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Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome III. Poèmes barbares »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Poèmes » de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome II. Poèmes antiques »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Poèmes an­tiques» de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la an­tique. Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Leconte de Lisle, « Œuvres complètes. Tome I. L’Œuvre romantique (1837-1847) »

éd. H. Champion, coll. Textes de littérature moderne et contemporaine, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Textes de et contem­po­raine, Pa­ris

Il s’agit de «Pre­mières Poé­sies» et autres œuvres de , poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 1. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la . Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 2 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Heredia, « Correspondance. Tome I. Les Années de formation (1846-1865) »

éd. H. Champion, coll. Bibliothèque des correspondances, Paris

éd. H. Cham­pion, coll. Bi­blio­thèque des cor­res­pon­dances, Pa­ris

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 2. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la an­tique. Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 3 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. À ne pas confondre avec José María He­re­dia y He­re­dia, cou­sin ger­main de He­re­dia et au­teur de l’ode au «Nia­gara». Icône Haut
  2. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

Heredia, « Œuvres poétiques complètes. Tome II. Autres Sonnets • Poésies diverses »

éd. Les Belles Lettres, coll. Les Textes français, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Les Textes , Pa­ris

Il s’agit des «Frag­ments poé­tiques» de  1, poète de l’école du Par­nasse (XIXe siècle). On nomme par­nas­siens le groupe d’ fran­çais qui se consti­tua au­tour de la re­vue «Le Par­nasse contem­po­rain», et qui se pro­posa comme but l’admiration de l’antique : «Que j’entende par­ler de l’ ou de l’Inde, aus­si­tôt mon es­prit s’agite pour fran­chir l’ qui m’emprisonne; que le nom de la soit pro­noncé, et voilà mon par­tie : je vogue sur la Io­nienne, je dé­barque au Pi­rée, et je re­vois l’un après l’autre ces sen­tiers si sou­vent par­cou­rus sur le char des en com­pa­gnie des hé­ros ou des » 2. L’impression que fit l’ sur ces écri­vains fut très pro­fonde. Mé­con­tents du in­dus­triel où les poètes de­ve­naient d’heure en heure plus in­utiles, et où l’art res­tait pré­sent par et comme un dé­cor in­si­gni­fiant, les par­nas­siens cou­rurent en troupe vers les temples rui­nés de l’Antiquité. Ils s’attachèrent à elle; ils se firent ses ser­vi­teurs; ils se mon­trèrent in­justes pour tout ce qui ne la tou­chait pas : «Al­lons res­pec­tueu­se­ment de­man­der des le­çons à la muse io­nienne! C’est… une si grande que d’avoir, à l’abri des… fié­vreuses de l’art mé­lan­co­lique et tour­menté de nos époques mo­dernes, un re­fuge dans le monde jeune et se­rein de la an­tique. Plai­gnons ceux dont la ne pé­nètre ja­mais dans cette ré­gion à la fois hé­roïque et pai­sible où se meuvent les poètes, les et les !» 3 He­re­dia et Le­conte de Lisle furent les der­niers re­pré­sen­tants de cette école; ils en furent aussi les plus fi­dèles, car ils en ap­pli­quèrent la doc­trine avec le plus de fer­meté et d’imperturbable confiance, sans dé­faillance. C’est que pour ces deux créoles — na­tifs l’un de , l’autre de — l’Antiquité se mêle et se confond avec l’île na­tale, im­men­sé­ment agran­die par leur ima­gi­na­tion, aug­men­tée de tout pays où la , belle et ro­buste, a dé­ployé des éner­gies pri­mi­tives, que ce soit au pied de l’Himalaya ou dans les val­lons de la Grèce, dans les champs si­ci­liens ou sous le . «Il n’est pas be­soin d’être un grand psy­cho­logue pour com­prendre que [l’] sou­vent af­fi­ché par [He­re­dia et Le­conte de Lisle] n’est en qu’une es­pèce d’exorcisme, d’incantation, pour échap­per [au ] du dé­part, de l’, de la rup­ture avec la na­tale», dit avec M. Ed­gard Pich

  1. À ne pas confondre avec José María He­re­dia y He­re­dia, cou­sin ger­main de He­re­dia et au­teur de l’ode au «Nia­gara». Icône Haut
  2. Vic­tor de La­prade, «Ques­tions d’art et de ». Icône Haut
  1. id. Icône Haut

