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su­jet

Ibn Rushd (Averroès), « La Doctrine de l’intellect matériel dans le “Commentaire moyen au ‘De anima’ d’Aristote” »

dans « Langages et Philosophie : hommage à Jean Jolivet » (éd. J. Vrin, coll. Études de philosophie médiévale, Paris), p. 281-307

dans «Lan­gages et  : hom­mage à Jean Jo­li­vet» (éd. J. Vrin, coll. Études de , Pa­ris), p. 281-307

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Com­men­taire moyen sur le “De l’» («Tal­khîs ki­tâb al-nafs» 1) d’Ibn Ru­shd 2 (XIIe siècle apr. J.-C.). De tous les que l’ donna à l’, ce­lui qui laissa le plus de traces dans la des peuples, grâce à ses re­mar­quables sur les d’Aris­tote, fut Ibn Ru­shd, éga­le­ment connu sous les cor­rom­pus d’Aben-Rost, Aver­roïs, Aver­rhoës ou Aver­roès 3. Dans son na­tale, ce coin pri­vi­lé­gié du , le goût des et des belles choses avait éta­bli au Xe siècle une dont notre époque mo­derne peut à peine of­frir un exemple. «Chré­tiens, juifs, par­laient la même , chan­taient les mêmes poé­sies, par­ti­ci­paient aux mêmes études lit­té­raires et . Toutes les bar­rières qui sé­parent les hommes étaient tom­bées; tous tra­vaillaient d’un même ac­cord à l’œuvre de la com­mune», dit Re­nan. Abû Ya‘ḳûb Yû­suf 4, ca­life de l’Andalousie et contem­po­rain d’Ibn Ru­shd, fut le prince le plus let­tré de son . L’illustre phi­lo­sophe Ibn Tho­faïl ob­tint à sa Cour une grande et en pro­fita pour y at­ti­rer les de re­nom. Ce fut d’après le vœu ex­primé par Yû­suf et sur les ins­tances d’Ibn Tho­faïl qu’Ibn Ru­shd en­tre­prit de com­men­ter . Ja­mais ce der­nier n’avait reçu de soins aussi éten­dus, aussi sin­cères et dé­voués que ceux que lui pro­di­guera Ibn Ru­shd. L’ ne sera plus ; il sera . «Mais la cause fa­tale qui a étouffé chez les mu­sul­mans les plus beaux germes de dé­ve­lop­pe­ment in­tel­lec­tuel, le fa­na­tisme re­li­gieux, pré­pa­rait déjà la ruine [de la phi­lo­so­phie]», dit Re­nan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du contre les études ra­tion­nelles se dé­chaîne sur toute la sur­face du monde mu­sul­man. Bien­tôt il suf­fira de dire d’un  : «Un tel tra­vaille à la phi­lo­so­phie ou donne des le­çons d’», pour que les gens du peuple lui ap­pliquent im­mé­dia­te­ment le nom d’«im­pie», de «mé­créant», etc.; et que, si par mal­heur il per­sé­vère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa mai­son.

  1. En arabe «تلخيص كتاب النفس». Par­fois trans­crit «Tal­khiç», «Talḫīṣ» ou «Tel­khis». Icône Haut
  2. En arabe ابن رشد. Au­tre­fois trans­crit Ibn-Ro­sched, Ebn-Roëch, Ebn Ro­schd, Ibn-Ro­shd, Ibn Ro­chd ou Ibn Rušd. Icône Haut
  1. Par sub­sti­tu­tion d’Aven (Aben) à Ibn. Icône Haut
  2. En arabe أبو يعقوب يوسف. Au­tre­fois trans­crit Abu Ya­qub Yu­suf, Abou Ya‘qoûb Yoû­çof ou Abou-Ya’coub You­souf. Icône Haut

Ibn Rushd (Averroès), « L’Intelligence et la Pensée, [ou] Grand Commentaire du “De anima”, livre III »

