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Roûmî, « Lettres »

éd. J. Renard, Paris

éd. J. Re­nard, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «Lettres» («Mak­tû­bât» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «مکتوبات». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Kavafis, « L’art ne ment-il pas toujours ? »

éd. Fata Morgana, Saint-Clément-de-Rivière

éd. Fata Mor­gana, Saint-Clé­ment-de-Ri­vière

Il s’agit des notes in­édites de  1, poète d’expression grecque (XIXe-XXe siècle). «La ex­té­rieure de Constan­tin Ka­va­fis tient en quelques lignes; ses vers nous ren­seignent da­van­tage sur ce que fut cette bor­née en ap­pa­rence aux rou­tines des bu­reaux et des ca­fés, de la rue et de la ta­verne louche, li­mi­tée dans l’ au tracé, mille fois re­par­couru, d’une même ville», dit Mme Mar­gue­rite Your­ce­nar. En ef­fet, la de Ka­va­fis se dé­ve­loppe dans le vase clos d’une même ville : Alexan­drie. La pre­mière im­pres­sion qui s’en dé­gage est celle d’une exis­tence tel­le­ment en­fon­cée dans son ma­rasme qu’aucune dé­li­vrance ne pa­raît pos­sible. C’est la poé­sie d’un vieillard et la poé­sie éga­le­ment d’un être hu­main mar­qué d’une am­bi­guïté fon­da­men­tale dans sa , qui l’empêche de s’accepter en­tiè­re­ment, tel que la créa­tion l’a fait. Cet lu­cide ne se fait point d’illusions. Il sait qu’il lui est in­ter­dit de joindre en lui-même une pro­fonde et conqué­rante. Au pre­mier abord, au­cune consi­dé­ra­tion, au­cune es­pé­rance ne viennent at­té­nuer cette vue désa­bu­sée de sa des­ti­née. Les fi­gures his­to­riques qui ont ma­ni­fes­te­ment sa pré­di­lec­tion sont des ado­les­cents du hel­lé­nis­tique et by­zan­tin, mi-grecs mi-asiates, des êtres char­mants, vé­naux, ef­fé­mi­nés, et qui res­semblent éton­nam­ment aux ado­les­cents dé­crits dans les poèmes ins­pi­rés de sa propre . Ce sont des êtres mus par un be­soin de beauté et de jouis­sance. Et comme ils ne peuvent pas sa­tis­faire ce be­soin, ils sombrent dans l’ et le mal­heur. «Tou­chants, dignes dans leur échec, par­fois même hé­roïques, ils souffrent de n’être pas des Olym­piens. Ils ne sont que jusqu’aux abords du . Mais comme ils y ar­rivent pleins d’humilité et conscients de leur fai­blesse, il leur sera beau­coup par­donné», dit M. Georges Spy­ri­daki

  1. En Κωνσταντίνος Καϐάφης. Par­fois trans­crit Ka­vaphes, Ka­va­phis, Ka­wa­fis, Ca­va­fis, Ca­vafy ou Ka­vafy. Icône Haut

Kavafis, « Œuvres poétiques »

