Mot-clefauteurs juifs

su­jet

Maïmonide, «Le Livre des commandements, “Séfèr hamitsvoth”»

éd. L’Âge d’homme, Lausanne

éd. L’Âge d’homme, Lau­sanne

Il s’agit d’une tra­duc­tion in­di­recte du «Livre des com­man­de­ments» 1Ki­tab al-fa­raid») de Rabbi Moïse ben Maï­mon 2, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 3). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 4 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 5, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 6, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois tra­duit «Le Livre des pré­ceptes». Haut
  2. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  3. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Épître sur la persécution • Épître au Yémen • Épître sur la résurrection • Introduction au chapitre “Helèq”»

éd. Verdier, coll. Les Dix Paroles, Lagrasse

éd. Ver­dier, coll. Les Dix Pa­roles, La­grasse

Il s’agit d’une tra­duc­tion in­di­recte de l’«Épître au Yé­men» («Al-ri­sala al-Ya­ma­niyya» 1) et autres œuvres de Rabbi Moïse ben Maï­mon 2, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 3). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 4 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 5, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 6, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois trans­crit «Al-risāla al-Ya­manīya» ou «Al-risā­lah al-Ya­manīyah». Haut
  2. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  3. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Traité d’éthique, [ou] Huit Chapitres»

éd. D. de Brouwer, coll. Midrash-Références, Paris

éd. D. de Brou­wer, coll. Mi­drash-Ré­fé­rences, Pa­ris

Il s’agit des «Huit Cha­pitres», ex­traits du «Livre du lu­mi­naire» 1Ki­tab al-si­raj» 2), de Rabbi Moïse ben Maï­mon 3, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 4). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 5 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 6, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 7, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois tra­duit «Livre de la lu­mière». Haut
  2. Par­fois trans­crit «Kitāb al-sarāj» ou «Ki­tab es-si­râdj». Haut
  3. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  4. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Traité des poisons»

éd. Lipschutz, Paris

éd. Lip­schutz, Pa­ris

Il s’agit du «Traité des poi­sons» («Al-su­mum wal-mu­ta­har­riz min al-ad­wiyah al-ki­ta­lah» 1, lit­té­ra­le­ment «Des poi­sons et des an­ti­dotes contre les drogues mor­telles» 2) de Rabbi Moïse ben Maï­mon 3, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 4). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 5 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 6, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 7, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois trans­crit «Al-su­mûm wa-al-mu­taḥar­riz min al-ad­wiya al-qi­tâla», «Al-sumūm wal-mu­taḥar­riz min al-ad­wiya al-qitā­lah», «As-so­mum u al-mo­ta­har­riz mim al-aduiya al-qat­tala», «As-su­mûm wa’l-mutaḥarriz min al-ad­wiya al-qat­tâla», «As-su­mum wa’l-mutaharriz min al-ad­wiya al-qut­tala» ou «As-so­moûm w’al-motaharriz min al-ad­wiya al-qat­tâla». Haut
  2. Par­fois tra­duit «Des poi­sons et des pré­ser­va­tifs contre les re­mèdes mor­tels». Haut
  3. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  4. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Traité de logique»

éd. D. de Brouwer, coll. Midrash-Références, Paris

éd. D. de Brou­wer, coll. Mi­drash-Ré­fé­rences, Pa­ris

Il s’agit du «Traité de lo­gique» («Ma­ka­lah fi-si­naat al-man­tik» 1) de Rabbi Moïse ben Maï­mon 2, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 3). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 4 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 5, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 6, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois trans­crit «Ma­kala fî sana‘at ’al-man­tik», «Ma­qāla fī ṣinā‘at al-manṭiq», «Mâ­kâ­lah fi-siné at al man­tik», «Ma­qā­lah fi ṣinā‘at al-man­tiq» ou «Ma­qâla fî çinâ’at al-man­tiq». Haut
  2. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  3. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Lettres de Fostat • La Guérison par l’esprit»