éd. Flammarion, coll. GF, Paris

éd. Flam­ma­rion, coll. GF, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Grand Com­men­taire sur le “De l’» («Sharḥ ki­tâb al-nafs» 1) d’Ibn Ru­shd 2 (XIIe siècle apr. J.-C.). De tous les que l’ donna à l’, ce­lui qui laissa le plus de traces dans la des peuples, grâce à ses re­mar­quables sur les d’Aris­tote, fut Ibn Ru­shd, éga­le­ment connu sous les cor­rom­pus d’Aben-Rost, Aver­roïs, Aver­rhoës ou Aver­roès 3. Dans son na­tale, ce coin pri­vi­lé­gié du , le goût des et des belles choses avait éta­bli au Xe siècle une dont notre époque mo­derne peut à peine of­frir un exemple. «Chré­tiens, juifs, par­laient la même , chan­taient les mêmes poé­sies, par­ti­ci­paient aux mêmes études lit­té­raires et . Toutes les bar­rières qui sé­parent les hommes étaient tom­bées; tous tra­vaillaient d’un même ac­cord à l’œuvre de la com­mune», dit Re­nan. Abû Ya‘ḳûb Yû­suf 4, ca­life de l’Andalousie et contem­po­rain d’Ibn Ru­shd, fut le prince le plus let­tré de son . L’illustre phi­lo­sophe Ibn Tho­faïl ob­tint à sa Cour une grande et en pro­fita pour y at­ti­rer les de re­nom. Ce fut d’après le vœu ex­primé par Yû­suf et sur les ins­tances d’Ibn Tho­faïl qu’Ibn Ru­shd en­tre­prit de com­men­ter . Ja­mais ce der­nier n’avait reçu de soins aussi éten­dus, aussi sin­cères et dé­voués que ceux que lui pro­di­guera Ibn Ru­shd. L’ ne sera plus ; il sera . «Mais la cause fa­tale qui a étouffé chez les mu­sul­mans les plus beaux germes de dé­ve­lop­pe­ment in­tel­lec­tuel, le fa­na­tisme re­li­gieux, pré­pa­rait déjà la ruine [de la ]», dit Re­nan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du contre les études ra­tion­nelles se dé­chaîne sur toute la sur­face du monde mu­sul­man. Bien­tôt il suf­fira de dire d’un  : «Un tel tra­vaille à la phi­lo­so­phie ou donne des le­çons d’», pour que les gens du peuple lui ap­pliquent im­mé­dia­te­ment le nom d’«im­pie», de «mé­créant», etc.; et que, si par mal­heur il per­sé­vère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa mai­son.

  1. En arabe «شرح كتاب النفس». Par­fois trans­crit «Šarḥ» ou «Scharh». Ce com­men­taire, perdu en arabe, est conservé dans la tra­duc­tion la­tine de Mi­chel Scot. Icône Haut
  2. En arabe ابن رشد. Au­tre­fois trans­crit Ibn-Ro­sched, Ebn-Roëch, Ebn Ro­schd, Ibn-Ro­shd, Ibn Ro­chd ou Ibn Rušd. Icône Haut
  1. Par sub­sti­tu­tion d’Aven (Aben) à Ibn. Icône Haut
  2. En arabe أبو يعقوب يوسف. Au­tre­fois trans­crit Abu Ya­qub Yu­suf, Abou Ya‘qoûb Yoû­çof ou Abou-Ya’coub You­souf. Icône Haut

Ibn Rushd (Averroès), « L’Incohérence de “L’Incohérence” »

dans « L’Islam et la Raison : anthologie de textes juridiques, théologiques et polémiques » (éd. Flammarion, coll. GF, Paris)

dans «L’ et la  : de textes ju­ri­diques, théo­lo­giques et po­lé­miques» (éd. Flam­ma­rion, coll. GF, Pa­ris)