éd. Imprimerie nationale, coll. La Salamandre, Paris

éd. Im­pri­me­rie na­tio­nale, coll. La Sa­la­mandre, Pa­ris

Il s’agit des œuvres poé­tiques de  1, poète d’expression grecque (XIXe-XXe siècle). «La ex­té­rieure de Constan­tin Ka­va­fis tient en quelques lignes; ses vers nous ren­seignent da­van­tage sur ce que fut cette bor­née en ap­pa­rence aux rou­tines des bu­reaux et des ca­fés, de la rue et de la ta­verne louche, li­mi­tée dans l’ au tracé, mille fois re­par­couru, d’une même ville», dit Mme Mar­gue­rite Your­ce­nar. En ef­fet, la de Ka­va­fis se dé­ve­loppe dans le vase clos d’une même ville : Alexan­drie. La pre­mière im­pres­sion qui s’en dé­gage est celle d’une exis­tence tel­le­ment en­fon­cée dans son ma­rasme qu’aucune dé­li­vrance ne pa­raît pos­sible. C’est la poé­sie d’un vieillard et la poé­sie éga­le­ment d’un être hu­main mar­qué d’une am­bi­guïté fon­da­men­tale dans sa , qui l’empêche de s’accepter en­tiè­re­ment, tel que la créa­tion l’a fait. Cet lu­cide ne se fait point d’illusions. Il sait qu’il lui est in­ter­dit de joindre en lui-même une pro­fonde et conqué­rante. Au pre­mier abord, au­cune consi­dé­ra­tion, au­cune es­pé­rance ne viennent at­té­nuer cette vue désa­bu­sée de sa des­ti­née. Les fi­gures his­to­riques qui ont ma­ni­fes­te­ment sa pré­di­lec­tion sont des ado­les­cents du hel­lé­nis­tique et by­zan­tin, mi-grecs mi-asiates, des êtres char­mants, vé­naux, ef­fé­mi­nés, et qui res­semblent éton­nam­ment aux ado­les­cents dé­crits dans les poèmes ins­pi­rés de sa propre . Ce sont des êtres mus par un be­soin de beauté et de jouis­sance. Et comme ils ne peuvent pas sa­tis­faire ce be­soin, ils sombrent dans l’ et le mal­heur. «Tou­chants, dignes dans leur échec, par­fois même hé­roïques, ils souffrent de n’être pas des Olym­piens. Ils ne sont que jusqu’aux abords du . Mais comme ils y ar­rivent pleins d’humilité et conscients de leur fai­blesse, il leur sera beau­coup par­donné», dit M. Georges Spy­ri­daki

  1. En Κωνσταντίνος Καϐάφης. Par­fois trans­crit Ka­vaphes, Ka­va­phis, Ka­wa­fis, Ca­va­fis, Ca­vafy ou Ka­vafy. Icône Haut

Roûmî, « Le Livre de Chams de Tabriz : cent poèmes »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Diwân-e-Shams» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des « tour­neurs», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en Orient jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «دیوان شمس». Par­fois trans­crit «Di­van-i Shams», «Dî­vân-ı Şems» ou «Di­vân-ê Chams». Éga­le­ment connu sous le titre de «Diwân ka­bir» («دیوان کبیر») et de «Kûl­liyât-e-Shams» («کلیات شمس»). Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Soleil du réel : poèmes de l’amour mystique »

éd. Imprimerie nationale, coll. La Salamandre, Paris

éd. Im­pri­me­rie na­tio­nale, coll. La Sa­la­mandre, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Diwân-e-Shams» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des « tour­neurs», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «دیوان شمس». Par­fois trans­crit «Di­van-i Shams», «Dî­vân-ı Şems» ou «Di­vân-ê Chams». Éga­le­ment connu sous le titre de «Diwân ka­bir» («دیوان کبیر») et de «Kûl­liyât-e-Shams» («کلیات شمس»). Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Le Livre du dedans, “Fîhi-mâ-fîhi” »

éd. Actes Sud-Leméac, coll. Babel, Arles-Montréal

éd. Actes Sud-Le­méac, coll. Ba­bel, Arles-Mont­réal

Il s’agit du «Livre du de­dans» («Fîhi-mâ-fîhi» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «فیه مافیه». Par­fois trans­crit «Fih-é mâ fih». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Saigyô, « Poèmes de ma hutte de montagne »

