Icône Mot-clefcritique et interprétation

Photius, « Bibliothèque. Tome IV »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome III »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome II »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome I »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

« “Zeshi rokujû igo sarugaku dangi” : entretiens sur le [nô] avec [Zéami], après sa soixantième année »

dans Sakaé Murakami Giroux, « Zéami et ses “Entretiens sur le nô” » (éd. Publications orientalistes de France, coll. Bibliothèque japonaise, Cergy-Pontoise), p. 153-248

dans Sa­kaé Mu­ra­kami Gi­roux, « et ses sur le nô”» (éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Bi­blio­thèque ja­po­naise, Cergy-Pon­toise), p. 153-248

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «“Re­cueil des seize trai­tés” de Zéami» 1Zéami jû­roku-bu-shû» 2) sur la «fleur» du nô, éga­le­ment connu sous le titre de «La Tra­di­tion se­crète» («Hi­den» 3). Une tra­di­tion bien éta­blie af­fir­mait que Zéami 4 — le plus fa­meux de et dra­ma­turge (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — avait com­posé un cer­tain nombre d’ théo­riques confi­den­tiels, des­ti­nés à être trans­mis à un seul homme par gé­né­ra­tion, et consi­gnant les se­crets de l’art du nô. Mais ce n’est qu’en 1909 que la plu­part de ces écrits furent re­trou­vés, à la grande sur­prise des ja­po­nais qui les croyaient dé­fi­ni­ti­ve­ment per­dus. Le «Re­cueil» de Zéami ren­ferme seize opus­cules qu’il lui a été donné de mettre par écrit et de dé­ve­lop­per, pen­dant plus de trente ans, sur les moyens de faire s’épanouir dans le cœur du une sorte de pa­roxysme de l’émotion, nommé la «fleur» («hana» 5); ils sont l’expression d’un es­prit ex­tra­or­di­nai­re­ment raf­finé, servi par la sû­reté d’un dé­li­cat. Le maître y ap­puie sa par une quan­tité d’allusions aux œuvres qui peuvent la mettre en lu­mière, de­puis les poèmes de l’ jusqu’aux de son propre père. Mais ce fils conscien­cieux, en­nemi de tout pé­dan­tisme, ne veut pas lais­ser voir les d’érudition qu’il a dé­pen­sés. Aussi, ces théo­ries qu’il a si lon­gue­ment mé­di­tées les cache-t-il sous le voile lé­ger d’un tou­jours dis­cret. Son «Re­cueil» est un poème en prose, où chaque idée se fait , où chaque mot éveille un de sou­ve­nirs et d’impressions. Ainsi donc, au risque de cho­quer quelques-uns, je crois pou­voir dire que Zéami, théo­ri­cien du nô, est plus in­té­res­sant et plus im­por­tant que Zéami, dra­ma­turge du nô; son «Re­cueil» consti­tuant «l’une des ré­flexions les plus ori­gi­nales et les plus pro­fondes qui se soient ja­mais at­ta­chées aux du spec­tacle»

  1. Par­fois tra­duit «Re­cueil de seize opus­cules». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «世阿弥十六部集». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «秘伝». Icône Haut
  1. En ja­po­nais 世阿弥. Au­tre­fois trans­crit Seami. Éga­le­ment connu sous le titre de Ze­shi (世子), c’est-à-dire «maître Zé». Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Icône Haut

Zéami, « L’Île d’or »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Tama, Cergy

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Tama, Cergy

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «“Re­cueil des seize trai­tés” de » 1Zéami jû­roku-bu-shû» 2) sur la «fleur» du nô, éga­le­ment connu sous le titre de «La Tra­di­tion se­crète» («Hi­den» 3). Une tra­di­tion bien éta­blie af­fir­mait que Zéami 4 — le plus fa­meux de et dra­ma­turge (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — avait com­posé un cer­tain nombre d’ théo­riques confi­den­tiels, des­ti­nés à être trans­mis à un seul homme par gé­né­ra­tion, et consi­gnant les se­crets de l’art du nô. Mais ce n’est qu’en 1909 que la plu­part de ces écrits furent re­trou­vés, à la grande sur­prise des ja­po­nais qui les croyaient dé­fi­ni­ti­ve­ment per­dus. Le «Re­cueil» de Zéami ren­ferme seize opus­cules qu’il lui a été donné de mettre par écrit et de dé­ve­lop­per, pen­dant plus de trente ans, sur les moyens de faire s’épanouir dans le cœur du une sorte de pa­roxysme de l’émotion, nommé la «fleur» («hana» 5); ils sont l’expression d’un es­prit ex­tra­or­di­nai­re­ment raf­finé, servi par la sû­reté d’un dé­li­cat. Le maître y ap­puie sa par une quan­tité d’allusions aux œuvres qui peuvent la mettre en lu­mière, de­puis les poèmes de l’ jusqu’aux de son propre père. Mais ce fils conscien­cieux, en­nemi de tout pé­dan­tisme, ne veut pas lais­ser voir les d’érudition qu’il a dé­pen­sés. Aussi, ces théo­ries qu’il a si lon­gue­ment mé­di­tées les cache-t-il sous le voile lé­ger d’un tou­jours dis­cret. Son «Re­cueil» est un poème en prose, où chaque idée se fait , où chaque mot éveille un de sou­ve­nirs et d’impressions. Ainsi donc, au risque de cho­quer quelques-uns, je crois pou­voir dire que Zéami, théo­ri­cien du nô, est plus in­té­res­sant et plus im­por­tant que Zéami, dra­ma­turge du nô; son «Re­cueil» consti­tuant «l’une des ré­flexions les plus ori­gi­nales et les plus pro­fondes qui se soient ja­mais at­ta­chées aux du spec­tacle»

  1. Par­fois tra­duit «Re­cueil de seize opus­cules». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «世阿弥十六部集». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «秘伝». Icône Haut
  1. En ja­po­nais 世阿弥. Au­tre­fois trans­crit Seami. Éga­le­ment connu sous le titre de Ze­shi (世子), c’est-à-dire «maître Zé». Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Icône Haut

Zéami, « La Tradition secrète du nô »

éd. Gallimard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «“Re­cueil des seize trai­tés” de » 1Zéami jû­roku-bu-shû» 2) sur la «fleur» du nô, éga­le­ment connu sous le titre de «La Tra­di­tion se­crète» («Hi­den» 3). Une tra­di­tion bien éta­blie af­fir­mait que Zéami 4 — le plus fa­meux de et dra­ma­turge (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — avait com­posé un cer­tain nombre d’ théo­riques confi­den­tiels, des­ti­nés à être trans­mis à un seul homme par gé­né­ra­tion, et consi­gnant les se­crets de l’art du nô. Mais ce n’est qu’en 1909 que la plu­part de ces écrits furent re­trou­vés, à la grande sur­prise des ja­po­nais qui les croyaient dé­fi­ni­ti­ve­ment per­dus. Le «Re­cueil» de Zéami ren­ferme seize opus­cules qu’il lui a été donné de mettre par écrit et de dé­ve­lop­per, pen­dant plus de trente ans, sur les moyens de faire s’épanouir dans le cœur du une sorte de pa­roxysme de l’émotion, nommé la «fleur» («hana» 5); ils sont l’expression d’un es­prit ex­tra­or­di­nai­re­ment raf­finé, servi par la sû­reté d’un dé­li­cat. Le maître y ap­puie sa par une quan­tité d’allusions aux œuvres qui peuvent la mettre en lu­mière, de­puis les poèmes de l’ jusqu’aux de son propre père. Mais ce fils conscien­cieux, en­nemi de tout pé­dan­tisme, ne veut pas lais­ser voir les d’érudition qu’il a dé­pen­sés. Aussi, ces théo­ries qu’il a si lon­gue­ment mé­di­tées les cache-t-il sous le voile lé­ger d’un tou­jours dis­cret. Son «Re­cueil» est un poème en prose, où chaque idée se fait , où chaque mot éveille un de sou­ve­nirs et d’impressions. Ainsi donc, au risque de cho­quer quelques-uns, je crois pou­voir dire que Zéami, théo­ri­cien du nô, est plus in­té­res­sant et plus im­por­tant que Zéami, dra­ma­turge du nô; son «Re­cueil» consti­tuant «l’une des ré­flexions les plus ori­gi­nales et les plus pro­fondes qui se soient ja­mais at­ta­chées aux »

  1. Par­fois tra­duit «Re­cueil de seize opus­cules». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «世阿弥十六部集». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «秘伝». Icône Haut
  1. En ja­po­nais 世阿弥. Au­tre­fois trans­crit Seami. Éga­le­ment connu sous le titre de Ze­shi (世子), c’est-à-dire «maître Zé». Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Icône Haut

Muḥâsibî, « Le “Kitāb al-Tawahhum” : une vision humaine des fins dernières »

éd. Klincksieck, coll. Études arabes et islamiques, Paris

éd. Klinck­sieck, coll. Études arabes et is­la­miques, Pa­ris

Il s’agit du «Ki­tâb al-Ta­wah­hum» 1Livre de la vi­sion des fins der­nières» 2) de Ḥâ­rith ibn Asad 3, théo­lo­gien et , plus connu sous le sur­nom de Muḥâ­sibî 4l’examinateur de »). Né à Bas­so­rah l’an 781 apr. J.-C., il vint de bonne heure à , où il mou­rut l’an 857. Il fit de l’examen de conscience un mo­teur de la spi­ri­tuelle. À la ma­nière des com­mer­çants, les hommes de­vraient dres­ser chaque jour, af­fir­mait-il, le bi­lan de ce qui a été po­si­tif ou né­ga­tif dans leur com­por­te­ment, de leurs «pro­fits» et «pertes». C’est cela l’examen de conscience. De la de Muḥâ­sibî, nous ne sa­vons presque rien, si­non qu’elle fut d’un grand . «Si la moi­tié du était à mes cô­tés, cela ne me pro­cu­re­rait au­cune ré­jouis­sance; et si la moi­tié du monde était loin de , de cet éloi­gne­ment je ne res­sen­ti­rais au­cun vide», dit-il 5. Et aussi : « pré­fère, entre deux com­man­de­ments po­si­tifs, le plus dur» 6. Il faut avouer que ses œuvres exé­gé­tiques sa­tis­font peu le goût mo­derne : la co­ra­nique et tra­di­tion­nelle y est trop ac­cen­tuée. Seul le «Ki­tâb al-Ta­wah­hum» fait ex­cep­tion à cet égard. Il n’est pas l’œuvre du théo­lo­gien, mais celle de l’écrivain. Il traite des fins der­nières, c’est-à-dire des châ­ti­ments ter­ribles qui se­ront in­fli­gés, en En­fer, aux hommes ayant déso­béi à Dieu; et des joies char­nelles que les hou­ris 7 ré­ser­ve­ront, au Pa­ra­dis, aux hommes ayant ob­servé Ses . Ce qui frappe, c’est l’admirable dans le­quel ces joies char­nelles sont dé­crites. Par contraste avec la vie aus­tère de Muḥâ­sibî, il y a dans le «Ki­tâb al-Ta­wah­hum» un in­avoué et qui donne à l’œuvre toute sa va­leur.

  1. En arabe «كتاب التّوهّم». Par­fois trans­crit «Ki­tab at Ta­wa­hum», «Ki­tab al Ta­wah­houm» ou «Ki­tâb al Ta­wah­hom». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit «Le Livre sur la vi­sion des der­nières choses». Icône Haut
  3. En arabe الحارث بن أسد. Icône Haut
  4. En arabe المحاسبي. Par­fois trans­crit Mu­ha­siby, Mu­has­sibi, Mou­has­sibi, Mo­has­sibi ou Moḥâ­sibî. Icône Haut
  1. Dans Mah­moud, «Al-Moḥâ­sibî : un mys­tique», p. 29. Icône Haut
  2. Dans Mas­si­gnon, «Es­sai sur les du lexique de la mys­tique mu­sul­mane», p. 252. Icône Haut
  3. Beau­tés cé­lestes qui, se­lon le , se­ront les épouses des fi­dèles. Icône Haut