Il s’agit du « Discours sur la permutation » (« Peri tês antidoseôs » 1) et autres discours d’apparat d’Isocrate, célèbre professeur d’éloquence grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui possédait une fabrique de flûtes, s’était suffisamment enrichi pour se procurer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de donner à ses enfants la meilleure éducation possible. Chez les Athéniens, la principale partie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le don par lequel l’homme montrait sa supériorité et son mérite : « Grâce à [ce] don qui nous est accordé de nous persuader mutuellement et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos volontés », dit Isocrate 2, « non seulement nous avons pu nous affranchir de la vie sauvage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des villes, établi des lois, inventé des arts ; et c’est ainsi que nous devons à la parole le bienfait de presque toutes les créations de notre esprit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande faculté de l’homme, rien n’est fait avec intelligence sans le secours de la parole ; elle est le guide de nos actions comme de nos pensées, et les hommes d’un esprit supérieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages. » Ces réflexions et d’autres semblables déterminèrent Isocrate à consacrer sa carrière à l’éloquence. Mais sa timidité insurmontable et la faiblesse de sa voix ne lui permirent jamais de parler en public, du moins devant les grandes foules. Les assemblées publiques, composées quelquefois de six mille citoyens, exigeaient de l’orateur qui s’y présentait, non seulement de la hardiesse, mais une voix forte et sonore. Isocrate manquait de ces deux qualités. Ne pouvant parler lui-même, il décida de l’apprendre aux autres et ouvrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le temps où sa réputation ne laissait plus rien à désirer, il disait avec un véritable regret : « Je prends dix mines pour mes leçons, mais j’en payerais volontiers dix mille à celui qui pourrait me donner de l’assurance et une bonne voix ». Et quand on lui demandait comment, n’étant pas capable de parler, il en rendait les autres capables : « Je suis », disait-il 3, « comme la pierre à rasoir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la facilité de couper ».
manuscrits grecs
sujet
Isocrate, « Œuvres complètes. Tome II »
Il s’agit de l’« Éloge d’Hélène » (« Helenês Enkômion » 1) et autres discours d’apparat d’Isocrate, célèbre professeur d’éloquence grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui possédait une fabrique de flûtes, s’était suffisamment enrichi pour se procurer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de donner à ses enfants la meilleure éducation possible. Chez les Athéniens, la principale partie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le don par lequel l’homme montrait sa supériorité et son mérite : « Grâce à [ce] don qui nous est accordé de nous persuader mutuellement et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos volontés », dit Isocrate 2, « non seulement nous avons pu nous affranchir de la vie sauvage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des villes, établi des lois, inventé des arts ; et c’est ainsi que nous devons à la parole le bienfait de presque toutes les créations de notre esprit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande faculté de l’homme, rien n’est fait avec intelligence sans le secours de la parole ; elle est le guide de nos actions comme de nos pensées, et les hommes d’un esprit supérieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages. » Ces réflexions et d’autres semblables déterminèrent Isocrate à consacrer sa carrière à l’éloquence. Mais sa timidité insurmontable et la faiblesse de sa voix ne lui permirent jamais de parler en public, du moins devant les grandes foules. Les assemblées publiques, composées quelquefois de six mille citoyens, exigeaient de l’orateur qui s’y présentait, non seulement de la hardiesse, mais une voix forte et sonore. Isocrate manquait de ces deux qualités. Ne pouvant parler lui-même, il décida de l’apprendre aux autres et ouvrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le temps où sa réputation ne laissait plus rien à désirer, il disait avec un véritable regret : « Je prends dix mines pour mes leçons, mais j’en payerais volontiers dix mille à celui qui pourrait me donner de l’assurance et une bonne voix ». Et quand on lui demandait comment, n’étant pas capable de parler, il en rendait les autres capables : « Je suis », disait-il 3, « comme la pierre à rasoir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la facilité de couper ».