éd. Moundarren, Millemont

éd. Moun­dar­ren, Mil­le­mont

Il s’agit de Satô No­ri­kiyo 1, poète et moine très cher au (XIIe siècle apr. J.-C.), plus connu sous le sur­nom de Sai­gyô 2al­lant au Pa­ra­dis de l’Ouest»). Issu d’une mi­li­taire, à l’âge de vingt-deux ans, Sai­gyô re­nonça au siècle, aban­donna sa fa­mille, et quitta ses fonc­tions au pour la que voici : Un jour, à l’heure où le s’inclinait, il était sorti avec un de ses amis in­times, du nom de No­riyasu, Of­fi­cier de la Garde des Portes. En che­min, No­riyasu dé­clara ceci : «Ces der­niers , je ne sais pour­quoi, j’ai le sen­ti­ment que toute chose n’est que songe et illu­sion, et si ce jourd’hui je suis en , je n’ose es­pé­rer l’être de­main en­core. Las, quel pour­rait être mon re­cours? Mon plus cher se­rait de quit­ter ma mai­son, de chan­ger mon état et d’aller vivre en quelque mon­tagne écar­tée!» 3 En en­ten­dant ce dis­cours pro­noncé avec les ac­cents de la , Sai­gyô se de­manda, le cœur do­lent, pour quelle rai­son son ami par­lait de la sorte; et le ma­tin sui­vant, comme il al­lait prendre de ses nou­velles, il trouva, près du por­tail, une foule de gens fort agi­tés, et à l’intérieur, de même, l’on en­ten­dait des de gens qui cla­maient leur ; in­quiet, il hâta le pas, se de­man­dant ce qui se pas­sait : «Mon­sei­gneur, cette , est dans son som­meil!» 4, lui dit-on, et il aper­çut l’épouse et la mère de No­riyasu, éten­dues face contre , l’une aux pieds, l’autre au che­vet du dé­funt, abî­mées dans les larmes. À cette vue, tour­nant le dos au , Sai­gyô en­tra en pour pé­ré­gri­ner à tra­vers le pays en­tier de pro­vince en pro­vince, de mo­nas­tère en mo­nas­tère; puis, pen­sant avoir trouvé dans les de l’Ouest le lieu pro­pice à un se­cret er­mi­tage où se li­vrer aux pra­tiques de la Voie du , il y construi­sit une hutte de bran­chage où, après avoir mené une vie so­li­taire dans un dé­pouille­ment ex­trême de toutes choses, il mou­rut très sain­te­ment.

  1. En ja­po­nais 佐藤義清. Au­tre­fois trans­crit Satô Yo­shi­kiyo. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 西行. Au­tre­fois trans­crit Saï­ghyô. Icône Haut
  1. «La Lé­gende de Saï­gyô», p. 22. Icône Haut
  2. id. p. 23. Icône Haut

« La Légende de Saïgyô »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Tama, Cergy

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Tama, Cergy

Il s’agit de Satô No­ri­kiyo 1, poète et moine très cher au (XIIe siècle apr. J.-C.), plus connu sous le sur­nom de Sai­gyô 2al­lant au Pa­ra­dis de l’Ouest»). Issu d’une mi­li­taire, à l’âge de vingt-deux ans, Sai­gyô re­nonça au siècle, aban­donna sa fa­mille, et quitta ses fonc­tions au pour la que voici : Un jour, à l’heure où le s’inclinait, il était sorti avec un de ses amis in­times, du nom de No­riyasu, Of­fi­cier de la Garde des Portes. En che­min, No­riyasu dé­clara ceci : «Ces der­niers , je ne sais pour­quoi, j’ai le sen­ti­ment que toute chose n’est que songe et illu­sion, et si ce jourd’hui je suis en , je n’ose es­pé­rer l’être de­main en­core. Las, quel pour­rait être mon re­cours? Mon plus cher se­rait de quit­ter ma mai­son, de chan­ger mon état et d’aller vivre en quelque mon­tagne écar­tée!» 3 En en­ten­dant ce dis­cours pro­noncé avec les ac­cents de la , Sai­gyô se de­manda, le cœur do­lent, pour quelle rai­son son ami par­lait de la sorte; et le ma­tin sui­vant, comme il al­lait prendre de ses nou­velles, il trouva, près du por­tail, une foule de gens fort agi­tés, et à l’intérieur, de même, l’on en­ten­dait des de gens qui cla­maient leur ; in­quiet, il hâta le pas, se de­man­dant ce qui se pas­sait : «Mon­sei­gneur, cette , est dans son som­meil!» 4, lui dit-on, et il aper­çut l’épouse et la mère de No­riyasu, éten­dues face contre , l’une aux pieds, l’autre au che­vet du dé­funt, abî­mées dans les larmes. À cette vue, tour­nant le dos au , Sai­gyô en­tra en pour pé­ré­gri­ner à tra­vers le pays en­tier de pro­vince en pro­vince, de mo­nas­tère en mo­nas­tère; puis, pen­sant avoir trouvé dans les de l’Ouest le lieu pro­pice à un se­cret er­mi­tage où se li­vrer aux pra­tiques de la Voie du , il y construi­sit une hutte de bran­chage où, après avoir mené une vie so­li­taire dans un dé­pouille­ment ex­trême de toutes choses, il mou­rut très sain­te­ment.