« Les “Vers dorés” des pythagoriciens »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «“Vers d’des py­tha­go­ri­ciens» («Ta “Chrysa epê” tôn Py­tha­go­reiôn» 1), l’une des rares traces écrites du py­tha­go­risme. L’école de Py­tha­gore était réel­le­ment une sorte de cloître mo­nas­tique, où il ne fal­lait lais­ser en­trer que des âmes pures. La règle du se­cret qui la liait est cause qu’il y a di­verses in­cer­ti­tudes à son su­jet. Cette école com­men­çait par un rude no­vi­ciat. Tous ceux qui en­ta­maient les le­çons de pas­saient cinq ans sans avoir la per­mis­sion de par­ler, afin d’apprendre la du si­lence : «On ap­prend aux hommes à par­ler; on de­vrait leur ap­prendre à se taire. La dis­sipe la , la l’accumule» 2. Ils ne por­taient que des ha­bits de lin; ils ne man­geaient pas de . De plus, ils met­taient leurs biens en com­mun et ne fai­saient qu’une même bourse. Après cette in­dis­pen­sable et longue épreuve, s’ils en étaient ju­gés dignes, ils re­ce­vaient de la bouche même du Maître les vé­ri­tés oc­cultes. Les pres­crip­tions mo­rales te­naient une grande place dans ce ca­té­chisme py­tha­go­ri­cien qui consi­dé­rait la comme un ef­fort pour ar­ri­ver par de­grés à la vertu et pour se rendre, par là même, sem­blable à . L’essentiel de ces pres­crip­tions nous a été conservé dans une sorte de pe­tit bré­viaire ou d’extrait de bré­viaire, in­ti­tulé les «Vers d’or», ainsi que dans le sa­vant com­men­taire que nous en a laissé Hié­ro­clès. L’époque tar­dive de ces deux (IIe-Ve siècle apr. J.-C.) ne doit pas nous por­ter à dé­pré­cier leur va­leur. Ils sont tout ce qui nous reste d’authentique tou­chant l’un des plus grands hommes de l’. Hié­ro­clès as­sure «qu’ils sont la doc­trine du en­tier des py­tha­go­ri­ciens et comme [le cri] de toutes leurs as­sem­blées» 3. Il ajoute qu’il exis­tait un usage qui or­don­nait à tous les dis­ciples le ma­tin, en se , et le soir, en se cou­chant, de se faire ré­ci­ter ces «Vers» comme au­tant d’ in­faillibles que le Maître «Lui-même a dits» («Au­tos epha» 4). Ceux qui les trans­met­taient ainsi et ceux qui, plus tard, les ont fixés par l’ ont dû chan­ger peu de chose au contenu ori­gi­nal. «Le pieux, la sainte pour la pa­role du Maître, ont dû pro­té­ger — si­non contre toute al­té­ra­tion, du moins contre toute al­té­ra­tion pro­fonde — ce dé­pôt de vé­ri­tés qu’ils consi­dé­raient comme éma­nées de la bouche d’un dieu (“pan­toias theou phô­nas” 5)», ex­plique An­telme-Édouard Chai­gnet. Vé­ri­tables com­man­de­ments d’une sa­crée, qui fai­sait de la science une , et de la mys­tique une science, et qui était, tout en­tière, do­mi­née, gui­dée et cou­ron­née par l’idée de Dieu, les «Vers d’or» peuvent se ré­su­mer dans cette grande maxime : «La vie par­faite n’est et ne peut être qu’une imi­ta­tion du par­fait, c’est-à-dire de Dieu».

  1. En «Τὰ “Χρυσᾶ ἔπη” τῶν Πυθαγορείων». Icône Haut
  2. Vol­ney, «Le­çons d’histoire». Icône Haut
  3. «Épi­logue». Icône Haut
  1. En grec «Αὐτὸς ἔφα». Icône Haut
  2. Ré­fé­rence à Dio­gène Laërce, «Vies et Doc­trines des phi­lo­sophes illustres» : «Py­tha­gore était tel­le­ment ad­miré qu’on ap­pe­lait ses dis­ciples “mul­tiples du dieu” (παντοίας θεοῦ φωνάς)». Icône Haut

Hiéroclès, « Commentaire sur les “Vers d’or” des pythagoriciens »

