grecs ont de plus en plus re­cours à un cer­tain nombre de «sa­gesses ré­vé­lées», qu’ils at­tri­buent soit à des perses (Zo­roastre, Os­ta­nès, Hys­taspe); soit à un (Thoth-Her­mès); soit à des de la Chal­dée («Oracles chal­daïques»). Parmi ces «sa­gesses ré­vé­lées», celle at­tri­buée au dieu  2Her­mès le trois fois très grand») est peut-être la plus im­por­tante — et par le grand nombre d’ qu’elle a lais­sés, et par sa pos­té­rité qui sur­vit dans les mots «her­mé­tisme», «her­mé­tique», etc. Mais qui est donc cet Her­mès? Il est à iden­ti­fier avec Thoth, le dieu-scribe qui donna l’ aux Égyp­tiens, les­quels, par l’intermédiaire des , la trans­mirent en­suite à la Grèce : «Thoth», ra­conte Pla­ton 3, «vint trou­ver le [pha­raon], lui mon­tra l’art [des lettres] qu’il avait in­venté, et lui dit qu’il fal­lait en faire part à tous les Égyp­tiens… “Cette science, ô roi”, lui dit Thoth, “ren­dra les Égyp­tiens plus et sou­la­gera leur ; c’est un re­mède que j’ai trouvé contre la dif­fi­culté d’apprendre et de sa­voir”».

  1. En grec «Ποιμάνδρης». Au­tre­fois trans­crit «Py­man­der», «Py­mandre», «Pi­man­der», «Pi­mandre», «Pi­mandres», «Pi­men­der», «Pi­mendre», «Pœ­men­der», «Pœ­man­der», «Pœ­mandre», «Pœ­man­drès», «Poi­man­der» ou «Poi­mandre». Icône Haut
  2. En grec Τρισμέγιστος Ἑρμῆς. Par­fois trans­crit Er­mès ou Mer­cure. Icône Haut
  1. «Phèdre», 274d. Icône Haut

Muqbal, « Hir et Ranjhan : légende du Penjab »

dans « Revue de l’Orient, de l’Algérie et des colonies », vol. 6, p. 113-148

dans «Re­vue de l’, de l’ et des », vol. 6, p. 113-148

Il s’agit de l’« de Hîr et de Rân­jhâ» («Qissa Hîr-Rân­jhâ» 1, ou plus sim­ple­ment «Hîr-Rân­jhâ» 2) dans la ver­sion de Mu­q­bal 3. C’est pen­dant le siècle et demi entre la du der­nier grand Mo­ghol (en l’an 1707) et l’annexion du à la cou­ronne bri­tan­nique (en l’an 1849) que le poème nar­ra­tif a at­teint son apo­gée. L’on ap­pelle ce genre de poème «qissa» («his­toire»). Ti­rée le plus sou­vent de quelque lé­gende amou­reuse et tra­gique, la «qissa» a ré­sulté de la ren­contre de deux tra­di­tions : l’une, celle pu­re­ment in­dienne des my­tho­lo­giques; l’autre, celle des ro­mans en vers per­sans, dont l’ sur la et la lit­té­ra­ture pend­ja­bis a été consi­dé­rable. De toutes les «qis­sas», la plus chère au cœur des Pend­ja­bis, c’est l’«His­toire de Hîr et de Rân­jhâ». La ver­sion de Wa­ris Shah, qui se dis­tingue de celles de Da­mo­dar et de Mu­q­bal par ses nom­breuses pé­ri­pé­ties, peut être ré­su­mée ainsi : Il était une fois un chef de vil­lage qui avait huit fils, dont le ca­det, Rân­jhâ, était son pré­féré; mais il n’avait pas en­core rendu son der­nier sou­pir, que ses fils s’arrangèrent pour dé­pouiller Rân­jhâ de l’héritage et lui faire quit­ter le pays, avec sa seule flûte sous le bras. Le jeune se mit en route, le cœur af­fligé, et ar­riva à la ri­vière Che­nab. Il y vit un bac et pria le pas­seur de bien vou­loir le faire tra­ver­ser. Sé­duites par sa beauté, les deux épouses du pas­seur convain­quirent ce der­nier de le lais­ser mon­ter à bord. Rân­jhâ y trouva un beau lit déjà fait, et s’étant cou­ché, il som­bra bien­tôt dans un pro­fond som­meil. Il en fut tiré par un grand tu­multe au­tour de lui : Hîr, la fille d’un riche pro­prié­taire, ar­ri­vée au bac avec ses soixante com­pagnes, était en train de ré­pri­man­der le nau­to­nier pour avoir laissé un étran­ger souiller son lit; mais à peine Rân­jhâ eut-il ou­vert les yeux, que la de Hîr s’évanouit, et qu’elle s’éprit éper­du­ment de lui. Mal­gré l’interdiction du père de Hîr, les deux jeunes gens n’auront dé­sor­mais rien en eux qui ne soit consa­cré à l’. L’«His­toire de Hîr et de Rân­jhâ» conti­nue d’être po­pu­laire jusqu’à nos jours dans les cam­pagnes du Pend­jab, qui ont à peine changé de vi­sage. Les Mi­ra­sis ou les Bhats, races de col­por­teurs et de am­bu­lants, chantent tou­jours ce poème fa­mi­lier, comme les rhap­sodes de la chan­taient «L’Iliade» : «Lorsque les la­bou­reurs se ras­semblent sur la “dara” (la “place du vil­lage”) à la fin d’une longue jour­née de tra­vail, on est frappé de voir com­bien ils sont dé­si­reux d’entendre “Hîr et Rân­jhâ” pour apai­ser et dé­las­ser leur es­prit fa­ti­gué. Un homme qui sait bien ré­ci­ter cette his­toire est tou­jours très de­mandé. La po­pu­la­rité de ce poème ne se borne pas aux . Les ci­ta­dins [l’]écoutent avec un égal ra­vis­se­ment à la ra­dio» 4.

  1. En pend­jabi «ਕਿੱਸਾ ਹੀਰ ਰਾਂਝਾ». Par­fois trans­crit «Kissa Hir-Ran­jha» ou «Quissa Heer-Ran­jah». Icône Haut
  2. En pend­jabi «ਹੀਰ ਰਾਂਝਾ». Par­fois trans­crit «Hīr-Rāṃjhā», «Hir-Rand­jha», «Hîr-Rân­j­han», «Hir-Ra­jha» ou «Heer-Ran­jha». Icône Haut
  1. En pend­jabi ਮੁਕਬਲ. Par­fois trans­crit Mac­bûl, Ma­q­bul, Mak­bul ou Muk­bal. Icône Haut
  2. Dans Ha­kim Mo­ham­med Said, «Hir et Ran­jha, les amants du Pend­jab», p. 32. Icône Haut