  1. En ja­po­nais 佐藤義清. Au­tre­fois trans­crit Satô Yo­shi­kiyo. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 西行. Au­tre­fois trans­crit Saï­ghyô. Icône Haut
  1. «La Lé­gende de Saï­gyô», p. 22. Icône Haut
  2. id. p. 23. Icône Haut

Saigyô, « Vers le Vide : poèmes »

éd. A. Michel, Paris

éd. A. Mi­chel, Pa­ris

Il s’agit de Satô No­ri­kiyo 1, poète et moine très cher au (XIIe siècle apr. J.-C.), plus connu sous le sur­nom de Sai­gyô 2al­lant au Pa­ra­dis de l’Ouest»). Issu d’une mi­li­taire, à l’âge de vingt-deux ans, Sai­gyô re­nonça au siècle, aban­donna sa fa­mille, et quitta ses fonc­tions au pour la que voici : Un jour, à l’heure où le s’inclinait, il était sorti avec un de ses amis in­times, du nom de No­riyasu, Of­fi­cier de la Garde des Portes. En che­min, No­riyasu dé­clara ceci : «Ces der­niers , je ne sais pour­quoi, j’ai le sen­ti­ment que toute chose n’est que songe et illu­sion, et si ce jourd’hui je suis en , je n’ose es­pé­rer l’être de­main en­core. Las, quel pour­rait être mon re­cours? Mon plus cher se­rait de quit­ter ma mai­son, de chan­ger mon état et d’aller vivre en quelque mon­tagne écar­tée!» 3 En en­ten­dant ce dis­cours pro­noncé avec les ac­cents de la , Sai­gyô se de­manda, le cœur do­lent, pour quelle rai­son son ami par­lait de la sorte; et le ma­tin sui­vant, comme il al­lait prendre de ses nou­velles, il trouva, près du por­tail, une foule de gens fort agi­tés, et à l’intérieur, de même, l’on en­ten­dait des de gens qui cla­maient leur ; in­quiet, il hâta le pas, se de­man­dant ce qui se pas­sait : «Mon­sei­gneur, cette , est dans son som­meil!» 4, lui dit-on, et il aper­çut l’épouse et la mère de No­riyasu, éten­dues face contre , l’une aux pieds, l’autre au che­vet du dé­funt, abî­mées dans les larmes. À cette vue, tour­nant le dos au , Sai­gyô en­tra en pour pé­ré­gri­ner à tra­vers le pays en­tier de pro­vince en pro­vince, de mo­nas­tère en mo­nas­tère; puis, pen­sant avoir trouvé dans les de l’Ouest le lieu pro­pice à un se­cret er­mi­tage où se li­vrer aux pra­tiques de la Voie du , il y construi­sit une hutte de bran­chage où, après avoir mené une vie so­li­taire dans un dé­pouille­ment ex­trême de toutes choses, il mou­rut très sain­te­ment.

  1. En ja­po­nais 佐藤義清. Au­tre­fois trans­crit Satô Yo­shi­kiyo. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 西行. Au­tre­fois trans­crit Saï­ghyô. Icône Haut
  1. «La Lé­gende de Saï­gyô», p. 22. Icône Haut
  2. id. p. 23. Icône Haut

Chateaubriand, « Le Génie du christianisme. Tome IV »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « du » de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Chateaubriand, « Le Génie du christianisme. Tome III »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « du » de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Chateaubriand, « Le Génie du christianisme. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « du » de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Chateaubriand, « Le Génie du christianisme. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « du » de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut