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le marquis Costa de Beauregard, « Mémoires historiques sur la maison royale de Savoie. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut

le marquis Costa de Beauregard, « Journal de voyage d’un jeune noble savoyard à Paris en 1766-1767 »

éd. Presses universitaires du Septentrion, coll. Documents et témoignages, Villeneuve-d’Ascq

éd. Presses uni­ver­si­taires du Sep­ten­trion, coll. Do­cu­ments et té­moi­gnages, Villeneuve-d’Ascq

Il s’agit du «Jour­nal de voyage à Pa­ris en 1766-1767» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut

le marquis Costa de Beauregard, « Mélanges tirés d’un portefeuille militaire. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Mé­langes ti­rés d’un por­te­feuille mi­li­taire» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut

le marquis Costa de Beauregard, « Mélanges tirés d’un portefeuille militaire. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Mé­langes ti­rés d’un por­te­feuille mi­li­taire» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut

le marquis Costa de Beauregard, « Un Homme d’autrefois : souvenirs recueillis par son arrière-petit-fils »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«Un d’autrefois : sou­ve­nirs» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand homme sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut

Milizia, « Vies des architectes anciens et modernes. Tome II »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Mé­moires des an­ciens et mo­dernes» («Me­mo­rie de­gli ar­chi­tetti an­ti­chi e mo­derni») éga­le­ment connus sous le titre de «Vies des plus cé­lèbres ar­chi­tectes» («Vite de’ più ce­le­bri ar­chi­tetti») de , théo­ri­cien de l’, par­ti­san de la sim­pli­cité an­tique (XVIIIe siècle). Pour ce théo­ri­cien , la beauté de l’architecture naît dans le né­ces­saire et l’utile. La pro­fu­sion des or­ne­ments et le manque de dans leur choix, tout ce qui est exa­géré et qui n’est pas com­mandé par la né­ces­sité ou l’utilité, ne fait que des­ser­vir une construc­tion déjà conçue, «à peu près comme la pa­rure ne sert qu’à en­lai­dir et faire re­mar­quer une laide femme» 1. Le grand , c’est ce­lui qui n’exprime que les grandes et utiles par­ties d’un su­jet; prin­cipe clair, d’une im­por­tance ca­pi­tale, et fré­quem­ment né­gligé non seule­ment dans l’art de l’architecture, mais en­core dans ce­lui de la et la . De même que les mau­vais lé­gis­la­teurs com­pliquent l’échafaudage lé­gis­la­tif «pour que nous n’entendions ja­mais rien aux » 2; de même, les mau­vais ar­chi­tectes com­pliquent «une grande cou­pole de cou­poles plus pe­tites, de cou­po­lettes, de cou­po­li­nettes» («una cu­pola con cu­po­lino, con cu­po­lette, con cu­po­lucce») pour que nous n’entendions ja­mais rien aux plans de leurs construc­tions ex­tra­va­gantes. Ordre, sim­pli­cité, , tels sont les cri­tères qui dé­ter­minent la beauté pour Mi­li­zia. Aussi blâme-t-il tout édi­fice qui a quelque chose de dé­rai­son­nable et de lour­de­ment raf­finé, «aussi éloi­gné de la lé­gè­reté go­thique que de la ma­jesté et de l’élégance grecque» («ugual­mente lon­tana dalla svel­tezza go­tica e dalla maes­tosa ele­ganza greca»); tan­dis qu’un édi­fice qui cor­res­pond exac­te­ment à son but et à sa vo­ca­tion, même lorsqu’il est dé­pourvu d’ornementations et des­tiné aux usages les plus vils et les plus re­pous­sants, peut être beau, comme l’est la «Cloaca maxima», le Grand égout bâti par Tar­quin l’Ancien. Dans ses trai­tés, Mi­li­zia pro­pose pour mo­dèles les de la , ex­horte à étu­dier ce qui reste de ceux de l’ et s’élève contre Mi­chel-Ange et les ar­chi­tectes de la qui, se­lon lui, n’ont étu­dié les An­ciens que de se­conde main et ont ainsi in­tro­duit des élé­ments de , que leurs écoles ont consa­crés sous forme de , de ca­price, de fo­lie : «Voilà pour­quoi [ces] écoles sont si de », dit Mi­li­zia; et pour­quoi, en al­lant du Grand égout à la cou­pole de Saint-, on va «du meilleur au plus mau­vais»

  1. «De l’art de voir dans les beaux-», p. 88. Icône Haut
  1. id. p. 26. Icône Haut

