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Faxian, « Mémoire sur les pays bouddhiques »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit du « sur les pays boud­dhiques» 1Fo guo ji» 2) de Faxian 3. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents moines qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 4. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 5 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. Au­tre­fois tra­duit «Re­la­tion des royaumes boud­dhiques». Icône Haut
  2. En «佛國記». Au­tre­fois trans­crit «Foĕ kouĕ ki», «Foe kue ki», «Fo kouo ki» ou «Fo kuo chi». Éga­le­ment connu sous le titre de «法顯傳» («Fa xian zhuan»), c’est-à-dire « de Faxian». Au­tre­fois trans­crit «Fa-hien-tch’ouen», «Fa-hien tchouan» ou «Fa-hsien chuan». Icône Haut
  3. En chi­nois 法顯. Par­fois trans­crit Fă Hian, Fah-hiyan, Fa-hein, Fa-hien ou Fa-hsien. Icône Haut
  1. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  2. . Icône Haut

Huili et Yancong, « Histoire de la vie de Xuanzang et de ses voyages dans l’Inde, depuis l’an 629 jusqu’en 645 »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la « de », ou lit­té­ra­le­ment «Bio­gra­phie du Maître des Trois Cor­beilles de la Loi du mo­nas­tère de la Grande Bien­veillance» 1Da ci en si san zang fa shi zhuan» 2) de Huili 3 et Yan­cong 4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. Au­tre­fois tra­duit «His­toire de la vie de Hiouen-thsang», «His­toire du Maître de la Loi des Trois Cor­beilles du couvent de la Grande Bien­fai­sance», «La Vie de Maître San­zang du mo­nas­tère de la Grande Bien­veillance», «Bio­gra­phie du Maître Tripiṭaka du de la Grande » ou «Bio­gra­phie du Maître de la Loi des Trois Cor­beilles du mo­nas­tère de la Grande Com­pas­sion». Icône Haut
  2. En «大慈恩寺三藏法師傳». Au­tre­fois trans­crit «Ta-ts’e-’en-sse-san-thsang-fa-sse-tch’ouen», «Ta-ts’eu-ngen-sseu san-tsang fa-che tchouan», «Ta-tz’u-en-szu san-tsang fa-shih chuan» ou «Ta-tz’u-en-ssu san-tsang fa-shih chuan». Éga­le­ment connu sous le titre al­longé de «大唐大慈恩寺三藏法師傳» («Da Tang da ci en si san zang fa shi zhuan»), c’est-à-dire «Bio­gra­phie du Maître des Trois Cor­beilles de la Loi ré­si­dant au mo­nas­tère de la Grande Bien­veillance à l’époque des grands Tang». Icône Haut
  3. En chi­nois 慧立. Par­fois trans­crit Hoeï-li, Houei-li, Kwui Li ou Hwui-li. Icône Haut
  1. En chi­nois 彥悰. Par­fois trans­crit Yen-thsang, Yen-thsong, Yen-ts’ong ou Yen Ts’ung. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. . Icône Haut

Xuanzang, « Mémoires sur les contrées occidentales. Tome II. Livres IX à XII »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires sur les contrées de l’Ouest 1 à l’époque des grands Tang» 2Da Tang xi yu ji» 3) de  4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. L’ et l’Inde, si­tuées à l’Ouest de l’Empire . Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales, com­po­sés sous la dy­nas­tie des grands Thang». Icône Haut
  3. En chi­nois «大唐西域記». Au­tre­fois trans­crit «Ta-Thang-si-yu-ki», «Ta-Thang-hsi-yu-tchi» ou «Ta T’ang hsi-yü chi». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «西域記». Au­tre­fois trans­crit «Hsi-yü-chih». Icône Haut
  1. En chi­nois 玄奘. Par­fois trans­crit Hiuen-tchoang, Hiuen Tsiang, Hiouen-thsang, Hiuan-tsang, Hsuang-tsang, Hsüan-tsang, Hwen Thsang, Hüan Chwang, Yuan Chwang ou Zuan­zang. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. . Icône Haut

