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Schiller, « Démétrius »

dans « Œuvres dramatiques. Tome III » (XIXᵉ siècle)

dans «Œuvres dra­ma­tiques. Tome III» (XIXe siècle)

Il s’agit de «Dé­mé­trius» de Frie­drich Schil­ler 1, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 2. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 3. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec « Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 4. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  2. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Schiller, « La Fiancée de Messine, ou les Frères ennemis : tragédie avec chœurs »

éd. Aubier-Montaigne, coll. bilingue des classiques étrangers, Paris

éd. Au­bier-Mon­taigne, coll. bi­lingue des clas­siques , Pa­ris

Il s’agit de «La Fian­cée de Mes­sine» («Die Braut von Mes­sina») de Frie­drich Schil­ler 1, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 2. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 3. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec « Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 4. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  2. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Schiller, « Guillaume Tell : tragédie en cinq actes »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Guillaume Tell» («Wil­helm Tell») de Frie­drich Schil­ler 1, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 2. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 3. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec « Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 4. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  2. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Schiller, « Wallenstein : poème dramatique »

éd. L. Mazenod, coll. Les Écrivains célèbres-Le Romantisme, Paris

éd. L. Ma­ze­nod, coll. Les Écri­vains cé­lèbres-Le , Pa­ris

Il s’agit de «Wal­len­stein» 1 de Frie­drich Schil­ler 2, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 3. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 4. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec « Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 5. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. On ren­contre aussi la gra­phie «Wall­stein». Icône Haut
  2. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  3. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Schiller, « Don Carlos »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de « Car­los» («Don Kar­los») de Frie­drich Schil­ler 1, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 2. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 3. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec «Don Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 4. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  2. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Schiller, « Marie Stuart »

éd. Aubier, coll. bilingue des classiques étrangers, Paris

éd. Au­bier, coll. bi­lingue des clas­siques , Pa­ris

Il s’agit de «Ma­rie Stuart» («Ma­ria Stuart») de Frie­drich Schil­ler 1, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 2. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 3. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec « Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 4. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  2. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Schiller, « Les Brigands : drame en cinq actes »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Bri­gands» («Die Räu­ber») de Frie­drich Schil­ler 1, poète et dra­ma­turge (XVIIIe-XIXe siècle) dont l’œuvre se re­con­naît im­mé­dia­te­ment comme sienne par un mé­lange par­ti­cu­lier qui tient à la par les et à la par le goût pour les ré­flexions — un mé­lange qui a tant im­pré­gné l’ en «que de­puis lors il est dif­fi­cile de par­ler, de s’exprimer au sans “faire du Schil­ler”» 2. L’inclination de Schil­ler pour le théâtre al­lait, pour­tant, à l’encontre des de l’École mi­li­taire où il fut édu­qué. Huit an­nées du­rant, son en­thou­siasme lutta contre la que lui im­po­saient ses ins­ti­tu­teurs. La sur­veillance, l’uniformité ré­pé­tée des mêmes gestes, les pu­ni­tions cor­po­relles qui sui­vaient de près les me­naces, bles­saient pro­fon­dé­ment un jeune qui sen­tait en lui-même des pen­chants plus é, plus purs et plus di­vins que la di­rec­tion où il était poussé de force. Elles au­raient dû étouf­fer sa pas­sion pour le théâtre; elles ne firent, au contraire, que l’attiser. «Les Bri­gands» qu’il écri­vit en ca­chette étant élève ré­vé­lèrent au un poète uni­ver­sel à l’ trop éten­due pour voir les li­mites de l’ dans les de sa pa­trie : «J’écris en ci­toyen du monde qui ne sert au­cun prince. J’ai perdu, jeune, ma pa­trie pour l’échanger contre le vaste monde…», dit-il 3. Com­bien il est sin­gu­lier, d’ailleurs, que les pièces de Schil­ler pro­mènent aux quatre coins de l’ et se fassent tou­jours les in­ter­prètes du d’autres peuples : les Pays-Bas avec « Car­los», la avec «La Pu­celle d’Orléans», la avec «Guillaume Tell», l’Écosse avec «Ma­rie Stuart». Quand la vint le sai­sir, il tra­vaillait en­core à «Dé­mé­trius», dont il avait ins­tallé l’intrigue dans une où il n’était pas da­van­tage allé que dans les autres pays. Il n’y a que «Wal­len­stein» qui soit réel­le­ment al­le­mand; mais non pas l’Allemagne mo­derne, celle du Saint-Em­pire. «Ci­toyen de l’univers qui ac­cueille dans sa tous les vi­sages hu­mains et em­brasse avec l’intérêt col­lec­tif, je me sens ap­pelé à pour­suivre l’homme der­rière tous les dé­cors de la en , à le re­cher­cher dans tous les cercles, et si je puis em­ployer cette , à po­ser sur son cœur l’aiguille de la bous­sole», dit-il 4. On com­prend pour­quoi la fran­çaise nou­vel­le­ment éta­blie, qui ap­pe­lait l’humanité à ve­nir se joindre à elle, conféra à ce poète de toutes les na­tions le titre de ci­toyen par un dé­cret si­gné par Dan­ton en 1792.