Milizia, « Vies des architectes anciens et modernes. Tome I »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Mé­moires des an­ciens et mo­dernes» («Me­mo­rie de­gli ar­chi­tetti an­ti­chi e mo­derni») éga­le­ment connus sous le titre de «Vies des plus cé­lèbres ar­chi­tectes» («Vite de’ più ce­le­bri ar­chi­tetti») de , théo­ri­cien de l’, par­ti­san de la sim­pli­cité an­tique (XVIIIe siècle). Pour ce théo­ri­cien , la beauté de l’architecture naît dans le né­ces­saire et l’utile. La pro­fu­sion des or­ne­ments et le manque de dans leur choix, tout ce qui est exa­géré et qui n’est pas com­mandé par la né­ces­sité ou l’utilité, ne fait que des­ser­vir une construc­tion déjà conçue, «à peu près comme la pa­rure ne sert qu’à en­lai­dir et faire re­mar­quer une laide femme» 1. Le grand , c’est ce­lui qui n’exprime que les grandes et utiles par­ties d’un su­jet; prin­cipe clair, d’une im­por­tance ca­pi­tale, et fré­quem­ment né­gligé non seule­ment dans l’art de l’architecture, mais en­core dans ce­lui de la et la . De même que les mau­vais lé­gis­la­teurs com­pliquent l’échafaudage lé­gis­la­tif «pour que nous n’entendions ja­mais rien aux » 2; de même, les mau­vais ar­chi­tectes com­pliquent «une grande cou­pole de cou­poles plus pe­tites, de cou­po­lettes, de cou­po­li­nettes» («una cu­pola con cu­po­lino, con cu­po­lette, con cu­po­lucce») pour que nous n’entendions ja­mais rien aux plans de leurs construc­tions ex­tra­va­gantes. Ordre, sim­pli­cité, , tels sont les cri­tères qui dé­ter­minent la beauté pour Mi­li­zia. Aussi blâme-t-il tout édi­fice qui a quelque chose de dé­rai­son­nable et de lour­de­ment raf­finé, «aussi éloi­gné de la lé­gè­reté go­thique que de la ma­jesté et de l’élégance grecque» («ugual­mente lon­tana dalla svel­tezza go­tica e dalla maes­tosa ele­ganza greca»); tan­dis qu’un édi­fice qui cor­res­pond exac­te­ment à son but et à sa vo­ca­tion, même lorsqu’il est dé­pourvu d’ornementations et des­tiné aux usages les plus vils et les plus re­pous­sants, peut être beau, comme l’est la «Cloaca maxima», le Grand égout bâti par Tar­quin l’Ancien. Dans ses trai­tés, Mi­li­zia pro­pose pour mo­dèles les de la , ex­horte à étu­dier ce qui reste de ceux de l’ et s’élève contre Mi­chel-Ange et les ar­chi­tectes de la qui, se­lon lui, n’ont étu­dié les An­ciens que de se­conde main et ont ainsi in­tro­duit des élé­ments de , que leurs écoles ont consa­crés sous forme de , de ca­price, de fo­lie : «Voilà pour­quoi [ces] écoles sont si de », dit Mi­li­zia; et pour­quoi, en al­lant du Grand égout à la cou­pole de Saint-, on va «du meilleur au plus mau­vais»

  1. «De l’art de voir dans les beaux-», p. 88. Icône Haut
  1. id. p. 26. Icône Haut