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de «L’Effondrement de “L’Effondrement”» 1Ta­hâ­fut al-Ta­hâ­fut» 2) d’Ibn Ru­shd 3 (XIIe siècle apr. J.-C.), ré­fu­ta­tion du livre de ré­fu­ta­tion de Ghazâli in­ti­tulé «L’Effondrement des ». De tous les phi­lo­sophes que l’islam donna à l’, ce­lui qui laissa le plus de traces dans la des peuples, grâce à ses re­mar­quables sur les d’Aris­tote, fut Ibn Ru­shd, éga­le­ment connu sous les cor­rom­pus d’Aben-Rost, Aver­roïs, Aver­rhoës ou Aver­roès 4. Dans son na­tale, ce coin pri­vi­lé­gié du , le goût des et des belles choses avait éta­bli au Xe siècle une dont notre époque mo­derne peut à peine of­frir un exemple. «Chré­tiens, juifs, par­laient la même , chan­taient les mêmes poé­sies, par­ti­ci­paient aux mêmes études lit­té­raires et . Toutes les bar­rières qui sé­parent les hommes étaient tom­bées; tous tra­vaillaient d’un même ac­cord à l’œuvre de la com­mune», dit Re­nan. Abû Ya‘ḳûb Yû­suf 5, ca­life de l’Andalousie et contem­po­rain d’Ibn Ru­shd, fut le prince le plus let­tré de son . L’illustre phi­lo­sophe Ibn Tho­faïl ob­tint à sa Cour une grande et en pro­fita pour y at­ti­rer les de re­nom. Ce fut d’après le vœu ex­primé par Yû­suf et sur les ins­tances d’Ibn Tho­faïl qu’Ibn Ru­shd en­tre­prit de com­men­ter . Ja­mais ce der­nier n’avait reçu de soins aussi éten­dus, aussi sin­cères et dé­voués que ceux que lui pro­di­guera Ibn Ru­shd. L’ ne sera plus ; il sera . «Mais la cause fa­tale qui a étouffé chez les mu­sul­mans les plus beaux germes de dé­ve­lop­pe­ment in­tel­lec­tuel, le fa­na­tisme re­li­gieux, pré­pa­rait déjà la ruine [de la ]», dit Re­nan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du contre les études ra­tion­nelles se dé­chaîne sur toute la sur­face du monde mu­sul­man. Bien­tôt il suf­fira de dire d’un  : «Un tel tra­vaille à la phi­lo­so­phie ou donne des le­çons d’», pour que les gens du peuple lui ap­pliquent im­mé­dia­te­ment le nom d’«im­pie», de «mé­créant», etc.; et que, si par mal­heur il per­sé­vère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa mai­son.

  1. Par­fois tra­duit «L’Écroulement de “L’Écroulement”», «Des­truc­tion de “La Des­truc­tion”», «La Ré­fu­ta­tion de “La Ré­fu­ta­tion”», «L’Inconsistance de “L’Inconsistance”» ou «L’Incohérence de “L’Incohérence”». Icône Haut
  2. En arabe «تهافت التهافت». Au­tre­fois trans­crit «Ta­hâ­fute at-Ta­hâ­fute» ou «Ta­hâ­fot et-Ta­hâ­fot». Icône Haut
  3. En arabe ابن رشد. Au­tre­fois trans­crit Ibn-Ro­sched, Ebn-Roëch, Ebn Ro­schd, Ibn-Ro­shd, Ibn Ro­chd ou Ibn Rušd. Icône Haut
  1. Par sub­sti­tu­tion d’Aven (Aben) à Ibn. Icône Haut
  2. En arabe أبو يعقوب يوسف. Au­tre­fois trans­crit Abu Ya­qub Yu­suf, Abou Ya‘qoûb Yoû­çof ou Abou-Ya’coub You­souf. Icône Haut

Ibn Rushd (Averroès), « Dévoilement des méthodes de démonstration des dogmes de la religion musulmane »

dans « L’Islam et la Raison : anthologie de textes juridiques, théologiques et polémiques » (éd. Flammarion, coll. GF, Paris)

dans «L’ et la  : de textes ju­ri­diques, théo­lo­giques et po­lé­miques» (éd. Flam­ma­rion, coll. GF, Pa­ris)