  1. Au­tre­fois trans­crit Fré­dé­ric Schil­ler. Icône Haut
  2. Mann, «Es­sai sur Schil­ler». Icône Haut
  1. «Écrits sur le théâtre», p. 101. Icône Haut
  2. id. p. 104. Icône Haut

Rosny, « Nell Horn de l’Armée du Salut »

éd. Classiques Garnier, coll. Bibliothèque de littérature du XXᵉ siècle, Paris

éd. Clas­siques Gar­nier, coll. Bi­blio­thèque de lit­té­ra­ture du XXe siècle, Pa­ris

Il s’agit de «Nell Horn de l’Armée du » de . Sous le pseu­do­nyme de Rosny se masque la col­la­bo­ra­tion lit­té­raire entre deux  : Jo­seph-Henri-Ho­noré Boëx et Sé­ra­phin-Jus­tin-Fran­çois Boëx. Ils na­quirent, l’aîné en 1856, le jeune en 1859, d’une fran­çaise, hol­lan­daise et es­pa­gnole ins­tal­lée en . Ces di­verses, leur ins­tinct de , un âpre de la lutte — les Rosny étaient d’une rare vi­gueur mus­cu­laire —, leur han­tise de la , et jusque la fas­ci­na­tion qu’exerçaient sur eux les terres in­hos­pi­ta­lières et sau­vages, firent naître chez eux le rêve de re­joindre les tri­bus in­diennes qui han­taient en­core les éten­dues loin­taines du . Londres d’abord et Pa­ris en­suite n’étaient dans leur tête qu’une es­cale; mais le des­tin les y fixa pour la et fit d’eux des pri­son­niers de ces ten­ta­cu­laires que les Rosny al­laient fouiller en pro­fon­deur, avec toute la pas­sion que sus­citent des contrées in­con­nues, des contrées hu­maines et bru­tales. Ils pé­né­trèrent dans les fau­bourgs sor­dides; ils connurent les four­naises, les usines, les fa­briques fa­rouches et re­pous­santes, cra­chant leurs noires fu­mées dans le , les dé­po­toirs à perte de vue, au­tour des­quels grouillaient des hommes de fer et de . Cette vi­sion exal­tait les Rosny jusqu’aux larmes : «Le front contre sa vitre, il contem­plait le fau­bourg si­nistre, les hautes che­mi­nées d’usine, avec l’impression d’une tue­rie lente et in­vin­cible. Au­rait-on le de sau­ver les hommes?… De vastes es­pé­rances ba­layaient cette crainte» 1. À ja­mais éga­rés des ho­ri­zons ca­na­diens, les Rosny se conso­lèrent en créant une des ban­lieues, à la­quelle on doit leurs meilleures pages. L’impression qu’un autre tire d’une fo­rêt vierge, d’une sa­vane, d’une jungle, d’un abîme d’herbes, de ra­mures et de fauves, ils la ti­rèrent, aussi vierge, de l’étrange re­mous de la in­dus­trielle. Le sif­fle­ment des , le re­ten­tis­se­ment des en­clumes, la des foules de­vint pour eux un bruit aussi re­li­gieux que l’appel des cloches. L’aspect fé­roce, puis­sant des tra­vailleurs, à la sor­tie des ate­liers, leur évo­qua les temps pri­mi­tifs où les pre­miers hommes se dé­bat­taient dans des com­bats vio­lents contre les forces élé­men­taires de la . Dans leurs ro­mans aux dé­cors sub­ur­bains, qui re­joignent d’ailleurs leurs ré­cits pré­his­to­riques et , puisqu’ils se penchent sur «tout l’antique mys­tère» 2 des de­ve­nirs de la vie — dans leurs ro­mans, dis-je, les Rosny font voir que «la fo­rêt vierge et les grandes in­dus­tries ne sont pas des choses op­po­sées, ce sont des choses ana­logues»; qu’un «mor­ceau de Pa­ris, où s’entasse la gran­deur de nos sem­blables, doit faire pal­pi­ter les au­tant que la chute du Rhin à Schaff­house» 3; que l’œuvre des hommes est non moins belle et mons­trueuse que celle de la na­ture — ou plu­tôt, il est im­pos­sible de sé­pa­rer l’une de l’autre.