éd. Bibliophane-D. Radford, coll. L’Entre nous, Paris

éd. Bi­blio­phane-D. Rad­ford, coll. L’Entre nous, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion in­di­recte de «La Gué­ri­son par l’esprit» («Fi tad­bir as-sihha» 1, lit­té­ra­le­ment «Sur le ré­gime de la santé») et autres œuvres de Rabbi Moïse ben Maï­mon 2, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 3). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 4 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 5, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 6, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois trans­crit «Fī tadbīr aṣ-ṣiḥḥat», «Fi tad­bir al-sih­hah», «Fî tad­bîr al-siha» ou «Fi tad­bir-s-sihha». Haut
  2. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  3. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Le Guide des égarés : traité de théologie et de philosophie. Tome III»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Guide des éga­rés» 1Da­la­lat al-hayi­rin» 2) de Rabbi Moïse ben Maï­mon 3, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 4). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 5 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 6, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 7, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois tra­duit «Guide pour ceux qui sont dans la per­plexité», «Guide des per­plexes», «Guide des che­mins tor­tueux», «Doc­teur de ceux qui chan­cellent», «Guide des in­dé­cis» ou «Guide des dé­voyés». Haut
  2. Par­fois trans­crit «De­la­lat el­haï­rin», «Dalā­lat al-ḥā’irīn», «Da­la­lat al-ha­rin», «Delâletü’l-hairîn» ou «Da­la­la­tul hai­rin». Haut
  3. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  4. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Le Guide des égarés : traité de théologie et de philosophie. Tome II»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Guide des éga­rés» 1Da­la­lat al-hayi­rin» 2) de Rabbi Moïse ben Maï­mon 3, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 4). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 5 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 6, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 7, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois tra­duit «Guide pour ceux qui sont dans la per­plexité», «Guide des per­plexes», «Guide des che­mins tor­tueux», «Doc­teur de ceux qui chan­cellent», «Guide des in­dé­cis» ou «Guide des dé­voyés». Haut
  2. Par­fois trans­crit «De­la­lat el­haï­rin», «Dalā­lat al-ḥā’irīn», «Da­la­lat al-ha­rin», «Delâletü’l-hairîn» ou «Da­la­la­tul hai­rin». Haut
  3. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  4. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

Maïmonide, «Le Guide des égarés : traité de théologie et de philosophie. Tome I»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Guide des éga­rés» 1Da­la­lat al-hayi­rin» 2) de Rabbi Moïse ben Maï­mon 3, dit Maï­mo­nide. C’est l’un des phi­lo­sophes les plus cé­lèbres qu’aient eus les Juifs, les­quels ont cou­tume de dire pour ex­pri­mer leur ad­mi­ra­tion en­vers lui : «De­puis Moïse (le pro­phète) jusqu’à Moïse (le phi­lo­sophe), il n’y a point eu d’autre Moïse» («Mi Mo­shé ad Mo­shé, lo kam ké Mo­shé» 4). Dans les livres hé­braïques, il est sou­vent dé­si­gné par le nom de Ram­bam 5 com­posé, se­lon l’usage juif, des lettres ini­tiales R. M. b. M. de son nom en­tier. Dans les livres la­tins, il est sou­vent cité sous les noms de Moïse le Cor­douan (Moses Cor­du­ben­sis), parce qu’il na­quit à Cor­doue, et de Moïse l’Égyptien (Moses Ægyp­tius), parce que, chassé par les per­sé­cu­tions re­li­gieuses des Al­mo­hades, il dut se ré­fu­gier en Égypte, où il de­vint pre­mier mé­de­cin du Sul­tan. On au­rait pu ajou­ter à ces noms ce­lui de Moïse le Pro­ven­çal, parce que la Pro­vence donna asile à la plus grande par­tie des Juifs ex­pul­sés du midi de l’Espagne; et que c’est à Lu­nel, et non au Caire, que «Le Guide des éga­rés» fut tra­duit de l’arabe en hé­breu par Sa­muel ben Yé­huda ibn Ti­bon 6, le­quel en­tama sa tra­duc­tion du vi­vant même de Maï­mo­nide. Dans l’«Épître à Rabbi Sa­muel ibn Ti­bon sur la tra­duc­tion du “Guide des éga­rés”» et l’«Épître à la com­mu­nauté de Lu­nel», Maï­mo­nide fait de cette com­mu­nauté pro­ven­çale son hé­ri­tière spi­ri­tuelle : «Je suis», dit-il 7, «[un] au­teur en langue arabe, cette langue dont le so­leil dé­cline… [Mais] vous, maîtres et proches, af­fer­mis­sez-vous! For­ti­fiez vos cœurs; car je viens pro­cla­mer ceci : en ces temps d’affliction, nul n’est plus là pour bran­dir l’étendard de Moïse, ni pour ap­pro­fon­dir les pa­roles des maîtres du Tal­mud… à part vous-mêmes et ceux des ci­tés de vos ré­gions. Vous qui êtes conti­nuel­le­ment ab­sor­bés, comme je le sais, dans l’étude et l’interprétation des textes; vous, dé­po­si­taires de l’intellect et du sa­voir! Sa­chez qu’en maints autres lieux, la Tora a été éga­rée par ses propres fils… Sur la terre d’Israël et à tra­vers toute la Sy­rie, un seul en­droit, je veux dire Alep, compte quelques sages qui mé­ditent la Tora… Pour ce qui est des ci­tés du Magh­reb, dans notre mal­heur, nous avons ap­pris quel dé­cret a été pro­noncé contre les Juifs qui s’y trouvent. Il n’est donc point de sa­lut nulle part, si ce n’est au­près de vous, frères, fi­gures de notre ré­demp­tion.»

  1. Par­fois tra­duit «Guide pour ceux qui sont dans la per­plexité», «Guide des per­plexes», «Guide des che­mins tor­tueux», «Doc­teur de ceux qui chan­cellent», «Guide des in­dé­cis» ou «Guide des dé­voyés». Haut
  2. Par­fois trans­crit «De­la­lat el­haï­rin», «Dalā­lat al-ḥā’irīn», «Da­la­lat al-ha­rin», «Delâletü’l-hairîn» ou «Da­la­la­tul hai­rin». Haut
  3. En hé­breu רבי משה בן מימון. Par­fois trans­crit Moses ben Mei­mun, Mô­sheh ben May­mûn, Moïse ben Mai­moun, Moyses ben Mai­mon, Moyse ben Mai­mon, Moshe ben May­mon, Mosche ben Mai­mon, Moše ben Ma­j­mon ou Mo­ché ben Maï­mon. Haut
  4. En hé­breu «ממשה עד משה לא קם כמשה». Par­fois trans­crit «Mi-Mo­sheh ‘ad Mo­sheh, lo qam ke-Mo­sheh», «Mi­mo­sché ad Mo­sché, lo kam ca Mo­sché», «Me­moshe ad Moshe, lo kam k’Moshe», «Mi-Moshe we-’ad Moshe, lo kom ke-Moshe» ou «Mi-Mošé we-‘ad Mošé, lo qam ke-Mošé». Haut
  1. En hé­breu רמב״ם. Haut
  2. En hé­breu שמואל בן יהודה אבן תיבון. Par­fois trans­crit Sa­muel ben Ju­dah ibn Tib­bon, Sa­muel ben Ye­houda ibn Tib­bon ou Sa­muel ben Je­huda ibn Tib­bon. Haut
  3. «Lettres de Fo­stat • La Gué­ri­son par l’esprit», p. 45 & 47-48. Haut

«Oracles sibyllins. Livres VI, VII et VIII»

dans « Écrits apocryphes chrétiens. Tome II » (éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, Paris), p. 1045-1083

dans «Écrits apo­cryphes chré­tiens. Tome II» (éd. Gal­li­mard, coll. Bi­blio­thèque de la Pléiade, Pa­ris), p. 1045-1083

Il s’agit des vers apo­cryphes qu’on ap­pelle «Oracles si­byl­lins» («Si­byl­lia­koi Chrês­moi» 1) et qui ne sont que le fruit de la pieuse ruse des juifs et des chré­tiens pour pas­ti­cher les «Livres si­byl­lins» des païens. La si­bylle était une femme ins­pi­rée, qui en­trait en ex­tase et qui an­non­çait aux hu­mains les se­crets de l’avenir. Elle écri­vait ses pro­phé­ties sur des feuilles vo­lantes qu’elle pla­çait à l’entrée de sa grotte. Ceux qui ve­naient la consul­ter, de­vaient être as­sez prompts pour s’emparer de ces feuilles dans le même ordre où elle les avait lais­sées, avant qu’elles fussent dis­per­sées par les quatre vents. Le pre­mier té­moi­gnage la concer­nant est ce­lui d’Hé­ra­clite qui dit : «La si­bylle, ni sou­riante, ni far­dée, ni par­fu­mée, de sa bouche dé­li­rante se fai­sant en­tendre, fran­chit mille ans par sa voix grâce au dieu». On lo­ca­li­sait de fa­çon va­riée cette de­vi­ne­resse idéale, cette in­car­na­tion sur­hu­maine, presque dé­ga­gée de l’espace et du temps, de sorte qu’on ar­riva à en comp­ter plu­sieurs : la si­bylle phry­gienne, la cu­méenne, celle d’Érythrées, etc. S’il faut en croire les his­to­riens, l’une d’entre elles vint à Rome et pro­posa à Tar­quin le Su­perbe de lui vendre neuf «Livres» de pro­phé­ties qu’elle lui as­sura être au­then­tiques; Tar­quin lui en de­manda le prix. La bonne femme mit un prix si haut, que le roi de Rome crut qu’elle ra­do­tait. Alors, elle jeta trois des vo­lumes dans le feu et pro­posa à Tar­quin les six autres pour le même prix. Tar­quin la crut en­core plus folle; mais lorsqu’elle en brûla en­core trois autres, sans bais­ser le prix, ce pro­cédé pa­rut si ex­tra­or­di­naire à Tar­quin, qu’il ac­cepta. Quel était le contenu de ces «Livres si­byl­lins»? On n’a ja­mais cessé à Rome de gar­der là-des­sus un se­cret ab­solu, en consi­dé­ra­tion du dan­ger qu’il au­rait pu y avoir à in­ter­pré­ter les oracles de fa­çon ar­bi­traire, et on a tou­jours ré­servé aux mo­ments d’urgence na­tio­nale la consul­ta­tion de ces «Livres». Deux ma­gis­trats ap­pe­lés «duum­viri sa­cris fa­ciun­dis» avaient pour charge d’en dé­ga­ger le sens et les consé­quences pour les af­faires de l’État si l’occasion s’en pré­sen­tait et à la condi­tion que le sé­nat l’ordonnât. Au­tre­ment, il ne leur était pas per­mis de les ou­vrir. Vers 400 apr. J.-C. ces vo­lumes sa­crés se trou­vaient en­core à Rome, et le cré­dit dont ils jouis­saient ne pa­rais­sait pas de­voir fai­blir de si­tôt, quand Sti­li­con, cé­dant à la pro­pa­gande chré­tienne, or­donna leur des­truc­tion. Il faut lais­ser par­ler le poète Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus pour sa­voir à quel point les païens s’offusquèrent de ce crime : «Il n’en est que plus cruel, le for­fait du si­nistre Sti­li­con», dit Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus 2, «car le traître a li­vré le cœur de l’Empire, [en] brû­lant les oracles se­cou­rables de la si­bylle [et en] dé­trui­sant le gage ir­ré­vo­cable de la do­mi­na­tion éter­nelle [de Rome]».

  1. En grec «Σιϐυλλιακοὶ Χρησμοί». Haut
  1. «Sur son re­tour», liv. II, v. 41-60. Haut

«Oracles sibyllins. Fragments • Livres III, IV et V»

dans « La Bible. Écrits intertestamentaires » (éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, Paris), p. 1035-1140

dans «La Bible. Écrits in­ter­tes­ta­men­taires» (éd. Gal­li­mard, coll. Bi­blio­thèque de la Pléiade, Pa­ris), p. 1035-1140