Milizia, « De l’art de voir dans les beaux-arts »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de «De l’art de voir dans les beaux-» 1Dell’arte di ve­dere nelle belle arti») de , théo­ri­cien de l’, par­ti­san de la sim­pli­cité an­tique (XVIIIe siècle). Pour ce théo­ri­cien , la beauté de l’architecture naît dans le né­ces­saire et l’utile. La pro­fu­sion des or­ne­ments et le manque de dans leur choix, tout ce qui est exa­géré et qui n’est pas com­mandé par la né­ces­sité ou l’utilité, ne fait que des­ser­vir une construc­tion déjà conçue, «à peu près comme la pa­rure ne sert qu’à en­lai­dir et faire re­mar­quer une laide femme» 2. Le grand , c’est ce­lui qui n’exprime que les grandes et utiles par­ties d’un su­jet; prin­cipe clair, d’une im­por­tance ca­pi­tale, et fré­quem­ment né­gligé non seule­ment dans l’art de l’architecture, mais en­core dans ce­lui de la et la . De même que les mau­vais lé­gis­la­teurs com­pliquent l’échafaudage lé­gis­la­tif «pour que nous n’entendions ja­mais rien aux » 3; de même, les mau­vais com­pliquent «une grande cou­pole de cou­poles plus pe­tites, de cou­po­lettes, de cou­po­li­nettes» («una cu­pola con cu­po­lino, con cu­po­lette, con cu­po­lucce») pour que nous n’entendions ja­mais rien aux plans de leurs construc­tions ex­tra­va­gantes. Ordre, sim­pli­cité, , tels sont les cri­tères qui dé­ter­minent la beauté pour Mi­li­zia. Aussi blâme-t-il tout édi­fice qui a quelque chose de dé­rai­son­nable et de lour­de­ment raf­finé, «aussi éloi­gné de la lé­gè­reté go­thique que de la ma­jesté et de l’élégance grecque» («ugual­mente lon­tana dalla svel­tezza go­tica e dalla maes­tosa ele­ganza greca»); tan­dis qu’un édi­fice qui cor­res­pond exac­te­ment à son but et à sa vo­ca­tion, même lorsqu’il est dé­pourvu d’ornementations et des­tiné aux usages les plus vils et les plus re­pous­sants, peut être beau, comme l’est la «Cloaca maxima», le Grand égout bâti par Tar­quin l’Ancien. Dans ses trai­tés, Mi­li­zia pro­pose pour mo­dèles les de la , ex­horte à étu­dier ce qui reste de ceux de l’ et s’élève contre Mi­chel-Ange et les ar­chi­tectes de la qui, se­lon lui, n’ont étu­dié les An­ciens que de se­conde main et ont ainsi in­tro­duit des élé­ments de , que leurs écoles ont consa­crés sous forme de , de ca­price, de fo­lie : «Voilà pour­quoi [ces] écoles sont si de », dit Mi­li­zia; et pour­quoi, en al­lant du Grand égout à la cou­pole de Saint-, on va «du meilleur au plus mau­vais»

  1. Par­fois tra­duit «De l’art de voir en , , et ar­chi­tec­ture» ou «Ré­flexions sur la sculp­ture, la pein­ture, la gra­vure et l’architecture». Icône Haut
  2. «De l’art de voir dans les beaux-arts», p. 88. Icône Haut
  1. id. p. 26. Icône Haut

Volney, « La Loi naturelle, ou Principes physiques de la morale »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «La Loi na­tu­relle, ou Prin­cipes phy­siques de la » 1 de Constan­tin-Fran­çois de Chas­sebœuf, voya­geur et lit­té­ra­teur , plus connu sous le sur­nom de Vol­ney (XVIIIe-XIXe siècle). Il per­dit sa mère à deux ans et fut laissé entre les mains d’une vieille pa­rente, qui l’abandonna dans un pe­tit col­lège d’Ancenis. Le ré­gime de ce col­lège était fort mau­vais, et la des y était à peine soi­gnée; le di­rec­teur était un bru­tal, qui ne par­lait qu’en gron­dant et ne gron­dait qu’en frap­pant. Vol­ney souf­frait d’autant plus que son père ne ve­nait ja­mais le voir et ne pa­rais­sait ja­mais avoir pour lui cette sol­li­ci­tude que té­moigne un père en­vers son fils. L’enfant avan­çait pour­tant dans ses études et était à la tête de ses classes. Soit par , soit par suite de l’abandon de son père, soit les deux, il se plai­sait dans la so­li­taire et ta­ci­turne, et son n’attendait que d’être li­béré pour se dé­ve­lop­per et pour prendre un es­sor ra­pide. L’occasion ne tarda pas à se pré­sen­ter : une mo­dique somme d’argent lui échut. Il ré­so­lut de l’employer à ac­qué­rir, dans un grand voyage, un fonds de connais­sances nou­velles. La et l’ lui pa­rurent les pays les plus propres aux ob­ser­va­tions his­to­riques et mo­rales dont il vou­lait s’occuper. «Je me sé­pa­re­rai», se pro­mit-il 2, «des so­cié­tés cor­rom­pues; je m’éloignerai des où l’ se dé­prave par la sa­tiété, et des ca­banes où elle s’avilit par la mi­sère; j’irai dans la vivre parmi les ruines; j’interrogerai les an­ciens… par quels mo­biles s’élèvent et s’abaissent les Em­pires; de quelles naissent la pros­pé­rité et les mal­heurs des na­tions; sur quels prin­cipes en­fin doivent s’établir la des so­cié­tés et le des hommes.» Mais pour vi­si­ter ces pays avec fruit, il fal­lait en connaître la  : «Sans la langue, l’on ne sau­rait ap­pré­cier le gé­nie et le ca­rac­tère d’une  : la tra­duc­tion des in­ter­prètes n’a ja­mais l’effet d’un en­tre­tien di­rect», pen­sait-il 3. Cette dif­fi­culté ne re­buta point Vol­ney. Au lieu d’apprendre l’ en , il alla s’enfermer du­rant huit mois dans un couvent du Li­ban, jusqu’à ce qu’il fût en état de par­ler cette langue com­mune à tant d’Orientaux.