  1. «La Vague rouge». Icône Haut
  2. «L’Aube du fu­tur». Icône Haut
  1. «La Vague rouge». Icône Haut

Pindare, « Olympiques • Pythiques • Néméennes • Isthmiques • Fragments »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de Pin­dare 1, poète (Ve siècle av. J.-C.). Pau­sa­nias rap­porte «qu’étant tout jeune et s’en al­lant à Thes­pies pen­dant les grandes cha­leurs, Pin­dare fut sur­pris du som­meil vers le mi­lieu de la jour­née, et que s’étant mis hors du che­min pour se re­po­ser, des abeilles vinrent faire leur miel sur ses lèvres; ce qui fut la pre­mière marque du que de­vait avoir Pin­dare à la » 2. Car cette mer­veille, qu’on dit être aussi ar­ri­vée par la suite à Pla­ton et à saint Am­broise, a tou­jours été ée comme le d’une ex­tra­or­di­naire ha­bi­leté dans le dis­cours. Plu­tarque cite Pin­dare plus d’une fois, et tou­jours avec éloge. Ho­race le pro­clame le pre­mier des ly­riques et se sert de cette com­pa­rai­son éner­gique 3 : «Comme des­cend de la mon­tagne la course d’un fleuve que les pluies ont en­flé par-des­sus ses rives fa­mi­lières; ainsi bouillonne et se pré­ci­pite, im­mense, Pin­dare à la bouche pro­fonde». On peut dire que Pin­dare était très dé­vot et très re­li­gieux en­vers les , et l’on en voit des preuves dans plu­sieurs de ses frag­ments, comme quand il dit «que l’ ne sau­rait, avec sa faible , pé­né­trer les des­seins des dieux» 4. Et un peu plus loin : «Les âmes des im­pies volent sous le , au­tour de la , en proie à de cruelles dou­leurs, sous le joug de maux in­évi­tables. Mais au ciel ha­bitent les âmes des dont la cé­lèbre, dans des , la grande di­vi­nité» 5. Pla­ton ap­pelle Pin­dare «di­vin» («theios» 6) et rap­porte quan­tité de té­moi­gnages de ce poète sur la sur­vi­vance de l’ hu­maine après la  : «Pin­dare dit que l’âme hu­maine est im­mor­telle; que tan­tôt elle s’éclipse (ce qu’il ap­pelle mou­rir), tan­tôt elle re­pa­raît, mais qu’elle ne pé­rit ja­mais; que pour cette , il faut me­ner la la plus sainte pos­sible, car “les âmes qui ont payé à Pro­ser­pine la dette de leurs an­ciennes fautes, elle les rend au bout de neuf ans à la lu­mière du » 7. Hé­las! ce beau ap­par­tient à quelque ode de Pin­dare que nous n’avons plus. De tant d’œuvres du fa­meux poète, il n’est resté, pour ainsi dire, que la por­tion la plus pro­fane. Ses hymnes à Ju­pi­ter, ses péans ou chants à Apol­lon, ses di­thy­rambes, ses hymnes à Cé­rès et au Pan, ses pro­so­dies ou chants de pro­ces­sion, ses hymnes pour les vierges, ses hy­por­chèmes ou chants mê­lés aux danses re­li­gieuses, ses en­thro­nismes ou chants d’inauguration sa­cer­do­tale, toute sa en­fin s’est per­due dès long­temps, dans la ruine même de l’ancien culte. Il ne s’est conservé que ses cé­lé­brant les quatre de la  : les jeux py­thiques ou de Delphes, les jeux isth­miques ou de Co­rinthe, ceux de Né­mée et ceux d’Olympie.