Isocrate, « Œuvres complètes. Tome I »
Il s’agit d’« À Démonicus » (« Pros Dêmonikon » 1) et autres discours d’apparat d’Isocrate, célèbre professeur d’éloquence grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui possédait une fabrique de flûtes, s’était suffisamment enrichi pour se procurer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de donner à ses enfants la meilleure éducation possible. Chez les Athéniens, la principale partie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le don par lequel l’homme montrait sa supériorité et son mérite : « Grâce à [ce] don qui nous est accordé de nous persuader mutuellement et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos volontés », dit Isocrate 2, « non seulement nous avons pu nous affranchir de la vie sauvage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des villes, établi des lois, inventé des arts ; et c’est ainsi que nous devons à la parole le bienfait de presque toutes les créations de notre esprit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande faculté de l’homme, rien n’est fait avec intelligence sans le secours de la parole ; elle est le guide de nos actions comme de nos pensées, et les hommes d’un esprit supérieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages. » Ces réflexions et d’autres semblables déterminèrent Isocrate à consacrer sa carrière à l’éloquence. Mais sa timidité insurmontable et la faiblesse de sa voix ne lui permirent jamais de parler en public, du moins devant les grandes foules. Les assemblées publiques, composées quelquefois de six mille citoyens, exigeaient de l’orateur qui s’y présentait, non seulement de la hardiesse, mais une voix forte et sonore. Isocrate manquait de ces deux qualités. Ne pouvant parler lui-même, il décida de l’apprendre aux autres et ouvrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le temps où sa réputation ne laissait plus rien à désirer, il disait avec un véritable regret : « Je prends dix mines pour mes leçons, mais j’en payerais volontiers dix mille à celui qui pourrait me donner de l’assurance et une bonne voix ». Et quand on lui demandait comment, n’étant pas capable de parler, il en rendait les autres capables : « Je suis », disait-il 3, « comme la pierre à rasoir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la facilité de couper ».
Photius, « Bibliothèque. Tome VIII »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Bibliothèque. Tome VII »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Bibliothèque. Tome VI »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Bibliothèque. Tome V »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Bibliothèque. Tome IV »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Bibliothèque. Tome III »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Maximes pour la conduite du prince Michel, roi de Bulgarie »
Il s’agit d’une traduction partielle de la « Lettre à Michel, roi de Bulgarie » (« Epistolê pros Michaêl ton archonta Boulgarias » 1) de Photius 2, patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Du temps de Photius, les Bulgares, voisins redoutables par leurs guerres souvent heureuses, donnaient beaucoup de mal à l’Empereur de Constantinople. Tantôt alliés et tantôt opposés aux diverses tribus des Balkans, ils avaient conquis sur les Grecs d’importantes provinces et s’étaient avancés même jusqu’au Péloponnèse, en répandant la langue slave, qui était devenue la leur, dans les territoires qu’ils occupaient, et où on la parle encore de nos jours. Ils avaient trouvé sur ces territoires des prêtres grecs, desquels ils avaient reçu les premières lumières de la religion, quoiqu’il y ait lieu de douter, avec Voltaire 3, que « ces Bulgares, qui buvaient dans le crâne de leurs ennemis, fussent d’excellents théologiens ». Photius, habile politicien, voyait que, s’il y avait quelque espoir d’amadouer ces hommes féroces, c’était par la conformité d’un même culte et d’une même foi, plutôt que par la force des armes. Il n’attendait qu’une occasion et il crut qu’elle s’offrait à lui : car Boris 4, roi de Bulgarie, venait de se convertir sous le nom chrétien de Michel. Photius, persuadé que la religion rapprocherait les deux peuples, essaya de la faire servir aux intérêts de l’État, en soumettant cette Église naissante à celle de Constantinople. Pour cela, il fallait s’insinuer dans l’esprit du roi bulgare ; et ce fut dans ce but qu’il envoya une « Lettre à Michel, roi de Bulgarie » pour lui donner des instructions, tant sur les devoirs d’un chrétien, que sur ceux d’un bon prince. Classer cette lettre parmi les « plus beaux monuments de l’Antiquité » 5, c’est lui faire un honneur qu’elle ne mérite pas ; mais il faut avouer qu’elle est ce que Photius a écrit de plus agréable et de plus profitable dans sa correspondance : car les maximes et les règles de conduite s’y placent tout naturellement, sans pédantisme, et l’on se sent en présence d’un patriarche qui n’est pas moins imprégné de sagesse païenne, que de moralité chrétienne.