  1. Éga­le­ment connu sous le titre de «Ca­té­chisme du ci­toyen fran­çais». Icône Haut
  2. «Les Ruines», p. 19. Icône Haut
  1. «Pré­face à “Voyage en Sy­rie et en Égypte”». Icône Haut

Chateaubriand, « Mémoires d’outre-tombe. Tome II »

éd. Gallimard, coll. Quarto, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Quarto, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires d’outre-tombe» de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Chateaubriand, « Mémoires d’outre-tombe. Tome I »

éd. Gallimard, coll. Quarto, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Quarto, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires d’outre-tombe» de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Rivarol, « De l’homme, de ses facultés intellectuelles et de ses idées premières et fondamentales »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «De l’, de ses fa­cul­tés in­tel­lec­tuelles et de ses idées pre­mières et fon­da­men­tales» 1 d’Antoine Ri­va­roli, dit de Ri­va­rol, im­pro­vi­sa­teur , un des plus éblouis­sants de la fin du XVIIIe siècle. «Il y a parmi les gens du cer­taines per­sonnes qui doivent tout [leur] à leur ré­pu­ta­tion de gens d’esprit, et toute leur ré­pu­ta­tion à leur pa­resse». En pla­çant ces mots en tête du «Pe­tit Al­ma­nach de nos grands hommes», Ri­va­rol pen­sait-il à lui-même? Pro­ba­ble­ment. Il était pa­res­seux et il le sa­vait; mais c’était le de la conver­sa­tion en cette fin de siècle où la conver­sa­tion était le su­prême plai­sir et la su­prême gloire, et il était chaque jour tra­versé d’ ful­gu­rantes. On rap­porte qu’il no­tait ses «Pen­sées di­verses» sur de pe­tites feuilles vo­lantes, sur des mor­ceaux de pa­pier, qu’il ran­geait en­suite dans des sacs po­sés sur sa table de . Avec ces sacs, qu’il ren­ver­sait pé­rio­di­que­ment, tel un cher­cheur d’ comp­tant ses pé­pites, il vi­sait au pre­mier rang dans les lettres et il était bien ca­pable d’y at­teindre; mais il fré­quen­tait trop une dis­si­pée, mon­daine, une so­ciété qui ne vou­lait qu’être amu­sée; et en quelques heures de conver­sa­tion, il gas­pillait avec éclat la de dix . «On n’avait qu’à le tou­cher sur un point, qu’à lui don­ner la note, et le cla­vier ré­pon­dait à l’instant par toute une so­nate», ex­plique un  2. Ces com­modes, qu’il rem­por­tait chaque soir en cau­sant sur n’importe quel su­jet, et qui n’avaient be­soin, pour être re­nou­ve­lés, que des im­pro­vi­sa­tions de son es­prit lé­gè­re­ment oc­cupé, lui ont ravi ses plus belles an­nées. «Sans cesse ar­ra­ché à lui-même, il a sa­cri­fié tan­tôt à la fri­vo­lité, tan­tôt à la fi­dé­lité, tan­tôt à la né­ces­sité, les heures sa­crées de l’. Il a per­pé­tuel­le­ment man­qué les oc­ca­sions de de­ve­nir un grand homme», ex­plique un autre cri­tique 3.

  1. Éga­le­ment connu sous les titres de «Dis­cours pré­li­mi­naire du “Nou­veau Dic­tion­naire de la fran­çaise”» et de «Dis­cours sur l’homme in­tel­lec­tuel et mo­ral». Icône Haut
  2. Sainte-Beuve. Icône Haut
  1. Adolphe de Les­cure. Icône Haut

Pissarev, « Notre Science universitaire : récit »

éd. Actes Sud, coll. Un Endroit où aller, Arles

éd. Actes Sud, coll. Un En­droit où al­ler, Arles

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de «Notre Science uni­ver­si­taire» («Na­cha ou­ni­ver­si­tets­kaïa naouka» 1) de Dmi­tri Iva­no­vitch Pis­sa­rev 2. «Crime et Châ­ti­ment» de Dos­toïevski, avant d’être l’une des œuvres les plus pro­fondes de cri­mi­nelle, au­tour des­quelles la hu­maine vient tour­ner sans cesse, a été un contre «l’égoïsme ra­tion­nel», un mou­ve­ment dé­fendu en dans les an­nées 1860 par le jour­nal «Rouss­koïé slovo» 3La ») de Pis­sa­rev. Dos­toïevski a vu le dan­ger; il a mis tout en œuvre pour dé­tour­ner d’un tel égoïsme en dé­cri­vant les tour­ments de l’ qui le suivent. Les faits lui don­nèrent . Pis­sa­rev se noya lors d’une bai­gnade — je veux dire noya dé­li­bé­ré­ment — à vingt-sept ans, seul, mé­lan­co­lique, dé­tra­qué par le ver­tige d’une crois­sance in­tel­lec­tuelle trop ra­pide. Mais re­pre­nons dans l’ordre! Issu d’une noble rui­née, Pis­sa­rev fai­sait en­core ses études à l’Université de Saint-Pé­ters­bourg, quand il dé­buta comme pu­bli­ciste lit­té­raire, chargé de ré­di­ger la ru­brique des comptes ren­dus bi­blio­gra­phiques dans la re­vue «Rass­vet» 4L’Aube»), qui por­tait le sous-titre «Re­vue des , des et des lettres pour jeunes adultes». Cette col­la­bo­ra­tion l’entraîna de force hors des murs cal­feu­trés des am­phi­théâtres, «à l’air libre», comme il le dit lui-même 5, et «ce pas­sage forcé me don­nait un plai­sir cou­pable, que je ne pus dis­si­mu­ler ni à -même ni aux autres…». La ques­tion de l’ de la femme étant en ce -là à l’ordre du jour dans «Rass­vet», Pis­sa­rev en vint tout na­tu­rel­le­ment au pro­blème plus large de la de la per­sonne hu­maine. Riche d’idées, il s’attendait à créer des mi­racles dans le do­maine de la pen­sée : «Ayant jeté à bas dans mon es­prit toutes sortes de Kaz­beks 6 et de monts Blancs, je m’apparaissais à moi-même comme une es­pèce de Ti­tan, de Pro­mé­thée qui s’était em­paré du ». Il mit ses idées, dès 1861, dans des ar­ticles re­mar­quables par leur har­diesse et leur bouillon­ne­ment in­tel­lec­tuel, qu’il pu­blia cette fois dans «Rouss­koïé slovo». Ce jour­nal n’était plus la ver­tueuse «Re­vue pour jeunes filles adultes» où il avait fait ses pre­miers , mais était, au contraire, rem­pli d’agitation phi­lo­so­phique et . Pis­sa­rev en de­vint, en quelques jours, le prin­ci­pal col­la­bo­ra­teur et membre de la ré­dac­tion; et quand, un an plus tard, guetté par la cen­sure, ce jour­nal fut pro­vi­soi­re­ment sus­pendu, Pis­sa­rev jeta sur le pa­pier un ap­pel fié­vreux de au «ren­ver­se­ment de la dy­nas­tie des Ro­ma­nov et de la bu­reau­cra­tie pé­ters­bour­geoise» et au «chan­ge­ment de ré­gime po­li­tique»; le len­de­main, il était ar­rêté et in­car­céré.

  1. En russe «Наша университетская наука». Par­fois trans­crit «Na­cha ou­ni­ver­si­tets­kaya naouka», «Na­sha uni­ver­si­tets­kaya nauka» ou «Naša uni­ver­si­tets­kaja nauka». Icône Haut
  2. En russe Дмитрий Иванович Писарев. Par­fois trans­crit Dmi­trij Iwa­no­witsch Pis­sa­rew, Dmi­try Iva­no­vich Pi­sa­rev, Dmi­triy Iva­no­vich Pi­sa­rev, Di­mi­tri Iva­no­vich Pi­sa­rev, Dmi­trii Iva­no­vich Pi­sa­rev ou Dmi­trij Iva­no­vič Pi­sa­rev. Icône Haut
  3. En russe «Русское слово». Par­fois trans­crit «Rouss­koé slovo», «Russ­koïé slovo» ou «Russ­koe slovo». Icône Haut
  1. En russe «Рассвет». Icône Haut
  2. «Notre Science uni­ver­si­taire», p. 132 & 135. Icône Haut
  3. Un des som­mets les plus é de la chaîne du . Icône Haut