  1. En grec Πίνδαρος. Icône Haut
  2. « de la Grèce», liv. IX, ch. XXIII. Icône Haut
  3. «Odes», liv. IV, poème 2. Icône Haut
  4. p. 299. Icône Haut
  1. p. 310. Icône Haut
  2. En grec θεῖος. Icône Haut
  3. «Mé­non», 81b. Cor­res­pond à p. 310. Icône Haut

Tchouang-tseu, « L’Œuvre complète »

éd. Gallimard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit de «L’Œuvre com­plète» de Tchouang-tseu 1, pen­seur ïste, un des plus grands maîtres de la prose chi­noise (IVe siècle av. J.-C.). Laissé pour compte du­rant des siècles, il exer­cera une tar­dive, mais sans cesse crois­sante, tant sur les que sur les , et en l’an 742 apr. J.-C. l’Empereur pro­mul­guera un édit pour ca­no­ni­ser son «Œuvre com­plète», dé­sor­mais un clas­sique, qui se verra at­tri­buer le titre post­hume de «Clas­sique au­then­tique de la splen­deur mé­ri­dio­nale» («Nan­hua zhen­jing» 2). En Tchouang-tseu, nous ren­con­trons un phi­lo­sophe ori­gi­nal dont le de poète, plein d’images har­dies, d’artifices lit­té­raires, pos­sède un at­trait in­connu aux autres pen­seurs de la . Son «Œuvre com­plète» prend l’aspect d’allégories ; de pen­sées non seule­ment ré­flé­chies et dé­mon­trées, mais res­sen­ties et pé­né­trant tout son être. Sa , c’est le quié­tisme na­tu­ra­liste. «Na­tu­ra­liste», car se­lon Tchouang-tseu, tout est bien à l’état na­tu­rel; tout dé­gé­nère entre les mains de l’. «Quié­tisme», car pour re­trou­ver en la splen­deur ori­gi­nelle de la , il faut une tran­quillité comme celle de l’ inerte; un calme comme ce­lui du  : «Si la tran­quillité de l’eau per­met de re­flé­ter les choses, que ne peut celle de l’esprit? Qu’il est tran­quille, l’esprit du saint! Il est le mi­roir de l’univers et de tous les êtres» 3. L’acte su­prême est de ne point in­ter­ve­nir, et la su­prême est de ne rien dire : «La nasse sert à prendre le pois­son; quand le pois­son est pris, ou­bliez la nasse. Le piège sert à cap­tu­rer le lièvre; quand le lièvre est pris, ou­bliez le piège. La pa­role sert à ex­pri­mer l’idée; quand l’idée est sai­sie, ou­bliez la pa­role. [Où] pour­rais-je ren­con­trer quelqu’un qui ou­blie la pa­role, et dia­lo­guer avec lui?» 4 La pa­role n’est pas sûre, car c’est d’elle que pro­viennent toutes les dis­tinc­tions éta­blies ar­ti­fi­ciel­le­ment par l’homme. , l’univers est in­dis­tinct, in­for­mel, et soi-même est aussi l’autre : «Ja­dis, Tchouang-tseu rêva qu’il était un pa­pillon vol­ti­geant et sa­tis­fait de son sort et igno­rant qu’il était Tchouang-tseu lui-même; brus­que­ment, il s’éveilla et s’aperçut avec éton­ne­ment qu’il était Tchouang-tseu. Il ne sut plus si c’était Tchouang-tseu rê­vant qu’il était un pa­pillon, ou un pa­pillon rê­vant qu’il était Tchouang-tseu»

  1. En chi­nois 莊子. Par­fois trans­crit Tchouang-tsée, Tchoang-tseu, Tchoang-tzeu, Tchouang-tsze, Tchuang-tze, Chwang-tsze, Chuang-tze, Choang-tzu, Zhuang Si, Zhouangzi ou Zhuangzi. Éga­le­ment connu sous le nom de Tchouang Tcheou (莊周). Par­fois trans­crit Tchuang-tcheou, Chuang Chou, Zhouang Zhou ou Zhuang Zhou. Icône Haut
  2. En chi­nois «南華真經». Par­fois trans­crit «Nan-houa tcheng-king», «Nan-hoà-cienn ching», «Nan hwa chin king», «Nan-hoa-tchenn king», «Nan-houa tchen-tsing» ou «Nan-hua chen ching». Éga­le­ment connu sous le titre abrégé de «南華經» («Nan­hua­jing»). Icône Haut
  1. p. 111. Icône Haut
  2. p. 221. Icône Haut