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «(Livre) du dé­voi­le­ment des mé­thodes de preuve tou­chant les dogmes de la » 1(K.) al-ka­shf ‘an ma­nâ­hij al-adilla fî ‘aqâ’id al-milla» 2) d’Ibn Ru­shd 3 (XIIe siècle apr. J.-C.). De tous les que l’islam donna à l’, ce­lui qui laissa le plus de traces dans la des peuples, grâce à ses re­mar­quables sur les d’Aris­tote, fut Ibn Ru­shd, éga­le­ment connu sous les cor­rom­pus d’Aben-Rost, Aver­roïs, Aver­rhoës ou Aver­roès 4. Dans son na­tale, ce coin pri­vi­lé­gié du , le goût des et des belles choses avait éta­bli au Xe siècle une dont notre époque mo­derne peut à peine of­frir un exemple. «Chré­tiens, juifs, par­laient la même , chan­taient les mêmes poé­sies, par­ti­ci­paient aux mêmes études lit­té­raires et . Toutes les bar­rières qui sé­parent les hommes étaient tom­bées; tous tra­vaillaient d’un même ac­cord à l’œuvre de la com­mune», dit Re­nan. Abû Ya‘ḳûb Yû­suf 5, ca­life de l’Andalousie et contem­po­rain d’Ibn Ru­shd, fut le prince le plus let­tré de son . L’illustre phi­lo­sophe Ibn Tho­faïl ob­tint à sa Cour une grande et en pro­fita pour y at­ti­rer les de re­nom. Ce fut d’après le vœu ex­primé par Yû­suf et sur les ins­tances d’Ibn Tho­faïl qu’Ibn Ru­shd en­tre­prit de com­men­ter . Ja­mais ce der­nier n’avait reçu de soins aussi éten­dus, aussi sin­cères et dé­voués que ceux que lui pro­di­guera Ibn Ru­shd. L’ ne sera plus ; il sera . «Mais la cause fa­tale qui a étouffé chez les mu­sul­mans les plus beaux germes de dé­ve­lop­pe­ment in­tel­lec­tuel, le fa­na­tisme re­li­gieux, pré­pa­rait déjà la ruine [de la ]», dit Re­nan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du contre les études ra­tion­nelles se dé­chaîne sur toute la sur­face du monde mu­sul­man. Bien­tôt il suf­fira de dire d’un  : «Un tel tra­vaille à la phi­lo­so­phie ou donne des le­çons d’», pour que les gens du peuple lui ap­pliquent im­mé­dia­te­ment le nom d’«im­pie», de «mé­créant», etc.; et que, si par mal­heur il per­sé­vère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa mai­son.

  1. Par­fois tra­duit «(Le Livre) de l’exposition des mé­thodes dé­mons­tra­tives re­la­tives aux dogmes de la re­li­gion», «(Livre) de l’ du voile qui couvre les mé­thodes de preuve tou­chant les dogmes de la re­li­gion» ou «Dé­voi­le­ment des mé­thodes de dé­mons­tra­tion des dogmes de la re­li­gion mu­sul­mane». Icône Haut
  2. En arabe «(كتاب) الكشف عن مناهج الأدلة في عقائد الملة». Au­tre­fois trans­crit «(K.) al-kašf ‘an manā­hiǧ al-adilla fī ‘aqā’id al-milla», «(K.) el ka­chf ‘an ma­nâ­hidj el adilla fy ‘aqâïd el milla» ou «(K.) el ka­chf ‘an ma­nâ­hidj el-adilla fî ‘aqâ’id el-milla». Icône Haut
  3. En arabe ابن رشد. Au­tre­fois trans­crit Ibn-Ro­sched, Ebn-Roëch, Ebn Ro­schd, Ibn-Ro­shd, Ibn Ro­chd ou Ibn Rušd. Icône Haut
  1. Par sub­sti­tu­tion d’Aven (Aben) à Ibn. Icône Haut
  2. En arabe أبو يعقوب يوسف. Au­tre­fois trans­crit Abu Ya­qub Yu­suf, Abou Ya‘qoûb Yoû­çof ou Abou-Ya’coub You­souf. Icône Haut

Ibn Rushd (Averroès), « Abrégé du “Mustaṣfā” »

éd. De Gruyter, coll. Corpus philosophorum Medii Ævi-Scientia græco-arabica, Berlin

éd. De Gruy­ter, coll. Cor­pus phi­lo­so­pho­rum Me­dii Ævi-Scien­tia græco-ara­bica, Ber­lin

Il s’agit du «Muḫtaṣar al-Mus­taṣfâ» 1 d’Ibn Ru­shd 2 (XIIe siècle apr. J.-C.), abrégé du livre de de Ghazâli in­ti­tulé «Mus­taṣfâ». De tous les que l’ donna à l’, ce­lui qui laissa le plus de traces dans la des peuples, grâce à ses re­mar­quables sur les d’Aris­tote, fut Ibn Ru­shd, éga­le­ment connu sous les cor­rom­pus d’Aben-Rost, Aver­roïs, Aver­rhoës ou Aver­roès 3. Dans son na­tale, ce coin pri­vi­lé­gié du , le goût des et des belles choses avait éta­bli au Xe siècle une dont notre époque mo­derne peut à peine of­frir un exemple. «Chré­tiens, juifs, par­laient la même , chan­taient les mêmes poé­sies, par­ti­ci­paient aux mêmes études lit­té­raires et . Toutes les bar­rières qui sé­parent les hommes étaient tom­bées; tous tra­vaillaient d’un même ac­cord à l’œuvre de la com­mune», dit Re­nan. Abû Ya‘ḳûb Yû­suf 4, ca­life de l’Andalousie et contem­po­rain d’Ibn Ru­shd, fut le prince le plus let­tré de son . L’illustre phi­lo­sophe Ibn Tho­faïl ob­tint à sa Cour une grande et en pro­fita pour y at­ti­rer les de re­nom. Ce fut d’après le vœu ex­primé par Yû­suf et sur les ins­tances d’Ibn Tho­faïl qu’Ibn Ru­shd en­tre­prit de com­men­ter . Ja­mais ce der­nier n’avait reçu de soins aussi éten­dus, aussi sin­cères et dé­voués que ceux que lui pro­di­guera Ibn Ru­shd. L’ ne sera plus ; il sera . «Mais la cause fa­tale qui a étouffé chez les mu­sul­mans les plus beaux germes de dé­ve­lop­pe­ment in­tel­lec­tuel, le fa­na­tisme re­li­gieux, pré­pa­rait déjà la ruine [de la ]», dit Re­nan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du contre les études ra­tion­nelles se dé­chaîne sur toute la sur­face du monde mu­sul­man. Bien­tôt il suf­fira de dire d’un  : «Un tel tra­vaille à la phi­lo­so­phie ou donne des le­çons d’», pour que les gens du peuple lui ap­pliquent im­mé­dia­te­ment le nom d’«im­pie», de «mé­créant», etc.; et que, si par mal­heur il per­sé­vère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa mai­son.

  1. En arabe «مختصر المستصفى». Éga­le­ment connu sous le titre d’«Iḫtiṣâr al-Mus­taṣfâ» («اختصار المستصفى»). Icône Haut
  2. En arabe ابن رشد. Au­tre­fois trans­crit Ibn-Ro­sched, Ebn-Roëch, Ebn Ro­schd, Ibn-Ro­shd, Ibn Ro­chd ou Ibn Rušd. Icône Haut
  1. Par sub­sti­tu­tion d’Aven (Aben) à Ibn. Icône Haut
  2. En arabe أبو يعقوب يوسف. Au­tre­fois trans­crit Abu Ya­qub Yu­suf, Abou Ya‘qoûb Yoû­çof ou Abou-Ya’coub You­souf. Icône Haut

Ibn Rushd (Averroès), « Traité décisif (“Façl el-maqâl”) sur l’accord de la religion et de la philosophie • L’Appendice (“Dhamîma”) »

éd. Carbonel, coll. Bibliothèque arabe-française, Alger

éd. Car­bo­nel, coll. Bi­blio­thèque -fran­çaise, Al­ger

Il s’agit de l’«Ac­cord de la et de la », ou lit­té­ra­le­ment «(Livre du) dé­ci­sif sur l’accord de la re­li­gion et de la phi­lo­so­phie» 1(K.) faṣl al-ma­qâl wa-ta­q­rîr mâ bayna l-sharî‘a wa-l-ḥikma min al-it­tiṣâl» 2), et de l’«Ap­pen­dice» («Ḍamîma» 3) d’Ibn Ru­shd 4 (XIIe siècle apr. J.-C.). De tous les que l’ donna à l’, ce­lui qui laissa le plus de traces dans la des peuples, grâce à ses re­mar­quables sur les d’Aris­tote, fut Ibn Ru­shd, éga­le­ment connu sous les cor­rom­pus d’Aben-Rost, Aver­roïs, Aver­rhoës ou Aver­roès 5. Dans son na­tale, ce coin pri­vi­lé­gié du , le goût des et des belles choses avait éta­bli au Xe siècle une dont notre époque mo­derne peut à peine of­frir un exemple. «Chré­tiens, juifs, par­laient la même , chan­taient les mêmes poé­sies, par­ti­ci­paient aux mêmes études lit­té­raires et . Toutes les bar­rières qui sé­parent les hommes étaient tom­bées; tous tra­vaillaient d’un même ac­cord à l’œuvre de la com­mune», dit Re­nan. Abû Ya‘ḳûb Yû­suf 6, ca­life de l’Andalousie et contem­po­rain d’Ibn Ru­shd, fut le prince le plus let­tré de son . L’illustre phi­lo­sophe Ibn Tho­faïl ob­tint à sa Cour une grande et en pro­fita pour y at­ti­rer les de re­nom. Ce fut d’après le vœu ex­primé par Yû­suf et sur les ins­tances d’Ibn Tho­faïl qu’Ibn Ru­shd en­tre­prit de com­men­ter . Ja­mais ce der­nier n’avait reçu de soins aussi éten­dus, aussi sin­cères et dé­voués que ceux que lui pro­di­guera Ibn Ru­shd. L’ ne sera plus ; il sera arabe. «Mais la cause fa­tale qui a étouffé chez les mu­sul­mans les plus beaux germes de dé­ve­lop­pe­ment in­tel­lec­tuel, le fa­na­tisme re­li­gieux, pré­pa­rait déjà la ruine [de la phi­lo­so­phie]», dit Re­nan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du contre les études ra­tion­nelles se dé­chaîne sur toute la sur­face du monde mu­sul­man. Bien­tôt il suf­fira de dire d’un  : «Un tel tra­vaille à la phi­lo­so­phie ou donne des le­çons d’», pour que les gens du peuple lui ap­pliquent im­mé­dia­te­ment le nom d’«im­pie», de «mé­créant», etc.; et que, si par mal­heur il per­sé­vère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa mai­son.

  1. Par­fois tra­duit «Exa­men et So­lu­tion de la ques­tion de l’accord entre la loi re­li­gieuse et la phi­lo­so­phie», «(Livre de la) dé­ci­sion de la ques­tion et de l’établissement de ce qui est entre la loi re­li­gieuse et la phi­lo­so­phie en fait d’accord», «(Livre du) dis­cours dé­ci­sif où l’on éta­blit la connexion exis­tant entre la et la phi­lo­so­phie», «La dé­ci­sive au su­jet du rap­port entre la phi­lo­so­phie et la re­li­gion» ou «(Le Livre du) dis­cours dé­ci­sif et de la dé­ter­mi­na­tion du rap­port entre la loi et la ». Icône Haut
  2. En arabe «(كتاب) فصل المقال وتقرير ما بين الشريعة والحكمة من الاتصال». Au­tre­fois trans­crit «(K.) faṣl al-maḳāl wa-taḳrīr mā bayna al-sharī‘a wa’l-ḥikma min al-it­tiṣāl», «(K.) fasl al-ma­qal wa-ta­q­rir ma baïna ‘ch-chari’a wa’l hikma min el-it­ti­çal», «(K.) faṣl el ma­qâl wa ta­q­rîr mâ baina’l šarî‘et wa’l ḥik­met min el it­tiṣâl» ou «(K.) façl el ma­qâl wa-ta­q­rîr ma baïn ech-charî‘a wa-l-hikma min el-it­ti­çâl». Icône Haut
  3. En arabe «ضميمة». Au­tre­fois trans­crit «Dha­mîma» ou «Dha­mî­mat». Icône Haut
  1. En arabe ابن رشد. Au­tre­fois trans­crit Ibn-Ro­sched, Ebn-Roëch, Ebn Ro­schd, Ibn-Ro­shd, Ibn Ro­chd ou Ibn Rušd. Icône Haut
  2. Par sub­sti­tu­tion d’Aven (Aben) à Ibn. Icône Haut
  3. En arabe أبو يعقوب يوسف. Au­tre­fois trans­crit Abu Ya­qub Yu­suf, Abou Ya‘qoûb Yoû­çof ou Abou-Ya’coub You­souf. Icône Haut

Ibn Thofaïl, « Hayy ben Yaqdhân : roman philosophique »

éd. Imprimerie catholique, coll. Institut d’études orientales de la Faculté des lettres d’Alger, Beyrouth

éd. Im­pri­me­rie ca­tho­lique, coll. Ins­ti­tut d’études orien­tales de la Fa­culté des lettres d’Alger, Bey­routh

Il s’agit du «Hayy ben Ya­qd­hân» 1Le Vi­vant fils du Vi­gi­lant»), connu en sous le titre du «Phi­lo­so­phus au­to­di­dac­tus» («Le Phi­lo­sophe au­to­di­dacte»), du phi­lo­sophe Aboû Bekr Ibn Tho­faïl 2 (XIIe siècle apr. J.-C.). «De tous les de la », dit Er­nest Re­nan en par­lant du «Hayy ben Ya­qd­hân» 3, «c’est peut-être le seul qui puisse nous of­frir plus qu’un in­té­rêt his­to­rique». Cet ou­vrage, cu­rieux à plus d’un égard, offre six cents ans avant Da­niel De­foe un pro­to­type scien­ti­fique, phi­lo­so­phique et du «Ro­bin­son Cru­soé». Il s’ouvre par la sup­po­si­tion d’un en­fant qui naît sans père ni mère, dans une île dé­serte. Cet en­fant, c’est Hayy ben Ya­qd­hân. Il est adopté par une ga­zelle, qui l’allaite. Il gran­dit, ob­serve, ré­flé­chit. Doué d’une su­pé­rieure, non seule­ment il sait in­gé­nieu­se­ment pour­voir à tous ses be­soins, mais il ar­rive bien­tôt à dé­cou­vrir de lui-même, par les seules forces de son , les no­tions les plus éle­vées que la science hu­maine pos­sède sur l’univers. Avec le , il re­con­naît que les êtres qui l’entourent ren­ferment la mul­ti­pli­cité et l’, at­tendu que, s’ils sont mul­tiples du côté de leurs formes, ils sont une même chose quant à l’essence. En­fin, le sys­tème au­quel il abou­tit, le conduit à cher­cher dans l’extase mys­tique l’union in­time avec , qui consti­tue à la fois la plé­ni­tude de la science hu­maine et la fé­li­cité sou­ve­raine et ab­so­lue. «Seul parmi les d’allégories phi­lo­so­phiques, Ibn Tho­faïl a su gar­der la juste me­sure, te­nir la ba­lance égale entre les [dif­fé­rents] genres [lit­té­raires]», dit  4. «[Sa] phrase est courte, alerte, d’une cor­rec­tion ab­so­lue, d’une élé­gance par­faite, d’une lu­mi­neuse clarté… Si donc il fal­lait in­di­quer à des étu­diants un mo­dèle à imi­ter de phi­lo­so­phique arabe, nous dé­si­gne­rions sans hé­si­ter le style d’Ibn Tho­faïl, c’est-à-dire du “Hayy ben Ya­qd­hân”. S’il fal­lait leur choi­sir, en outre, le meilleur ou­vrage arabe à lire pour prendre, au prix d’un mi­ni­mum de temps et de peine, une idée d’ensemble de la phi­lo­so­phie mu­sul­mane, et de la science arabe dont elle fait la syn­thèse, nous leur nom­me­rions en­core, sans ba­lan­cer, le “Hayy ben Ya­qd­hân”… Di­sons, en un mot, qu’Ibn Tho­faïl est à tous égards, dans la pléiade des “fa­lâ­cifa” 5… le mo­dèle des vul­ga­ri­sa­teurs.»

  1. En arabe «حي بن يقظان». Par­fois trans­crit «Hay ben Yo­qth­sân», «Hai ebn Yokd­han», «Hay ibn-Iokd­han», «Hây ben Ya­qzân», «Ḥaij ibn Iaqẓân», «Hayy ibn Yag­zan», «Hayi ibn Iak­zan» ou «Ḥayy b. Yaḳẓān». À ne pas confondre avec le traité épo­nyme d’Avicenne, dont Ibn Tho­faïl n’a em­prunté que les de ses . Icône Haut
  2. En arabe أبو بكر بن طفيل. Par­fois trans­crit Ebn To­phail, Aben­to­fail, Ibn al-Tou­faïl, Ibn-To­faïl, Ibn To­feïl, Ibn Ṭufail ou Ibn Ṭufayl. Icône Haut
  3. «Aver­roès et l’Averroïsme», p. 99. Icône Haut
  1. «Ibn Tho­faïl : sa , ses œuvres», p. 93 & 95-96. Icône Haut
  2. Le mot «fa­lâ­cifa», plu­riel de «faï­la­çoûf» (فيلسوف), est une simple trans­crip­tion du mot «phi­lo­so­phos» (φιλόσοφος). Icône Haut