Mot-clefécrivains russes

su­jet

Andreïev, «Vers les étoiles»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit de la pièce de théâtre «Vers les étoiles» («K zvioz­dam» 1) de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «К звёздам». Par­fois trans­crit «K zvëz­dam». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «S.O.S.»

éd. Interférences, Paris

éd. In­ter­fé­rences, Pa­ris

Il s’agit de «L’Europe en dan­ger» («Ie­vropa v opas­nosti» 1), «S.O.S.» et autres pam­phlets de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Европа в опасности». Par­fois trans­crit «Evropa v opas­nosti». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «Récits complets. Tome V. Le Journal de Satan [et Autres Récits]»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal de Sa­tan» («Dnev­nik Sa­tany» 1) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Дневник Сатаны». Par­fois trans­crit «Dnev­nik Sa­tani». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «[Récits complets. Tome IV.] Jour de colère et Autres Récits»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit de «Lui : ré­cit d’un in­connu» («On : rass­kaz neïz­vest­nogo» 1), «Jour de co­lère» («Den gneva» 2) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 3, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Он : рассказ неизвестного». Haut
  2. En russe «День гнева». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «[Récits complets. Tome III.] Judas Iscariote [et Autres Récits]»

éd. J. Corti, coll. Les Massicotés, Paris

éd. J. Corti, coll. Les Mas­si­co­tés, Pa­ris

Il s’agit de l’«His­toire des sept pen­dus» 1Rass­kaz o semi po­vé­chen­nykh» 2), «Ju­das Is­ca­riote» («Iouda Is­ka­riot» 3) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 4, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. Par­fois tra­duit «Le Conte des sept pen­dus». Haut
  2. En russe «Рассказ о семи повешенных». Par­fois trans­crit «Rass­kaz o semi po­vešen­nyx», «Rass­kaz o semi po­vešen­nych», «Ras­kaz o semi po­vešen­nyh» ou «Rass­kaz o semi po­ve­shen­nykh». Haut
  1. En russe «Иуда Искариот». Par­fois trans­crit «Iuda Is­ka­riot». Haut
  2. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «Récits complets. Tome II. Dans le brouillard et Autres Récits»

éd. J. Corti, Paris

éd. J. Corti, Pa­ris

Il s’agit de «Dans le brouillard» («V tou­mané» 1) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «В тумане». Par­fois trans­crit «V tu­mane». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Andreïev, «Récits complets. Tome I. Le Gouffre et Autres Récits»

éd. J. Corti, coll. Domaine étranger, Paris

éd. J. Corti, coll. Do­maine étran­ger, Pa­ris

Il s’agit du «Gouffre» («Bezdna» 1) et autres nou­velles de Léo­nid An­dreïev 2, au­teur russe à la char­nière du XIXe et XXe siècle. À la mort de son père, qui exer­çait la pro­fes­sion d’arpenteur-géomètre, An­dreïev était en­core au col­lège. Sa mère, is­sue d’une fa­mille po­lo­naise désar­gen­tée, se trouva sans res­sources. Le jeune homme connut la mi­sère noire. Un jour, le cœur gros, il pré­senta à un quo­ti­dien un ré­cit ayant pour su­jet un étu­diant tou­jours af­famé, les nerfs à vif — sa propre vie. On lui dit de re­ve­nir dans une ou deux se­maines pour sa­voir s’il était ac­cepté. Il y re­tourna, com­pri­mant son an­goisse dans l’attente de la dé­ci­sion. Elle lui vint sous la forme d’un grand éclat de rire du di­rec­teur, qui dé­clara que sa prose ne va­lait rien. À quelque temps de là, dans une heure de pul­sion mor­ti­fère, An­dreïev se ti­rait un coup de ré­vol­ver dans le cœur. On le sauva. Mais ce­lui qui, comme lui, a été si proche d’une fin vo­lon­taire reste en proie à une ob­ses­sion per­ma­nente, une trouble at­ti­rance pour les gouffres de l’âme et la vio­lence. En 1897, son di­plôme d’avocat en poche, il ob­tint une place de chro­ni­queur ju­di­ciaire et put en­fin pu­blier ses nou­velles et ses feuille­tons si fou­gueux, si spon­ta­nés, par­fois si bi­zarres, qui l’imposèrent à l’attention du pu­blic russe comme l’un des brillants re­pré­sen­tants du tour­nant du siècle. Il y prend place après Tol­stoï à qui il dé­die d’ailleurs l’«His­toire des sept pen­dus». Je me dois de dire quelques mots sur cette «His­toire», sans doute la plus réus­sie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en sub­stance, que ce qu’annonce le titre : les por­traits psy­cho­lo­giques de sept jeunes condam­nés qui s’apprêtent à su­bir le sup­plice de la pen­dai­son; les vi­sites su­prêmes de leurs pa­rents qui viennent avec la ré­so­lu­tion de leur rendre plus lé­gers ces der­niers mo­ments, mais qui fi­nissent par fondre en larmes; puis, l’horreur et la beauté se­reine, en même temps, de leurs ca­davres qui «sa­luent le so­leil le­vant»