Il s’agit des vers apo­cryphes qu’on ap­pelle «Oracles si­byl­lins» («Si­byl­lia­koi Chrês­moi» 1) et qui ne sont que le fruit de la pieuse ruse des juifs et des chré­tiens pour pas­ti­cher les «Livres si­byl­lins» des païens. La si­bylle était une femme ins­pi­rée, qui en­trait en ex­tase et qui an­non­çait aux hu­mains les se­crets de l’avenir. Elle écri­vait ses pro­phé­ties sur des feuilles vo­lantes qu’elle pla­çait à l’entrée de sa grotte. Ceux qui ve­naient la consul­ter, de­vaient être as­sez prompts pour s’emparer de ces feuilles dans le même ordre où elle les avait lais­sées, avant qu’elles fussent dis­per­sées par les quatre vents. Le pre­mier té­moi­gnage la concer­nant est ce­lui d’Hé­ra­clite qui dit : «La si­bylle, ni sou­riante, ni far­dée, ni par­fu­mée, de sa bouche dé­li­rante se fai­sant en­tendre, fran­chit mille ans par sa voix grâce au dieu». On lo­ca­li­sait de fa­çon va­riée cette de­vi­ne­resse idéale, cette in­car­na­tion sur­hu­maine, presque dé­ga­gée de l’espace et du temps, de sorte qu’on ar­riva à en comp­ter plu­sieurs : la si­bylle phry­gienne, la cu­méenne, celle d’Érythrées, etc. S’il faut en croire les his­to­riens, l’une d’entre elles vint à Rome et pro­posa à Tar­quin le Su­perbe de lui vendre neuf «Livres» de pro­phé­ties qu’elle lui as­sura être au­then­tiques; Tar­quin lui en de­manda le prix. La bonne femme mit un prix si haut, que le roi de Rome crut qu’elle ra­do­tait. Alors, elle jeta trois des vo­lumes dans le feu et pro­posa à Tar­quin les six autres pour le même prix. Tar­quin la crut en­core plus folle; mais lorsqu’elle en brûla en­core trois autres, sans bais­ser le prix, ce pro­cédé pa­rut si ex­tra­or­di­naire à Tar­quin, qu’il ac­cepta. Quel était le contenu de ces «Livres si­byl­lins»? On n’a ja­mais cessé à Rome de gar­der là-des­sus un se­cret ab­solu, en consi­dé­ra­tion du dan­ger qu’il au­rait pu y avoir à in­ter­pré­ter les oracles de fa­çon ar­bi­traire, et on a tou­jours ré­servé aux mo­ments d’urgence na­tio­nale la consul­ta­tion de ces «Livres». Deux ma­gis­trats ap­pe­lés «duum­viri sa­cris fa­ciun­dis» avaient pour charge d’en dé­ga­ger le sens et les consé­quences pour les af­faires de l’État si l’occasion s’en pré­sen­tait et à la condi­tion que le sé­nat l’ordonnât. Au­tre­ment, il ne leur était pas per­mis de les ou­vrir. Vers 400 apr. J.-C. ces vo­lumes sa­crés se trou­vaient en­core à Rome, et le cré­dit dont ils jouis­saient ne pa­rais­sait pas de­voir fai­blir de si­tôt, quand Sti­li­con, cé­dant à la pro­pa­gande chré­tienne, or­donna leur des­truc­tion. Il faut lais­ser par­ler le poète Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus pour sa­voir à quel point les païens s’offusquèrent de ce crime : «Il n’en est que plus cruel, le for­fait du si­nistre Sti­li­con», dit Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus 2, «car le traître a li­vré le cœur de l’Empire, [en] brû­lant les oracles se­cou­rables de la si­bylle [et en] dé­trui­sant le gage ir­ré­vo­cable de la do­mi­na­tion éter­nelle [de Rome]».

  1. En grec «Σιϐυλλιακοὶ Χρησμοί». Haut
  1. «Sur son re­tour», liv. II, v. 41-60. Haut

Josèphe, «Antiquités judaïques. Tome III. Livres XI à XV»

éd. E. Leroux, coll. Publications de la Société des études juives, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Pu­bli­ca­tions de la So­ciété des études juives, Pa­ris

Il s’agit des «An­ti­qui­tés ju­daïques» («Iou­daïkê ar­chaio­lo­gia» 1) de Jo­sèphe ben Mat­thias, his­to­rien juif, plus connu sous le sur­nom de Fla­vius Jo­sèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Jo­sèphe était né pour de­ve­nir grand rab­bin ou roi; les cir­cons­tances en firent un his­to­rien. Et telle fut la des­ti­née sin­gu­lière de sa vie qu’il se trans­forma en ad­mi­ra­teur et en flat­teur d’une dy­nas­tie d’Empereurs ro­mains dont l’exploit fon­da­men­tal fut l’anéantissement de Jé­ru­sa­lem, et sur les mon­naies des­quels fi­gu­rait une femme as­sise, pleu­rant sous un pal­mier, avec la lé­gende «Judæa capta, Judæa de­victa» («la Ju­dée cap­tive, la Ju­dée vain­cue»). «Au lieu de la re­nom­mée qu’il am­bi­tion­nait… et que sem­blaient lui pro­mettre de pré­coces suc­cès, il ne s’attira guère que la haine et le mé­pris de la plu­part des siens, tan­dis que les Ro­mains, d’abord ses en­ne­mis, le com­blèrent fi­na­le­ment de biens et d’honneurs», dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce des­cen­dant de fa­mille illustre, ce pro­dige des écoles de Jé­ru­sa­lem, ce chef «des deux Ga­li­lées… et de Ga­mala» 4, ra­cheta sa vie en pac­ti­sant avec l’ennemi; aban­donna ses de­voirs de chef, d’homme d’honneur et de pa­triote; et fi­nit ses jours dans la dou­ceur d’une re­traite do­rée, après être de­venu ci­toyen de Rome et client de Ves­pa­sien. Il fei­gnit de voir dans ce gé­né­ral étran­ger, des­truc­teur de la Ville sainte et tueur d’un mil­lion de Juifs, le li­bé­ra­teur pro­mis à ses aïeux; il lui pré­dit, en se pros­ter­nant de­vant lui : «Tu se­ras maître, Cé­sar, non seule­ment de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre hu­main» 5; et cette basse flat­te­rie, cette hon­teuse du­pli­cité, est une tache in­dé­lé­bile sur la vie d’un homme par ailleurs es­ti­mable. Ayant pris le sur­nom de Fla­vius pour mieux mon­trer sa sou­mis­sion, il consa­cra l’abondance de ses loi­sirs, la sou­plesse de son ta­lent et l’étendue de son éru­di­tion à re­le­ver les suc­cès des sol­dats qui dé­trui­sirent sa pa­trie et la rayèrent de la carte. «Il a dé­crit [cette des­truc­tion] tout en­tière; il en a re­cueilli les moindres dé­tails, et son exac­ti­tude scru­pu­leuse étonne en­core le lec­teur… L’israélite, ébloui de ces mer­veilles, ne se sou­vient pas que ce sont les dé­pouilles de ses conci­toyens; qu’il s’agit de la Ju­dée anéan­tie; que ce Dieu ou­tragé est son Dieu, et qu’il as­siste aux fu­né­railles de son pays», dit Phi­la­rète Chasles

  1. En grec «Ἰουδαϊκὴ ἀρχαιολογία». Haut
  2. En la­tin Fla­vius Jo­se­phus. Au­tre­fois trans­crit Flave Jo­sèphe ou Fla­vien Jo­seph. Haut
  3. «Chro­no­lo­gie des œuvres de Jo­sèphe», p. 366. Haut
  1. En grec «τῆς Γαλιλαίας ἑκατέρας… καὶ Γάμαλα». «Guerre des Juifs», liv. II, sect. 568. Haut
  2. En grec «Δεσπότης… οὐ μόνον ἐμοῦ σὺ Καῖσαρ, ἀλλὰ καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ παντὸς ἀνθρώπων γένους». «Guerre des Juifs», liv. III, sect. 402. Haut

Josèphe, «Antiquités judaïques. Tome II. Livres VI à X»

éd. E. Leroux, coll. Publications de la Société des études juives, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Pu­bli­ca­tions de la So­ciété des études juives, Pa­ris