éd. L’Artisan du livre, Paris

éd. L’Artisan du livre, Pa­ris

Il s’agit du «Com­men­taire sur les “Vers d’des py­tha­go­ri­ciens» («Eis ta “Chrysa epê” tôn Py­tha­go­reiôn» 1) d’Hiéroclès d’Alexandrie 2, l’une des rares traces écrites du py­tha­go­risme. L’école de Py­tha­gore était réel­le­ment une sorte de cloître mo­nas­tique, où il ne fal­lait lais­ser en­trer que des âmes pures. La règle du se­cret qui la liait est cause qu’il y a di­verses in­cer­ti­tudes à son su­jet. Cette école com­men­çait par un rude no­vi­ciat. Tous ceux qui en­ta­maient les le­çons de pas­saient cinq ans sans avoir la per­mis­sion de par­ler, afin d’apprendre la du si­lence : «On ap­prend aux hommes à par­ler; on de­vrait leur ap­prendre à se taire. La dis­sipe la , la l’accumule» 3. Ils ne por­taient que des ha­bits de lin; ils ne man­geaient pas de . De plus, ils met­taient leurs biens en com­mun et ne fai­saient qu’une même bourse. Après cette in­dis­pen­sable et longue épreuve, s’ils en étaient ju­gés dignes, ils re­ce­vaient de la bouche même du Maître les vé­ri­tés oc­cultes. Les pres­crip­tions mo­rales te­naient une grande place dans ce ca­té­chisme py­tha­go­ri­cien qui consi­dé­rait la comme un ef­fort pour ar­ri­ver par de­grés à la vertu et pour se rendre, par là même, sem­blable à . L’essentiel de ces pres­crip­tions nous a été conservé dans une sorte de pe­tit bré­viaire ou d’extrait de bré­viaire, in­ti­tulé les «Vers d’or», ainsi que dans le sa­vant com­men­taire que nous en a laissé Hié­ro­clès. L’époque tar­dive de ces deux (IIe-Ve siècle apr. J.-C.) ne doit pas nous por­ter à dé­pré­cier leur va­leur. Ils sont tout ce qui nous reste d’authentique tou­chant l’un des plus grands hommes de l’. Hié­ro­clès as­sure «qu’ils sont la doc­trine du en­tier des py­tha­go­ri­ciens et comme [le cri] de toutes leurs as­sem­blées» 4. Il ajoute qu’il exis­tait un usage qui or­don­nait à tous les dis­ciples le ma­tin, en se , et le soir, en se cou­chant, de se faire ré­ci­ter ces «Vers» comme au­tant d’ in­faillibles que le Maître «Lui-même a dits» («Au­tos epha» 5). Ceux qui les trans­met­taient ainsi et ceux qui, plus tard, les ont fixés par l’ ont dû chan­ger peu de chose au contenu ori­gi­nal. «Le pieux, la sainte pour la pa­role du Maître, ont dû pro­té­ger — si­non contre toute al­té­ra­tion, du moins contre toute al­té­ra­tion pro­fonde — ce dé­pôt de vé­ri­tés qu’ils consi­dé­raient comme éma­nées de la bouche d’un dieu (“pan­toias theou phô­nas” 6)», ex­plique An­telme-Édouard Chai­gnet. Vé­ri­tables com­man­de­ments d’une sa­crée, qui fai­sait de la science une , et de la mys­tique une science, et qui était, tout en­tière, do­mi­née, gui­dée et cou­ron­née par l’idée de Dieu, les «Vers d’or» peuvent se ré­su­mer dans cette grande maxime : «La vie par­faite n’est et ne peut être qu’une imi­ta­tion du par­fait, c’est-à-dire de Dieu».

  1. En «Εἰς τὰ “Χρυσᾶ ἔπη” τῶν Πυθαγορείων». Icône Haut
  2. En grec Ἱεροκλῆς ὁ Ἀλεξανδρεύς. Icône Haut
  3. Vol­ney, «Le­çons d’histoire». Icône Haut
  1. «Épi­logue». Icône Haut
  2. En grec «Αὐτὸς ἔφα». Icône Haut
  3. Ré­fé­rence à Dio­gène Laërce, «Vies et Doc­trines des phi­lo­sophes illustres» : «Py­tha­gore était tel­le­ment ad­miré qu’on ap­pe­lait ses dis­ciples “mul­tiples du dieu” (παντοίας θεοῦ φωνάς)». Icône Haut