Photius, « Bibliothèque. Tome II »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Photius, « Bibliothèque. Tome I »
Il s’agit de la « Bibliothèque » (« Bibliothêkê » 1) ou la « Myriade de livres » (« Myriobiblon » ou « Myriobiblos » 2) de Photius 3, vénérable patriarche de Constantinople (IXe siècle apr. J.-C.). Ce prétendu hérétique, à qui l’Église romaine attribuera les aveuglements ayant mené au schisme des deux chrétientés, celle d’Orient et celle d’Occident, faisant mentir son beau nom de Photius (« lumière ») — ce prétendu hérétique, dis-je, était l’homme le plus savant de son temps. Doué d’une mémoire prodigieuse et d’une grande ardeur pour le travail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connaissances étaient universelles ; et contrairement à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il savait bien approfondir les questions particulières quand il les traitait. Le recueil qui a montré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étudié, et qui a immortalisé son nom à titre de savant, est sa « Bibliothèque ». Y sont résumés deux cent quatre-vingts ouvrages anciens, parmi lesquels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en entier ou en partie, et dont les auteurs nous sont à peine connus de nom. Photius écrivit ces résumés avant son accession au siège patriarcal, et dans le temps où, envoyé en ambassade auprès des Assyriens, il trouvait assez de loisir pour s’occuper de littérature. On apprend, par sa lettre à son frère Tarasius 4, qu’étant à Constantinople, les deux frères lisaient ensemble à haute voix ; mais que, ne pouvant plus, à cause de leur éloignement, faire ces sortes de lectures en commun, Tarasius pria son frère de lui envoyer les résumés ou les « arguments » (« hypotheseis » 5) des livres à la lecture desquels il n’avait pas pu participer, pour se consoler un peu de cette longue et pénible séparation. Voilà le prétexte et le mobile de la « Bibliothèque ».
- En grec « Βιϐλιοθήκη ».
- En grec « Μυριόϐιϐλος ». Ni le titre de « Bibliothêkê » ni celui de « Myriobiblos » ne sont de l’auteur. Dans les manuscrits, le titre est celui qu’on lit en tête de la lettre de Photius à Tarasius : « Inventaire et Énumération des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Tarasius nous a demandé d’avoir une idée sommaire » (« Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο »).
- En grec Φώτιος. Parfois transcrit Phôtios.
Hésiode, « La Théogonie • Les Travaux et les Jours • Le Catalogue des femmes » • « La Dispute d’Homère et d’Hésiode »
Il s’agit de la « Théogonie » (« Theogonia » 1), des « Travaux et des Jours » (« Erga kai Hêmerai » 2) et du « Catalogue des femmes » (« Katalogos gynaikôn » 3), sorte de manuels en vers où Hésiode 4 a jeté un peu confusément mythologie, morale, navigation, construction de chariots, de charrues, calendrier des labours, des semailles, des moissons, almanach des fêtes qui interrompent chaque année le travail du paysan ; car à une époque où les connaissances humaines n’étaient pas encore séparées et distinctes, chaque chef de famille avait besoin de tout cela (VIIIe siècle av. J.-C.). Hésiode a été mis en parallèle avec Homère par les Grecs eux-mêmes, et nous possédons une fiction intitulée « La Dispute d’Homère et d’Hésiode » (« Agôn Homêrou kai Hêsiodou » 5). En fait, bien que l’un et l’autre puissent être regardés comme les pères de la mythologie, on ne saurait imaginer deux poètes plus opposés. La poésie homérique, par ses origines et par son principal développement, appartient à la Grèce d’Asie ; elle est d’emblée l’expression la plus brillante de l’humanité. Un lecteur sous le charme du génie d’Homère, de ses épisodes si remarquables d’essor et de déploiement, ne retrouvera chez Hésiode qu’une médiocre partie de toutes ces beautés. Simple habitant des champs, prêtre d’un temple des muses sur le mont Hélicon, Hésiode est loin d’avoir dans l’esprit un modèle comparable à celui du héros homérique. Il déteste « la guerre mauvaise » 6 chantée par les aèdes ; il la considère comme un fléau que les dieux épargnent à leurs plus fidèles sujets. Son objet préféré, à lui, Grec d’Europe, n’est pas la gloire du combat, chose étrangère à sa vie, mais la paix du travail, réglée au rythme des jours et des sacrifices religieux. C’est là sa leçon constante, sa perpétuelle rengaine. « Hésiode était plus agriculteur que poète. Il songe toujours à instruire, rarement à plaire ; jamais une digression agréable ne rompt chez lui la continuité et l’ennui des préceptes », dit l’abbé Jacques Delille 7. Son poème des « Travaux » nous permet de nous le représenter assez exactement. Nous le voyons sur les pentes de l’Hélicon, vêtu d’« un manteau moelleux ainsi qu’une longue tunique », retourner la terre et ensemencer. « Une paire de bons bœufs de neuf ans », dont il touche de l’aiguillon le dos, traîne lentement la charrue. C’est un paysan qui parle aux paysans. Le travail de la terre est tout pour lui : il est la condition de l’indépendance et du bien-être ; il est en même temps le devoir envers les dieux, qui n’ont pas imposé aux hommes de loi plus vive et plus impérieuse. Partout il recommande l’effort, il blâme partout l’oisiveté.