Il s’agit des «An­ti­qui­tés ju­daïques» («Iou­daïkê ar­chaio­lo­gia» 1) de Jo­sèphe ben Mat­thias, his­to­rien juif, plus connu sous le sur­nom de Fla­vius Jo­sèphe 2 (Ier siècle apr. J.-C.). Jo­sèphe était né pour de­ve­nir grand rab­bin ou roi; les cir­cons­tances en firent un his­to­rien. Et telle fut la des­ti­née sin­gu­lière de sa vie qu’il se trans­forma en ad­mi­ra­teur et en flat­teur d’une dy­nas­tie d’Empereurs ro­mains dont l’exploit fon­da­men­tal fut l’anéantissement de Jé­ru­sa­lem, et sur les mon­naies des­quels fi­gu­rait une femme as­sise, pleu­rant sous un pal­mier, avec la lé­gende «Judæa capta, Judæa de­victa» («la Ju­dée cap­tive, la Ju­dée vain­cue»). «Au lieu de la re­nom­mée qu’il am­bi­tion­nait… et que sem­blaient lui pro­mettre de pré­coces suc­cès, il ne s’attira guère que la haine et le mé­pris de la plu­part des siens, tan­dis que les Ro­mains, d’abord ses en­ne­mis, le com­blèrent fi­na­le­ment de biens et d’honneurs», dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce des­cen­dant de fa­mille illustre, ce pro­dige des écoles de Jé­ru­sa­lem, ce chef «des deux Ga­li­lées… et de Ga­mala» 4, ra­cheta sa vie en pac­ti­sant avec l’ennemi; aban­donna ses de­voirs de chef, d’homme d’honneur et de pa­triote; et fi­nit ses jours dans la dou­ceur d’une re­traite do­rée, après être de­venu ci­toyen de Rome et client de Ves­pa­sien. Il fei­gnit de voir dans ce gé­né­ral étran­ger, des­truc­teur de la Ville sainte et tueur d’un mil­lion de Juifs, le li­bé­ra­teur pro­mis à ses aïeux; il lui pré­dit, en se pros­ter­nant de­vant lui : «Tu se­ras maître, Cé­sar, non seule­ment de moi, mais de la terre, de la mer et de tout le genre hu­main» 5; et cette basse flat­te­rie, cette hon­teuse du­pli­cité, est une tache in­dé­lé­bile sur la vie d’un homme par ailleurs es­ti­mable. Ayant pris le sur­nom de Fla­vius pour mieux mon­trer sa sou­mis­sion, il consa­cra l’abondance de ses loi­sirs, la sou­plesse de son ta­lent et l’étendue de son éru­di­tion à re­le­ver les suc­cès des sol­dats qui dé­trui­sirent sa pa­trie et la rayèrent de la carte. «Il a dé­crit [cette des­truc­tion] tout en­tière; il en a re­cueilli les moindres dé­tails, et son exac­ti­tude scru­pu­leuse étonne en­core le lec­teur… L’israélite, ébloui de ces mer­veilles, ne se sou­vient pas que ce sont les dé­pouilles de ses conci­toyens; qu’il s’agit de la Ju­dée anéan­tie; que ce Dieu ou­tragé est son Dieu, et qu’il as­siste aux fu­né­railles de son pays», dit Phi­la­rète Chasles

  1. En grec «Ἰουδαϊκὴ ἀρχαιολογία». Haut
  2. En la­tin Fla­vius Jo­se­phus. Au­tre­fois trans­crit Flave Jo­sèphe ou Fla­vien Jo­seph. Haut
  3. «Chro­no­lo­gie des œuvres de Jo­sèphe», p. 366. Haut
  1. En grec «τῆς Γαλιλαίας ἑκατέρας… καὶ Γάμαλα». «Guerre des Juifs», liv. II, sect. 568. Haut
  2. En grec «Δεσπότης… οὐ μόνον ἐμοῦ σὺ Καῖσαρ, ἀλλὰ καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ παντὸς ἀνθρώπων γένους». «Guerre des Juifs», liv. III, sect. 402. Haut