  1. En russe «Бездна». Par­fois trans­crit «Biezdna». Haut
  1. En russe Леонид Андреев. Par­fois trans­crit Léo­nide An­dréieff, Léo­nid An­dréief, Léo­nide An­dreyew, Leo­nid An­dréyev ou Léo­nide An­dréev. Haut

Gogol, «Œuvres complètes»

éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Bi­blio­thèque de la Pléiade, Pa­ris

Il s’agit des «Âmes mortes» («Miort­vyïé dou­chi» 1) et autres œuvres de Ni­co­las Go­gol 2. L’un des in­for­ma­teurs du vi­comte de Vogüé pour «Le Ro­man russe», un vieil homme de lettres 3, té­moi­gnant du fait que Go­gol était de­venu le mo­dèle de la prose, comme Pou­ch­kine — ce­lui de la poé­sie, avait dé­claré en fran­çais : «Nous sommes tous sor­tis du “Man­teau” de Go­gol» 4. Cette for­mule a bien plu. Elle a été en­suite tra­duite par plu­sieurs jour­naux russes, tant elle est de­ve­nue connue et «la chose de tous». On connaît moins Go­gol lui-même qui, à plu­sieurs égards, était un homme privé et mys­té­rieux. On peut le dire, il y avait en lui quelque chose du dé­mon. Un pou­voir sur­na­tu­rel fai­sait étin­ce­ler ses yeux; il sem­blait par mo­ments que l’irrationnel et l’effrayant le pé­né­traient de part en part et im­pri­maient sur ses œuvres une marque in­ef­fa­çable. Si, par la suite, la lit­té­ra­ture russe s’est si­gna­lée par une cer­taine exal­ta­tion dé­ré­glée, tour­men­tée, une cer­taine contra­dic­tion in­té­rieure, une psy­chose guet­tant constam­ment, ca­chée au tour­nant; si elle a même fa­vo­risé ce type de ca­rac­tères, elle a suivi en tout cela l’exemple de Go­gol. Cet au­teur mi-russe, mi-ukrai­nien avait une na­ture double et vi­vait dans un monde dé­dou­blé — le monde réel et le monde des rêves lou­foques, ter­ri­fiants. Et non seule­ment ces deux mondes pa­ral­lèles se ren­con­traient, mais en­core ils se contor­sion­naient et se confon­daient d’une fa­çon ex­tra­va­gante dans son es­prit dé­li­rant, «comme deux pi­liers, qui se re­flètent dans l’eau, se livrent aux contor­sions les plus folles quand les re­mous de l’onde s’y prêtent» 5. C’est «Le Nez» («Nos» 6), ana­gramme du «Rêve» («Son» 7), où ce gé­nie si par­ti­cu­lier de Go­gol s’est dé­ployé li­bre­ment pour la toute pre­mière fois. Que l’on pense au dé­but de la nou­velle : «À son im­mense stu­pé­fac­tion, il s’aperçut que la place que son nez de­vait oc­cu­per ne pré­sen­tait plus qu’une sur­face lisse! Tout alarmé, Ko­va­liov se fit ap­por­ter de l’eau et se frotta les yeux avec un es­suie-mains : le nez avait bel et bien dis­paru!» Voilà que toutes les fon­da­tions du réel va­cillent, mais le fonc­tion­naire go­go­lien est à peine conscient de ce qui lui ar­rive. Confronté à une ville ab­surde et fan­tas­ma­go­rique, un «Go­gol­grad» in­quié­tant, où le diable lui-même al­lume les lampes et éclaire les choses pour les mon­trer sous un as­pect illu­soire et trom­peur, ce pe­tit homme grugé, floué avance à tâ­tons dans la brume, en s’accrochant or­gueilleu­se­ment et pué­ri­le­ment à ses fonc­tions bu­reau­cra­tiques. «La ville a beau lui jouer les tours les plus pen­dables, le ber­ner ou le châ­trer mo­men­ta­né­ment, ce per­son­nage ca­mé­léo­nesque et in­si­gni­fiant ne re­nonce ja­mais à s’incruster, à s’enraciner, fût-ce dans l’inexistant. [Il] res­tera cha­touilleux sur son grade et ses pré­ro­ga­tives jusqu’à [sa] dis­so­lu­tion com­plète dans le non-être… In­changé, il ré­ap­pa­raî­tra chez un Kafka», dit très bien M. Georges Ni­vat.

  1. En russe «Мёртвые души». Par­fois trans­crit «Mjortwyje du­schi», «Mertwyja du­schi», «Mjortwye du­schi», «Mertwya du­schi», «Myort­vyye du­shi», «Miort­vyye du­shi», «Mjort­vye dusi», «Mert­vye duši», «Mèrt­vyia doû­chi», «Miort­via dou­chi», «Meurt­via dou­chi» ou «Mert­viia dou­chi». Haut
  2. En russe Николай Гоголь. Par­fois trans­crit Ni­ko­laj Go­gol, Ni­ko­laï Go­gol ou Ni­co­laï Go­gol. Haut
  3. Sans doute Dmi­tri Gri­go­ro­vitch, comme une re­marque à la page 208 du «Ro­man russe» le laisse pen­ser : «M. Gri­go­ro­vitch, qui tient une place ho­no­rée dans les lettres…, m’a confirmé cette anec­dote». Haut
  4. «Le Ro­man russe», p. 96. Haut
  1. Na­bo­kov, «Ni­ko­laï Go­gol». Haut
  2. En russe «Нос». Par­fois trans­crit «Noss». Haut
  3. En russe «Сон». Haut

«Les Auteurs du printemps russe. Okoudjava • Vyssotski»

éd. Noir sur blanc, Montricher

éd. Noir sur blanc, Mon­tri­cher

Il s’agit de Bou­lat Okoud­java 1 et de Vla­di­mir Vys­sotski 2, les chan­teurs so­vié­tiques les plus émi­nents, mais aussi les plus per­sé­cu­tés par la haine et par la sot­tise du ré­gime. Ils res­tent à tout ja­mais comme un té­moi­gnage des hu­mi­lia­tions et du déses­poir in­fli­gés à tout un peuple par une tribu de bu­reau­crates bor­nés, ef­frayés par l’ombre de la vé­rité, ter­ro­ri­sés par la sin­cé­rité, trau­ma­ti­sés par le ta­lent. Toutes les chan­sons de ces deux pa­ro­liers ont un point com­mun : elles ré­vèlent, avec dou­leur, des pans en­tiers d’une «autre» his­toire, non pas l’histoire of­fi­cielle, écrite par le ré­gime, mais celle vé­cue par des mil­lions de gens — ma­rins, avia­teurs, pay­sans, étu­diants, ou­vriers d’usine — et jusque-là en­tiè­re­ment pas­sée sous si­lence dans les pu­bli­ca­tions. «Mes pro­ta­go­nistes ne sont pas de ces hauts per­son­nages chers à l’histoire ro­man­cée, mais de pe­tites gens, des obs­curs, des mé­diocres. Ce type d’humanité me convient mieux», dit Okoud­java 3. «En règle gé­né­rale, les grands ont conscience de leur gran­deur… et jouent les co­quettes pour la pos­té­rité… Les humbles, au contraire, conservent leur na­tu­rel et se tiennent sans af­fec­ta­tion. Avec eux, tout est simple, aisé. Ils n’en laissent pas moins leur trace dans les évé­ne­ments, peuvent nous ser­vir d’exemples, de mises en garde et de sources d’inspiration.» Un soir de tris­tesse et de so­li­tude, Okoud­java er­rait à tra­vers Mos­cou. Le ha­sard lui fit prendre le der­nier trol­ley­bus. Grâce à la pré­sence si­len­cieuse des autres voya­geurs, des gens simples, il trouva un re­mède aux tour­ments de son âme, à la «biéda» 4mal­heur») :

«Quand je suis im­puis­sant à vaincre le mal­heur,
Que le déses­poir me guette,
Je prends en marche le trol­ley bleu,
Le der­nier,
Au ha­sard.
Trol­ley de mi­nuit, file par les rues,
Fais ta ronde au long des bou­le­vards
Pour ra­mas­ser ceux qui, dans la nuit, ont fait
Nau­frage,
Nau­frage
»

  1. En russe Булат Окуджава. Par­fois trans­crit Okudžava, Okudz­hava, Okud­schawa, Okud­java ou Okudz­sava. Haut
  2. En russe Владимир Высоцкий. Par­fois trans­crit Vis­sotski, Vis­sotsky, Vys­sotsky, Vy­sotsky, Vı­sotski, Vı­sots­kiy, Vi­so­cki, Vy­so­ckij, Wys­sozki, Vy­sotski, Vis­zo­ckij ou Wy­so­cki. Haut
  1. «L’Amour-toujours, ou les Tri­bu­la­tions de Chi­pov : his­toire vraie ra­con­tée sur un air de vau­de­ville an­cien; pré­face in­édite de l’auteur pour l’édition fran­çaise; tra­duit du russe par Ma­rie-France Tol­stoï», p. 5. Haut
  2. En russe беда. Haut