« Les Entretiens de Confucius »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit des «Dia­logues» ou « de » 1Lu­nyu» 2), la d’angle de la chi­noise, l’œuvre la plus si­gni­fi­ca­tive pour la connais­sance de Confu­cius (VIe-Ve siècle av. J.-C.). Com­pa­rée sous le rap­port mo­ral, et même , la doc­trine de Confu­cius se rap­proche de celle qui fut, presque à la même époque, en­sei­gnée par So­crate. Ja­mais, peut-être, l’esprit hu­main ne fut plus di­gne­ment re­pré­senté que par ces deux . En voici les prin­ci­pales rai­sons. La pre­mière est que Confu­cius et So­crate ont re­cueilli ce qu’il y a de meilleur dans la des An­ciens. La se­conde est qu’ils ont ajouté à cette mo­rale la sim­pli­cité, la clarté et l’évidence, qui doivent ré­gner par­tout et se faire sen­tir aux les plus gros­siers. En­fin, c’est parce que Confu­cius et So­crate poussent en avant leur , mais ne la poussent pas trop loin; leur leur fai­sant tou­jours connaître jusqu’où il faut al­ler et où il faut s’arrêter. En quoi ils ont un avan­tage consi­dé­rable non seule­ment sur un grand nombre d’Anciens, qui ont de tels su­jets, mais aussi sur la plu­part des Mo­dernes, qui ont tant de rai­son­ne­ments faux ou re­cher­chés, tant de traits d’esprit dé­pla­cés, tant de sub­ti­li­tés épou­van­tables. «La voie… n’est pas sui­vie, je le sais», dit ailleurs Confu­cius 3. «Les hommes in­tel­li­gents et éclai­rés vont au-delà, et les igno­rants res­tent en deçà.» «Le grand sa­vant Kô­jirô Yo­shi­kawa consi­dé­rait les “En­tre­tiens de Confu­cius” comme le plus beau livre du . J’ignore s’il mé­rite vrai­ment ce titre… mais il est cer­tain que, dans toute l’, nul écrit n’a exercé plus du­rable sur une plus grande par­tie de l’», dit très bien M. Pierre Ry­ck­mans 4. C’est dans ces «En­tre­tiens» que Confu­cius s’est ma­ni­festé comme le plus grand maître et le plus grand phi­lo­sophe du monde orien­tal. On y voit son ar­dent de l’humanité; sa mo­rale in­fi­ni­ment , mais en même pui­sée dans les plus pures du bon sens; son souci per­ma­nent de re­don­ner à la hu­maine ce pre­mier lustre, cette pre­mière beauté qu’elle avait re­çue du , et qui avait été obs­cur­cie par les té­nèbres de l’ignorance et par la conta­gion du . «Le Maître dit : “Ce n’est pas un mal­heur d’être mé­connu des hommes, mais c’est un mal­heur de les mé­con­naître”.» Où trou­ver une maxime plus belle, une in­dif­fé­rence plus grande à l’égard de la gloire et des gran­deurs? On ne doit pas être sur­pris si les eu­ro­péens, qui les pre­miers firent connaître «le vé­néré maître K’ong» ou K’ong-fou-tseu 5 sous le nom la­ti­nisé de Confu­cius, conçurent pour sa pen­sée un en­thou­siasme égal à ce­lui des .

  1. Par­fois tra­duit «Le Livre de la de Confu­cius», «Mor­ceaux de contro­verse de Confu­cius», «Le Livre des », «Dis­cus­sions et Al­lo­cu­tions», «Conver­sa­tions ou Ana­lectes de Confu­cius», «Dis­cours» ou «Les En­tre­tiens phi­lo­so­phiques». Icône Haut
  2. En chi­nois «論語». Au­tre­fois trans­crit «Lén-yù», «Luen yu», «Louen yu», «Loung yu», «Liun iu», «Loun-yu» ou «Lún-iù». Icône Haut
  3. «L’Invariable Mi­lieu». Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. En chi­nois 孔夫子. Par­fois trans­crit Cong fou tsëe, K’ong fou-tse, K’oung fou tseu, Khoung-fou-dze, Kung--dsü, Kung fu-tzu ou Kong­fuzi. Icône Haut