Xuanzang, « Mémoires sur les contrées occidentales. Tome I. Livres I à VIII »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires sur les contrées de l’Ouest 1 à l’époque des grands Tang» 2Da Tang xi yu ji» 3) de  4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents moines qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. L’ et l’Inde, si­tuées à l’Ouest de l’Empire . Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Mé­moires sur les contrées oc­ci­den­tales, com­po­sés sous la dy­nas­tie des grands Thang». Icône Haut
  3. En chi­nois «大唐西域記». Au­tre­fois trans­crit «Ta-Thang-si-yu-ki», «Ta-Thang-hsi-yu-tchi» ou «Ta T’ang hsi-yü chi». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «西域記». Au­tre­fois trans­crit «Hsi-yü-chih». Icône Haut
  1. En chi­nois 玄奘. Par­fois trans­crit Hiuen-tchoang, Hiuen Tsiang, Hiouen-thsang, Hiuan-tsang, Hsuang-tsang, Hsüan-tsang, Hwen Thsang, Hüan Chwang, Yuan Chwang ou Zuan­zang. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. . Icône Haut

« Deux Chapitres extraits des mémoires de Yijing sur son voyage dans l’Inde »

dans « Journal asiatique », sér. 8, vol. 12, p. 411-439

dans «Jour­nal asia­tique», sér. 8, vol. 12, p. 411-439

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de la «Re­la­tion sur le , en­voyée des mers du Sud» 1Nan hai ji gui nei fa zhuan» 2) de  3. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 4. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 5 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. Au­tre­fois tra­duit «His­toire de la loi in­té­rieure, en­voyée de la mer du Sud» ou « sur la loi in­té­rieure, en­voyé des mers du Sud». Icône Haut
  2. En «南海寄歸內法傳». Au­tre­fois trans­crit «Nan-haï-khi-koueï-neï-fa-tch’ouen», «Nan hai ki kouei nei fa tchouan», «Nan-hai-ki-koei-nei-fa-tchoan» ou «Nan-hai-chi-kuei-nai-fa-ch’uan». Icône Haut
  3. En chi­nois 義淨. Par­fois trans­crit I-tsing, Yi-tsing, Y-tsing, I-tshing, Yi Ching ou I-ching. Icône Haut
  1. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  2. Yi­jing. Icône Haut

Yijing, « Mémoire composé à l’époque de la grande dynastie T’ang sur les religieux éminents qui allèrent chercher la Loi dans les pays d’Occident »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest 1 à l’époque des grands Tang» 2Da Tang xi yu qiu fa gao seng zhuan» 3) de  4. La vaste lit­té­ra­ture de la contient une sé­rie de et de mé­moires où se trouvent re­la­tés les d’éminents qui — à des dates dif­fé­rentes, mais com­prises pour la plu­part entre le Ve et le VIIe siècle — sor­tirent de leur propre pa­trie (la Chine) pour se rendre dans celle de leur (l’Inde), en bra­vant des dif­fi­cul­tés in­sur­mon­tables : «Ils sont al­lés jusqu’aux li­mites du et ils ont vu là où toutes choses fi­nissent» 5. L’immense en­tre­prise sino-in­dienne de ces pè­le­rins, qui s’en al­laient cher­cher une idée plus claire de leur , doit être sa­luée — au-delà de son sens re­li­gieux — comme l’une des ma­ni­fes­ta­tions les plus évi­dentes de l’. Non contents de re­mon­ter, sur les pas du , jusqu’aux lieux de l’Inde, ces hommes d’action et d’étude ap­pre­naient le et se pro­cu­raient des masses de , qu’ils em­me­naient avec eux au re­tour et qu’ils consa­craient tout le reste de leur à tra­duire, en­tou­rés de dis­ciples. Leur im­por­tance dans l’ spi­ri­tuelle de l’ fut in­ouïe. N’eût été leur rôle de mé­dia­teurs, le sen­ti­ment boud­dhique ne se fût sans ja­mais per­pé­tué en Chine. Pour­tant, les pé­rils et les dan­gers que ren­con­traient ces , en s’aventurant par-delà l’Himalaya, au­raient pu dé­cou­ra­ger même les plus vaillants. Ceux qui pas­saient par de­vaient tra­ver­ser des dé­serts épou­van­tables où la route à suivre était mar­quée par les os­se­ments des bêtes et des gens qui y avaient trouvé la ; ceux qui, à l’inverse, choi­sis­saient la voie de ha­sar­daient leur vie sur de lourdes jonques qui som­braient et bien au pre­mier gros . L’un d’eux 6 dé­clare en pré­am­bule de sa «Re­la­tion sur les moines émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les contrées de l’Ouest» : «Consi­dé­rons de­puis les temps an­ciens ceux qui [par­tis de Chine] ont été à l’étranger en fai­sant peu de cas de la vie et en se sa­cri­fiant pour la Loi… Tous comp­taient re­ve­nir, [et] ce­pen­dant, la voie triom­phante était se­mée de dif­fi­cul­tés; les lieux saints étaient éloi­gnés et vastes. Pour des di­zaines qui ver­dirent et fleu­rirent, et pour plu­sieurs qui en­tre­prirent, il y en eut à peine un qui noua ses fruits et donna des ré­sul­tats vé­ri­tables, et il y en eut peu qui ache­vèrent leur œuvre. La vraie cause en fut les im­men­si­tés des dé­serts pier­reux du pays de l’éléphant [c’est-à-dire l’Inde] et l’éclat du qui crache son ar­deur; ou les masses d’ des vagues sou­le­vées par le pois­son gi­gan­tesque».

  1. L’ et l’Inde, si­tuées à l’Ouest de l’Empire . Icône Haut
  2. Au­tre­fois tra­duit «Ré­cit de l’éminent moine T’ang qui voya­gea vers la ré­gion oc­ci­den­tale en quête de la Loi» ou « com­posé à l’époque de la grande dy­nas­tie T’ang sur les re­li­gieux émi­nents qui al­lèrent cher­cher la Loi dans les pays d’». Icône Haut
  3. En chi­nois «大唐西域求法高僧傳». Au­tre­fois trans­crit «Ta-T’ang-si-yu-k’ieou-fa-kao-seng-tchoan», «Ta T’ang si yu k’ieou fa kao seng tchouan» ou «Ta T’ang hsi-yü ch’iu-fa kao-sêng ch’uan». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «求法高僧傳». Au­tre­fois trans­crit «Khieou-fa-kao-seng-tch’ouen», «Kieou-fa-kao-seng-tchuen» ou «Kau-fa-kao--chuen». Icône Haut
  1. En chi­nois 義淨. Par­fois trans­crit I-tsing, Yi-tsing, Y-tsing, I-tshing, Yi Ching ou I-ching. Icône Haut
  2. Dans Lévy, «Les Pè­le­rins chi­nois en Inde». Icône Haut
  3. Yi­jing. Icône Haut

mère de Fujiwara no Michitsuna, « Mémoires d’une éphémère (954-974) »

éd. Collège de France-Institut des hautes études japonaises, coll. Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises, Paris

éd. Col­lège de -Ins­ti­tut des hautes études ja­po­naises, coll. Bi­blio­thèque de l’Institut des hautes études ja­po­naises, Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal d’une éphé­mère». Ce genre d’ in­times qui tient tant de place dans la lit­té­ra­ture fé­mi­nine du , je veux dire le «nikki» («jour­nal»), fut inau­guré (chose étrange!) par un , Ki no Tsu­rayuki 1, poète et , qui ve­nait d’exercer, pen­dant cinq ans, les fonc­tions de pré­fet de la pro­vince de Tosa. Dans son «Tosa nikki» 2Jour­nal de Tosa»), ré­digé en 935 apr. J.-C., il ra­con­tait dans une prose ex­quise, en­tre­mê­lée de poé­sies, son voyage de re­tour à la ca­pi­tale. Mais le prin­ci­pal in­té­rêt de son jour­nal était ailleurs : tout le se­cret en était, en ef­fet, dans la pre­mière phrase, où l’auteur fai­sait le choix de l’, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «on­nade» 3main de femme»), par op­po­si­tion à l’ chi­noise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «oto­kode» 4main d’homme»). C’est non seule­ment en «on­nade» qu’il écri­vit son jour­nal, mais aussi dans la même que pra­ti­quaient les , dé­mon­trant de la sorte que cette langue par­ve­nait à ex­pri­mer par­fai­te­ment, si­non les concepts abs­traits de l’écriture chi­noise, du moins les mou­ve­ments dé­li­cats du cœur, com­muns à toute l’ : «[D’un pays à l’autre], le certes dif­fère», dit le «Jour­nal de Tosa» 5, «mais puisque pa­reil à coup sûr est le clair de lune, pour­quoi n’en se­rait-il de même du cœur hu­main?» Les dames de la Cour ja­po­naise ne tar­dèrent pas à en­tendre cette le­çon, et cloî­trées comme elles étaient dans leurs chambres, où elles avaient as­sez de loi­sir pour lire et pour son­ger à leurs mal­heurs, elles se mirent à no­ter leurs tristes pen­sées sous forme de jour­nal. La des dont elles étaient suf­fo­quées, et qu’elles ne pou­vaient pas dire à haute , éclata bien­tôt en un d’artifice comme on n’en vit ja­mais de sem­blable dans la lit­té­ra­ture uni­ver­selle. Se sui­virent à quelques an­nées d’intervalle : le «Ka­gerô (no) nikki» 6Jour­nal d’une éphé­mère»); le « nikki» 7Jour­nal de Mu­ra­saki-shi­kibu»); l’« nikki» 8Jour­nal d’Izumi-shikibu»); le «Sa­ra­shina nikki» 9Jour­nal de Sa­ra­shina»); le «Jô­jin-ajari (no) haha no shû» 10Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin»); en­fin le «Sa­nuki no suke (no) nikki» 11Jour­nal de la dame d’ Sa­nuki»).

  1. En 紀貫之. Au­tre­fois trans­crit Tsou­rayouki. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «土佐日記». Au­tre­fois trans­crit «Toça nikki» ou «Tossa nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 女手. Par­fois trans­crit «won­nade». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 男手. Par­fois trans­crit «wo­to­kode» ou «wo­toko no te». Icône Haut
  5. p. 36-37. Icône Haut
  6. En ja­po­nais «蜻蛉日記». Au­tre­fois trans­crit «Ka­gherô nikki». Icône Haut
  1. En ja­po­nais «紫式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Mou­ra­çaki Shi­ki­bou niki» ou «Mou­ra­saki Shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Izoumi-shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «更級日記». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «成尋阿闍梨母集». Icône Haut
  5. En ja­po­nais «讃岐典侍日記», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Sa­nouki no souké no nikki». Icône Haut

mère du révérend Jôjin, « Un Malheur absolu »

éd. Le Promeneur-Gallimard, coll. Le Cabinet des lettrés, Paris

éd. Le Pro­me­neur-Gal­li­mard, coll. Le Ca­bi­net des let­trés, Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin». Ce genre d’ in­times qui tient tant de place dans la lit­té­ra­ture fé­mi­nine du , je veux dire le «nikki» («jour­nal»), fut inau­guré (chose étrange!) par un , Ki no Tsu­rayuki 1, poète et , qui ve­nait d’exercer, pen­dant cinq ans, les fonc­tions de pré­fet de la pro­vince de Tosa. Dans son «Tosa nikki» 2Jour­nal de Tosa»), ré­digé en 935 apr. J.-C., il ra­con­tait dans une prose ex­quise, en­tre­mê­lée de poé­sies, son voyage de re­tour à la ca­pi­tale. Mais le prin­ci­pal in­té­rêt de son jour­nal était ailleurs : tout le se­cret en était, en ef­fet, dans la pre­mière phrase, où l’auteur fai­sait le choix de l’ ja­po­naise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «on­nade» 3main de femme»), par op­po­si­tion à l’écriture chi­noise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «oto­kode» 4main d’homme»). C’est non seule­ment en «on­nade» qu’il écri­vit son jour­nal, mais aussi dans la même que pra­ti­quaient les , dé­mon­trant de la sorte que cette langue par­ve­nait à ex­pri­mer par­fai­te­ment, si­non les concepts abs­traits de l’écriture chi­noise, du moins les mou­ve­ments dé­li­cats du cœur, com­muns à toute l’ : «[D’un pays à l’autre], le certes dif­fère», dit le «Jour­nal de Tosa» 5, «mais puisque pa­reil à coup sûr est le clair de lune, pour­quoi n’en se­rait-il de même du cœur hu­main?» Les dames de la Cour ja­po­naise ne tar­dèrent pas à en­tendre cette le­çon, et cloî­trées comme elles étaient dans leurs chambres, où elles avaient as­sez de loi­sir pour lire et pour son­ger à leurs mal­heurs, elles se mirent à no­ter leurs tristes pen­sées sous forme de jour­nal. La des dont elles étaient suf­fo­quées, et qu’elles ne pou­vaient pas dire à haute , éclata bien­tôt en un d’artifice comme on n’en vit ja­mais de sem­blable dans la lit­té­ra­ture uni­ver­selle. Se sui­virent à quelques an­nées d’intervalle : le «Ka­gerô (no) nikki» 6Jour­nal d’une éphé­mère»); le « nikki» 7Jour­nal de Mu­ra­saki-shi­kibu»); l’« nikki» 8Jour­nal d’Izumi-shikibu»); le «Sa­ra­shina nikki» 9Jour­nal de Sa­ra­shina»); le «Jô­jin-ajari (no) haha no shû» 10Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin»); en­fin le «Sa­nuki no suke (no) nikki» 11Jour­nal de la dame d’ Sa­nuki»).

  1. En 紀貫之. Au­tre­fois trans­crit Tsou­rayouki. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «土佐日記». Au­tre­fois trans­crit «Toça nikki» ou «Tossa nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 女手. Par­fois trans­crit «won­nade». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 男手. Par­fois trans­crit «wo­to­kode» ou «wo­toko no te». Icône Haut
  5. p. 36-37. Icône Haut
  6. En ja­po­nais «蜻蛉日記». Au­tre­fois trans­crit «Ka­gherô nikki». Icône Haut
  1. En ja­po­nais «紫式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Mou­ra­çaki Shi­ki­bou niki» ou «Mou­ra­saki Shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Izoumi-shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «更級日記». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «成尋阿闍梨母集». Icône Haut
  5. En ja­po­nais «讃岐典侍日記», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Sa­nouki no souké no nikki». Icône Haut

Murasaki-shikibu, « Journal »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Les Journaux poétiques de l’époque de Héian, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Les Jour­naux poé­tiques de l’époque de Héian, Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal de ». Ce genre d’ in­times qui tient tant de place dans la lit­té­ra­ture fé­mi­nine du , je veux dire le «nikki» («jour­nal»), fut inau­guré (chose étrange!) par un , Ki no Tsu­rayuki 1, poète et , qui ve­nait d’exercer, pen­dant cinq ans, les fonc­tions de pré­fet de la pro­vince de Tosa. Dans son «Tosa nikki» 2Jour­nal de Tosa»), ré­digé en 935 apr. J.-C., il ra­con­tait dans une prose ex­quise, en­tre­mê­lée de poé­sies, son voyage de re­tour à la ca­pi­tale. Mais le prin­ci­pal in­té­rêt de son jour­nal était ailleurs : tout le se­cret en était, en ef­fet, dans la pre­mière phrase, où l’auteur fai­sait le choix de l’ ja­po­naise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «on­nade» 3main de femme»), par op­po­si­tion à l’écriture chi­noise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «oto­kode» 4main d’homme»). C’est non seule­ment en «on­nade» qu’il écri­vit son jour­nal, mais aussi dans la même que pra­ti­quaient les , dé­mon­trant de la sorte que cette langue par­ve­nait à ex­pri­mer par­fai­te­ment, si­non les concepts abs­traits de l’écriture chi­noise, du moins les mou­ve­ments dé­li­cats du cœur, com­muns à toute l’ : «[D’un pays à l’autre], le certes dif­fère», dit le «Jour­nal de Tosa» 5, «mais puisque pa­reil à coup sûr est le clair de lune, pour­quoi n’en se­rait-il de même du cœur hu­main?» Les dames de la Cour ja­po­naise ne tar­dèrent pas à en­tendre cette le­çon, et cloî­trées comme elles étaient dans leurs chambres, où elles avaient as­sez de loi­sir pour lire et pour son­ger à leurs mal­heurs, elles se mirent à no­ter leurs tristes pen­sées sous forme de jour­nal. La des dont elles étaient suf­fo­quées, et qu’elles ne pou­vaient pas dire à haute , éclata bien­tôt en un d’artifice comme on n’en vit ja­mais de sem­blable dans la lit­té­ra­ture uni­ver­selle. Se sui­virent à quelques an­nées d’intervalle : le «Ka­gerô (no) nikki» 6Jour­nal d’une éphé­mère»); le «Mu­ra­saki-shi­kibu nikki» 7Jour­nal de Mu­ra­saki-shi­kibu»); l’« nikki» 8Jour­nal d’Izumi-shikibu»); le «Sa­ra­shina nikki» 9Jour­nal de Sa­ra­shina»); le «Jô­jin-ajari (no) haha no shû» 10Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin»); en­fin le «Sa­nuki no suke (no) nikki» 11Jour­nal de la dame d’ Sa­nuki»).

  1. En 紀貫之. Au­tre­fois trans­crit Tsou­rayouki. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «土佐日記». Au­tre­fois trans­crit «Toça nikki» ou «Tossa nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 女手. Par­fois trans­crit «won­nade». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 男手. Par­fois trans­crit «wo­to­kode» ou «wo­toko no te». Icône Haut
  5. p. 36-37. Icône Haut
  6. En ja­po­nais «蜻蛉日記». Au­tre­fois trans­crit «Ka­gherô nikki». Icône Haut
  1. En ja­po­nais «紫式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Mou­ra­çaki Shi­ki­bou niki» ou «Mou­ra­saki Shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Izoumi-shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «更級日記». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «成尋阿闍梨母集». Icône Haut
  5. En ja­po­nais «讃岐典侍日記», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Sa­nouki no souké no nikki». Icône Haut

fille de Sugawara no Takasue, « Le Journal de Sarashina »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Les Journaux poétiques de l’époque de Héian-Les Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Les Jour­naux poé­tiques de l’époque de Héian-Les Œuvres ca­pi­tales de la , Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal de Sa­ra­shina». Ce genre d’ in­times qui tient tant de place dans la lit­té­ra­ture fé­mi­nine du , je veux dire le «nikki» («jour­nal»), fut inau­guré (chose étrange!) par un , Ki no Tsu­rayuki 1, poète et , qui ve­nait d’exercer, pen­dant cinq ans, les fonc­tions de pré­fet de la pro­vince de Tosa. Dans son «Tosa nikki» 2Jour­nal de Tosa»), ré­digé en 935 apr. J.-C., il ra­con­tait dans une prose ex­quise, en­tre­mê­lée de poé­sies, son voyage de re­tour à la ca­pi­tale. Mais le prin­ci­pal in­té­rêt de son jour­nal était ailleurs : tout le se­cret en était, en ef­fet, dans la pre­mière phrase, où l’auteur fai­sait le choix de l’, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «on­nade» 3main de femme»), par op­po­si­tion à l’ chi­noise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «oto­kode» 4main d’homme»). C’est non seule­ment en «on­nade» qu’il écri­vit son jour­nal, mais aussi dans la même que pra­ti­quaient les , dé­mon­trant de la sorte que cette langue par­ve­nait à ex­pri­mer par­fai­te­ment, si­non les concepts abs­traits de l’écriture chi­noise, du moins les mou­ve­ments dé­li­cats du cœur, com­muns à toute l’ : «[D’un pays à l’autre], le certes dif­fère», dit le «Jour­nal de Tosa» 5, «mais puisque pa­reil à coup sûr est le clair de lune, pour­quoi n’en se­rait-il de même du cœur hu­main?» Les dames de la Cour ja­po­naise ne tar­dèrent pas à en­tendre cette le­çon, et cloî­trées comme elles étaient dans leurs chambres, où elles avaient as­sez de loi­sir pour lire et pour son­ger à leurs mal­heurs, elles se mirent à no­ter leurs tristes pen­sées sous forme de jour­nal. La des dont elles étaient suf­fo­quées, et qu’elles ne pou­vaient pas dire à haute , éclata bien­tôt en un d’artifice comme on n’en vit ja­mais de sem­blable dans la lit­té­ra­ture uni­ver­selle. Se sui­virent à quelques an­nées d’intervalle : le «Ka­gerô (no) nikki» 6Jour­nal d’une éphé­mère»); le « nikki» 7Jour­nal de Mu­ra­saki-shi­kibu»); l’« nikki» 8Jour­nal d’Izumi-shikibu»); le «Sa­ra­shina nikki» 9Jour­nal de Sa­ra­shina»); le «Jô­jin-ajari (no) haha no shû» 10Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin»); en­fin le «Sa­nuki no suke (no) nikki» 11Jour­nal de la dame d’ Sa­nuki»).

  1. En 紀貫之. Au­tre­fois trans­crit Tsou­rayouki. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «土佐日記». Au­tre­fois trans­crit «Toça nikki» ou «Tossa nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 女手. Par­fois trans­crit «won­nade». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 男手. Par­fois trans­crit «wo­to­kode» ou «wo­toko no te». Icône Haut
  5. p. 36-37. Icône Haut
  6. En ja­po­nais «蜻蛉日記». Au­tre­fois trans­crit «Ka­gherô nikki». Icône Haut
  1. En ja­po­nais «紫式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Mou­ra­çaki Shi­ki­bou niki» ou «Mou­ra­saki Shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Izoumi-shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «更級日記». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «成尋阿闍梨母集». Icône Haut
  5. En ja­po­nais «讃岐典侍日記», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Sa­nouki no souké no nikki». Icône Haut

Izumi-shikibu, « Journal »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Poètes du Japon-Les Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. du -Les Œuvres ca­pi­tales de la , Pa­ris

Il s’agit du «Jour­nal d’». Ce genre d’ in­times qui tient tant de place dans la lit­té­ra­ture fé­mi­nine du Ja­pon, je veux dire le «nikki» («jour­nal»), fut inau­guré (chose étrange!) par un , Ki no Tsu­rayuki 1, poète et , qui ve­nait d’exercer, pen­dant cinq ans, les fonc­tions de pré­fet de la pro­vince de Tosa. Dans son «Tosa nikki» 2Jour­nal de Tosa»), ré­digé en 935 apr. J.-C., il ra­con­tait dans une prose ex­quise, en­tre­mê­lée de poé­sies, son voyage de re­tour à la ca­pi­tale. Mais le prin­ci­pal in­té­rêt de son jour­nal était ailleurs : tout le se­cret en était, en ef­fet, dans la pre­mière phrase, où l’auteur fai­sait le choix de l’ ja­po­naise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «on­nade» 3main de femme»), par op­po­si­tion à l’écriture chi­noise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «oto­kode» 4main d’homme»). C’est non seule­ment en «on­nade» qu’il écri­vit son jour­nal, mais aussi dans la même que pra­ti­quaient les , dé­mon­trant de la sorte que cette langue par­ve­nait à ex­pri­mer par­fai­te­ment, si­non les concepts abs­traits de l’écriture chi­noise, du moins les mou­ve­ments dé­li­cats du cœur, com­muns à toute l’ : «[D’un pays à l’autre], le certes dif­fère», dit le «Jour­nal de Tosa» 5, «mais puisque pa­reil à coup sûr est le clair de lune, pour­quoi n’en se­rait-il de même du cœur hu­main?» Les dames de la Cour ja­po­naise ne tar­dèrent pas à en­tendre cette le­çon, et cloî­trées comme elles étaient dans leurs chambres, où elles avaient as­sez de loi­sir pour lire et pour son­ger à leurs mal­heurs, elles se mirent à no­ter leurs tristes pen­sées sous forme de jour­nal. La des dont elles étaient suf­fo­quées, et qu’elles ne pou­vaient pas dire à haute , éclata bien­tôt en un d’artifice comme on n’en vit ja­mais de sem­blable dans la lit­té­ra­ture uni­ver­selle. Se sui­virent à quelques an­nées d’intervalle : le «Ka­gerô (no) nikki» 6Jour­nal d’une éphé­mère»); le « nikki» 7Jour­nal de Mu­ra­saki-shi­kibu»); l’«Izumi-shi­kibu nikki» 8Jour­nal d’Izumi-shikibu»); le «Sa­ra­shina nikki» 9Jour­nal de Sa­ra­shina»); le «Jô­jin-ajari (no) haha no shû» 10Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin»); en­fin le «Sa­nuki no suke (no) nikki» 11Jour­nal de la dame d’ Sa­nuki»).

  1. En 紀貫之. Au­tre­fois trans­crit Tsou­rayouki. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «土佐日記». Au­tre­fois trans­crit «Toça nikki» ou «Tossa nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 女手. Par­fois trans­crit «won­nade». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 男手. Par­fois trans­crit «wo­to­kode» ou «wo­toko no te». Icône Haut
  5. p. 36-37. Icône Haut
  6. En ja­po­nais «蜻蛉日記». Au­tre­fois trans­crit «Ka­gherô nikki». Icône Haut
  1. En ja­po­nais «紫式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Mou­ra­çaki Shi­ki­bou niki» ou «Mou­ra­saki Shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Izoumi-shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «更級日記». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «成尋阿闍梨母集». Icône Haut
  5. En ja­po­nais «讃岐典侍日記», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Sa­nouki no souké no nikki». Icône Haut

Tsurayuki, « Le Journal de Tosa »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Tama, Cergy

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. Tama, Cergy

Il s’agit du «Jour­nal de Tosa». Ce genre d’ in­times qui tient tant de place dans la lit­té­ra­ture fé­mi­nine du , je veux dire le «nikki» («jour­nal»), fut inau­guré (chose étrange!) par un , Ki no Tsu­rayuki 1, poète et , qui ve­nait d’exercer, pen­dant cinq ans, les fonc­tions de pré­fet de la pro­vince de Tosa. Dans son «Tosa nikki» 2Jour­nal de Tosa»), ré­digé en 935 apr. J.-C., il ra­con­tait dans une prose ex­quise, en­tre­mê­lée de poé­sies, son voyage de re­tour à la ca­pi­tale. Mais le prin­ci­pal in­té­rêt de son jour­nal était ailleurs : tout le se­cret en était, en ef­fet, dans la pre­mière phrase, où l’auteur fai­sait le choix de l’, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «on­nade» 3main de femme»), par op­po­si­tion à l’ chi­noise, qu’on ap­pe­lait com­mu­né­ment «oto­kode» 4main d’homme»). C’est non seule­ment en «on­nade» qu’il écri­vit son jour­nal, mais aussi dans la même que pra­ti­quaient les , dé­mon­trant de la sorte que cette langue par­ve­nait à ex­pri­mer par­fai­te­ment, si­non les concepts abs­traits de l’écriture chi­noise, du moins les mou­ve­ments dé­li­cats du cœur, com­muns à toute l’ : «[D’un pays à l’autre], le certes dif­fère», dit le «Jour­nal de Tosa» 5, «mais puisque pa­reil à coup sûr est le clair de lune, pour­quoi n’en se­rait-il de même du cœur hu­main?» Les dames de la Cour ja­po­naise ne tar­dèrent pas à en­tendre cette le­çon, et cloî­trées comme elles étaient dans leurs chambres, où elles avaient as­sez de loi­sir pour lire et pour son­ger à leurs mal­heurs, elles se mirent à no­ter leurs tristes pen­sées sous forme de jour­nal. La des dont elles étaient suf­fo­quées, et qu’elles ne pou­vaient pas dire à haute , éclata bien­tôt en un d’artifice comme on n’en vit ja­mais de sem­blable dans la lit­té­ra­ture uni­ver­selle. Se sui­virent à quelques an­nées d’intervalle : le «Ka­gerô (no) nikki» 6Jour­nal d’une éphé­mère»); le « nikki» 7Jour­nal de Mu­ra­saki-shi­kibu»); l’« nikki» 8Jour­nal d’Izumi-shikibu»); le «Sa­ra­shina nikki» 9Jour­nal de Sa­ra­shina»); le «Jô­jin-ajari (no) haha no shû» 10Jour­nal de la mère du ré­vé­rend Jô­jin»); en­fin le «Sa­nuki no suke (no) nikki» 11Jour­nal de la dame d’ Sa­nuki»).

  1. En 紀貫之. Au­tre­fois trans­crit Tsou­rayouki. Icône Haut
  2. En ja­po­nais «土佐日記». Au­tre­fois trans­crit «Toça nikki» ou «Tossa nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais 女手. Par­fois trans­crit «won­nade». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 男手. Par­fois trans­crit «wo­to­kode» ou «wo­toko no te». Icône Haut
  5. p. 36-37. Icône Haut
  6. En ja­po­nais «蜻蛉日記». Au­tre­fois trans­crit «Ka­gherô nikki». Icône Haut
  1. En ja­po­nais «紫式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Mou­ra­çaki Shi­ki­bou niki» ou «Mou­ra­saki Shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «和泉式部日記». Au­tre­fois trans­crit «Izoumi-shi­ki­bou nikki». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «更級日記». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «成尋阿闍梨母集». Icône Haut
  5. En ja­po­nais «讃岐典侍日記», in­édit en . Au­tre­fois trans­crit «Sa­nouki no souké no nikki». Icône Haut

Murasaki-shikibu, « Poèmes »

éd. Publications orientalistes de France, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , Pa­ris

Il s’agit du «Re­cueil de » («Mu­ra­saki-shi­kibu shû» 1). Le chef-d’œuvre de la prose qu’est le «Dit du genji» fait par­fois ou­blier que son au­teur était aussi comp­tée parmi les trente-six «gé­nies de la », au­tant pour les sept cent quatre-vingt-qua­torze poèmes qu’elle at­tri­bue aux de son , que pour ceux, plus per­son­nels, que contient son «Re­cueil».

«Il m’est ar­rivé par­fois de res­ter as­sise parmi [les autres dames de la Cour], com­plè­te­ment désem­pa­rée. Ce n’est point tant que je crai­gnisse la mé­di­sance, mais ex­cé­dée, je fi­nis­sais par avoir l’air tout à fait éga­rée, ce qui fait que l’une après l’autre main­te­nant me dit : “Vous ca­chiez bien votre jeu! Quand tout le vous dé­tes­tait, di­sant et pen­sant que vous étiez ma­nié­rée, dis­tante, d’un abord peu amène, im­bue de vos dits, pré­ten­tieuse et fé­rue de poé­sie… voici qu’on vous trouve étran­ge­ment bonne per­sonne, à croire qu’il s’agit de quelqu’un d’autre!”» 2 Tel est l’un des seuls pas­sages de son «Jour­nal» où la dame Mu­ra­saki-shi­kibu rap­porte des pro­pos sur son propre compte. C’est un pas­sage ré­vé­la­teur. «Femme d’une ren­fer­mée» 3, elle était convain­cue que les gens ne la com­pre­naient pas. Elle pre­nait peu de plai­sir au de la et elle avait la ré­pu­ta­tion, as­sez ex­cep­tion­nelle dans son cercle, d’être prude.

  1. En «紫式部集». Icône Haut
  2. «Jour­nal; tra­duit du ja­po­nais par », p. 101. Icône Haut
  1. id. p. 93. Icône Haut