Hugo, « Notre-Dame de Paris. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Notre-Dame de Pa­ris» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « Notre-Dame de Paris. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Notre-Dame de Pa­ris» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

« L’Étonnante Aventure du pauvre musicien »

dans Antonin Artaud, « Œuvres complètes. Tome I » (éd. Gallimard, Paris), p. 206-210

dans An­to­nin Ar­taud, «Œuvres com­plètes. Tome I» (éd. Gal­li­mard, Pa­ris), p. 206-210

Il s’agit d’«Une mé­lo­die se­crète au “biwa” fait pleu­rer des » («Biwa no hi­kyoku yû­rei wo na­ka­shimu» 1), une des plus belles du , plus connue sous le titre de «Hôi­chi le Sans-oreilles» («Mimi-na­shi Hôi­chi» 2). Ti­rée d’un re­cueil d’histoires étranges pu­blié en 1782 à Kyôto 3, la lé­gende de «Hôi­chi le Sans-oreilles» n’est, de fa­çon pa­ra­doxale, fa­mi­lière aux Ja­po­nais que dans la ver­sion ré­di­gée en 1903 par un écri­vain étran­ger : Laf­ca­dio Hearn. Tra­duc­teur de Gau­tier, de Mau­pas­sant, de Bal­zac, de Mé­ri­mée, de Flau­bert, de Bau­de­laire, de Loti, Hearn na­quit dans les Io­niennes. Son père était un mé­de­cin ir­lan­dais dans l’armée bri­tan­nique, sa mère — une Grecque de très bonne . Ils avaient dû s’épouser en ca­chette. «Deux races, deux na­tions, deux re­li­gions mar­quèrent l’enfant de leur em­preinte et, très tôt, elles an­crèrent en lui ce cos­mo­po­li­tisme qui de­vait lui per­mettre de sub­sti­tuer un jour une d’élection à son pays d’origine» 4. Mais l’Angleterre ayant cédé les îles Io­niennes à la , son père re­ga­gna Du­blin avec femme et en­fant. La chose se passa . Sa mère, tran­sie par ce cli­mat gris et , si dif­fé­rent de la blan­cheur de sa Grèce na­tale, prit la fuite; son père fit an­nu­ler le , se re­ma­ria et par­tit en Inde. Hearn, aban­donné et sans pa­rents, fut adopté par une vieille tante ca­tho­lique, ex­trê­me­ment dé­vote, qui lui faire des études dans un mo­nas­tère en , puis l’envoya à dix-neuf ans en . On le vit sur­gir à Cin­cin­nati comme cor­rec­teur dans un jour­nal. On l’employa à des re­por­tages, où il se mon­tra d’une ha­bi­leté sur­pre­nante. Son ta­lent d’écrivain ayant en­fin percé, il prit le che­min de La Loui­siane. En 1878, celle-ci avait en­core un par­fum bien . On le voit dans les ar­ticles de Hearn, dont beau­coup parlent de la France, mais aussi de Mar­ti­nique, d’Haïti, de l’île Mau­rice, de Guyane. Et puis, comme tou­jours avec Hearn, il lui fal­lut des ho­ri­zons en­core plus loin­tains. La grande ex­po­si­tion ja­po­naise, qui eut lieu à La -Or­léans en 1885, lui ins­pira en pre­mier l’idée de s’embarquer pour le . Ce fut à qua­rante ans qu’il ar­riva au pays du , pauvre, apa­tride, pré­ci­pité là où la des­ti­née l’appelait, sans but dans l’. Il en com­mença une autre, en­tiè­re­ment nou­velle. Et d’abord, il se fit Ja­po­nais.

  1. En ja­po­nais «琵琶秘曲泣幽霊». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «耳なし芳一». Icône Haut
  1. Ce re­cueil s’intitule «Les His­toires étranges à sa­vou­rer chez », ou «Gayû ki­dan» («臥遊奇談»). Icône Haut
  2. Ste­fan Zweig, «Hommes et Des­tins». Icône Haut

Hugo, « Han d’Islande »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Han d’» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « L’Art d’être grand-père »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «L’Art d’être grand-père» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « Bug-Jargal • Le Dernier Jour d’un condamné • Claude Gueux »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Der­nier Jour d’un condamné» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut